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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avec "Alice au pays des merveilles", et, sa suite, "De l'autre côté du miroir", Lewis Carroll, s'impose comme un génie !
C'est vraiment un chef-d'oeuvre, ou plutôt deux chefs-d'oeuvre, que nous rédige ici ce grand maître, de l'absurde.
Les personnages hauts en couleur et charismatiques, de l'originalité, un rythme parfaitement cadencé, des descriptions acides, un style à toute épreuve, un peu d'absurde dans "Alice au pays des merveilles", et beaucoup, dans "De l'autre côté du miroir" : tout concoure à faire de ces deux romans de très grandes oeuvres, où le célèbre auteur britannique, s'impose comme un des plus grands auteurs de sa nation ( et de son siècle ! ). Et, comme s'il ne suffisait pas, de livrer deux des plus grandes oeuvres britanniques du XIXème siècle, par la seule forme, Lewis Carroll, nous livre aussi deux contes philosophiques, d'une incroyable profondeur, avec un questionnement crucial, au centre : qu'est-ce que la réalité ?...
Et, puis, il y a toute la poésie de ces contes, dans les situations, parfaitement racontées par Lewis Carroll, qui s'avère être un très, très grand maître, du récit.
Je devine aussi parfois, sous l'absurde, une assez violente satire de moeurs.
Bref : deux chefs-d'oeuvre !
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Alice s'ennuie. Alors, elle rêve.

La petite fille regrette lors du premier chapitre que le livre de sa soeur ne comporte ni images ni dialoques. En conséquence, elle crée son propre livre d'images et de dialogues (des dialogues qu'elle s'adressera à elle-même, parce qu'elle parle tout le temps toute seule). Alice, c'est une enfant solitaire, qui peuple son monde d'amis imaginaires. Elle fait partie de ces enfants qui rejouent les comportements des adultes dans ses jeux, qui ne sont que des simulations de la réalité – ainsi se retrouve-t-elle trop grande dans la maison du Lapin Blanc (qui a les dimensions d'une maison de poupée, mais elle se projette à l'intérieur – parce qu'elle est cette poupée). Elle joue à la poupée avec le bébé de la Duchesse mais elle l'abandonne avec toute la méchanceté dont une enfant est capable – dès qu'elle se rend compte qu'il ressemble un peu trop à un cochon, à son goût. Enfant gourmande (elle trouve que la boisson qui porte l'étiquette "Bois-moi" a le goût de tarte aux cerises, de tartine beurrée, de tout ce qu'elle préfère) , elle joue à la dînette, et prend le thé avec ses amis imaginaires. Alice, elle ne joue pas aux cartes mais elle se construit un château de cartes, qu'elle détruit ensuite. Elle joue encore au croquet avec la Reine (et les règles du jeu sont insensées – en tout cas, personne ne les respecte et c'est la confusion générale). Mais ne joue-t-elle pas contre elle-même ? En effet, il est dit au premier chapitre "qu'une fois même elle s'était donné des tapes pour avoir triché dans une partie de croquet qu'elle jouait toute seule ; car cette étrange enfant aimait beaucoup à faire deux personnages. « Mais, » pensa la pauvre Alice, « il n'y a plus moyen de faire deux personnages, à présent qu'il me reste à peine de quoi en faire un. »

Oui, les enfants agissent comme des fous et c'est ce que j'aime chez eux. le monde serait merveilleux si nous pouvions faire ressortir notre âme d'enfant en société (sans être classé dans la catégorie des fous, sans être interné). En tout cas, moi, je ne me prive pas de parler toute seule, parfois. J'aime bien me gronder, aussi.
Alice est impertinente, qu'elle le fasse exprès ou non. Alice est maladroite. Elle fait des remarques déplacées.

Elle s'offusque des propos des autres mais elle-même, elle contredit ses interlocuteurs, elle coupe la parole aux autres - tout le temps - , comme la Reine coupe les têtes. Elle tranche aussi la question, dès qu'elle s'en pose une ( et ses conclusions sont toujours drôles). Ses leçons qu'elle récite, elle les sort à tort et à travers. Mais elle a de l'imagination la petite, elle invente. (Elle ne s'arrête pas sur l'aveu de son ignorance). Elle préfère autant jouer avec les mots. C'est une bavarde oui, elle meuble une conversation à elle-seule, et surtout, elle ne s'arrête jamais de parler, et elle pousse la logique à l'extrême dans ses divagations. Et c'est ainsi que les homonymes génèrent le non-sense. le non-sense n'est pas dénué de logique – encore faut-il pouvoir suivre la logique d'un enfant ou la logique d'un fou. On joue sur une chose et sur son contraire (ainsi la folie du chat est-elle diagnostiquée selon la non-folie du chien) ou on mélange les causes et les effets. Elle demande même à un moment si elle n'est pas devenue une autre fille (qu'elle connaît), qu'elle trouve bête, et étant donné qu'elle ne se souvient plus de ce qu'elle a appris à l'école, elle se dit que logiquement, elle doit être devenue cette autre fille, puisqu'elle est bête, elle aussi (voilà comment Carroll applique le syllogisme). Les aphorismes de morale de la Duchesse sont très drôles aussi :

