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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les lettres d'Eve Chambrot, pendant 3 ans, à un auteur qu'elle admire et auquel elle veut paradoxalement soumettre son projet d'écrire son "portrait à son insu". Les réponses du destinataire ne sont pas publiées. Au fil des lettres, questions et états d'âme de la groupie se dessine, de fait, un portrait-puzzle de l'auteur majeur (goncourisé au passage). On oscille entre agacement et attendrissement, on se prend à se demander si l'Auteur est finalement rentré de Thaïlande, puisque la vraie histoire a finalement beaucoup moins d'importance que ce qu'Eve Chambrot en fait, entre hommage et déclaration d'amour.
A noter le format carré très sympa de ce bouquin des jeunes éditons En volume.
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Grâce à Babelio dont je suis une fidèle babeliote, je viens de recevoir des éditions Envolume un petit roman épistolaire d'Eve Chambrot : "La Bonne distance, Lettres à un prix Goncourt". Il m'a été envoyé en format broché et non par e-book car je suis encore réticente à la lecture de livre sur une tablette. Mais il est disponible dans les deux versions, ce qui pourrait plaire à un public jeune.

Je l'ai lu rapidement et très facilement. L'écriture est agréable. Après la préface de Samuel Estier de l'Université de Lausanne qui constitue une sorte de mise en bouche, puis une courte citation de Marguerite Duras qui vient fort à propos, j'attaque la première lettre datée du 19 Mai et qui est très protocolaire. Elle commence par "Monsieur". Ensuite, nous aurons "Cher Monsieur", puis "Cher Monsieur Houellebecq", "Cher Michel Houellebecq", "Cher Michel", puis "Michel, cher Michel" et puis la dernière lettre où la narratrice revient à "Cher Michel Houellebecq". Pas de formules finales excepté dans l'avant-dernière lettre où elle risque un "Je t'embrasse, fort". Pour dire que c'est plein de pudeur, plein de retenue et très fort cependant.

En résumé, c'est un recueil de lettres qu'une admiratrice de 54 ans, écrivain, résidant à Ponte-Tresa en Italie mais lorraine de souche, adresse à Michel Houellebecq deux ans après qu'il ait reçu le Prix Goncourt pour son roman "La carte et le territoire" - en 2010. Ce roman avait fait sensation à l'époque car il y avait mis en scène sa propre mort. Pour notre plus grand plaisir, Michel a continué à écrire et son dernier roman "Soumission" est malheureusement passé à la trappe à sa sortie en janvier juste au moment des attentats parisiens. Pourtant c'est un sacré visionnaire et je ne peux m'empêcher d'adhérer pleinement à l'enthousiasme qui anime la rédactrice de toutes ces lettres enflammées.

Ce livre m'a redonné encore plus envie de relire les précédents écrits de Michel Houellebecq : "L'extension du domaine de la lutte" et "Les particules élémentaires" sont quasiment mes livres de chevet.
Et, comme la narratrice le dit page 82 : "Contrairement à ce que vous disiez dans une interview l'année dernière, il vous reste donc encore pas mal de livres à écrire - et vous m'en voyez égoïstement ravie".

Michel Houellebecq disait : le vie ne m'intéresse pas assez pour que je puisse me passer d'écrire" et bien, écrivez Michel, écrivez Eve et nous vous lirons avec grand plaisir.

Voici un petit livre qui fait l'éloge de la prose d'un grand écrivain contemporain : il serait regrettable qu'il passe inaperçu et je suis désolée que La grande Librairie n'en ait pas fait état lors de sa parution.


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'ai beaucoup aimé le style, léger, enlevé, mais quand même recherché... Et surtout, j'y ai cru, l'espace d'un instant, à cette fiction, alors qu'au début, je n'étais pas sûre d'arriver à me laisser embarquer dans l'histoire, c'est donc une belle réussite.
Lien : http://chroniquesdunchatdebi..
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Je n'ai pas l'habitude de lire des romans épistolaires, ou même des romans à l'eau de rose – si tant est qu'on puisse que ce livre en fasse partie. Ce n'est pas un genre qui m'attire, et pourtant, j'ai été touchée par la profondeur de cette histoire et par le réalisme des sentiments des personnages.

