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3,92

sur 648 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Attention : il s'agit du livre paru aux édidions "Anne de Sellier", illustré par Pat Andréa et traduit par Henri Parisot.

Voici une oeuvre fascinante et divertissante qui méritait vraiment de naître une nouvelle fois sous le pinceau de Pat Andréa, peintre et sculpteur néerlandais qui a exposé en 2007, pas moins de 48 toiles pour illustrer l'oeuvre de Lewis Carroll.

Ces peintures déroutantes aux personnages et à l'environnement inquiétants tantôt colorés tantôt gris, simplement esquissés, n'ont pas fini interpeller le lecteur.

Le peintre désirait pénétrer intimement l'oeuvre de l'écrivain et il y est parvenu : il représente en effet une Alice dans tous ses états, toutes ses personnalités, tous ses âges, une Alice expressive chez qui transparaît l'ennui, la colère, la peur, une Alice qui semble sur certaines représentations, communiquer avec le lecteur. L'artiste met en évidence la fantaisie omniprésente dans l'oeuvre, souligne le côté angoissant que peut revêtir le roman, quelques productions laissant volontiers transparaître une certaine violence : une représentation de la scène de la duchesse qui berce son bébé en tons de gris (fusain peut-être), et montre une femme aux allures de psychopathe, montrant une jambe avec un bas, l'autre nue, avec une regard menaçant, tenant sur ses genoux un cochon aux pieds humains, au-dessus de son épaule, une assiette sur laquelle est posée la tête d'Alice, deux servantes se lancent des assiettes et dans un coin, le chat du Cheshire sourit de toutes ses dents, ce chat ressemble aux photos dérangeantes qui circulent sur internet, images retouchées d'animaux à qui on a inséré des yeux, des bouches, des nez humains.

Pat Andréas me semble faire beaucoup de clins d'oeil dans son oeuvre : le chat rappelle dans certaines de ses postures, « la bête » tandis qu'Alice paisible jeune fille au visage reposé et recueilli prendrait des airs de « la belle », les montres molles de Dali trouvent leur place non loin du chapelier fou, une autre planche montre des visages qui rappellent l'oeuvre de Pablo Picasso.

Rappeler des oeuvres de ces peintres n'est évidemment pas un hasard, Pat Andréas ajoute du surréalisme au surréalisme présent avant l'heure dans l'oeuvre de Lewis Carroll.

Ce partenariat est une belle occasion pour moi de faire le point : j'ai toujours été une passionnée de ce fabuleux roman et je n'ai jamais écrit une ligne à son sujet, alors il est toujours temps de le faire.

Pourquoi j'aime « Alice au pays des merveilles » suivi de l'autre côté du miroir » ?

Je souhaiterais avant toute chose rappeler, particulièrement à des lecteurs qui n'aurait pas apprécié sous prétexte de se trouver face à un livre pour enfant, qu'à l'origine, ce roman n'était absolument pas écrit pour les enfants et qu'Alice au pays des merveilles regorge d'allusions, de critiques d'une certaine société de l'époque, de parodies de poèmes anglais, et que Lewis Carroll y a mis de façon codée souvent, et inconsciente peut-être parfois, des éléments de sa vie, y a inclus des personnages qui ne sont autres que des personnes présentes alors dans son entourage.D'aucuns affirmeront même qu'à travers le dodo, qui ne serait autre que notre Charles Ludwidge Dodgson, il laisse deviner quelque attirance pour Alice.

Donc pourquoi cette passion pour ce roman-conte : simplement parce qu'il contient tout ce que j'aime : le surréalisme, la fantaisie et les propos absurdes de la majorité des personnages contrastant avec le savoir « académique » d'Alice, les jeux de mots, la possibilité d'évoluer dans un monde qui laisse place à la créativité, les situations imaginées par Lewis Caroll , les jeux de langage très intéressants à étudier dans le présent ouvrage puisque chaque page est écrite avec la version française en haut de page, et la version originale en bas, ce qui permet des comparaisons plus faciles entre la version originale et la traduction.