« Soyez ce que vous voulez paraître ; » ou, si vous voulez que je le dise plus simplement : « Ne vous imaginez jamais de ne pas être autrement que ce qu'il pourrait sembler aux autres que ce que vous étiez ou auriez pu être n'était pas autrement que ce que vous aviez été leur aurait paru être autrement. » »

Lewis Carroll, il ne fait pas dans le traité d'éducation, c'est plutôt de la non-éducation.
Il suffit de s'intéresser aux différentes branches de l'Arithmétique de la Tortue : "l'Addiction, la Distraction, la Mochification et la Dérision". C'est tout l'art de Carroll. Alice est dans l'addiction, étant donné qu'elle boit tout le contenu de la bouteille, et surtout, qu'elle n'a de cesse de consommer du champignon, elle est la distraction incarnée (elle qui divague sans cesse), les personnages autour d'elles sont tous caricaturaux et surtout, il y a de la dérision (et de l'auto-dérision). Il n'est pas raisonnable, le maître du non-sense. C'est comme un traité de conversation pour jeunes filles qui font la révérence (même lorsqu'elle chutent) mais de conversation décousue, sans queue ni tête ou plutôt sans "corps ni tête" ou que de tête, comme le Chat du Cheshire, ou que de sourire.

P.S : Etant aussi instable qu'Alice, et n'ayant pas encore relu "De l'autre côté du miroir", il est fort possible que j'édite ma critique pour ajouter quelques paragraphes de plus concernant l'envers des Aventures d'Alice au Pays des Merveilles. Vous ne vous étonnerez pas de cette anormalité - c'est normal.
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Un livre merveilleux. Nous plongeons dans l'univers de Lewis Carroll avec délice. Nous retrouvons les aventures tant connues d'Alice au pays des merveilles. Mais c'est avec un véritable plaisir que nous découvrons également la partie "De l'autre côté du miroir". Livre que j'ai totalement dévoré !
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Acheté lors de mes tribulations slovaque dans probablement la seule librairie proposant des ouvrages francophones à Bratislava, je me lançais intriguée dans ce classique qui par ses multiples adaptations cinématographiques avait bercé ma jeunesse.

Je dois dire que je m'attendais à un récit plus sombre mais cela ne déplu pas que ce ne soit pas le cas.

Le récit à la construction onirique fait réfléchir à la réalité de rêve, à la frontière même du réel (pour peu qu'elle existe), de manière très "coloré" (au sens de la diversité de ses personnages secondaires et de leur intérêt dans le récit). L'entrée dans l'Univers d'Alice nous fait oublier le nôtre, perdre contact avec notre réalité, tel un rêve éveillé.

Les jeux de langage sont très intéressants et ne ont pas perdus avec la traduction pour la plupart, il est à noter que les notes de fin d'ouvrage sont bien faites et très utiles pour saisir les subtilités de la version originale, de même que la préface (malgré certains points de désagrément que je puis m'empêcher de relever).
Les parodies de chanson/poèmes s'intègrent très bien et enrichissent le récit d'une rythmique agréable.
La construction "De l'autre côté du miroir" est un véritable jeu d'esprit à l'image de la partie d'échec qu'il illustre.

Le seul point négatif que je peux trouver à ce classique est que le format du conte génère une frustration de par sa brièveté qui ne nous permet pas d'explorer l'univers d'Alice aussi profondément que l'on aurait voulu (à l'image d'un rêve qui nous empêcherait de nous concentrer sur un point donné). Cependant cela n'en fait qu'une métaphore plus efficaces des rêveries d'Alice.

Je ne puis que le recommander à tout âge et à tout lecteur, car chacun saura y trouver un angle de lecture intéressant.
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Je reprends en cet automne 2018 mes chroniques hebdomadaires, en commençant par les deux chefs d'oeuvre de Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles et de l'autre côté du miroir, que je viens d'achever. Respectivement écrits en 1865 et en 1871, très souvent mélangés dans les adaptations cinématographiques, les deux romans du professeur de mathématiques et diacre, connu à l'époque victorienne sous le nom de Charles Lutwidge Dodgson, m'ont longtemps paru abscons. Cette deuxième lecture me les a fait redécouvrir, grâce aux notes on ne peut plus exhaustives et amusantes de Martin Gardner.

