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3,64

sur 282 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je suis devenu fan de Sorj Chalandon après la lecture des deux tomes de "l'ami irlandais" et j'ai décidé de m'attaquer à sa bibliographie en la remontant chronologiquement.
"Le Petit Bonzi" est donc le premier livre de l'auteur et il nous plonge dans l'univers fantasmagorique d'un enfant de douze ans, un petit écolier bègue et bien malheureux ma foi, aidé et conseillé par le petit Bonzi, son voisin et seul ami, il va tout tenter pour essayer de guérir.
Je pense que tous les gamins de douze ans se sont sentis malheureux et incompris, que tous se sont plus ou moins longtemps réfugiés dans leur univers particulier, passage obligé peut-être, je ne sais pas, je ne sais plus, ou peut-être sûrement...
Si j'en crois l'une de mes babéliamies, Sorj Chalandon a lui même souffert de bégaiement dans ses jeunes années, de là à penser qu'il y a un peu de son vécu dans ce récit il n'y a qu'un pas.
Le cas de Jacques se révèle tout de même assez extrême selon mon ressenti, pour tout dire je n'ai pas été transporté plus que cela par cette histoire, j'ai pourtant une empathie systématique pour les enfants en général et ceux qui souffrent en particulier. En ce qui me concerne il y a eu à la fois trop de "quelque chose" et pas assez "d'autre chose", désolé d'être ambigu mais je ne donne qu'un ressenti et je ne veux pas divulgâcher plus qu'il ne faut.
Cela dit il s'agit tout de même d'une lecture agréable, prochain rendez-vous : Une promesse
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Le petit Bonzi est l'histoire d'une enfance. D'une enfance douloureuse.
Celle du petit Jacques, gamin hypersensible, écorché vif et maltraité par son père.
Beaucoup d'enfants s'inventent un ami imaginaire à qui ils font des confidences, avec lequel ils partagent des jeux ; un compagnon rassurant.
Pour Jacques, c'est le petit Bonzi.
Le petit Bonzi est parfait. Il ose quand Jacques a peur de se risquer, son élocution est fluide quand Jacques s'empêtre dans ses mots.
Parce que les maux de Jacques se traduisent dans les mots, dans la difficulté qu'il éprouve à les prononcer ; pour Jacques, ce sont des obstacles sur lesquels il bute sans cesse : Jacques est bègue.

Premier roman de Sorj Chalandon, le petit Bonzi est terriblement émouvant.
Devant tant de souffrances, le lecteur voudrait aider Jacques, voudrait le protéger, mais reste impuissant : seul le petit Bonzi derrière lequel Jacques se réfugie peut un peu le soulager et lui rendre la vie un peu moins insupportable.
J'ai tourné les pages de ce livre pleine d'empathie pour cet enfant dont je découvrais au fur et à mesure le parcours douloureux, et pleine d'espoir que ses appels au secours soient enfin entendus.

Le petit Bonzi a reçu en 2006 le prix littéraire de l'ENS Cachan (dont le nom est devenu depuis "prix littéraire de l'ENS Paris-Saclay", suivant le déménagement du prestigieux établissement de l'enseignement supérieur), prix qui couronne chaque année un premier roman.
Écrit de façon juste et sensible, le petit Bonzi montre tout le potentiel d'un auteur qui écrira plus tard des chefs-d'oeuvre tels que Mon traitre ou Retour à Killybegs.
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La lecture du premier roman de Sorj Chalandon après celle de Profession Père, son dernier ouvrage la rend encore plus poignante parce que l'on sent vraiment la souffrance de l'enfant qu'a été l'écrivain.

Jacques Rougeron, 12 ans est un enfant solitaire, il est bègue et ses camarades se moquent de lui, son père s'énerve et le bat ; pourtant, des mots, il en a plein la tête et plein un cahier et lorsqu'il parle avec son copain Bonzi , il ne bégaie plus ... Bonzi, le camarade fidèle, le voisin de palier, son double et son reflet ...

Alors Jacques et Bonzi cherchent ,au pied des immeubles du quartier, l'herbe qui le guérira, ça a déjà marché quelques jours, alors il faut y croire .

Les mots sont là, ils se bousculent comme les courtes phrases du livre, une logorrhée que l'on retrouve dans certains paragraphes et qui va croissant au fil de l'histoire .

Seul, émergeant du lot de médiocrité et de méchanceté, Manu le professeur, voit le désarroi de Jacques et essaie de l'aider , tentative magnifique de sensibilité et d'abnégation, comme un miroir à sa propre détresse .

Un roman émouvant .
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Premier livre de l'auteur où il est question de l'enfance, des mensonges et des questionnements de jeunesse...

Jacques Rougeron est bègue, et à cause de cela il ne communique pas beaucoup avec ses camarades de classe et sa famille. Pour compenser il se réfugie dans son univers où son imagination peut tout se permettre. Mais cette imagination débordante et les mensonges qui l'accompagne auront un impact dans la réalité et va créer la panique chez ce jeune garçon.
Heureusement, Jacques peut compter sur Bonzi, son plus fidèle allié et voisin de pallier.

Un roman entre tendresse de l'enfance et difficultés face aux premières responsabilités. le personnage principal est attachant et son univers émeut. Une belle découverte qui se lit facilement.

