Le mobile

Manquer d'inspiration est-il un crime pour un écrivain ?

«Le mobile», premier et court roman de Javier Cercas publié en 1987, et traduit en 2016 par Élisabeth Beyer et Aleksander Grujičič pour les éditions Actes Sud met en scène un dénommé Álvaro, employé dans un cabinet juridique qui rêve d'écrire une grande Oeuvre. Cet homme, qui travaille d'arrache-pied à son roman, va démontrer qu'il est prêt à véritablement subordonner sa vie à la littérature.

«Álvaro prenait son travail au sérieux. Chaque jour, il se levait ponctuellement à huit heures. Il finissait de se réveiller sous une douche d'eau glacée et descendait au supermarché acheter du pain et le journal. de retour chez lui, il préparait du café, des tartines grillées avec du beurre et de la confiture et il petit-déjeunait dans la cuisine, en feuilletant le journal et en écoutant la radio. À neuf heures, il s'asseyait à son bureau, prêt à commencer sa journée de travail.»

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J'ai bien aimé ce livre qui a eu le mérite de me sortir des genres littéraires que j'ai l'habitude de lire.

Court et original, ce livre nous intrigue, le léger suspense nous tien en haleine et on se demande comme ça va se finir.

Avec un certain calme, l'auteur arrive à nous envoûter de tel façon qu'on ne prend plus en compte le fait que les manigances du personnages principal sont cruelles et égoïstes, mais qu'on se surprend à vouloir qu'il parvienne à ses fins.

Le dénouement de l'histoire est surprenant et inattendu et pourtant, l'auteur n'aurait pas pu trouver meilleure conclusion que cette conclusion juste et qui nous bouscule un peu, nous fait se poser des question sur la chronologie de l'histoire.

Et enfin, j'ai trouvé la métaphore du rêve intriguant et parfaitement appropriée. Elle casse un peu avec la nature plus terre à terre du personnage principal et apporte de la légèreté à ce livre.

Premier texte de Javier Cercas. Il se lit en une heure, sans déplaisir, et il finit comme il a commencé, boucle bouclée. C'est une petite mécanique bien huilée, aux ressorts attendus, où il y a un peu de Borges et un peu de Poe. Rien n'y est parfait (le trait est parfois lourd, les personnages un brin caricaturaux), mais on comprend pourquoi Javier Cercas l'a sauvé de l'oubli : certains de ses thèmes favoris (la Guerre d'Espagne et le fascisme, la mémoire, l'imposture, le pouvoir de la littérature) y apparaissent déjà, comme annonciateurs de l'oeuvre à venir.

Le mobile est l'un des premier textes littéraires de l'auteur, paru initialement sous forme de recueil aux côtés d'autres nouvelles, et finalement réédité seul quinze ans plus tard. Un texte concis mais diablement efficace, une mise en abyme du "travail" d'écrivain à la fois intelligente, drôle et rythmée, drapée dans une belle écriture. C'était pour moi une découverte réussie de cet auteur, dont je compte bien explorer la bibliographie.

Un ancien employé d'un cabinet d'avocat tente d'écrire de la littérature. Mais qu'est-ce la littérature ? Sans la moindre inspiration, il va se mettre à espionner ses voisins. A écrire ses voisins. A manipuler la concierge en manque d'affection pour récolter quelques potins qui deviendrons des pages de son roman. Un roman dans un roman, un récit très court mais d'une puissance !! Pour les plus cinéphiles @netflixfr @netflixfr en ont fait une adaptation en film sous le titre « El Autor »

Premier ouvrage lu de cet auteur, sur l'histoire d'un écrivain qui cherche désespérément le matériau de son roman dans la vie de son immeuble, quête quasi obsessionnelle qui le mènera à une impasse.