J'ai relu Alice au pays des merveilles donc, et je crois pouvoir le relire un certain nombre de fois encore tant on y découvre à chaque lecture de subtilités qui pourraient avoir échappé lors des lectures précédentes, et il en est de même pour l'écrit qui suit : Alice : de l'autre côté du miroir, plus ardu à parcourir et qui ne se lit pas de la même façon, quoiqu'aussi délicieux à aborder.

De l'autre côté du miroir regorge autant d'absurde, de règles contraire à la logique, en y ajoutant une mission pour notre héroïne : devenir Reine en se déplaçant sur l'échiquier à la manière d'un pion et en y rencontrant des personnages avec qui elle engage une conversation bien délirante pour le lecteur, mais ô combien délicieuse.

La difficulté de cette lecture réside notamment dans le fait que l'on se retrouve de l'autre côté d'un … miroir, il faut donc … réfléchir ;-))) : les éléments y sont inversés : on court très vite pour rester sur place, on se souvient de l'avenir, on mange un gâteau sec lorsque l'on a soif, on soustrait neuf de huit… on vit dans un « monde à l'envers » dans tous les sens du terme.

Je suis ravie d'avoir reçu ce livre de la part des Edition « Diane de Sellier » c'est un livre magnifique illustré par un artiste que je ne connaissais pas et que j'ai eu la chance de découvrir, dont l'histoire bénéficie des services d'un traducteur compétent.

La traduction comporte des renvois et explications au sujet du choix des mots vraiment très intéressants. Il faut dire que la traduction de cette oeuvre imprégnée de culture anglaise n'est certainement pas aisée.

Alice au pays des merveille, adapté ou pas pour les enfants se mérite : si vous souhaitez aborder cette oeuvre, faites-le en adulte, cela s'avère indispensable mais pour l'apprécier doublement, il faut pénétrer dans l'univers d'Alice et quelque part, conserver une âme d'enfant.

Je remercie Babélio et Les éditions Diane de Sellier pour ce partenariat.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Pour aimer "De l'autre côté du miroir", il faut aimer l'inventivité absurde, la critique sociale entre les lignes et le caractère acide des écrits de Lewis Carroll.
Et tandis que dans "Alice au pays des merveilles", l'absurde n'est introduit que timidement, là, on met triple dose dans un roman absurde, complètement absurde, comme je les aime, comme je les adore !...
Il s'agit d'une épopée cruelle dans un pays où le non-sens règne en maître. Pourquoi, cruelle ?... Parce que les personnages n'ont cesse de se faire maltraiter, distordre, torturer.
Dans "De l'autre côté du miroir", Lewis Carroll pose la question de notre capacité à accepter ce qui n'a pas de sens pour nous, ce qui nous est étranger. Une question très actuelle à bien des égards…
Par-delà ces questions importantes, sur la pure forme, on ne peut que se délecter de cet écrit, qui rappelle "La cantatrice chauve" : on y trouve la même inventivité, le même rythme, la même acidité.
Un coup de coeur !
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L'univers que Nicole Claveloux a créé autour des Aventures d'Alice aux Pays des Merveilles, dans l'édition publiée chez Grasset-Jeunesse en 1974 par François Ruy-Vidal, est entré dans la lignée des grandes interprétations graphiques de l'oeuvre de Lewis Carroll initiée par John Tenniel. 45 ans après, elle illustre avec autant de talent la suite du texte de Lewis Carroll : un magnifique miroir à son travail entré dans la légende des Alice in Wonderland ! On y retrouve le travail de Nicole Claveloux, très à l'aise au delà des clichés et des représentations classiques dans le monde onirique, surréaliste et fantastique de Lewis Carroll.
La logique et la portée symbolique du texte sont portées par l'étrangeté et ce trouble est artistiquement induit par un trait graphique unique.
Lien : http://www.liresousletilleul..
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En traversant le miroir, Alice découvre un monde où les règles du jeu sont inversées. Est-ce que les règles du jeu sont illogiques symétriquement, ou relèvent-elles d'une logique encore plus difficile à cerner ? Nous paraissons bien sages à côté des habitants de l'autre côté du miroir, et bien tristes aussi. Alice, que tout surprend mais que rien n'étonne, mériterait de recevoir le prix Nobel de la paix intergalactique.
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Titre original : Alice Through The Looking-Glass.
Lu dans l'édition "Wordsworth Classics"

