AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Londres (80)

Le costume anglais, c'est chic j'en conviens, mais c'est triste finalement et ça supporte pas le bijou...
... Non, crois moi Ferdinand, je méprise personne, tu me connais, mais à nous autres faut autre chose qu'à ces mecs-là. Nous faut qu'on mange de l'ail !
Commenter  J’apprécie          172
De ma famille je ne cause pas, C'était sûrement le plus fatigant, il aurait fallu que j'explique avec eux. Pour eux j'étais coupable. J'en avais marre plus que tout moi d'être coupable, marre jusqu'aux tripes, de quoi coupable ? J'y aurais découpé la gueule à mon père moi en dix-huit tranches, lui qu’était si instruit, si parfaitement sûr d'honneur et tout, pour qu'il me le dise alors à moi là, un bon coup, à pleins tromblons, sans mirontons, sans charade, sans bigoudis, de quoi qu'il croyait vraiment qu'ils me croyaient coupable ?... Même si je l'avais décarcassé en plus de haut en bas, mon père il savait rien, de quoi qu’il m'aurait bien pu répondre ? Il avait rien dans l'urne mon père, que des mots, comme tous les énervés de son éducation, des gros, des petits, des élégants, des sournois, du vide pour obéir, discourir, et péter, les yeux pour ne rien voir et pleurer en rages sournoises tout son romantisme châtré par vingt ans de bureau, pour me pleurer moi sans doute, bien content dessous si on m'avait tué ici ou là, son petit vœu, débarrassé. Il s'en foutait jusqu'au trognon, pourvu que sa misère a mon père, qu'il connaissait bien, on la lui laisse, à lui intégrale, sans moi, ses quarante-cinq ans aussi, qu'il demeure à pourrir, à rager, geindre, au bord de la catastrophe.
Commenter  J’apprécie          150
J'ai ouvert "Maladies de l'oreille", du coup j'ai dû m'interrompre, j'avais encore plus de vertiges. Ca n'allait plus du tout à cause des symptômes si bien décrits. C'est vrai que je les avais presque tous moi les symptômes. C'était raconter dans le livre qu'à force de bourdonner y a des sujets qui en deviennent tout à fait fous.On finit par les enfermer.
Voilà une perspective à laquelle j'avais pas assez songé. Je me suis remis dans les maladies du coeur où j'avais moins à craindre.
Commenter  J’apprécie          153
Jamais personne ne m'avait fait si plaisir. Je l'ai regardé bien encore. Il se foutait pas de moi. Il ne voulait pas m'enculer non plus. Il voulait vraiment que je cherche à comprendre ce qu'il y avait d'écrit, d'expliqué dans ses livres de médecine, que je m'instruise un peu au lieu de rien faire. Je l'intéressais donc autrement que devenu main d'oeuvre, soldat ? Maquereau ? Voleur ? Déserteur ? Fumier ? Paillasse ? Je l'intéressais tout simplement alors comme moi seulement, comme un homme ? C'est la première fois que ça m'arrivait.
Commenter  J’apprécie          120
C’était le soir du capitaine, je veux dire le soir où il faisait sa promenade en cab au clair de lune. De Leicester Square, il allait trouver son cocher habituel, il faisait son prix. Il lui disait de s’asseoir dedans, lui se mettait sur le siège en haut du cab, à conduire ça lui rappelait ses belles années. Mais il trouvait plus de dames pour l’accompagner, même les nôtres elles en avaient marre. Il n’avait plus beaucoup d’argent à donner… On était forcé de les commander nous autres, deux de sortie pour qu’elles l’accompagnent. Ça les assommait les promenades au clair de lune, ils allaient faire tous les quais vers Greenwich, tout le côté de Chelsea, lentement Cheyne Promenade, tout autour le petit jardin ovale entre la rive et les chemins, contre les maisons mignonnes blotties au bout du temps passé. Tant que durait le clair de lune, notre capitaine conduisait au pas, il serait allé ainsi par le bord de la rivière, le cheval aidant, jusqu’au fond des âges. Les mômes elles avaient ces turlupinades en horreur, elles préféraient mieux disait-elle se faire souquer douze fois d’affilée, qu’une seule promenade au clair de lune.
– Il y a de quoi devenir mayonnaise, qu’elles en concluaient.
Fallait les astreindre à la poésie du coup de pied au cul.