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le petit Bonzi est un livre douloureux, avec ses répétitions constantes: répéter les lettres pour en faire des syllabes, répéter les syllabes pour en faire des mots, répéter les mots pour en faire des phrases. Au fur et à mesure de la lecture, on porte le poids de cet enfant qui ne peut pas sortir les mots, qui s'invente un monde, qui s'invente un jumeau tout comme lui mais qui sait dire les phrases lui! Et ces mots qui ne sortent pas l'entrainent loin, trop loin!
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Un roman poignant, qui m'a mis plusieurs fois les larmes aux yeux pour ses personnages et leurs souffrances, liées à la maîtrise ou à la non-maîtrise des mots. C'est un roman sur l'enfance, certes, mais c'est aussi un roman sur le langage et la force des mots : les mots qui ont une histoire, une origine, une musicalité, un sens, et, surtout, les mots qui servent à exprimer ses sentiments, en particulier l'amour. Car, qu'est-ce que l'amour lorsqu'il ne peut se dire, lorsqu'il est tu ?
La Mère n'arrive pas à dire son amour pour son fils ; alors, elle l'exprimer par de petites actions machinales du quotidien : lui préparer son lait, lui recoudre un bouton, le nourrir de purée parce que c'est son plat préféré. le Père non plus n'a pas les mots ; alors, il cogne, il frappe pour dire sa colère, ou il tapote le nez de son fils pour dire qu'il l'apprécie. Jacques, lui, a du mal à parler. Alors il s'entraîne, il cherche des synonymes, il a un carnet à mots, il s'entraîne devant la glace. Il n'y a qu'avec Bonzi qu'il est à l'aise, même s'il n'a pas besoin de lui dire qu'il l'aime, c'est comme ça, l'amitié depuis l'enfance, c'est son presque frère : il n'a pas besoin de mots avec lui.
Et puis, il y a Manu, le maître. Un maître, c'est celui qui incarne le savoir, la science, la grammaire. Il devrait savoir parler. Mais lui aussi a du mal, du mal à dire à ses élèves qu'il les aime, surtout ce petit Jacques si triste, si recroquevillé, si seul. Les mots ne lui viennent pas, parce qu'il n'a pas le droit de les dire. Alors, il regarde par la fenêtre, et il pleure. Et puis, il tord les mots, leur fait dire autre chose, les manipule, utilise des métaphores, des paraphrases, des mensonges même. Il se sert de la langue pour dire et ne pas dire. Plus que ce petit Jacques, c'est ce maître qui m'a touchée par sa fragilité.
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Une fois encore la magie de Sorj Chalandon a opéré.
Car pour moi Sorj Chalandon est vraiment un magicien des mots et des émotions.
De livre en livre, et quelques soient les sujets, aussi différents que la guerre au Liban ou la vie des mineurs du nord de la France, il exprime des sentiments et des émotions avec une délicatesse, une justesse et une profondeur extrêmes.
Avec le Petit Bonzi, il nous amène dans le monde de l'enfance.
Jacques Rougeron est un jeune garçon de 12 ans, un enfant différent puisqu'il est bègue et donc en butte à la moquerie de ses camarades.
Nous sommes en 1964. Jacques est fils unique entre une mère soumise et un père violent. Il s'est créé un monde imaginaire comme seuls les enfants savent le faire.
Profondément affecté par son handicap, d'autant plus qu'il aime les mots et les recopie dans un cahier spécial puis cherche leur équivalent dans le dictionnaire des synonymes qui trône en bonne place dans sa chambre.
Jusqu'au jour où, incapable de supporter plus avant les sarcasmes de ses camarades d'école il invente une histoire ....
Sorj Chalandon nous emmène dans le monde de l'enfance et de sa souffrance avec une profonde sensibilité.
Un premier roman étonnant, généreux et inoubliable.
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Après avoir adoré les derniers romans de Chalendon, j'ai voulu relire son premier paru en 2005. Il nous raconte, au travers du petit Bonzi, sa souffrance d'avoir été un bègue. Cet handicap, qui l'a rendu solitaire, l'a contraint d'inventer un ami. Un peu comme Jiminy Cricket et Pinocchio. Dans la souffrance qu'il rencontre à l'école, il y a l'instit, généreux et attentionné, comme on voudrait qu'il soit tous.
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Une lecture troublante, qui laisse un sentiment de malaise, de tristesse à la fin. Ce petit Bonzi m'a fait mal au coeur, j'ai eu envie de lui faire un gros câlin, de lui crier dessus très fort, de le secouer, de le sauver, tout en étant encore plus impuissante que Manu. Les personnages sont très attachants, l'écriture est intelligente, surtout au niveau de la construction. Les passages de la réalité à l'imaginaire ce font sans prévenir, au rythme de l'esprit de Jacques, de manière parfois imprévisible et floue.
Le petit bémol pour moi est que parfois j'ai été lassée par l'énumération des noms des camarades de classe de Jacques.
Une écriture qui m'a semblé juste et sensible. Pas déçue par ce deuxième Chalandon pour moi, donc il y en aura certainement un troisième.
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Il s'agit du premier roman publié par Sorj Chalandon en 2005. Il y raconte quelques jours de la vie de Jacques, un enfant fortement handicapé par son bégaiement, dans une famille où le père est tout puissant et souvent "cogneur" et la mère très effacée. Chalandon reviendra plus tard sur l'histoire de cette famille (qui est en fait la sienne) dans son roman "Profession du père" paru cette année, en 2015. Même si ce dernier livre m'est apparu plus fort, plus abouti, le "petit Bonzi" est néanmoins un livre marquant, notamment par le lien presque silencieux qui se noue entre Jacques et "Manu", son instituteur. Presqu'aucune parole n'est prononcée (et pour cause, Jacques a du mal à s'exprimer !) et néanmoins tout est dit.
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