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"Une tempête" est une adaptation d'Aimé Césaire datant de 1969 de la pièce de théâtre de Shakespeare écrite en 1611. Là où la pièce de Shakespeare comprenait cinq actes, Aimé Césaire l'a réduite à trois actes. "Une tempête" est une oeuvre, parmi tant d'autres d'Aimé Césaire, visant à exprimer l'horreur de l'esclavage. C'est un cri perçant, celui du peuple noir, pour l'émancipation, un cri de liberté. On connait tous les combats menés par Aimé Césaire pour la reconnaissance des crimes contre l'humanité commis pendant plusieurs siècles par les nations européennes, les Etats-Unis et les pays arabes. Tous participèrent à la Traite des noirs durant très longtemps. Dans son texte Aimé Césaire change le caractère des personnages. La dimension tragique est fondatrice ici. Ariel devient un esclave mulâtre, Caliban un esclave nègre et Eshu un personnage, dieu-diable "nègre", créé par l'auteur dramaturge. Magnifiquement écrit, ce texte extrêmement court, porte en lui une colère sourde qui s'intensifie jusqu'au dénouement et cet appel à la liberté du peuple noir. On connait tous le rôle majeur joué par Aimé Césaire et son ami Léopold Sédar Senghor dans la définition de la notion de "négritude." Prospéro est duc et magicien tandis que Caliban (que l'on peut rapprocher de Malcom X) s'inscrit dans une lutte viscérale et violente pour se libérer du joug de Prospéro. Ariel lui se rapproche de Martin Luther King par son choix de la non violence. Deux méthodes, deux façons d'envisager la lutte pour le peuple noir. Un récit qui n'a rien perdu de sa force, de sa puissance d'évocation. C'est très court mais intense de par les questionnements soulevés ici par Aimé Césaire.
Lien : https://thedude524.com/2022/..
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Une Tempête est une pièce d'Aimé césaire, inspirée d'Une Tempête de William Shakespeare. Tandis que la pièce d'origine met l'accent sur les conflits politiques, Césaire réoriente le texte. Il y a toujours un conflit politique, mais sur fond de conflits entre races et entre classes sociales. Prospéro est un colonisateur autoritaire, Caliban un esclave noir révolté, Ariel, un esclave mulâtre. Tandis que Caliban s'identifie à Malcolm X (aspect contemporain de la pièce) et est prêt à recourir à la violence, Ariel symbolise Marthin Luther King, et souhaite trouver sa liberté sans violence.
La pièce s'ouvre sur une mise en abyme, et les personnages de Shakespeare se retrouve à jouer les rôles de la version de Césaire.
Cet auteur, à l'origine de la négritude, apporte un éclairage particulier à cette pièce, et nous montre que le théâtre des grands auteurs est universel et intemporel.
La fin diffère, mais je vous laisse lire les deux. Césaire peut se lire seul, mais vous goûterez davantage les subtilités du chantre de la négritude si vous connaissez la première version.
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Césaire reprend un grand classique de Shakespeare pour en faire un pièce moderne et adaptée aux difficultés qui lui étaient alors contemporaine. Sans jamais tomber dans le réquisitoire pur et dur, Césaire préfère au contraire faire passer une leçon derrière des personnages remplis de symbolisme, tout en faisant une certaine violence à la langue qui devient bel et bien une arme pour certains protagonistes. Une pièce très intéressante et très bien écrite donc, qui permet de bien cerner la profondeur de l'écriture de Cesaire.
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Je ne suis pas un grand fan des réécritures d'oeuvres qui sont déjà bien ficelées. Par contre, j'aime la plume de Césaire, parce qu'elle m'échappe assez souvent. C'est le cas sur ce texte. Alors que Shakespeare sait être très clair dès le début là, ça l'est moins. Un peu gênant, puis ça se raccommode. La modernité de Shakespeare ne souffre pas toujours l'ajout de modernité. Par contre, la thématique dégagée, mise en valeur et cher à l'auteur à l'avoir l'esclavagisme, le fait de profiter de la détresse de l'autre pour le mettre à son service, fonctionne à merveille. le troisième acte dénoue tout très simple, de manière limpide et la métaphore de l'île comme isolement par le pouvoir est très marquante. Un moment de lecture sympa quand on aime lire du théâtre.
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Aimé Césaire adapte la Tempête de Shakespeare pour un théâtre nègre. Il s'intéresse aux personnages de Prospero bien sûr, mais surtout Ariel et Caliban. C'est une opposition entre la figure du colonisateur et des colonisés, ou comment les "sauvages" s'adaptent, chacun à leur manière, à la violence civilisatrice des Occidentaux.
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Maintenant je voudrais lire La Tempête de Shakespeare pour comparer.
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Réécriture anticolonialiste de la pièce de Shakespeare, cette oeuvre met en relief les rapports de Prospero et Caliban : le maître blanc, l'esclave noir.
On y retrouve également Ariel l'enchanteur, esclave de sa condition.

Véritable mise en abîme de la pièce originelle, le poète créole et fondateur de la négritude (concept en réaction à l'oppression culturelle du système colonial français), apporte un éclairage nouveau.

On identifie clairement à travers les personnages, Caliban à Malcolm X, toujours prêt à recourir à la violence alors qu'Ariel symbolise le très célèbre Luther King, souhaitant s'émanciper sans déchaînement.

Cette pièce réduite à trois actes au lieu de cinq, peut se lire seule comme je l'ai fait, même si je pense qu'on en apprécie moins les subtilités, sans en connaître l'oeuvre initiale.
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L'île de Prospero est bien sûr aux Antilles!

Aux personnages de Shakespeare:

- “deux précisions supplémentaires :

- ARIEL esclave ethniquement un mulâtre

- CALIBAN : un esclave négre,

une addition ESHU dieu-diable négre”

Si la tragédie est racourcie : trois actes au lieu de cinq, et 91 pages seulement, Césaire colle beaucoup plus au texte qu'on ne l'imaginerait. Dans la tempête de la 1ère scène les dialogues sont d'une redoutable efficacité comme dans l'anglais shakespearien :
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Publiée et jouée en 1969, cette pièce de théâtre est inspirée de la Tempête de Shakespeare.

" Un navire sombre dans les eaux furieuses d'une tempête infernale. Depuis l'île où il a été exilé à la suite d'un funeste complot, le duc et magicien Prospero contemple le naufrage… et voit débarquer ses ennemis d'autrefois. La vengeance est proche ! Mais son esclave Caliban se révolte, et rien ne sera plus comme avant…" (source internet)

Un texte magnifiquement écrit mais je me suis magnifiquement ennuyée et je l'ai donc lâchement abandonné au bout des 50 pages de rigueur.

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Je n'ai jamais été un grand fan de Césaire. Et cette pièce m'a laissé complètement indifférent. Pas pu aller jusqu'au bout, pas bien épais pourtant le bouquin ! Mais non ! Césaire, j'ai toujours trouvé ça ronflant ! Attention ! J'admire et respect l'homme et son engagement, mais son oeuvre littéraire ! . . . Beaucoup trop riche, trop épais pour moi, ça me pèse sur le foie.
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