Bien sûr j'adore Cartier-Bresson. J'ai toujours aimé le style dépouillé de ses entretiens lorsqu'il explique ses photos dans les vidéos Contacts d'Arte ou autres. Mais ici, ces entretiens m'ont laissé un goût de trop peu. En fait, il suffisait d'en mettre un, les autres ne sont que l'énième répétition du premier à un détail près, guère plus. Donc il faut être fanatique comme moi pour véritablement arriver au bout de cette lecture sans soupirer d'ennui je pense. Et c'est bien dommage.
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La photographie telle que je la conçois est un dessin. Une esquisse à main levée, faite avec intuition et qu'on ne peut pas corriger. S'il le faut, c'est avec la photo suivante. Mais la vie est très fluide ; parfois les images disparaissent et on n'y peut rien. Vous ne pouvez pas dire à la personne que vous êtes en train de photographier : "S'il vous plaît, refaites ce sourire, refaites ce geste." La vie, c'est une fois pour toutes, pour toujours et c'est nouveau tout le temps.
On parle beaucoup trop, on "pense" beaucoup trop. Il y a des écoles de tout, et pour finir on ne sait rien, on ne sait absolument rien. Il n'y a pas d'école de sensibilité. Cela n'existe pas.
Je ne m'intéresse qu'à ceux qui découvrent ; je me sens solidaire de ceux qui vont à la découverte ; pour moi, il y a là beaucoup plus de risques qu'à tenter de toutes pièces les images ; et enfin la réalité est tellement riche !
Moi, je m'occupe presque uniquement de l'homme. Je vais au plus pressé. Les paysages ont l'éternité.
(…) les gens qui savent voir sont aussi rares que ceux qui savent écouter. Tant pensent par concepts...
Centre Pompidou. Rétrospective Henri Cartier-Bresson.