Pendant la lecture de ce livre, ma curiosité s'en fût titillée. En effet, je me suis demandée pourquoi
Patrick Cauvin nous livre une histoire d'enfants surdoués. L'a-t-il été lui-même ? A-t-il eu dans son entourage des enfants qui l'étaient ? Mes recherches en sont au point mort, je n'ai encore rien trouvé à ce sujet. Parce que c'est bien l'un des thèmes prédominant de ce tout petit roman qui a connu un succès fulgurant dès sa parution en 1977 et qui me paraît aujourd'hui, en 2010, intemporel. On y trouve aussi la passion des amours adolescentes et le regard plein de désillusions des enfants envers le monde adulte. Et quand on conjugue les trois à la fois, on obtient Lauren et Daniel, deux préados de presque douze ans qui sont des personnages aussi attendrissants que détestables.
Lui, vient de la classe populaire. Elle, est une jeune fille de la haute, comme on dit. Lui, a un langage parfois fleuri. Elle, s'entraîne à faire des vers raciniens. Lui, rêve des actrices de cinéma américain. Elle, rêve de rencontrer un homme, un vrai. Tous deux vivent dans une famille dans laquelle ils se sentent incompris. Au collège, ils s'ennuient en récoltant les meilleurs notes et en faisant exprès de paraître moins doués qu'ils ne le sont, pour éviter d'être rejetés par les autres. Et ils rêvent tous deux de rencontrer leur âme soeur. le destin va bien évidemment les y aider.
Surdoués, mais aussi détestables. Ils font preuve d'un mépris certain pour (et oui, rien que ça) tout le reste du monde. On rencontre, à ce sujet, des descriptions particulièrement savoureuses des adultes. Je pense notamment à la mère de Lauren, riche écervelée plus portée sur sa sublime apparence que par la nourriture de l'esprit. Ou encore au père de Daniel, homme de la France d'en bas, empreint à critiquer le gouvernement dès que la situation s'y prête, les fesses bien collées à son fauteuil devant la télévision. J'ai beaucoup apprécié aussi le personnage de l'animateur radio, qui, après avoir dit 3 phrases à l'antenne, s'affale dans son fauteuil, épuisé, vanné par tant d'effort. Il y a aussi les camarades de nos deux ados… des amis utiles mais pas très fut-fut…
Tous ces personnages, comme le disent nos deux protagonistes, ont le cerveau qui colle. Aucun ne brille par son esprit. Mais malgré leur intelligence hors du commun, Lauren et Daniel restent des enfants, et c'est avec un plaisir certain que j'ai partagé leur vision du monde en me remémorant la mienne au même âge.
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