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Voici une BD surprenante, des dessins qui ne m'attiraient pas, pas beaucoup de dialogue, alors je l'ai commencée sans grand enthousiasme.

Et, surprise ! Au fil des pages j'ai aimé et même, j'ai aimé de plus en plus. On découvre la vie de cet homme 'tout seul', comment il s'occupe, pourquoi il est là, seul, sans contact.

Certains passages sont émouvants et serrent le coeur, quelques uns font sourire. L'auteur est très fort.

Et la fin .... je ne l'ai pas vue venir, d'après les dessins j'avais imaginé autre chose et je n'ai pas été déçue.

Une BD de plus que je n'aurais jamais lue sans les avis sur les blogs, et j'ai même failli la reposer après l'avoir feuilletée à la bibliothèque. Cela aurait été dommage.


L'avis de Miss A. (14 ans) : J'ai beaucoup aimé cette BD. le personnage est attachant. C'est drôle de voir ses occupations avec le dictionnaire et avec son poisson. Un livre à lire même si on n'est pas tenté.
Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
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D'abord, il y a la mer tout autour, avec les cormorans pour seul horizon et un phare dressé au milieu de nulle part, régulièrement ravitaillé par deux pêcheurs à bord de leur bateau. On n'a jamais vu celui qui se terre à l'intérieur et qui n'a pas une seule fois foulé le sol d'un rivage. « Une vie à tourner en rond sur son caillou », que peut-il bien faire de ses journées et pourquoi toujours « tout seul » ?

Graphismes durs et heurtés, profils fragiles : cette bande dessinée est l'un des plus beaux récits de Chabouté.
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Drôle de rencontre avec cet album... pour certain ce sera une drôle de façon de vous donner un avis...
Eh alors, parfois cela coule de source et surtout ne se commande pas!

Tout seul, sur dans un phare automatique, au milieu de là mer. Son histoire?

p41 "Sa mère a accouché dans le phare. Il a vécu avec ses parents. le père était le gardien. Et puis sa mère est morte la première... Il y a quinze ans son père est mort... le môme, lui, est resté dans le phare... enfin il avait vers les 35 ans... il doit avoir vers les cinquante piges maintenant; ce type a jamais mis les pied à terre."
Avant de mourir son père m'a confié toutes ses économies et il m'a fait promettre de le ravitailler régulièrement.
Pourquoi il n'a jamais mis les pieds à terre?
-à cause de ses parents! Il est né avec des malformations! Ils avaient trop honte (p43)

p50 Tout seul, c'est comme ça qu'on l'a surnommé.
Personne ne connait son vrai nom, personne ne l'a vu. Mais il existe, chaque semaine les caisses ne restent pas au pied du phare

p75 Nous entrons dans le phare. Chaque planche nous montre les objets qu'il contient, leur position et une main qui nourrit un poisson dans un bocal.

p111, nous délivrons car nous découvrons Tout seul, son visage, sa difformité.

Toujours 2 caisses de ravitaillement hebdomadaire débarquées au pied du phare et... un dictionnaire glissé au milieu des vivres.
Alors Tout seul prend des mots au hasard : podologie puis bataille. Et les images associées viennent, l'imagination,Papillon, Armstrong, champignon, hautbois, labyrinthe.... monstre...

p174, une lettre est glissée sur l'une des caisses. "Qu'est ce qui vous ferait plaisir?"
p248, la réponse arrive : des images du monde
p203, un couple, un voilier, une engueulade... il va la laisser sur le rocher, au pied de ce phare en pleine mer. Puis il reviendra la chercher... pas de rencontre donc entre les deux humains. Elle a juste laissé son magazine.

p339, il tombe sur prison et va alors remettre son poisson à la mer "il n'y a aucune raison que toi aussi tu restes enfermé"
p345, il va jeter son dictionnaire à la mer
P362, il a fait sa valise, le bateau pour le ravitaillement arrive...
Nom de dieu s'écrit le capitaine!

Très peu de texte, un dessin en noir et blanc, un huis-clos mais un suspens, l'art de nous faire sentir et ressentir les pensées, les rapports humains par le dessin
Étonnant