Il y a longtemps que je ne me suis plongé dans Lewis Carroll depuis Alice In Wonderland. Je n'avais pas enchaîné directement et n'étais pas passé à travers le miroir.
C'est chose faite et ce fut gratifiant. Tout est prétexte à cette innocence absurde faite de jeux de mots, de jeux impossibles, de langage trituré, aux mots inventés sans parler des personnages plus extraordinaires et loufoques les uns que les autres. Lewis Carroll part d'un jeu d'échec qu'il installe « en miroir » distinguant pions et pièces maîtresses. Il y ajoute des personnages issus des comptines comme Humpty Dumpty, sorte de gros oeuf parlant. On a toujours peur qu'il tombe du mur sur lequel il est juché, probablement un mur de jardin anglais. Au départ, Alice gronde son petit chat noir qui a emmêlé du fil. Elle lui fait la morale lui vantant la sagesse de son homologue blanc – oui, je sais mais on est en 1871 – une pièce d'échec a dû tomber et ce sont tous des personnages de l'échiquier imaginés par l'auteur qu'elle va rencontrer à chaque chapitre sous une forme plus ou moins éloignée mais on reconnaîtra les deux chatons en reine rouge, vantarde et autoritaire et reine blanche plus sage et plus modeste mais quand même un peu stupide. On croise un chevalier qui ne tient pas sur son cheval, une licorne qui se bat contre un lion et même un vieux mouton qui tricote avec quatorze aiguilles ! le texte passe aussi par des moments poétiques et le poème the Jabberwocky écrit aussi à l'envers et quasiment incompréhensible est mis en lumière par Humpty Dumpty. de même le nom des insectes est transformé et sont recréés par les mots ainsi sur « papillon », « butterfly » en anglais, on a « bread-and-butter-fly », aux ailes de tartines beurrées, au corps en croûte de pain et la tête en morceau de sucre. D'autres insectes sont ainsi détournés. Les illustrations de Tenniel sont juste parfaites et collent bien à l'imaginaire de Carroll.
Il faut bien sûr accepter le jeu et se laisser entraîner dans ce monde absurde, ce « nonsense » anglais comme on l'aime. Ms Rowling et ses Harry Potter viennent directement de ce genre de littérature, à mon sens la meilleure qui soit, c'est-à-dire la littérature anglaise pour enfants de la fin du XIXe et du début du XXe siècle.
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Ce second tome m'a tout autant passionné que le premier ! "Alice au pays des merveilles" a une emprise mystérieuse sur mon âme, malgré le fait que l'aventure soit totalement désorganisée, loufoque, eh bien ça n'a eu d'autre résultat que de me conforter dans mon plaisir. Merci à l'esprit imaginatif d'Alice !
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Je n'avais jamais lu la suite des aventures d'Alice! C'est maintenant chose faite! Lu dans le cadre du thème de nos fiançailles avec mon compagnon! Je n'ai pas été déçu pour améliorer les décorations de mon thème.
Je trouve cette suite même plus réussie que le premier roman de L. Carroll!
J'ai adoré le personnage du gros coco! Les illustrations sont magnifiques. J'ai prit beaucoup de plaisir à me plonger dans cet univers et je regrette de ne pas l'avoir fait plus tôt.
J'ai découvert le fameux poème le Jabberwocky, et me suis même amusée à en créer un pour l'occasion de notre fête avec les jeux de mots à la façon de Carroll.
Bref... un livre incontournable autant pour les grands que pour les petits.
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Édition originale illustrée par Tenniel.
Carroll donna un suivi à Alice avec de l'autre côté du miroir qui eut un succès presque aussi large. Les personnages, qui dans l'oeuvre antérieur étaient cartes à jouer, dans de l'autre côté du miroir sont les pièces d'un jeu d'échecs.
