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Citations sur Londres (80)

Au fond, ça me transformait la mentalité aussi moi, ce boulot-là. J’aimais ça moi me trouver là où tout devient sensible. C’est là à Tabard Street que je m’ai rendu compte bien profondément. J’ai jamais voulu depuis aller ailleurs qu’au bord de l’âme. Et pourtant on m’a offert bien des occasions. C’est marrant au fond. C’est comme une petite maison dans la campagne, les âmes, j’y vais chaque fois que je peux. Je peux plus aller ailleurs. C’est peut-être pas très bien.
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- Si tu savais Ferdinand combien certains martyrs m'inspirent d'inquiétude et de doutes. Dans une révolution le zèle des provocateurs est plus utile que la générosité des militants, les provocateurs savent ce qu'ils font, les militants l'ignorent.
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Vraiment c'est vrai qu'elle est divine en somme. Elle se détend tout entière devant lui, s'étire encore exprès, bien exprès la garce. Ya pas une faute, c'est mieux que du parfait, y a des choses qu'on aurait pas cru possibles dans sa perfection d'être excitante. On n'est plus rien du tout devant, on se laisse aller, on n'existe plus, on abandonne presque sa vie tellement elle est belle.

C'est une question qui chante sur ses traits menus en petites perfections d'une facette à l'autre, de l'oreille au déclin du cou, d'une peau qui chante l'abandon, zip-zip ! s'enfuit par l'épaule et revient au long de la taille et s'échappe comme une flèche au long des jambes, zip à la cheville, disparaît, non... revient, retourne aux seins... on a compris sans.comprendre, tout au fond des sens et du cœur. On est tout près d'elle en cercle.
-Touche la vie, Ferdinand, touche-la...
Je n'ose pas.
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C'est le mensonge de sa propre vie qu'on veut achever à toutes forces avant d'en finir. On veut la lire la belle histoire tant contée avant de fermer les yeux. Le sang toujours qu'est I'arrivée, c'est là l'espièglerie. C'est pas méchant un homme au fond, c'est un acharné voilà tout. C'est fier de son rêve. C'est un poète bien marrant. C'est de voir comment qu'ils se démerdent pour ça, comment qu'ils ont honte d'être pris en train de faire leur merde de songes au fond des égouts. Étron du Joli, c'est le nom de l'Homme !
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Au début qu’on est arrivés à Londres je la voyais presque pas l’Angéle. Si elle est venue me dire bonjour deux ou trois fois et que je l’enfile le premier mois c’est tout. Elle était trop occupée qu’elle disait avec son Purcell à s’installer qu’elle prétendait dans une avenue que je ne connaissais pas encore du côté de Marble Arch dans un beau quartier comme qui dirait l’Étoile chez nous au coin d’un parc dans le genre du Monceau, le Hyde (Haide).
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Tout étincelant de princes et de princesses, voilà comment il était de l’autre côté du fleuve le château du [fond]. Bondé, ruisselant en son dedans de divertissements magiques, des cascades de gelée à la groseille, des petits gâteaux en forme de petits chevaux qui sautaient vraiment pour ne pas fondre les jours de pluie par-dessus Westminster et se réfugier dans l’abbaye. Des rampes entières de sucre d’orge d’un étage à l’autre. Des lumières en sucre qu’on pouvait sucer et puis qui vous fondaient dans la bouche avec un goût de miel et de menthe. Ainsi en était-il une fois pour toutes décidé. Le château de merveille au fond tenait le ciel et l’autre versant de la Tamise.
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J’ai repensé en voyant le square si joliment fleuri en face moi, à tous les amis qu’étaient là-bas, si violent alors j’ai pensé à eux que j’y tenais plus. C’est comme ça la poésie, de la torture pire que la mort quand ça s’y met. Je reste pas en place, je fais un petit paquet des quatre chaussettes, de mes quatre chemises, mon savon. Je ficelle. Je dévale l’escalier, je suis dans la rue. J’ai peur qu’on me retienne, me voilà barré. Je prends la direction. L’autobus Poplar le 416 passe juste au coin. C’est bon ça seulement de retourner qu’on vient.
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On a sa poésie quand même, du moment qu’on vit encore. La mienne elle est forte. Elle est plus violente que la mort en somme. J’ai toujours été violé par elle au nom d’une connerie quelconque, chaque fois que je voulais terminer la chose. C’est pas tant que j’étais lâche, mais j’étais surtout sensible aux petites attentions. Je me disais que tout allait changer, la nature des hommes, d’un moment à l’autre. On sait pas à vingt ans que rien ne change. On a peur de rater la grande représentation qui va commencer, avec un triomphe sûrement tout au bout. On se croit tombé dans les moments d’un grand miracle.
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Elle est dure la peine qui monte des objets quand personne ne veut plus d'eux. On n'a ni défense, ni rigueur pour l'ameublement. La mort d'un ornement c'est la mort d'une âme. Un peu de grimace et de honte et c'est fini.
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J'avais pas fini du tout d'être traqué. C'était qu'un début. J'étais mal parti dans l'existence. C'est moche d'être né en 1893. Je le dis. La pire souffrance, plus que tout, même d'être infirme où j'étais pourtant bien comblé, même de la défense misérable où je tenais plus l'air qu'à un fil, l'atroce qui rend l'avenir encore plus aride et coupant que le couperet dans l'aube, c'est qu'on aura pas trouvé les deux, la forme et le fond, pour donner aux autres la chanson, pour leur rendre avant qu'on crève soi toute cette infection et cette bouze toute divine et bien aimable, le si tendre, si chaud, jusqu'au coeur même et plus près encore du pire moment des choses. Puisque c'est là qu'il est et que j'en ai toujours été bien sûr que l'endroit là est tout musique, et tout je t'aime et tout chansons. C'est l'absolu quoi, si près de la misère et si loin des choses de plaisir, je le sais bien. Je parle pas des femmes, c'est des fleurs, ça pousse sur n'importe quel fumier, n'importe quel homme.
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