Nonobstant la langue anglaise, qui reste relativement accessible dans ces récits, les aventures d'Alice ont en effet tout du rêve. Un enchaînement de faits dénué de logique, des personnages au caractère étrange et incompréhensible, de nombreuses poésies sans queue ni tête, on sort de sa lecture comme d'un songe : à la fois étonné et amusé, voire un peu endormi tant on ne comprend rien. Grâce aux notes, j'ai pu saisir de nombreuses références qui m'avaient échappé à la première lecture : j'ai ainsi appris l'existence d'Alice Liddell, instigatrice réelle de ces aventures fictives, et découvert que la plupart des poésies présentes au fil du texte sont des parodies de poèmes, biens connus à Oxford au XIXème siècle, que nous aurions tous oubliés si Lewis Carroll ne s'était pas avisé de les singer.

En dépit de cet humour difficilement accessible sans notes de bas de page (surtout si vous ne jouez pas aux échecs), Alice au pays des merveilles et de l'autre côté du miroir n'en restent pas moins des précurseurs de l'absurde. Alice Liddell a réclamé une histoire contenant du « nonsense ». Lewis Carroll s'est exécuté : depuis, les commentateurs n'ont eu de cesse de trouver du sens à ce qui, apparemment, n'en avait pas. de la physique quantique appliquée autour de l'anti-lait du chaton Kitty à la rhétorique de l'oeuf Humpty Dumpty, en passant par les chapeliers rendus fous à cause du mercure, ces subtilités m'ont fait rire, réfléchir et surtout mieux comprendre l'univers d'Alice. On peut concevoir que, dans une époque victorienne saturée de morale, cette lecture gratuite et libératrice ait rencontré un succès immédiat et jamais démenti. Doux mélange de folie littéraire et d'humour mathématique, je vous recommande chaudement cette balade poétique !

Entre les jeux de mots impossibles à traduire et les clins d'oeil réservés aux Anglais de l'époque victorienne, il vaut mieux ne pas vous aventurer seul au pays des merveilles, et choisir une version annotée d‘Alice. Si vous lisez l'anglais, je vous conseille vivement celle du 150ème anniversaire, parue en 2015 et généreusement illustrée par de grands noms du dessin. Sinon, vous pourriez bien finir par devenir une émanation du rêve que fait le Roi Rouge !

Pauline Deysson - La Bibliothèque
Lien : http://www.paulinedeysson.co..
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J'avais déjà lu ''Alice au pays des merveilles'' il y a quelques mois dans une éditions anglaise, et c'est encore dans une édition anglaise que je me replonge dans les aventures loufoques d'Alice, mais cette fois-ci de l'autre coté du miroir. Même si le postulat de départ est différent (Alice ne plonge pas dans un trou de lapin mais passe à travers un miroir), on la retrouve dans les mêmes genres d'histoires abracadabrantes à travers de nouvelles aventures et de nouvelles rencontres tout aussi absurdes et farfelues et pourtant tellement plaisantes. J'ai donc eu beaucoup de plaisir à lire cette suite, les jeux de mots, les conversations sans queues ni têtes et les personnages font toujours aussi mouche que dans le premier (que j'avais beaucoup aimé devrais-je préciser). J'ai signalé que j'ai lu ce livre en anglais, non pas pour frimer mais pour souhaiter bon courage à posteriori au traducteur. J'ignore ce que donne la traduction française, mais de nombreux passages m'ont semblés intraduisibles, je pense donc que c'est le genre de livre qu'il vaut mieux lire en version originale, même si la traduction est très bonne. Un livre que je recommande donc, pour petits et grands, mais à lire au second voir au troisième degré.
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Mon livre fétiche et mon obsession depuis des années. J'entretiens une collection disparate de livres d'éditions différentes et d'objets divers autour de cette oeuvre.
J'aime me perdre dans l'univers de ce roman, ces fantaisies, ces possibilités, cet onirisme et ce merveilleux absurde. Alice au pays des merveilles ravit mes envies de rêve et de fuite. Ce livre est une matière inépuisable de création et de rêveries.
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Un classique que j'ai adoré découvrir, aimant déjà énormément l'univers du Disney. J'ai retrouvé ce personnage d'Alice que j'aime tant, et ce fût un réel bonheur de découvrir son histoire encore une fois, à travers le conte original. A lire. Peu importe l'âge !
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Honte à moi de lire ce livre qu'à mes 26ans. Mais cela m'a néanmoins permis d'appréhender plus de choses et de mieux comprendre tous les petits jeux de mots, les subtilités et l'absurde contenu dans ce livre.
Un très bon moment passé avec Alice, le livre se lit vite et est très riche et pas réservé aux enfants comme on pourrait le croire.
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