Pendant presque un an, la lectrice (protagoniste dont on ne connaît pas le nom) va écrire à son auteur favori, qu'elle admire profondément. La plupart des lecteurs en rêvent, elle, elle l'a fait. Et malgré l'absence de réponse, elle persévère, encore et encore, pendant un an. C'est incroyable, n'est-ce pas ? Comment peut-on s'accrocher ainsi, sans savoir ce que pense le correspondant, sans savoir si cela l'amuse, si cela lui fait peur, l'ennuie, l'indiffère… Personnellement, je ne suis pas aussi combative : une lettre m'aurait suffi et je n'aurais pas osé insister.
Pendant plusieurs dizaines de pages, j'ai cru déjà entrevoir la suite du récit : elle ne recevra pas de réponse mais continuera son monologue, s'enfermant dans ses idées, dans ses convictions, jusqu'au fanatisme et au drame. Par moment, j'ai trouvé que l'auteur était cruel de ne pas accorder un seul signe d'intérêt à cette femme, qui lui envoie pourtant des lettres très touchantes… Mais d'autres fois, je comprenais son silence, car l'obsession de l'admiratrice rejaillit et devient presque inquiétante (elle a fait des fiches sur sa vie, elle a « compilé tous ses entretiens », « suivi les évolutions de sa coiffure », etc.). Par moments, elle fait même quelques allusions sensuelles qui pourraient presque être oppressantes. Cette grande admiratrice tente de se mettre en valeur comme si elle voulait le séduire (page 12 pour la référence), et le décrit même élogieusement – pour le flatter ou simplement pour être sincère. Elle l'idéalise ; plus fort, elle lui parle comme si elle le connaissait déjà. Ça peut faire peur à n'importe qui…
C'est pourquoi j'étais assez surprise en constatant que, finalement, arrive l'aboutissement de ses efforts, son rêve le plus cher : une réponse. Ainsi, un dialogue s'installe, rapprochant ces deux âmes à la fois si ressemblantes et si différentes. Nous n'en avons qu'une partie – les écrits de l'écrivain n'étant pas retranscrits – mais ce que dit la lectrice suffit à la compréhension des événements. Petit à petit, ils seront amenés à se rapprocher, et les lettres, qui commençaient par « Monsieur », finiront par démarrer avec « Cher Monsieur XXX », puis « Cher Michel ». Et enfin, le tutoiement, la rencontre, l'amitié… Une amitié qui m'a semblée encore teintée de sous-entendus, et j'ai bien l'impression que cette femme attend (peut-être sans se l'avouer) quelque chose de plus de cette relation.

J'ai senti dans cette oeuvre (mais peut-être que je me trompe ?) une grande implication de l'auteure, l'expression de son intériorité. En effet, l'admiratrice se dévoile dans ses lettres, raconte son quotidien, ses impressions, ses souvenirs. Ses phrases sonnent avec justesse, elles expliquent le courage qu'elle a dû rassembler pour se mettre à écrire, ses attentes quant à cette relation à sens unique, ses doutes qui concernent la réussite de cette entreprise (comment sortir du lot quand plusieurs milliers d'autres admirateurs doivent faire la même chose ?). Cela en fait un personnage touchant qu'on a l'impression de connaître intimement. Elle fait la même chose avec l'écrivain : elle le raconte et l'analyse, peut-être avec raison – mais ça, on ne le saura jamais. Elle détaille son écriture, ses pensées et entre dans son espace personnel, le plus souvent avec délicatesse, mais parfois (sans le faire exprès) un peu abruptement, à l'exemple de sa lettre du 25 avril. Tout cela nous permet de voir que c'est un personnage sensible qui se laisse parfois déborder par ses sentiments. Mais c'est aussi quelqu'un d'entier qui n'envisage que la réussite : « Je vous réussirai ou rien. »
Je me suis demandé à plusieurs reprises qui des deux personnages Ève Chambrot pouvait bien être : la lectrice ou l'écrivain ? Les deux semblent tellement proches de nous, tellement réalistes qu'on dirait qu'il y a une part d'elle dans chacun d'eux.