Commenter  J’apprécie          111
Le chef de la station Greendale, ce qu’il aurait aimé avec sa petite casquette et ses binocles lui, il me l’a répété bien souvent, c’était chasser le lion d’Afrique, il aurait voulu être riche, rien que pour s’offrir du buffle aussi et du bison. La guerre lui ça l’intéressait pas du tout. Il trouvait ça ennuyeux et confiné. Quant aux sentiments il avait pas eu de veine. Sa femme l’avait quitté trois jours après son mariage pour s’enfuir avec un mécanicien-dentiste jusqu’à Melbourne en Australie. Il était sûr qu’elle reviendrait, mais il voulait pas lui écrire le premier. Depuis dix-sept ans il avait son adresse et voulait pas lui écrire le premier. « Je suis entêté, je plierai pas », qu’il disait. Au fond tout de même il avait du chagrin quand il en parlait, et c’était l’heure des soirs d’affluence. Il se dépêchait alors de vider sa tasse. On le voyait encore au loin grimper la petite côte à petits coups de lanterne. C’était fini, il avait disparu.
Commenter  J’apprécie          102
On la sentait dans Londres la guerre et partout mais de loin encore. Sur le pavé le soir venu c'était encore plus bourré d'attractions que d'habitude et les magasins congestionnés d'amateurs.
Commenter  J’apprécie          100
Pourtant j'en avais pas d'avenir. Si je trouvais moyen moi de me dégager de la faim, de la tôle, de la reguerre, que je soye pas pour toujours malade, gâteux ou sonné davantage par un pote ou par la marmite, faudrait alors, paix revenue comme on dit, que je retape un, dix, vingt bas boulots, bien honnêtes et bien bourriques, dans l'oubliette d'un autre vaseux bien féroce, bien riche, bien sournois, un patron quoi. Faudrait que je reprenne le respect des nouvelles triques et d'autres mauvaises lunes, et le sourire du cor au pied, que je reprenne à lécher le con bien puant d'où pendent nos petits salaires, et les caprices, au cul du patron, ce dieu des petites gens.
Ça fait réfléchir. Yugenbitz en somme il avait une vie élevée par rapport à nous, une vie enviable. Il avait bien de la latitude dans son destin, des forces aussi, son diplôme donne tant de privilèges admirables. Y en a encore très bas des pri- vilèges. Moi je sentais que je pourrais pas faire même un vrai maquereau. Mon père il me l'avait pourtant prédit que j'en serais un beau maquereau, mais il se trompait là-dedans comme dans tout le reste.
Commenter  J’apprécie          90
C’était le moment de la propagande au casse-pipe. On émoustillait l’Anglais par tous les moyens, par tous les côtés, pour le faire entrer dans la danse, et il est dur de la feuille l’Anglais ! On lui présentait la chose en musique pourtant comme un énorme voyage bien patriotique et de noces, par un torrent de flonflons, un éberluement de cuisses hautes en cadences, dans un paradis de fleurs électriques bien épanouies. Je me demande ce qu’il voulait davantage. Au 22e Cuirassier ça s’était fait plus simplement mais pour le gentleman on faisait des efforts. C’était un délicat. On le travaillait par la suggestion, au whisky, à la cigarette, à l’orgueil, au froufrou, par la fatigue. Je disais rien, j’admirais, c’était mon rôle, mais là ça me paraissait tout de même des jeux d’enfants.
Commenter  J’apprécie          70
C'est plus tard, loin des dangers, qu'on pense par abstraction, en distingué. On peut se permettre. Tout dépend de la fortune et de l'instruction. Avec ni l'un ni l'autre on est certain seulement de se faire bourrer la gueule et de recevoir toute l'existence par le trou du fondement.
Commenter  J’apprécie          60







    Lecteurs (414) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quiz Voyage au bout de la nuit

    Comment s'appelle le héros qui raconte son expérience de la 1ère guerre mondiale

    Bardamu
    Bardamur
    Barudamurad
    Barudabadumarad
    Rudaba Abarmadabudabar

    9 questions
    1304 lecteurs ont répondu
    Thème : Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand CélineCréer un quiz sur ce livre

    {* *}