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**Cet avis de lecture concerne uniquement le tome 2 des aventures d'Alice, "Ce qu'Alice trouva de l'autre côté du miroir".**

C'est avec le même plaisir qu'il y a quelques années -lorsque j'ai fait la connaissance littéraire d'Alice - que j'ai retrouvé cette enfant de sept ans, véritable prêtresse de l'imagination. Avec cette suite de ses aventures au Pays des Merveilles, on replonge dans un bain de fraîcheur et d'élucubrations facétieuses en passant "à travers le miroir" de sa chambre.

Le récit est structuré comme le précédent à la différence près que plusieurs des personnages loufoques qu'Alice rencontre au Pays des Merveilles nous sont déjà familiers, à l'instar de la Reine Rouge. L'imagination fertile d'Alice et de Lewis Carroll m'a offert une parenthèse fantaisiste pleine d'humour et de gentils délires qui m'ont fait sourire et fait briller les yeux de malice, que demander de plus ?

La traduction que j'ai lue est le travail de Pauline Pucciano, un excellent travail.


Challenge RIQUIQUI 2022
Challenge XIXème siècle 2022
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Avec "Alice au pays des merveilles", et, sa suite, "De l'autre côté du miroir", Lewis Carroll, s'impose comme un génie !
C'est vraiment un chef-d'oeuvre, ou plutôt deux chefs-d'oeuvre, que nous rédige ici ce grand maître, de l'absurde.
Les personnages hauts en couleur et charismatiques, de l'originalité, un rythme parfaitement cadencé, des descriptions acides, un style à toute épreuve, un peu d'absurde dans "Alice au pays des merveilles", et beaucoup, dans "De l'autre côté du miroir" : tout concoure à faire de ces deux romans de très grandes oeuvres, où le célèbre auteur britannique, s'impose comme un des plus grands auteurs de sa nation ( et de son siècle ! ). Et, comme s'il ne suffisait pas, de livrer deux des plus grandes oeuvres britanniques du XIXème siècle, par la seule forme, Lewis Carroll, nous livre aussi deux contes philosophiques, d'une incroyable profondeur, avec un questionnement crucial, au centre : qu'est-ce que la réalité ?...
Et, puis, il y a toute la poésie de ces contes, dans les situations, parfaitement racontées par Lewis Carroll, qui s'avère être un très, très grand maître, du récit.
Je devine aussi parfois, sous l'absurde, une assez violente satire de moeurs.
Bref : deux chefs-d'oeuvre !
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Alice s'ennuie. Alors, elle rêve.

La petite fille regrette lors du premier chapitre que le livre de sa soeur ne comporte ni images ni dialoques. En conséquence, elle crée son propre livre d'images et de dialogues (des dialogues qu'elle s'adressera à elle-même, parce qu'elle parle tout le temps toute seule). Alice, c'est une enfant solitaire, qui peuple son monde d'amis imaginaires. Elle fait partie de ces enfants qui rejouent les comportements des adultes dans ses jeux, qui ne sont que des simulations de la réalité – ainsi se retrouve-t-elle trop grande dans la maison du Lapin Blanc (qui a les dimensions d'une maison de poupée, mais elle se projette à l'intérieur – parce qu'elle est cette poupée). Elle joue à la poupée avec le bébé de la Duchesse mais elle l'abandonne avec toute la méchanceté dont une enfant est capable – dès qu'elle se rend compte qu'il ressemble un peu trop à un cochon, à son goût. Enfant gourmande (elle trouve que la boisson qui porte l'étiquette "Bois-moi" a le goût de tarte aux cerises, de tartine beurrée, de tout ce qu'elle préfère) , elle joue à la dînette, et prend le thé avec ses amis imaginaires. Alice, elle ne joue pas aux cartes mais elle se construit un château de cartes, qu'elle détruit ensuite. Elle joue encore au croquet avec la Reine (et les règles du jeu sont insensées – en tout cas, personne ne les respecte et c'est la confusion générale). Mais ne joue-t-elle pas contre elle-même ? En effet, il est dit au premier chapitre "qu'une fois même elle s'était donné des tapes pour avoir triché dans une partie de croquet qu'elle jouait toute seule ; car cette étrange enfant aimait beaucoup à faire deux personnages. « Mais, » pensa la pauvre Alice, « il n'y a plus moyen de faire deux personnages, à présent qu'il me reste à peine de quoi en faire un. »

Oui, les enfants agissent comme des fous et c'est ce que j'aime chez eux. le monde serait merveilleux si nous pouvions faire ressortir notre âme d'enfant en société (sans être classé dans la catégorie des fous, sans être interné). En tout cas, moi, je ne me prive pas de parler toute seule, parfois. J'aime bien me gronder, aussi.
Alice est impertinente, qu'elle le fasse exprès ou non. Alice est maladroite. Elle fait des remarques déplacées.

