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"Aucun de nous ne peut se sauver seul; il faut que nous nous perdions ensemble ou que nous nous tirions d'affaire ensemble." (Jean-Paul Sartre - Huis-clos)

***

Lauréate d'un concours d'écriture organisé par la maison d'auto-édition Librinova, Stéphanie Castillo - enseignante - signe avec Libres dans leur tête, un récit d'apprentissage lumineux qui explore les ressorts de la résilience en milieu carcéral. 

Cet univers clos, opaque, ultra-codifié où le temps semble se distendre voire s'arrêter, nous y sommes projetés dès les premières pages par l'entremise de Romain, un jeune homme venu purger sa peine de 6 ans d'emprisonnement. 

Vingt ans et l'envie de croquer la vie à pleines dents après des débuts difficiles , il voit aujourd'hui son monde s'effondrer. Certaines erreurs de parcours peuvent être lourdes de conséquences; il devra apprendre à porter le fardeau de la culpabilité.

Pour Laurent,  son co-détenu, l'avenir s'est de même brutalement obscurci; un funeste concours de circonstances. Bien qu'issus d'horizons différents, ils vont peu à peu s'apprivoiser et découvrir ensemble comment faire face à l'adversité. 

*

L'auteure déroule le fil de son histoire en alternant judicieusement les points de vue. L'occasion est ainsi donnée chapitre après chapitre, de lever le voile sur leur personnalité singulière et de suivre leur cheminement intérieur. 

J'ai été particulièrement sensible  au regard bienveillant qu'elle pose sur ses personnages et à la volonté manifeste de ne pas réduire les êtres à leurs mauvais choix en nous permettant d'appréhender derrière l'étiquette "coupable" une réalité plus complexe, nuancée qu'il n'y paraît.

Dans un présent dénué de perspectives, elle s'attache à chercher ce qui peut donner sens, valeur et espoir aux existences entravées. L'amitié,  l'amour, la famille, la littérature, l'art, l'écriture ou encore les associations de soutien aux personnes incarcérées sont délicatement mis en lumière. 

Je dois avouer toutefois que l'enchaînement bienheureux des événements,  rencontres, opportunités aux issues toutes positives et parfois prévisibles ainsi que la partie romance trop prégnante à mon goût, m'ont fait survoler certains passages. 

Si ces réserves me laissent un ressenti final plutôt mitigé, je suis ravie d'avoir pu découvrir ce talent prometteur et lui souhaite une belle continuation…
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Contactée par Stéphanie pour partager ma critique sur son livre, je partage un avis très personnel et plus détaillé qu'à mon habitude :
L'histoire est véritablement touchante, les personnages sont attachants et j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire.
J'ai pour habitude de bouder les fioritures mais elles totalement absentes dans ce roman. Ce qui lui donne parfois un aspect décousu qui rend la lecture moins fluide. Je pense que 50 pages de plus avec des détails (descriptions, profils des personnages) aurait ajouté un confort et une crédibilité supplémentaires.
Les dialogues de Laurent sont à mon sens en décalé avec son personnage (le registre ne correspond pas vraiment à son niveau culturel).
Ce roman passe après 2 coups de coeur dont un roman de S. Zweig (expert en description de personnages) alors j'espère avoir été juste.
Il m'a manqué un peu de noirceur vu le thème engagé. La fin de l'histoire aurait eu encore plus de saveurs.
Toutefois je l'ai lu d'une traite et je salue le courage incroyable que d'écrire sur un thème aussi difficile. La qualité d'écriture est véritablement un atout dont Stéphanie n'a pas à rougir et je suis ravie d'avoir croisé sa route. Je lui souhaite la chance (puisque le talent y est déjà) d'avoir la carrière qu'elle mérite et de croiser les bonnes personnes en chemin.
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Je tiens à remercier l'auteure de m'avoir fait découvrir son premier livre.
Stéphanie Castillo-Soler, lauréate d'un concours littéraire, nous livre aidée de sa belle plume, un huis clos a l'univers carcéral.
L'auteure a fait le choix de ne pas s'attarder sur la violence et la noirceur
( que l'on peut lire entre les lignes).
Elle nous révèle ce qu'il y a de beau et de constructeur dans ce lieu qui résonne avec emprisonnement.
Comment trouver un espace de liberté dans ce lieu nommé prison ?
Les lecteurs vont le découvrir avec Romain et Laurent, intimement dans leurs réflexions, leurs questionnements et leurs émotion. Tout les oppose pourtant une relation va fleurir.
C'est l'histoire d'une rencontre, d'un amour Fraternel, à travers une quête de soi.
Auteure à suivre !!!
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Vu le très grand nombre de critiques favorables sur Babelio pour le roman de notre amie "Billie72" - son pseudo sur notre site préféré - je peux être exceptionnellement bref dans mon billet.
L'ouvrage a été pour moi un véritable coup de coeur pour lequel je remercie et félicite humblement son auteure.

