Toute la matinée de ce mercredi 7 juillet 2021, j'ai eu mal à la tête. Quel meilleur remède dès lors, me direz-vous, que de lire un conte me donnant encore plus mal à la tête, histoire de tout remettre en place ? Cela ferait sens, sans aucun doute.
J'ai donc retiré de ma bibliothèque «
Alice de l'autre côté du miroir », de
Lewis Carroll. La suite d'
Alice au pays des merveilles, que je n'avais encore jamais lue. J'y ai retrouvé Alice, toujours aussi têtue, imaginative et contestataire, sa chatte Dinah et une nouvelle venue aussi malicieuse que sa jeune maîtresse : Kitty.
Cette fois-ci, Alice se demande ce qui peut bien se passer de l'autre côté du miroir, où tout semble pareil en étant totalement inversé, ce qui fait parfaitement sens, me direz-vous.
On retrouve dans cette nouvelle aventure les thèmes chers à la première : le fait de grandir, les affres du temps, le besoin d'être en avance qui nous met complètement en retard, les chemins tout tracés qui nous éloignent des objectifs que nous nous sommes fixés. Bienvenue dans un monde où la mélancolie de ce qui ne s'est pas encore produit nous permet de rester stoïque le moment venu. Un monde ou notre Alice tente désespérément de garder le contrôle, mais n'avance et ne parvient à l'harmonie qu'après avoir lâché prise.
À la fin de ma lecture, après avoir accepté d'être guidée dans tous les sens en suivant des indications parfaitement insensées, mon mal de tête s'était volatilisé. Alice avait regagné le confort et la sécurité de son salon et ma journée pouvait enfin commencer, galvanisée que j'étais par cette pensée : « On ne va droit au but qu'avec des lignes courbes. »