Ce nouveau texte « retrouvé » de Céline m'intéressait car ,même si ce n'est pas une oeuvre vraiment achevée , c'est un vrai roman avec pas mal d'éléments autobiographiques. Il se présente comme la suite de «
Guerre » ,le narrateur réchappé du front (avec séquelles) s'installe à
Londres où il s'intègre à une communauté d'exilés en rupture de ban , proxénètes, filous ,déserteurs . Lui-même vit aux crochets d'Angèle et surtout de l'industriel anglais qui l'entretient . Tout ce joli monde a la hantise de la dénonciation qui les renverrait vers la
guerre. Plus j'avançais dans la lecture et plus j'ai été envahi par le dégoût . certes
le style est toujours aussi remarquable mais il ne parvient pas à sauver le fond : beuveries , sévices physiques et sexuels ,trahisons , une image totalement noire de l'humanité et surtout un insupportable mépris des femmes « cheptel » que l'on vend , que l'on s'échange , traité à coup de trique , de poing voire de couteau. Certaines descriptions des ébats de ces messieurs sont du porno version crade à faire passer Houellebecque pour un poète. Autant le « Voyage » avait un aspect satire de la
guerre, de la colonisation , de l'exploitation autant cet ouvrage se vautre avec complaisance dans l'abjection. Donc beurk , la qualité de l'écriture n'excuse pas tout et on comprend mieux les «
pamphlets ».