Elle s'offusque des propos des autres mais elle-même, elle contredit ses interlocuteurs, elle coupe la parole aux autres - tout le temps - , comme la Reine coupe les têtes. Elle tranche aussi la question, dès qu'elle s'en pose une ( et ses conclusions sont toujours drôles). Ses leçons qu'elle récite, elle les sort à tort et à travers. Mais elle a de l'imagination la petite, elle invente. (Elle ne s'arrête pas sur l'aveu de son ignorance). Elle préfère autant jouer avec les mots. C'est une bavarde oui, elle meuble une conversation à elle-seule, et surtout, elle ne s'arrête jamais de parler, et elle pousse la logique à l'extrême dans ses divagations. Et c'est ainsi que les homonymes génèrent le non-sense. le non-sense n'est pas dénué de logique – encore faut-il pouvoir suivre la logique d'un enfant ou la logique d'un fou. On joue sur une chose et sur son contraire (ainsi la folie du chat est-elle diagnostiquée selon la non-folie du chien) ou on mélange les causes et les effets. Elle demande même à un moment si elle n'est pas devenue une autre fille (qu'elle connaît), qu'elle trouve bête, et étant donné qu'elle ne se souvient plus de ce qu'elle a appris à l'école, elle se dit que logiquement, elle doit être devenue cette autre fille, puisqu'elle est bête, elle aussi (voilà comment Carroll applique le syllogisme). Les aphorismes de morale de la Duchesse sont très drôles aussi :

« Soyez ce que vous voulez paraître ; » ou, si vous voulez que je le dise plus simplement : « Ne vous imaginez jamais de ne pas être autrement que ce qu'il pourrait sembler aux autres que ce que vous étiez ou auriez pu être n'était pas autrement que ce que vous aviez été leur aurait paru être autrement. » »

Lewis Carroll, il ne fait pas dans le traité d'éducation, c'est plutôt de la non-éducation.
Il suffit de s'intéresser aux différentes branches de l'Arithmétique de la Tortue : "l'Addiction, la Distraction, la Mochification et la Dérision". C'est tout l'art de Carroll. Alice est dans l'addiction, étant donné qu'elle boit tout le contenu de la bouteille, et surtout, qu'elle n'a de cesse de consommer du champignon, elle est la distraction incarnée (elle qui divague sans cesse), les personnages autour d'elles sont tous caricaturaux et surtout, il y a de la dérision (et de l'auto-dérision). Il n'est pas raisonnable, le maître du non-sense. C'est comme un traité de conversation pour jeunes filles qui font la révérence (même lorsqu'elle chutent) mais de conversation décousue, sans queue ni tête ou plutôt sans "corps ni tête" ou que de tête, comme le Chat du Cheshire, ou que de sourire.

P.S : Etant aussi instable qu'Alice, et n'ayant pas encore relu "De l'autre côté du miroir", il est fort possible que j'édite ma critique pour ajouter quelques paragraphes de plus concernant l'envers des Aventures d'Alice au Pays des Merveilles. Vous ne vous étonnerez pas de cette anormalité - c'est normal.
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J'ai largement préféré la deuxième partie bien que je ne sois pas non plus complètement séduite par l'univers d'Alice.
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Lire en français "Alice au pays des merveilles" et "De l'autre côté du miroir" , c'est malheureusement passer à côté de tous les jeux de mots qui constituent le sel de cet ouvrage. Poèmes, chansons, références à la culture britannique .... heureusement que cette édition est enrichie d'un appareil critique d'une grande aide. La traduction se révèle être un exercice virtuose parce qu'elle consiste à trouver des jeux de mots et des rimes à la manière du texte original. Saluons le travail effectué pour cette édition ! le plaisir de lecture, pour nous francophones, me paraît être plus intellectuel que de l'ordre du divertissement, à cause justement de cette retranscription en français. Je crois que j'aurais plus de plaisir à regarder le film de Tim Burton, ou alors à lire le texte en anglais.
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Classique de la littérature britannique, Alice au pays des merveilles est une véritable oeuvre monde. La figure juvénile d'Alice, sa candeur et son innocence s'accommode parfaitement d'un monde régit par l'absurde et l'inconcevable. Une fable à l'écriture maitrisée qui entraine le lecteur sur les chemins tendres et audacieux de l'imaginaire. Une oeuvre intemporelle qui séduit autant qu'elle étonne. Un classique surréaliste, une plongée dans l'enfance, à découvrir !
Lien : https://leblogdeyuko.wordpre..
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Un livre merveilleux. Nous plongeons dans l'univers de Lewis Carroll avec délice. Nous retrouvons les aventures tant connues d'Alice au pays des merveilles. Mais c'est avec un véritable plaisir que nous découvrons également la partie "De l'autre côté du miroir". Livre que j'ai totalement dévoré !
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Alice au pays des merveilles, c'est l'histoire d'un bouquin au charme fou... au sens propre du terme !