Mon premier Chabouté. Ce ne sera pas le dernier.
Ma première BD aussi minérale, minimaliste et qui une fois refermée vous laisse un petit qq chose dans la tête! Cela n'est pas si fréquent...
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Ma-gni-fique ! Et un grand merci à la collègue qui me l'a conseillé, parce qu'avec le titre et la couverture, je crois que je n'aurais jamais tenté la lecture !
Un beau moment poignant, mais avec beaucoup de poésie et d'espoir, très touchant, un véritable coup de coeur pour cet album.
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Une véritable bonne surprise pour cette bande-dessinée magnifique pleine d'humanité où le lecteur est porté au gré des flots de l'histoire qui est cadencée au rythme des jours et des semaines qui se succèdent invariablement, jusqu'au jour où un homme prend son destin en main.
Lien : http://blogleslecturesduchat..
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Imaginez un dessin noir et blanc qui vous présente la mer, les mouettes, puis un phare perdu au milieu de l'océan. Une fois par semaine pourtant un bateau s'arrête et dépose une caisse avec des provisions. le nouveau marin s'étonne, demande au patron qui est dans ce phare.... Oh, quelqu'un qui est là depuis des années. Mais que fait-il de ses journées ? ... C'est une question que je ne me suis jamais posé... Mais lui va se la poser et nous aussi.... Et Chabouté va nous donner à voir, presque sans parole, l'intérieur de ce phare et même l'intérieur d'une solitude....

Je n'en dis pas plus pour ne pas déflorer l'histoire (pour mon billet sur "Landru" sur mon blog, Chabouté lui-même m'avait mis un commentaire en remarquant que j'en avais trop dit...). Mais surtout lisez cette histoire magnifique que vous dévorerez d'abord pour connaître la suite, que vous reprendrez ensuite pour admirer en détail les dessins. Ou comment on peut dire beaucoup de choses sur la solitude, le pouvoir de l'imagination, l'importance de l'autre,... , tout cela par des dessins et quelques phrases... A lire absolument !
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« 50 ans qu'il vit ici, sur ce caillou, dans son vaisseau de granit. Bateau immobile qui ne l'emmène nulle part et qui ne rejoindra jamais aucun port… Et pourquoi quitter ce lieu alors que le monde au-delà de cette satanée ligne d'horizon fait si peur ? Où s'évader lorsqu'on n'a nulle part où aller ? Comment combattre la solitude et empêcher que ce silence perpétuel ne devienne assourdissant ?… Des années passées sur son rocher, avec l'imagination comme seule compagne… » (synopsis Éditeur).

-

L'accueil est somptueux : presque trente planches muettes nous accueillent dans cet album. Déjà, on est à mille lieues du contexte qu'on avait pu imaginer en observant la couverture de l'album qui nous présente une table, une chaise, une fenêtre qui projette sur le sol l'ombre des barreaux d'une cellule. Je m'attendais à une ambiance quasi-carcérale et c'est la mer, les mouettes et le bruit des vagues qui me happe. Puis, on fait la connaissance de deux hommes chargés de ravitailler le phare chaque semaine, une responsabilité que le Capitaine assume depuis des décennies alors que le matelot pose les questions que nous aimerions poser. Trop peu de questions pourtant… ce qui alimente le suspens de cette histoire et entretient le mystère au sujet de « Tout Seul« , l'habitant du phare.

Rares sont les albums avec aussi peu de personnages intervenants et autant de richesse. Dans cet ouvrage, Christophe Chabouté crée une ambiance atypique, mélange d'un pessimisme ravageur (solitude, rituels…) et d'un ailleurs salutaire (importance de l'imaginaire, représentations…). Je trouve ce cocktail de thématiques détonnant. Un album rythmé par les ravitaillements. On scrute l'horizon à la recherche de la silhouette d'un bateau de pécheur… signe que l'on va en apprendre un peu plus sur cet homme solitaire. Bien qu'il « existe » rapidement dans l'album, il faudra attendre plus de 100 pages pour voir sa silhouette… puis son visage.

Un univers de contrastes superbement illustré par l'auteur et que nous retrouvons également sur la partie graphique. Chabouté joue du silence si particulier de cet environnement où seul le roulement des vagues rompt la monotonie. Des taches d'encre agrémentent le dessin et donnent un effet vieillot, comme si la crasse faisait partie des visuels intérieurs. Une sorte d'artifice visuel au service du réalisme. Je ne les avais jamais remarquées dans les autres albums de Chabouté alors qu'elles y sont bien présentes. Ici, elles m'ont souvent semblé superflues.

Un album magnifique tant sur le rythme de narration que sur l'intrigue. Une plongée dans un univers mi-inquiétant mi-rassurant. Les personnages sont charismatiques et le fait de savoir assez peu de choses sur eux renforce l'aura qui se dégage d'eux. Ils sont touchant et crédibles.

