Titre italien:" Respiro.corto", édition Einaudi
Enchaîner "
Le souffle court" aussitôt après "L'emprise" a de quoi achever de démoraliser.
Après les dépravations pour accéder au pouvoir, voici le mafia actuelle, cette pieuvre qui s'étale , s'étale.
J'ai lu en deux longues soirées ce qui permettait de ne pas emmêler les nombreux personnages.
En contraste avec les franchement crapuleux les quatre jeunes loups nouvelle génération sont beaux, intelligents, efficaces, joyeux comme des enfants lorsqu'ils se retrouvent et, du coup, séduisants et attachants.
Mises au point les présentations d'usage, le point de convergence, la mise en place des trafics, c'est Marseille;
Marseille fascinante et inquiétante, défendue par d'incorrigibles romantiques comme la commissaire Bourdet et le boss Grisoni, vieux mafieux corse, chef suprême de la ville.
Marseille et la clique de Brémond, (le député ) qui, avec la corruption et les malfaiteurs, a placé ses hommes aux commandes d'une ville asphyxiée par le crime.
Alors que les anciens mafieux tiraient, égorgeaient, se salissaient les mains, les garçons de la malavita mondialisée ont étudié dans les meilleurs collèges, parlent plusieurs langues, réfléchissent très vite et ne savent pas ce qu'est la violence, mais ils sont capables de pénétrer dans les circuits internationaux qui comptent.
Ils sont convaincus que le monde appartient à ceux qui courent aussi vite que l'argent et à ceux qui courent le plus vite.
Les autres ne méritent pas de vivre.
Le crime court. Il traverse le monde comme un souffle.
C'est
le souffle court du défi qui est la pulsation de ce récit.
Mais voilà, je suis restée extérieure: trop de faits qui s'enchaînent, des affaires aisément conclues et des personnages figés dans le rôle qui leur a été attribué.
De belles figures sur papier glacé.
Donc, pour moi, un souffle qui manque de puissance mais qui a l'avantage d'être réaliste sur fond de corruption réelle.