J'admire l'empathie de la Dame aux coquelicots pour ses pauvres héros rejetés par la société pour des erreurs de jeunesse à purger une peine de prison.
La description de ses personnages dans ce milieu carcéral relève d'un exploit dont notre Stéphanie Castillo-Soler peut être fière.
Tous ses personnages sont absolument convaincants, aussi bien à titre individuel, pris isolé ,que comme dans leur interaction avec les autres.

Romain, Laurent et Serge resteront gravés dans ma mémoire et la jeune Manon est tout bonnement inoubliable.
C'est cette petite Manon qui finalement assure le catharsis et fait que son amoureux et son frère sortent de prison avec une toute autre conception de l'existence et du prochain.

Je présume que le jury du concours Librinova n'a sûrement pas dû faire d'heures supplémentaires pour désigner la gagnante. Sa victoire a dû être haut la main et à l'unanimité.

Je finis par lancer un appel à l'auteure : Stéphanie, je sais que vous avez un travail exigeant et la responsabilité de deux filles, mais de grâce ne vous arrêtez pas en si bon chemin, ne rangez pas votre plume, mais au contraire surprenez-nous et égayez-nous avec un autre roman.
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Deux jeunes que rien ne prédestinait à se croiser se retrouvent "colocataires" d'une cellule de 10m2, condamnés à plusieurs années de prison pour leur implication dans des meurtres. Rien ne laissait envisager cette situation, ni pour Romain, embringué dans un cambriolage chez une "petite vieille" qui a mal tourné parce qu'elle est rentrée trop tôt, ni pour Laurent, fils de bonne famille qui en voulant protéger sa soeur Manon d'un dealer insistant a accidentellement tué celui-ci.
Romain n'était pas une "racaille", juste un enfant abandonné par une mère adolescente, qui avait grandi dans des familles d'accueil dont la dernière, très aimante, habitait juste un peu trop près d'une cité. Quelques mauvaises fréquentations, la volonté d'acquérir une indépendance financière, la malchance, et voilà un jeune de 23 ans dont l'avenir bascule. Quand il se retrouve dans la même cellule que Laurent, il s'en félicite d'abord : ensemble ils seront plus forts pour se défendre face aux détenus plus âgés et plus endurcis qu'eux. Mais très vite, il constatera avec un peu d'amertume qu'ils ne viennent pas du même monde. Laurent est bien plus instruit, c'est un étudiant qui lit beaucoup et qui ne se gêne pas pour le prendre de haut malgré les circonstances. Il reçoit la visite de son père et de la nouvelle compagne de celui-ci, ainsi que de Manon, sa soeur. Mais il a quand même un point commun avec Romain : lui aussi a été abandonné par sa mère, partie sans explication. Peu à peu les deux jeunes vont s'apprivoiser, se découvrir de façon plus approfondie et finiront par s'apprécier. Cette amitié leur sera précieuse pour supporter les difficultés de l'incarcération, tout comme le lien qu'ils établiront avec Serge, un détenu quinquagénaire responsable de la bibliothèque pénitentiaire. Bibliothèque que Romain va vite fréquenter assidûment pour se sentir "à la hauteur" de Laurent. La correspondance leur offrira également à tous deux un exutoire, et pour Romain, ses talents graphiques lui permettront de s'évader métaphoriquement. Ils parviendront à rester "libres dans leur tête", même si leur corps est enfermé.
Un récit plein de poésie, jamais glauque ou lourd, même si l'ambiance carcérale est bien présente à certains moments. L'accent est mis sur la relation entre les deux jeunes hommes, et malgré des moments difficiles, les perspectives d'une vie "après" ne s'éteignent jamais. D'autres personnages ajoutent de la "chair" à l'histoire, que ce soit la famille d'accueil de Romain qui ne le laisse pas tomber (des passages très touchants avec Lucas, le petit frère de coeur), ou la correspondante de Laurent, une jeune fille qui par le biais d'une association a choisi d'envoyer du réconfort épistolaire à un détenu.
On vit l'histoire en temps réel puisqu'elle est narrée au présent, même si certains sauts dans le temps m'ont paru un peu abrupts. Mais le roman est court (157 p.), l'auteure a choisi de ne pas développer certaines périodes.
Mon petit regret : j'ai eu un peu de mal avec les rapports entre Romain, Laurent et les autres détenus, je pense que dans une prison où des condamnés pour meurtre sont détenus (une centrale en principe), les choses ne se passent pas aussi "facilement" pour des jeunes gens aussi éloignés de cette population qu'ils ne le sont. Même s'ils bénéficient de la protection de Serge, ça me semble un peu léger face aux caïds qu'on rencontre dans ce genre d'endroit. Mais ce n'était pas l'axe choisi par l'auteure, je respecte ce parti-pris.

