Le petit Bonzi est le premier roman écrit par Sorj Chalandon , un auteur jusqu'alors bien connu des salles de rédaction.
Lyon, 1964, la Gloriette une résidence de 5 bâtiments aux noms d'oiseau. Jacques Rougeron ramasse des herbes à la nuit tombée. Peut-être que le remède le guérira? Car Jacques est bègue, les mots, tous les mots, sont là enfouis dans sa tête, en bouillie dans la bouche mais ils ne veulent pas sortir . Il n'y a qu'avec Bonzi son ami, son frère, son double qu'il peut s'exprimer sans hésiter.
1964, l'hiver, pas d'internet, de portables, alors les gamins jouent , inventent et Jacques se voit déjà maréchal de l'armée napoléonienne...Alors il s'invente un monde bien à lui, rien qu'à lui mais le couperet finira bien sur par tomber!
C'est avec ce roman que je découvre l'univers de Sorj Chalandon. L'écriture est très belle, les mots grouillent, galopent, pullulent mais l'émotion n'y est pas. J'ai regardé vivre Jacques, ce petiot en deshérence d'affection, d'amour, de tendresse. Bien sur l'époque était beaucoup moins tactile qu'aujourd'hui, les coups pleuvaient vite fait et la règle d'or pour les enfants étaient de faire ce qu'on leur demandait sans moufter. Mais voilà Jacques ne m'a pas touché comme il l'aurait du. A qui la faute, à moi sans doute .Il ne m'a pas été possible d'adhérer à la logorrhée verbale de Jacques malgré ou à cause de sa somptuosité...
Mais bien sur il ne s'agit là que d'un avis partial , le mien.
Commenter  J’apprécie         301
Jacques est un gamin atteint d'un grave trouble de l'élocution. Il doit se battre pour prononcer les mots qui se bousculent, n'arrivent pas à sortir et lui font comme "une arête de consonne coincée dans la gorge". Pour lui, parler est une telle douleur qu'il préfère cesser de prononcer le moindre mot. Captif de son handicap , il s'invente un autre monde où les mots coulent et où il peut discuter silencieusement avec son ami de toujours, le petit Bonzi, son alter ego .
Je n'ai pris aucun plaisir à cette lecture qui m'a mise mal à l'aise. J'ai eu du mal à supporter le climat de souffrance dans lequel le gamin est enfermé. C'est violent.
L'écriture de Chalandon (tout particulièrement les nombreuses répétitions) contribue largement à créer cette atmosphère oppressante, presque angoissante, qui traduit bien le mal-être du petit Jacques.
Commenter  J’apprécie         271
Si ce n'est pas mon préféré de l'auteur, j'ai tout de même beaucoup aimé ce roman.
Comme à chaque fois je me suis laissée embarquer par cette écriture particulière. Cette fois-ci peut-être un peu trop hachée.
Un univers particulier, le monde vu à travers les pensées d'un enfant bègue.
Commenter  J’apprécie         60