Tout seul (BD)

Parce qu'il est né sur le phare où travaillaient et vivaient ses parents, et parce qu'il est né « monstrueux », Tout seul n'a jamais quitté son phare, même après le décès de ses parents. Des pêcheurs le ravitaillent toutes les semaines, en souvenir du gardien du phare. Mais la vie de Tout seul est trop étriquée, il ne peut plus se contenter de ses jeux de dictionnaire et décide de changer de vie.
Un récit entre onirisme et réalisme, où se côtoient sensibilité et tendresse.

J'ai été attiré par la couverture (la perspective de la chaise qui m'a fait penser à Van Gogh mais en noir).
J'ai été happé par cette encre de Chine presque entièrement muette (sans bulles), comme le requièrent le cadre et la trame.
J'ai trouvé touchante cette histoire d'isolement, de monstruosité et du rapport au réel scandé par la chute d'un dictionnaire.
Le dessin est totalement cinématographique (muet) et la narration techniquement bien menée. (Le poisson rouge semble, lui aussi, parler dans son inexpressivité). Juste la conclusion aurait gagné - à mon sens - à être plus ouverte.

On y raconte l'histoire de cet homme qui vit seul depuis sa naissance sur un phare isolé, seulement ravitaillé de façon hebdomadaire par un bateau de pêche dont le capitaine n'a jamais vu l'habitant du phare. L'histoire raconte plus tard les raisons de cet isolement - et on les découvre bien assez vite. Isolé qu'il est, l'habitant, dont on ne connait que le surnom qui lui est donné à terre, Tout Seul, a pour compagnon un poisson dans un bocal et un dictionnaire. Régulièrement, il lâche le dictionnaire au hasard et découvre un mot et sa définition et il imagine ce à quoi peut bien correspondre ce qu'il lit. On a alors de jolis moments de poésie ou d'humour. Toute cette petite vie est bousculée par le nouveau salarié du pêcheur que cette situation intrigue... Quasi muet, cet album est un merveille de poésie, d'humanité et de tendresse le tout saupoudré de petites touches d'humour. le dessin est quant à lui très sobre, tout en noir et blanc. le découpage des planches donne quelques petites originalités, en particulier dans la retranscription de l'imaginaire du héros face au dictionnaire.
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Très séduite par le noir et blanc et par le sujet, je recommande ce roman graphique à tous les solitaires ou à tous ceux qui s'intéressent à la solitude (oui oui, ça existe). La mise en page des planches rend vraiment le vide, l'oppression mais aussi la liberté qui peut émaner cet état. Chabouté explique dans ses interviews que, par le biais de cette BD, il a répondu à une question de son professeur : le livre qu'il emmènerait sur une île déserte. Il n'est pas si difficile à trouver mais c'est l'ambiance qui donne la force à ce roman graphique. Il faut au moins deux lectures pour voir qu'il y a deux niveaux de compréhension : la découverte de l'univers avec cette ambiance qui nous révulse mais nous happe, puis l'attachement au personnage.
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Quelle magnifique histoire ! Un homme d'une cinquantaine d'années vit seul dans un phare, il y est né et y est resté à la mort de ses parents. Il est ravitaillé par un pêcheur. On ne découvre son visage qu'au bout du premier tiers du livre. le début est plein de suspens et ensuite on découvre comment il arrive à survivre et le rôle des mots et de l'imagination dans sa vie. Peu de dialogues et les images en noir et blanc nourrissent magnifiquement le récit. C'est touchant, drôle parfois et cela fait réfléchir sur la notion de solitude et sur le monde dans lequel on vit.

Plus j'avance dans l'oeuvre de Christophe Chabouté, et plus la notion de temps me semble chez lui primordiale. A l'accoutumée, Chabouté nous insuffle le devoir citoyen d'ouvrir les yeux, de ralentir la cadence, et d'observer le monde extérieur avec plus de perspicacité, de bienveillance et de jubilation.

Ici, c'est l'auteur qui opère de la sorte, prenant soin de ses personnages en les façonnant de petits riens, à la longue, à l'usure, très lentement. 367 pages pour cela. Les surprises scénaristiques habituelles sont donc plus diffuses, les rebondissements plus épars, moins fréquents, l'accès plus méritoire, mais le plaisir intact. Tout est fluide, rapide à lire et mystérieux jusqu'à l'habile dénouement.

Comme bien souvent avec lui, nos questionnements sont nombreux : Dans quoi s'embarque-t-on ? Quel est le ton du livre ? Un message émanera-t-il de tout cela ? Mais la poésie opère toujours chez cet homme là et l'on ne regrette pas notre voyage en solitaire.

Voilà une BD qui se regarde plus qu'elle ne se lit. Un trait épuré, des dialogues minimalistes pour une belle histoire, tendre et humaine. C'est une très belle oeuvre à découvrir.

C'est une belle surprise que nous offre Christophe Chabouté avec cet album. Des personnages tendres et attachants qui peuplent un quotidien fait d'imaginaire et d'attente. Une oeuvre sensible et douce qui évoque la morsure de la solitude et les plaies de l'attente. Une mise en image surprenante et sincère pour un album de grande qualité. A découvrir !
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Je dois cette merveilleuse découverte à ma grande amie Joyce que je ne remercierai jamais assez ! Elle adore cet auteur et, je l'avoue, quand elle m'a montré la BD, aux premiers abords, je n'avais pas franchement envie... Mais je suis d'une nature assez curieuse. J'ai donc tenté !
J'ai été destabilisée par les nombreux dessins, le peu de dialogues. J'avais peur de m'ennuyer. Mais en fait toute l'ambiance part de là. On est totalement imprégné dans ce Huit Clos absolument sublime et bourré d'émotions. Je ne peux pas en dire plus car sinon j'enlèverais tout le plaisir et la surprise de cette lecture, mais je ne peux que la conseiller ! A lire pour tous ceux qui aiment l'émotion, qui aiment être touchés, qui aiment rire dans des situations parfois pas franchement drôles.
Une vraie belle surprise, et je pense que je demanderais à Joyce une liste des BD de cet auteur qu'elle préfère !

Le personnage principal de cette Bande Dessinée est un homme difforme qui n'a jamais quitté son phare et qui rêve du monde en imaginant ce que peuvent représenter les mots qu'il découvre au hasard de son dictionnaire. Mais ce monde intérieur peut-il suffire à vivre vraiment?

Très belle histoire pour cette bande dessinée très sobre, en noir et blanc avec très peu de texte et pleine de poésie.

Une certaine lenteur, des doubles pages avec des répétitions de détails : phare, mer, oiseaux... qui représentent le monde extérieur.


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