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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un conte fantastique où l'on voit le jeune Peter Schlemihl, désargenté, succombé aux paroles d'un mysterieux homme en costume gris doté de pouvoirs extraordinaires, qui lui propose une bourse de pièces d'or s'il lui cède son ombre. Un marché avec le diable....
Ce marché improbable accepté, le jeune Peter va faire la cruelle expérience de la différence qui va le mettre peu à peu au ban de la société, car sans ombre, il est considéré comme un pestiféré.
Au terme d'une autre aventure fanstastique il parviendra à trouver une certain apaisement et une reconciliation avec le monde.

Un peu à la manière de Christo qui fait disparaître les monuments pour leur redonner une présence dans leur absence visuelle, Adelbert von Chamisso fait disparaître l'ombre de son héros malheureux pour lui en rappeler toute l'importance et la valeur inestimable, qui, lui faisant défaut désormais, va l'exclure du monde, le privant de tout lien social.
J'ai beaucoup aimé la forme qu'Adelbert von Chamisso a choisi pour nous conter ce destin fantastique, une longue lettre confession de Peter à son ami Aldebert.
L'Etrange histoire de Peter Schlemihl est une incursion dans le fantastique inhabituelle pour moi mais que j'ai trouvée très intéressante
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Un très joli petit roman-conte de l'écrivain Adelbert von Chamisso, auteur romantique allemand, né français. Comme dans le "Diable amoureux" de Cazotte, la lumière joue un grand rôle dans cette histoire, puisque le personnage de Peter Schlemihl , qui a vendu son âme au diable, ne peut paraître au soleil, sous peine d'être honni...
Derrière cette fable fantastique, qui n'hésite pas à l'occasion à chausser les bottes de sept lieues du merveilleux, la question posée est celle de l'être : enrichi par le diable, le héros peine à exister véritablement ; privé de son ombre, il devient ombre lui-même, car le soleil semble l'ignorer. Prématurément vieilli, Peter Schlemihl n'accède finalement à une forme d'existence que dans le dénuement et l'étude.
Ajoutons pour finir que le personnage porte un nom programmatique : schlemihl signifie en effet "le malchanceux, le guignard", en yiddish. Tout le roman sera une mise en fiction, parfois joyeuse, de ce patronyme malheureux - qui fournira également le sien à Raphaël Schlemihlovitch, l'anti-héros de la "Place de l'étoile", le premier roman de Patrick Modiano.
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Ce conte s'inscrivant dans le romantisme allemand m'a intéressée.Le thème de l'ombre perdue, du pacte avec le diable, vu à travers un personnage sympathique, Peter, et les renvois aux objets magiques, donnent une idée plus précise des leimotiv du courant romantique.L'auteur, que je ne connaissais pas, est en fait français d'origine mais il a longtemps vécu à Berlin.Les bottes de sept lieues permettent à la fin au héros de parcourir le monde et d'acquérir la sagesse, au lieu de vivre dans une fausse opulence, qui détruit l'âme.
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Lâcher la proie pour l'ombre. Voici une fort belle locution, trop peu usitée, que l'on voit que de loin en loin dans les vieux livres vénérables et qui signifie se laisser distraire de ses intérêts, abandonner un avantage réel pour un profil illusoire. Or dans l'histoire qui nous intéresse, ce brave Peter Schlemihl, a quant à lui, inconsidérément, et bien plutôt, abandonner son ombre pour les richesses de ce monde! Talonné par le besoin, notre héros s'est laissé berner par le Malin, qui a plus d'un tour dans son sac, et en l'occurrence, la poche fort profonde et jamais avare en ressources, y puisant des merveilles comme le prestidigitateur le fait de son chapeau. Dans un premier temps amadoué par ses ducats et par sa prodigalité toute orientale, les braves gens, qui ne s'illustrent guère par la gratitude, se détournent de lui comme d'un sujet d'opprobre, lui l'homme dépourvu de la sempiternelle et fidèle compagne de chaque instant, hormis les jours de pluie, de brouillard à couper au couteau : j'ai nommé l'ombre que chaque homme, du manant au sultan, partage, avec la mort, dans son humaine condition.

