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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« le monarque des ombres » est un « roman » à plusieurs facettes et quelques entrées. Javier Cercas explore le passé familial, il veut éclairer l'histoire de son grand-oncle, Manuel Mena, phalangiste, mort à 18 ans pendant la guerre civile espagnole. Il expose sa méthode, les étapes de ses recherches, ses rencontres. C'est un retour aux sources qu'il entreprend, ses rapports au passé familial l'amènent à une introspection. L'enquête s'ouvre sur une réflexion personnelle : Javier Cercas veut dépasser ses réticences à présenter un parent qui a défendu la cause nationaliste. L'auteur, exilé en Catalogne, retourne en Extrémadure avec ses proches. Il y retrouve la maison familiale dans un village isolé, Ibahernando. Là, il s'agit de percer le mystère qui entoure ce jeune homme, auréolé de la gloire du héros mort pour ses idées. La recherche historique se mêle à une interrogation sur ses propres liens à une famille qui avait choisi la camp nationaliste, Manuel Mena étant le représentant local de la Phalange.. Les huit décennies qui séparent l'auteur de la guerre civile marquent la limite extrême des possibles. Et pourtant, les derniers survivants et une opiniâtre quête lui permettent de cerner le portrait de son grand-oncle, de retrouver les lieux où il a été blessé, la maison où il est mort. Ainsi, se bâtit un roman à plusieurs niveaux : l'histoire d'un combattant mort très jeune et auréolé du titre de héros, la réflexion de l'auteur sur ses difficultés à traiter du sujet, les relations avec sa mère qui lui a transmis ce « culte » du héros…Javier Cercas y retrace (par le menu), quelques épisodes de la guerre civile (la bataille de l'Ebre …) Au-delà du récit national, il cerne les séquelles et les divisions du pays, mais aussi les impasses de sa famille emportée dans le camp nationaliste où, au final, elle n'avait pas sa place. L'auteur rapproche la mort de Manuel Menas du destin d'Achille. Mort en guerrier, il erre dans le royaume des morts et avoue à Ulysse ses regrets de la vie. Il est « le monarque des ombres ».
La construction du roman est marquée par la narration des étapes de l'enquête, la reconstruction d'une histoire individuelle et collective, les interrogations de l'auteur …Le rythme est inégal, marqué par des propos aux objectifs divers et l'intérêt à la lecture m'est apparu sinueux. Reste une dernière partie qui ouvre à la réflexion.


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L'auteur, journaliste et enseignant à l'université de Gérone en Catalogne à une sensibilité de gauche. Aussi nous explique-t-il qu'il a honte de sa famille qui était de droite et plus particulièrement d'un de ces grands oncles, phalangistes pendant la guerre d'Espagne et mort à 19 ans pendant la bataille de l'Ebre.
Après avoir longtemps hésité il part sur les traces de cet aïeul qui se révèle ne pas être le salaud qu'il avait cru mais tout simplement un homme avec ses convictions et ses doutes.
Les aller-retour entre les questionnements de l'auteur, l'histoire de la guerre civile et familiale évoluent entre le passionnant et le soporifique.
Ce livre me laisse donc un avis mitigé. Il reste néanmoins un témoignage toujours actuel d'une plaie douloureuse qui gratte toujours la société espagnole.
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Les guerres laissent des traces longtemps; les guerres civiles laissent des traces douloureuses toujours. Javier Cercas part, après des années d'hésitation, à la recherche d'un grand oncle mort en 1939 durant la guerre civile espagnole. Il n'avait que 19 ans. Il était promis à une belle carrière de juriste, jeune talentueux que ses professeurs voulaient envoyer à l'université y étudier le droit. La guerre en a décidé autrement. Il était sous-lieutenant, il est mort au combat. Longtemps il fut un héros, mais un héros tombé du mauvais coté du champ d'honneur. Il appartenait à l'armée de Franco. Pour la famille, aujourd'hui, c'est une souffrance d'avoir à porter cette histoire même si à 19 ans, l'on ne porte pas les memes responsabilités devant l'histoire qu'un adulte conscient des décisions qu'il prend.

Cercas nous emmène dans cette recherche où il convoque sa mère, qui avait connu ce jeune oncle si affectueux, si tendre. Il convoque des témoins, il convoque l'histoire bien sûr. Cela fait un livre dense, lent, long au style incertain entre récit, documentaire, roman, scénario pour le cinéma. Il faut s'accrocher dans ce minutieux parcours, souvent bavard. On s'autorise à saturer quelques pages. Mais au moment où l'impensable se produit, la guerre revient en Europe, cette réflexion sur des choix funestes, ceux du pouvoir obsessionnel, de la violence, de l'absence de dialogue, donne à réfléchir.
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javier cercas s 'tait jugé de ne jamais écrire l histoire de son grand oncle manuel Mena, franquiste fervent, tué à 19 ans, au cours de la bataille de l ebre, l une des plus terribles de la guerre d espagne. Pour la mere de cercas, tombé au combat, était un héros. elle raconte l histoire à son fils, dans le secret espoir qu il la réacontera à son tour.Ecrire sur cet aieul reviendrait à prendre en charge le passé politique de sa famille qui le faisait rougir de " honte" Et pourtant l auteur de " anatomies d un instant " finit par partir sur les traces de cet encombrant fantome pour tenter de comprendre pourquoi il s est engagé si jeune du coté des phalangistes et no,n aupres de républicains. Javier cercas ne fait le portrait ni d un salaud ni d 'un monarque des ombres regnant sur les enfers , tel achille , glorieux mort dans l iliadee. il se contente de ramener son oncle dans le royaume des hommes . et c est un petit miracle litteraire
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Javier Cercas nous raconte l'histoire de son grand-oncle mort à 19 ans pendant la guerre civile sous la bannière phalangiste. A la fois livre historique sur l'histoire du franquisme et de la guerre d'Espagne et enquête sur un membre de sa famille, qui pour lui, n'avait pas choisi le bon camp, nous visitons l' Espagne des années 36.
Intéressant mais un peu long sur les descriptions de ces horribles batailles qui décimèrent tant de jeunes hommes.
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Le roman-témoignage est une spécialité de Javier Cercas Mena. Ce roman a été qualifié en espagnol comme une "novela facción" c'est à dire un mélange de fiction avec des faits réels.
Le monarque des ombres en est un bon exemple.
Le narrateur est Javier Cercas qui va enquêter sur un grand oncle, Manuel Mena, mort à 19 ans dans les files phalangistes et dans la bataille de l'Èbre.