Les jumeaux "à l'envers" Tweedledum et Tweedledee sont des images spéculaires l'une de l'autre, en effet le mot favori de Tweedledee est "et vice versa."
“Si tu nous prends pour des figures de cire”, déclara-t-il, “tu devrais payer pour nous regarder. Les figures de cire n'ont pas été faites pour qu'on les regarde gratis. En aucune façon!”
“Tout au contraire”, ajouta celui qui était marqué «DEE», “si tu crois que nous sommes vivants, tu devrais nous parler.”
Roman plein de contradictions et de revirements dans lequel la mémoire est «à rebours», la langue semble glissante et le sens insaisissable. Dans son célèbre poème «Jaseroque» considéré comme le non-sens le plus célèbre rédigé en anglais nous trouvons les «portmanteau-words» bien connu de Carroll, qui, ensemble, forment des associations d'idées et des significations: "borogoves" et "reveneure" pour n'en nommer que deux.
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Qui ne connaît les aventures d'Alice au pays des merveilles ? Elles ont été tant de fois traduites, adaptées, illustrées qu'on peut s'interroger sur l'intérêt de cette nouvelle édition. Il est immense !
D'abord la préface de l'éditrice explique la composition choisie avec d'abord les extraits illustrés par les peintures de Pat Andréa puis le texte français/anglais. 3 approches des mêmes histoires.
Puis la préface de Marc Lambron nous en rappelle l'origine : les histoires racontées aux 3 soeurs Liddell par le révérend C.Lutwidge Dogson, alias Lewis Carroll et comment le peintre hollandais s'en est inspiré.
En effet, texte et illustration se font écho, le peintre prend les jeux de mots anglais à la lettre et visualise le non-sens ou la cocasserie des situations dans lesquelles se trouve Alice. Elle-même ne cesse de se transformer : elle grandit, rapetisse mais change aussi de visage, devient adolescente et parfois femme fatale...
Il ne s'agit plus de conte pour enfants mais d'une oeuvre complexe qui dénonce la cruauté d'un monde où cartes de jeux et bêtes monstrueuses se jouent de la naïveté de la jeune fille bien élevée. D'ailleurs Pat Andréa illustre aussi les fantasmes cachés du révérend...
La deuxième partie, de l'autre côté du miroir, est peut-être moins connue des lecteurs. Alice y voit le monde "réfléchi", tout est à l'envers : difficile de trouver une issue dans cet univers incohérent ! Et pourtant Alice va franchir toutes les cases du jeu d'échec et finir reine à son tour !
C'est une édition originale et exemplaire qui permet de comparer les deux textes, de comprendre les jeux de mots anglais et d'en apprécier la traduction qu'en donne Henri Parisot. Avec les préfaces, les notes et les illustrations de Pat Andréa, on a toutes les clés de lectures possibles : conte merveilleux, dénonciation du régime autoritaire victorien, célébration du surréalisme et du pouvoir de l'imaginaire, sublimation des fantasmes...à vous de choisir!
Encore merci à Babelio et à l'éditeur pour ce grand moment de lecture
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Voilà un livre qui m'a beaucoup diverti, Alice a un peu grandi et elle est plus courageuse que dans le premier livre. C'est elle qui choisit de traverser le miroir et de ne pas revenir de suite dans le monde normal. Durant l'histoire, outre les figurines du jeu d'échec, elle rencontre des personnages hauts en couleur avec lesquels elle a des dialogues pleins de nonsense, comme celui du fameux non-anniversaire.

On a aussi quelques chansons comme celle que chante le cavalier blanc, toujours aussi amusantes.

Le monde de l'autre côté du miroir n'est pas du tout angoissant et Alice aime s'y promener, passant ainsi de situations incongrues en d'autres situations incongrues et adoptant la logique de ce monde étrange jusqu'à en devenir l'une des souveraines.
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