Et puis, et puis le mystère sur l'identité de l'auteur est levé vers la moitié du livre. Personnellement, j'étais même en train de penser que ce n'était pas quelqu'un de réel, malgré le fourmillement de détails sur sa vie personnelle, ses goûts, ses apparitions publiques… En fait, cette profusion d'indices aura sans doute permis aux connaisseurs de reconnaître le personnage, mais c'est un écrivain que je ne connais presque pas et dont je n'aurais jamais entendu parler s'il n'avait eu le prix Goncourt. Pour moi, le milieu de l'histoire fut donc une vraie révélation !

Tout au long de ma lecture, je me suis demandée comment tout cela pourrait bien finir. L'issue ne pourrait qu'être tragique, si l'on en croit le titre et le résumé. Mais quoi que j'aie pu imaginer, je n'ai pas réussi une seule fois à me rapprocher de la fin. J'ai apprécié la surprise,

Ce petit livre très court, à cheval entre roman et nouvelle, se lit très rapidement et très facilement. le style d'Ève Chambrot est léger, tendre. Fluide. J'ai notamment admiré la qualité de ses figures de style (« têtu comme une moisissure » XD) et sa capacité à créer des personnages profonds et complexes. Je regrette simplement les quelques longueurs qui apparaissent de temps en temps – mais c'est l'histoire qui veut ça.

Un grand merci aux éditions Volumes de m'avoir permis de découvrir La Bonne Distance ! Assurément, c'est un livre qui ne laisse pas indifférent, qui touche à l'intériorité et qui implique (forcément) le lecteur…
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J'ai trouvé La bonne distance profondément original et intéressant !

Dans cet ouvrage, la narratrice, fervente admiratrice de Michel Houellebecq décide un jour d'entreprendre une correspondance avec ce dernier. Sans grande surprise, il ne lui répond pas mais elle ne se décourage pas pour autant et continue. Jusqu'au jour où l'écrivain de renom lui répond, pour sa plus grande joie…

J'ai commencé ce livre particulièrement intriguée. Une relation épistolaire à sens unique, avec Michel Houellebecq qui plus est, c'est un sujet pour le moins original ! Et puis, force est de constater que je me suis prise au jeu et que j'ai été captivée au fur et à mesure des lettres, lisant ainsi l'ouvrage en une heure à peine.

J'aimerais d'abord m'arrêter sur l'aspect physique du livre que j'aime beaucoup. Que ce soit le format, la police ou les couleurs, tout me séduit par l'originalité présente. J'ai particulièrement apprécié le décor à l'effigie de la couverture, dans le texte. C'est très agréable !

J'ai adoré la plume de l'auteur que je trouve très fluide, très agréable. de l'écriture découle une authenticité, une sincérité des sentiments de notre narratrice justement retranscrits. Les phrases s'enchaînent, belles et mélodiques et les lettres défilent sous les yeux sans que l'on ne s'en aperçoive.

Au départ, je dois bien avouer que j'avais la sensation que cette correspondance était étrange, presque malsaine. Pourquoi la narratrice tient-elle tant à continuer cette relation inexistante ? Pourquoi raconte-t-elle des choses si intime à un inconnu (aussi connu soit-il malgré tout…) ? J'avais le sentiment qu'elle était trop intrusive, trop envahissante, tout en me disant que cela ne m'étonnait pas que l'auteur à qui elle s'adressait ne réponde pas. Puis je me suis prise d'affection pour cette femme, elle a réussi à m'émouvoir. Et pour tout vous dire, la fin, brutale, m'a bouleversée.

En bref, il me semble que La bonne distance (qui porte ingénieusement son nom) est un livre très original et très intéressant, même pour celui que Houellebecq n'intéresse pas tellement à l'origine (ce qui est mon cas) ! Une belle surprise, une belle découverte !
Lien : http://www.casscrouton.fr/la..
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La bonne distance est un roman épistolaire. La narratrice est une lectrice qui, avec hardiesse, veut établir une correspondance avec son écrivain préféré, un grand auteur de la littérature contemporaine. Elle veut également écrire sa biographie.