Un dénouement atypique comparé aux autres oeuvres de Chabouté qui propose ici une fin ouverte. D'ailleurs, il y a tellement de portes ouvertes dans cet album qu'on s'y ballade très facilement, on se surprend à imaginer un passé, un présent, un futur à « Tout Seul » J'attendais cette fin-là, je la désirais même et le fait que Chabouté nous l'offre est assez perturbant ! le dernier chapitre de l'album a-t-il été réalisé. Belle réflexion sur l'homme, la vie, la peur de l‘Autre.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Quelle ironie ! Restituer ses émotions par de vilaines phrases quand c'est dans une admirable économie de mots que l'oeuvre puise toute sa force et sa quintessence. C'est le pouvoir et la pertinence d'un dessin en noir et blanc dépouillé, corps, coeur de cases très souvent vierges de bruit et de paroles, néanmoins intensément évocatrices.

Comment, dès l'ouverture, ne pas appréhender cette cacophonie de sensations ? Entendre le tumulte des vagues qui se brisent sur les rochers et les cris de mouettes insatiables et impatientes. Ressentir l'isolement de ce phare. Encalminée au milieu de l'océan, cette nef lumineuse affiche tout de suite des allures de crypte imposante et angoissante. Et puis respirer. L'iode et les embruns, et aussi ces odeurs de poisson aux relents de gasoil.

Au-delà de l'élocution visuelle, de l'imprégnation quasi instantanée qu'elle délivre, s'impose une façon habile de raconter et de rendre réaliste une histoire qui apparaissait si fantasque au départ. Narration intime, silencieuse. Cadrages rapprochés, plans d'une même scène qui prolifèrent et en figent presque l'instant. Étirant à l'extrême la corde du temps, Christophe Chabouté enferme insidieusement le lecteur avec le héros dans sa prison de solitude, nous englue de sa souffrance muette et innocente.

Une impression d'abattement brisé par quelques moments de pure poésie, lorsque, dans un rituel quotidien, son reclus involontaire transforme un simple dictionnaire en puits à fantasmes. Errance de mots piochés au hasard dont les définitions tissent dans son imagination des tapisseries infidèles, mais empreintes de tellement de magie et de grâce. Une manière candide d'explorer les horizons, d'entrevoir une forme de liberté et de transcender sa tristesse. Cette routine salvatrice qui retarde l'irréversible, va doucement et paradoxalement inverser ses effets. Exacerbant son appétit du monde, encourageant un rapprochement de soi, elle l'emmène au-delà du miroir, au-delà du « monstre », et tout en réveillant l'homme, exhorte ce besoin du regard des autres pour exister. Plus il tentera de fuir sa solitude, plus cette compagne deviendra tangible et insoutenable.

Incroyable yoyo des sens ! Tour à tour étonné, déprimé, curieux, amusé, optimiste ou résigné, on espère de toute notre âme que quelque chose ou quelqu'un viendra dévier la marche inexorable de ce destin tragique. Mais après ces cinquante ans d'exil, de rejet par l'oubli, d'où pourrait bien venir une main secourable?...

Un hymne à l'imaginaire, à la liberté, à l'humanisme.
Lien : http://www.bdtheque.com/main..
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Une grande force graphique du dessin en noir et blanc, un dynamisme des perspectives, Chabouté régale les yeux pour conter l'histoire d'un homme né malformé une cinquantaine d'années plus tôt dans un phare isolé en mer, qu'il n'a jamais quitté. Seul, il a pour compagnie un poisson dans un bocal et un dictionnaire qu'il consulte au hasard des pages, et dont les mots sollicitent son imaginaire.. J'apprécie ce récit avare en dialogues, qui repose sur la force évocatrice des mots et de leur définition, et sur celle des images qui voguent entre les espaces sans limites - le ciel, la mer - et l'intérieur fermé du phare.
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De l'émotion en page, un récit plein de poésie et d'humanité qui questionne forcément notre regard sur l'autre. Au rythme des vagues qui viennent se fracasser sur le phare, le lecteur plonge dans le récit, les jours s'étirent et on perd la notion du temps, sûrement comme cet homme enfermé dans cette tour au coeur de l'océan, depuis si longtemps.

Ce que j'ai pu aimer les boom annonciateurs de définitions pleines de charme et de poésie, mais aussi parfois de douleur et de solitude ! Cet album est un magnifique hymne à la tolérance et à se lancer à la découverte du vaste monde malgré nos peurs, à repenser la place de chacun dans la société.
Le noir et blanc et le dessin épuré sont parfaitement adaptés à ce récit contemplatif, et sont d'autant plus importants qu'il y a en fait peu de texte et encore moins de dialogues. J'en suis ressortie touchée et émerveillée, parcourue de sentiments contradictoires, à la fois joyeuse et triste. Mais aussi pleine d'espoir.

Je n'en dirai pas beaucoup plus, juste qu'il faut absolument découvrir cette bande dessinée qui est un vrai coup de coeur !
Lien : http://nourrituresentoutgenr..
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