Javier Cercas ne veut pas écrire sur cet ancêtre phalangiste, il en a honte.
Mais son enquête, pas à pas car difficile va le faire découvrir le personnage de Manuel Mena et il pourra se sentir libre d'écrire sur lui.

Son grand oncle est mort pour rien. Il est mort pour avoir choisi une faction, il est mort pour se sacrifier pour la Patrie suivant la doctrine phalangiste, il est mort aussi pour empêcher un de ses frères de s'enrôler dans l'armée.
C'est un livre facile à lire parce que Cercas alterne le présent prosaïque et un passé difficile sans trop de jugements hâtifs.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Il y a des années, j'avais vraiment apprécié "les soldats de Salamine" premier livre de cet auteur. Celui ci a été présenté comme une sorte de roman héritier du premier opus qui valu à l'auteur sa renommée. Entre temps Cercas a écrit quelques autres livres solides comme "Anatomie d'un instant). Je me suis lancé dans cette lecture avec enthousiasme, mais être assez vite déçu. Autant par le contenu que par la forme contenu que pour la forme: le monarque des ombres raconte l'histoire du grand-oncle de l'auteur, Manuel Mena, qui fit partie de l'armée insurrectionnelle pendant la guerre civile. Il mourut en 1938 et sa famille commença à se souvenir de lui comme d'un héros. Javier Cercas en profite pour revisiter et analyser sa propre histoire familiale et celle de ce personnage, nous replaçant dans le contexte de la guerre civile elle-même. L'histoire critique, est vue du côté franquiste, avec un ton plus ou moins objectif sur les événements :
La phalange était un "l''idéalisme romantique et anti-libéral, le radicalisme de la jeunesse, le vitalisme irrationnel et l'enthousiasme pour les dirigeants charismatiques et les puissants pouvoirs de cette idéologie à la mode en Europe". Pour moi ça passe très mal… . Javier Cercas mêle données biographiques et événements réels à la fiction, et cela, qui a plu au lecteurs, me semble ici factice et donne le sentiment que lorsque l'auteur est dans une impasse, un évènement présent lui redonne la clé pour continuer à écrire son histoire. le roman parle plus du roman lui même que de l'histoire qu'il raconte (méta littérature pourquoi pas? Mais il parle encore plus de l'auteur lui même. Et ce n'est pas bien intéressant : egolittérature? Dont il passe un bon moment à nous dire qu'il ne voulait pas l'écrire...Passons au style. . Il y a énormément de répétitions qui rendent la lecture du texte fastidieuse. de plus cette histoire qui raconte l'un des moments les plus importants, sanglants et durs de l'histoire récente de l'Espagne ne transmets aucune émotion. Il n'y a ni colère, ni peur, même l'auteur semble avoir du mal à s'y intéresser (et n'arrête pas de le signifier). Je ne sais pas s'il s'agit de l'oeuvre ou de ce que j'en est ressenti mais je n'est pas trouvé ça intéressant et je m'y suis passablement ennuyé. Il a un quand même une certaine envie de faire du best-seller qui rend le rythme fluide (malgré les répétitions). Je pense que les réflexions que l'auteur propose dans le livre ne sont pas intéressantes et donnent matière à réflexion, même si l'ensemble est boiteux. Il y a quelques scènes réussies. Mon impression est que l'auteur avait de bonnes idées décousues qu'il a essayé de colmater dans un ciment qui n'a pas pris.

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Pas fini, je n'ai pas réussi à accrocher au style trop documentaire. Je l'avoue je ne lis que des romans !
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L'écrivain espagnol Javier Cercas part à la recherche de son histoire familiale, et en particulier de celle de son grand-oncle Manuel Mena, mort pendant la guerre d'Espagne alors qu'il était engagé dans les troupes franquistes et membre du parti phalangiste. L'auteur veut comprendre qui était ce personnage, érigé en héros par sa famille, notamment sa mère. Pourquoi s'est-il engagé dans cette guerre contre les républicains, comment ne pas avoir honte de ce passé familial et comment le faire sien? C'est toute la quête de Javier Cercas dans ce récit, où on le suit le temps de ses recherches, à l'issue desquelles la réalité pourrait se révéler un peu différente de ce que l'on s'imagine. Les scènes de bataille sont un peu longues et, si la guerre d'Espagne reste une période historique passionnante, on peut légitimement se demander si l'auteur n'a pas écrit ce livre plus pour lui-même et sa mère que pour ses lecteurs. Témoignage intéressant et agréable à lire, mais qui sera assez vite oublié...
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