Oubliez toute notion de logique et de rationnel avant d'ouvrir ce livre, car sinon, vous vous retrouverez aussitôt sur le carreau. Les aventures d'Alice, déjà fort extraordinaires en elles-mêmes (tomber dans un terrier de lapin aux parois couvertes de placards, rétrécir au point de se retrouver à nager dans ses propres larmes...), s'enchaînent en effet sans que l'on ne sache trop comment, nous emportant avec Alice dans ce pays moins merveilleux que prodigieusement bizarre, où l'absurde règne en maître et où les habitants semblent tous avoir un sacré grain.
La première partie, voyage dans les recoins les plus tordus des lointaines contrées de l'imaginaire est donc un pur régal d'un bout à l'autre.

La seconde, en revanche, casse en partie la magie de l'ouvrage.
« De l'autre côté du miroir » n'est pas sans posséder des atouts propres, c'est certain (comme le passage dans le train ou avec la brebis), cependant, cette deuxième partie du récit se trouve totalement dépourvue de la fluidité de la première, qui gommait le côté décousu des pérégrinations d'Alice. A chaque fois que la fillette franchit un ruisseau, paf ! changement de décor ! Adieu donc spontanéité et tout effet de surprise ; ne reste que l'absurde. Mais là où « Alice au pays des merveilles » possède un côté « naturel », avec « De l'autre côté du miroir » transparaît le sentiment constant que Carroll, par crainte de ne pas en faire assez, a au contraire été trop loin. Les dialogues, auparavant comiques, sont désormais franchement laborieux à suivre ; et si les protagonistes sont plus perchés que jamais, ils apparaissent aussi très fades, comme si, au delà de leurs traits de folie respectifs, il n'y avait rien derrière. Et que dire de ces multiples poésies et chansons parodiques semées un peu partout, fortement lourdingues à la longue !

On sent clairement les sept ans ayant séparé la rédaction des deux textes, même si à l'origine, la genèse en était contemporaine.

Pourtant, malgré cette suite en demi-teinte, le charme qui se dégage de l'ouvrage reste lui intact, empreint de cette originalité et de cette folie tantôt douce, tantôt furieuse omniprésente. Au final, même si la seconde partie s'avère parfois laborieuse voire ennuyeuse à lire, le tout n'en reste pas moins unique en son genre.
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Acheté lors de mes tribulations slovaque dans probablement la seule librairie proposant des ouvrages francophones à Bratislava, je me lançais intriguée dans ce classique qui par ses multiples adaptations cinématographiques avait bercé ma jeunesse.

Je dois dire que je m'attendais à un récit plus sombre mais cela ne déplu pas que ce ne soit pas le cas.

Le récit à la construction onirique fait réfléchir à la réalité de rêve, à la frontière même du réel (pour peu qu'elle existe), de manière très "coloré" (au sens de la diversité de ses personnages secondaires et de leur intérêt dans le récit). L'entrée dans l'Univers d'Alice nous fait oublier le nôtre, perdre contact avec notre réalité, tel un rêve éveillé.

Les jeux de langage sont très intéressants et ne ont pas perdus avec la traduction pour la plupart, il est à noter que les notes de fin d'ouvrage sont bien faites et très utiles pour saisir les subtilités de la version originale, de même que la préface (malgré certains points de désagrément que je puis m'empêcher de relever).
Les parodies de chanson/poèmes s'intègrent très bien et enrichissent le récit d'une rythmique agréable.
La construction "De l'autre côté du miroir" est un véritable jeu d'esprit à l'image de la partie d'échec qu'il illustre.

Le seul point négatif que je peux trouver à ce classique est que le format du conte génère une frustration de par sa brièveté qui ne nous permet pas d'explorer l'univers d'Alice aussi profondément que l'on aurait voulu (à l'image d'un rêve qui nous empêcherait de nous concentrer sur un point donné). Cependant cela n'en fait qu'une métaphore plus efficaces des rêveries d'Alice.

Je ne puis que le recommander à tout âge et à tout lecteur, car chacun saura y trouver un angle de lecture intéressant.
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Ce qu'Alice trouva de l'autre côté du miroir :
Je suis passée complètement à côté de ma lecture, malheureusement. Apparemment le niveau d'absurde était trop élevé pour moi. Les scènes se déroulaient les unes après les autres, avec des métamorphoses, des apparitions et autant de disparitions. Même le jeu d'échecs qui devait être le fil conducteur ne m'a pas convaincue. J'ai ressenti une impression de scénettes (pour le coup littéralement) sens dessus dessous (ou devant derrière), je resterai au pays des Merveilles !
Merci
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