Merci infiniment à Stéphanie Castillo-Soler, alias mon amie Babeliote @Billie72 de m'avoir offert le privilège de découvrir son premier roman, j'espère qu'il sera suivi de bien d'autres !
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Donner mon avis après cette lecture est un peu délicate pour moi.
L'auteur m'a contactée personnellement pour lire son livre et dire ce que j'en pense. Je vais être honnête, le but n'étant pas de passer de la pommade. Merci donc à Stéphanie Castillo-Soler pour cette confiance.
Que dire de ce 1er roman ? L'écriture est fluide, facile à lire. le sujet est intéressant mais à mon sens complexe à aborder.
J'avoue ne pas avoir cru à cette histoire. Tout est bien qui finit bien.
Un homme fait une erreur, il est jugé, puni et emprisonné, il retient la leçon et ressort de prison plein de bons sentiments et commence une nouvelle vie ! C'est un peu trop parfait pour y croire. En plus, c'est multiplié par 2 dans ce roman...
Bref, je n'y ai pas cru...
Le sujet mériterait d'être approfondi et traité peut être de façon différente.
Respect cependant à l'auteur, car il faut du courage pour écrire et pour accepter l'opinion des lecteurs. Alors bravo pour cela à Stéphanie Castillo-Soler.
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Laurent, romain…
deux vies gâchées par de mauvais choix, des concours de circonstances.
Ils se retrouvent face aux barreaux dans une proximité pourtant diamétralement opposée.
Ils doivent apprendre à vivre ensemble, s'apprivoiser. Vont-ils y arriver ?
D'un côté une âme cabossée et de l'autre celui qui a vécu dans le confort et l'érudition.
J'ai partagé 27 mois en compagnie de ces deux jeunes hommes dans cet endroit hostile où n'existe que l'ombre de la lumière.
Vous ne trouverez pas de détails sordides, les mots sont posés avec douceurs.
Le début m'a semblé un petit peu long, trop de détails mais très vite Stéphanie a su me plonger dans cet univers difficile.
Je dirais que d'être passé par cette case sombre leur a été bénéfique.
Une grande amitié qui changera leur avenir…
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Romain atterrit en prison pour un vol avec effraction qui a mal tourné. Une amitié va se créer au fil du temps avec son codétenu Laurent condamné pour homicide. Une rencontre qui va se révéler bénéfique pour l'un comme pour l'autre.