Cette sympathique étrange histoire de Peter Schlemihl est un abordable et fort distrayant épigone du Faust de Goethe. L'histoire du fameux et décevant pacte que l'homme, dans sa vanité, signe avec le diable qui sait fort bien tourner les traités. Ce classique de la littérature allemande, écrit par un français d'origine, à la langue élégante et fleurie, au succès immédiat et jamais démenti, est un joli petit conte philosophico-fantastique sur le chemin de l'homme vers l'acquisition de la véritable richesse : la sagesse dans la connaissance de soi et de ses besoins profonds.
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"Quant à toi, mon ami, si tu veux vivre parmi les hommes, apprends à révérer d'abord l'ombre, ensuite l'argent."

Vendre son ombre, son âme au diable est l'un des thèmes fondateurs du romantisme allemand. Peter Schlemihl sans un sou, décide d'offrir son ombre à un étrange homme gris, en échange de la bourse de Fortunatus. Une bourse à caractère magique qui ne s'épuise jamais. Tout content de cette nouvelle acquisition, Schlemihl va vite se rendre compte que sans ombre, sa richesse ne vaut rien. Une descente en enfer qui lui vaudra bien des péripéties rocambolesques. 
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Quelle étrange histoire effectivement ! Elle m'a fait voyager, m'a transporté loin de mon quotidien qui me paraît alors encore plus douillet...
Troublant rapport entretenu tout le long du livre entre l'auteur et le personnage auquel ce dernier s'adresse : dédoublement de personnalité ? Jeu ?
C'est un livre qui gardera une empreinte sur moi.
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Décidément, j'aime beaucoup la littérature du XIXe siècle, pourquoi ? Je ne sais pas trop, peut-être le côté romantique, gothique, le style ? Encore une fois, j'ai eu un petit coup de coeur pour cette courte histoire qui fait penser au Faust de Goethe, "Melmoth ou l'Homme errant" de Charles Robert Maturin, "Le Golem" de Gustav Meyrink ou encore "Frankenstein ou le Prométhée moderne" de Mary Shelley..
Oui, finalement, le côté gothique, fantastique m'attire.
J'ai pensé aussi à l'histoire : "Les Mille et Une Nuits" dès le début de la narration.
Le Diable a un langage très avenant, très distingués, empli de politesse allant jusqu'à l'excès, un langage châtié en somme, ce afin "d'acheter" l'ombre de Peter Schlemihl en échange de la bourse de Fortunatus source d'inépuisable richesse, mais le piège est tendu, il sera efficace, très malin si j'ose dire.. À vous de découvrir pourquoi l'ombre..
À lire !
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Petite histoire qui devraient être mis dans les mains de tous les enfoirés qui pensent qu'au pognon et prêts à tout pour ça. Un Faust, en plus léger.
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un récit fantastique philosophique et bouleversant sur l'identité individuelle et nos différence par rapport aux autres semblables ,surfant sur l'idée de perdre ou de vendre son ombre au diable .malgré qu'il remonte au période romantique allemande , il est d'une actualité brûlante de notre époque et de ses bouleversement déroutante .
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Adelbert von Chamisso n'a pas passé une existence des plus tranquille, et c'est après des années de rejets de tous les côtés (sa pensée, sa nationalité, sa religion...), dix ans passés dans l'armée et des études de botanique à Berlin, il se réfugie en campagne pour écrire un traité sur le sujet, ainsi que ce récit : L'étrange histoire de Peter Schlemihl, couronné de succès et considéré comme un des plus beaux et grands textes du romantisme allemand.
Peter Schlemihl est en effet un récit d'une grande qualité : conte parabolique très réussi, très bien narré et amusant, empreint d'une très surprenante modernité tant dans sa narration que dans ses thèmes. Vif et plaisant, mais plutôt frivole, l'étrange histoire de notre jeune allemand sans le sou ne nous laisse pas sans émotion : tantôt touchant, tantôt atterrant et sinistre, non sans une pointe de compassion, Peter Schlemihl se révèle un personnage attachant, dont le mal jamais ne nous laisse indifférent. le message est clair : ne passez pas de pacte avec n'importe qui...
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