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Citations sur Londres (80)

Les paupières lui retombent. Il respirait plus qu'en saccades.
- Ferdinand, qu'il me dit encore, comme si c'était pressé alors, qu'il avait plus le temps. Ferdinand, j'ai tout fait tu vois. Bande de salingues... Tout fait, t'as vu... Tout fait... je voulais pas qu'il tire, t'as vu, moi... Hein, t'as vu. Y a pas moyen tu vois, y a pas moyen... Je voulais pas moi... Tu sais, hein ! Je voulais pas. J'ai jamais voulu... hein...
Il a revomi alors un grand flot de sang.
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J'aurais pas crevé la misère et de mille angoisses encore, et la soumission merdeuse. J'aurais pas pué l'esclave peut-[être] encore vingt ans de plus à mille trois cents connards bâtés et crapules tarabiscotées, barbus, glabres, baveux, sanieux, fielleux, patrons, maîtres de ceci, de tout, méticuleux, ahuris, foutres pourris de bites molles, décorés de tous les airs du trou du cul, pour finir à bout de dents, de cheveux et de gaule, grisonnant fumier d'incroyables larves.
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Le printemps là dans le parc Hyde c'est le plus bel endroit de la terre, toujours Cantaloup me l'a dit et il avait forcément beaucoup voyagé. Borokrom aussi trouvait ça la plus réussie des fêtes, ainsi qu'il disait, le printemps dans les prairies. Y avait du vrai dans ces mots-là. Moi-même bien méfiant aux émotions naturelles, je me sentais tout de même, malgré toute la guigne dont j'étais transi, assez content par le printemps revenu un peu. Je me serais senti presque adouci par tant de fraîcheur et de gais ramages, et ces primevères en vrais et ces promesses. Je connaissais pas bien le nom des fleurs mais pour un peu j'aurais appris. Je devenais futile assis là sur le banc. J'avais l'œil quand même sur les allées, y avait pas de cognes en vue. Ça pouvait attendre. Pour le manger j'avais pas à me plaindre, seulement maintenant ça deviendrait plus dur sûrement, supposant qu'Angèle tombe pour finir vraiment malade. Du coup j'oubliais la sève qui monte, les petits oiseaux, les fleurs. La panique me revenait en plein. Toute cette largesse d'ailleurs n'était pas faite pour moi. C'était pas sérieux. Carre que je me dis, Ferdinand, tu ramollis, t'es déjà bien hypothéqué, si tu donnes au printemps à cause des jonquilles et des pinsons, tu vas alors chanter : «La romance, qui commence, et finit dans un muguet...» Seulement je me sentais quand même salement drôle. J'étais sonné comme Angèle moi, et depuis plus longtemps. Je travaillais plus à l'intérieur. Je savais me taire. On peut être fou déjà et savoir se tenir devant le monde. En ce joli parc exubérant d'ardeurs nouvelles, je me sentais inquiété et prêt aux indécences. Je me suis levé, mais je titubais un petit peu faut dire. On me regardait. Une dame m'a demandé où j'allais, une dame très convenable. Je me suis fait conduire à la porte, à la grande grille. Le printemps était trop fort pour moi. En plus que je bourdonnais tellement j'avais plein de vague dans les yeux. Ça m'arrive pas souvent d'être pris par les yeux. C'est par la vue que je me suis toujours sauvé. J'avais salement le cafard quand ça m'arrivait. Me voici avec la dame au bout d'Oxford Street qu'est si fréquentée. Il passe des militaires encore et des défilés toujours pour la revue. On est samedi. Musique en avant. On a encore battu les Allemands, à Craonne, en Basse Russie, en Haute Palestine, à Valenciennes, partout, sur tous les derrières et les fronts. C'est pas une guerre c'est un gros vice énorme. On se fait jouir dessus dessous, on se passe les tripes autour du bide, on tire dessus, c'est la mode, on se ficelle avec ensemble, on a plus le temps de saigner tellement qu'on rigole, un morceau de cervelle dans la bouche, bien pourri, c'est la torture, ça c'est amusant. Un général s'est décollé sa prostate lui-même pour retourner plus vite au front, avec ses doigts. On ne pense plus, on agit. Faut regarder passer longtemps tous les soldats derrière la clique pour bien comprendre et pour toujours comme il est drôle le verbe aimer.
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Par la pourriture on gagne la sympathie.
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Ça m’énervait qu’elle soye tant silencieuse. J’avais pas grand-chose à lui dire mais j’avais pas grand-chose à faire non plus. Ça se faisait pas de rencarder la boniche même à la rigolade. Les autres putassiers cependant ils m’ont bien prévenu :
– La mère Council va t’avoir à la caille si tu lui carambouilles son graillon… et puis les mômes deviendront jalouses si elles te voyent fréquenter la boniche.
Ils donnaient pas la vraie raison, la seule, c’était du snobisme. Faut toujours qu’qu’un en dessous, et qui reste. Pour les putains c’est capital d’avoir une bonne en dessous.
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Londres ou tribulations d'un d'un français en Angleterre est un roman que j'ai failli lâcher plusieurs fois avant de m'habituer au style de l'auteur, au niveau de langage, à l'argot, à la la façon de traiter les femmes, aux descriptions frôlant la pornographie de certaines scènes et parlant de style Céline écrit comme il parle, il parle comme il marche et on ne peut pas dire qu'il marche droit. Ce n'est qu'à la moitié du livre que j'ai commencé à trouver quelque intérêt cette histoire rocambolesque. À partir de là l'histoire se corse et s'accélère et devient plus captivante
Je sais maintenant ce qu'est le style Céline et ce style ne me convient pas surtout à cause de sa façon de traiter les femmes. Il y a d'autres romans où les femmes sont maltraitées sans qu'on sente chez l'auteur ce mépris de la femme que j'ai senti chez Céline.
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Sans compter l'Armée du Salut qui donne à l'atmosphère bleue de cigarettes son salut du soir, son grand coup de trombone et son infini cantique de la bonne volonté. Les autobus en cramoisi défilent doucement, tienne l'avenue à la queue leu leu, tout voutés, chacun derrière l autre à se remplir le trou du cul, ronronnant.
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C'était parlé. J'aimais pas sa salive. Bourrin qu'il était. Fallait que je la clôture sa gueule. Je me sentais devenir héros quand il me parlait. Chacun sa guerre. Il se prenait déjà pour beaucoup trop caïd tel quel. Ca m'aurait plu quand-même de lui calibrer la tronche dans l'encoignure d'un égout. Enfin ça c'est pas décider de cette manière là. Mais de mouton déjà je me sentais devenir enragé quand il passait aux impertinences. Il me jetait un œil alors qu'était poison.
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C'est le mensonge de sa propre vie qu'on veut achever à toutes forces avant d'en finir. On veut la lire la belle histoire tant contée. avant. de fermer les yeux.
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Ce qui leur plaît dans Marx, je vais te le dire, c'est le géant d'orgueil, quelque chose comme Victor Hugo mais alors en youpin, tu comprends, un romantique délirant avec des chiffres et des précisions. C'est triste !
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