Je dis bravo à l'auteure Stéphanie Castillo-Soler car il n'est pas facile d'écrire un livre qui se déroule en huis clos dans le monde carcéral sans tomber dans une histoire trop noire, trop angoissante qui risque de déprimer le lecteur. Ici c'est tout le contraire, elle prouve que l'on peut trouver un peu de liberté entre les murs d'une prison. le dessin, la peinture, les livres, l'écriture (la correspondance avec des bénévoles extérieures) peuvent être des outils, un exutoire pour évacuer les tensions, pour rompre cet isolement, s'exprimer,… Elle témoigne ici qu'une incarcération peut être un passage de sa vie qui permet de réfléchir, se reconstruire et repartir dans une dynamique positive (on est d'accord c'est loin d'être la majorité des cas). Une histoire qui parait simple, qui pourrait peut être sembler sans intérêt pour certains lecteurs mais à bien y réfléchir ce roman apporte de réelles réflexions sur différents thèmes.
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Ils étaient trois, ils étaient entrés par effraction, ils étaient là pour voler, ils pensaient pouvoir repartir avant le retour de la propriétaire. Ce funeste jour de mars où la vie de Romain a basculé. Condamné à six ans de prison, dont deux, avec sursis. Il n'est plus qu'un numéro. Il va partager sa cellule avec Laurent un fils à « papa ».

Dans ce premier roman, très abouti, Stéphanie Castillo-Soler nous immerge complètement dans l'univers carcéral. Son écriture précise nous détaille la vie quotidienne de ces deux jeunes garçons.
Le temps qui s'écoule lentement, l'absence de lumière naturelle, ici tout est gris, les couloirs, le sol, les murs, le plafond, même leur teint. le claquement métallique des portes de cellule, les cris de certains. La promenade le seul moment de la journée qui permet de voir le ciel, d'entendre la vie. Partager ses journées, ses nuits, son intimité avec un autre détenu. La promiscuité qui devient oppressante. L'attente, l'espoir d'un courrier ou d'une visite le seul lien avec l'extérieur. L'incertitude de la réinsertion après avoir été pendant de longs mois coupés de tout.

Fred et Marinette, les parents de coeur, Serge le taulard qui va prendre les deux jeunes sous son aile, Manon, Clémentine, l'auteure sait dresser des portraits attachants. Ce récit est aussi une grande bouffée d'espoir, la lecture, le dessin peuvent être l'occasion de s'échapper quand on est enfermé entre quatre murs et la promesse d'un avenir plus serein dont le coquelicot de la couverture est le symbole.

Même si dans une seconde partie, le roman se transforme en romance, peut-on reprocher à l'auteur de nous offrir dans cette période bien triste, un peu de lumière, un peu d'amour dont nous avons tant besoin. Pour une fois que nous avons une fin heureuse, ne boudons pas notre plaisir. Un roman qui véhicule plein de belles ondes positives.

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Libres dans leur tête est un roman qui a terminé sur le podium de tête du concours « L'enfer c'est les autres », organisé par Librinova et parrainé par Leo Rutra. Il réussit l'exploit de porter sur l'enfer... et d'être un feel-good.

L'enfer ? C'est la prison, et c'est aussi le fait que les personnages principaux sont incarcérés en partie par erreur. Ils viennent de milieux sociaux différents, mais doivent affronter une promiscuité et une violence à laquelle ils n'étaient pas habitués. Pour autant, si leur vie les a amenés là, ce n'est pas entièrement par hasard : elle ne leur avait pas fait de cadeaux, entre abandons et indifférence des adultes. Voilà pour l'enfer...

Mais c'est un feel-good : parce que l'enfer, c'est le cadre, mais les personnages savent s'en emparer pour se reconstruire et même, infléchir leur destinée d'une manière inattendue. C'est une bonne histoire, originale, porteuse de messages très positifs. Ça ne ressemble à aucun discours qu'on voit sur la prison, alors même que l'auteure semble connaître ce milieu, dont elle évoque même des subtilités juridiques : on ne peut donc pas dire que ce qu'elle écrit est irréaliste. Optimiste, sans doute, porteur d'espoir, mais pas irréaliste.

Pour ma part, je ne suis pas adepte du feel-good, mais j'invite tous mes amis babéliens qui le sont à s'intéresser à Libres dans leur tête : un livre bien écrit, qui respecte les règles du genre tout en les renouvelant grâce à un cadre tout sauf convenu, ça vous tente ?
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