On découvre un personnage qui sait ce qu’il veut, c'est la narratrice. Elle est tenace, elle écrit des lettres avec beaucoup de douceur et de tendresse. Ensuite, lettres après lettres, elle lui pose de plus en plus de questions, s’émisse dans sa vie privée, lui parle de sa vie, de ce qu’elle sait de lui et lui pose beaucoup de questions. Elle lui écrit de façon intime, proche, elle lui fait même parfois des reproches.

On est vite pris dans cette fiction qui nous transporte dans la vie privée de chacun des personnages.

La narratrice nous emmène dans ses émois, ses incertitudes, ses apaisements, ses moments de bonheur et ses déceptions. Au cours de leurs échanges, on explore l’intimité de moments vécus, dans cet espace minuscule mais vaste à la fois, des mots couchés sur du papier.

Au fil des pages, j’ai ressenti la sensation de plaisir de vivre en toute simplicité. J'ai passé de très bons moments avec ce livre.

L’auteur, Eve Chambrot, se démontre par le goût des belles lettres et je pense que le titre s’illustre aussi par cette réflexion à savoir jusqu'où irions-nous pour rencontrer notre personnalité préférée ?

Mon dernier mot : «Il n’y a pas de Hasard. Il n’y a que des Rendez-vous » . Paul Eluard

Lien : https://www.facebook.com/lar..
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Grâce à Babelio dont je suis une fidèle babeliote, je viens de recevoir des éditions Envolume un petit roman épistolaire d'Eve Chambrot : "La Bonne distance, Lettres à un prix Goncourt". Il m'a été envoyé en format broché et non par e-book car je suis encore réticente à la lecture de livre sur une tablette. Mais il est disponible dans les deux versions, ce qui pourrait plaire à un public jeune.

Je l'ai lu rapidement et très facilement. L'écriture est agréable. Après la préface de Samuel Estier de l'Université de Lausanne qui constitue une sorte de mise en bouche, puis une courte citation de Marguerite Duras qui vient fort à propos, j'attaque la première lettre datée du 19 Mai et qui est très protocolaire. Elle commence par "Monsieur". Ensuite, nous aurons "Cher Monsieur", puis "Cher Monsieur Houellebecq", "Cher Michel Houellebecq", "Cher Michel", puis "Michel, cher Michel" et puis la dernière lettre où la narratrice revient à "Cher Michel Houellebecq". Pas de formules finales excepté dans l'avant-dernière lettre où elle risque un "Je t'embrasse, fort". Pour dire que c'est plein de pudeur, plein de retenue et très fort cependant.
En résumé, c'est un recueil de lettres qu'une admiratrice de 54 ans, écrivain, résidant à Ponte-Tresa en Italie mais lorraine de souche, adresse à Michel Houellebecq deux ans après qu'il ait reçu le Prix Goncourt pour son roman "La carte et le territoire" - en 2010. Ce roman avait fait sensation à l'époque car il y avait mis en scène sa propre mort. Pour notre plus grand plaisir, Michel a continué à écrire et son dernier roman "Soumission" est malheureusement passé à la trappe à sa sortie en janvier juste au moment des attentats parisiens. Pourtant c'est un sacré visionnaire et je ne peux m'empêcher d'adhérer pleinement à l'enthousiasme qui anime la rédactrice de toutes ces lettres enflammées.

Ce livre m'a redonné encore plus envie de relire les précédents écrits de Michel Houellebecq : "L'extension du domaine de la lutte" et "Les particules élémentaires" sont quasiment mes livres de chevet.
Et, comme la narratrice le dit page 82 : "Contrairement à ce que vous disiez dans une interview l'année dernière, il vous reste donc encore pas mal de livres à écrire - et vous m'en voyez égoïstement ravie".
Michel Houellebecq disait : le vie ne m'intéresse pas assez pour que je puisse me passer d'écrire" et bien, écrivez Michel, écrivez Eve et nous vous lirons avec grand plaisir.
Un petit livre qui fait l'éloge de la prose d'un grand écrivain contemporain : il serait regrettable qu'il passe inaperçu et je suis désolée que La grande Librairie n'en ait pas fait état lors de sa parution.
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