AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,1

sur 1048 notes
5
39 avis
4
29 avis
3
10 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Françoise Chandernagor - L' Allée du Roi -1981 : Ceux qui ont des adolescents comprendront la référence mais n'est-on pas dans ce livre en plein dans "Les anges de la télé-réalité" ou dans la première monture d'un "Loft story" permanent qui remplacerait les jeunes indigents habitués de ces émissions par des ducs et des comtesses emperruquées ? Car sincèrement à part l'absence de caméras tout se rapportait comme dans ces émissions à des intrigues amoureuses ou sociétales frappantes par leur superficialité. Ces fausses mémoires très bien documentées nous contaient par le menu la vie oisive de quelques nobles riches ou moins argentés, coureurs de distinctions et de pensions sonnantes et trébuchantes. Françoise d'Aubigné (la future madame De Maintenon) elle-même malgré son sang bleu n'avait pas le sou, son père escroc à la petite semaine étant emprisonné depuis sa naissance sur ordre du tribunal royal. Pour survivre elle se résignait alors à épouser le poète et écrivain Paul Scarron, un pauvre hère de trente ans son aîné diminué par une terrible infirmité mais à l'intellect toujours parfaitement aiguisé. A la mort de son mari seule et presque à la rue, elle obtenait grâce à des fréquentations choisis (C'est un art quand on ne travaille pas de connaître les bonnes personnes) un poste de gouvernante des enfants de la Montespan et de louis XIV. Femme d'esprit avant tout, d'une beauté altière elle séduisit le roi au point que celui-ci devenu veuf la choisit au milieu de ses multiples maîtresses comme seconde épouse. Ces mémoires apocryphes prenaient à ce moment-là tout leur sens en nous introduisant dans le quotidien du plus célèbre des rois de France. Plus on avançait dans la chronologie du règne, plus l'existence de la famille royale prenait un tour dramatique. La mort du dauphin, de la dauphine puis des petits enfants du roi frappés tous par d'épouvantables maladies faisait peser une lourde mélancolie sur un texte qui prenait enfin de l'épaisseur. Malgré tous ces malheurs la royauté ne renonçait pas à ses fastes démesurés. Il fallait constamment donner le change et ce même si le peuple crevait de faim désespéré par des années de famines et de guerres inutiles. Il y avait dans cette misère qui bouleversait tant madame De Maintenon les germes d'une révolution qui éclatera cent ans plus tard quand le peuple sera à bout de tous les privilèges En faisant parler madame de Maintenon l'auteure jouait la carte de la proximité cassant au passage quelques lieux communs sur cette femme bien loin de la personne froide et rigide que voulaient nous montrer les images d'Epinal. Ce roman d'une vie naviguait entre futilité et importance historique suivant sans doute la provenance et la véracité des documents retrouvés. On sait par exemple que la marquise brûla une grande partie de sa correspondance (celle avec le roi plus particulièrement) et que la plupart des faits racontés ont été rapportés par des tiers. le génie de Françoise Chandernagor fut d'arriver à nous faire croire même dans les moments qu'elle avait inventé que tout sortait du cerveau fatigué d'une femme qui de son propre aveu avait vu trop de choses et vécu trop longtemps. Consciente du poids politique et historique qu'auraient pu avoir ses souvenirs, madame De Maintenon emportait ses vérités dans sa tombe laissant à des écrivains comme Françoise Chandernagor la possibilité de deviner en recoupant des témoignages extérieurs et les quelques courriers personnels pas encore détruits ce qu'elle aurait pu dire de sa vie... une bien belle digression en tous cas
Commenter  J’apprécie          13619
Dévoré en quelques jours, cette « Allée du Roi » a été pour moi un pur enchantement pour plusieurs raisons tout si excellentes les unes que les autres que je ne sais comment les hiérarchiser :

Destin incroyable que celui de cette dernière épouse secrète de Louis XIV, un secret dont elle a tenu le rang pendant trente ans - 30 ans ! - malgré les lourdes contraintes imposées par le roi à ce rôle. Chapeau Madame ! On découvre en effet dans le livre que toute Madame de Maintenon qu'elle était, elle n'a pas joui des libertés extravagantes de Madame de Montespan qui l'a précédé dans les faveurs du roi, et que, si elle a bien exercé un pouvoir dans ses années de règne, le plaisir et la liberté n'y ont pas eu de place.

Personnalité hors du commun, issue d'un milieu de presque rien jusqu'aux ors du palais de Versailles et la faveur du Roi, grâce, en plus d'un jolis minois dans ses jeunes années, à un esprit aussi vif que maîtrisé, une volonté inextinguible de plaire mais aussi un corpus de valeurs d'une solidité à toute épreuve qui ne la fera jamais dévier (du moins telle que Françoise Chandernagor a choisi de la présenter) de sa religiosité et son penchant à soutenir l'éducation d'enfants qu'elle-même n'aura jamais.

Bonheur de lecture d'une langue magnifique reconstituée dans le jus de l'époque avec un talent époustouflant par l'auteur, toute en austérité de ton mêlée aux plaisirs séculiers virevoltant de luxure et d'appétits de pouvoirs des courtisans qui la côtoieront toute sa vie et dont elle fut aussi, tout en mesure, calcul et appétence mêlés.

Plongée dans un siècle ancien, rayonnant depuis le haut de mille chandelles et souffrant de mille douleurs depuis le bas, un siècle moins ancien qu'il n'y parait au vu des moeurs et coutumes de ses strates dominantes et de sa structure économique et sociale auxquels nos sociétés se remettent à ressembler fortement.

Dernières pages magnifiques sur la fin sépulcrale du roi et sur celle de cette femme morte dans le secret à près de quatre vingt ans, qui valent à elles seules de lire en entier ce formidable roman historique, passionnant de bout en bout!
Commenter  J’apprécie          401
« Francine, Bignette, "la belle Indienne", Madame Scarron, Lyriane, la marquise De Maintenon, l'épouse du Roi... J'ai porté bien des noms en ce monde et revêtu bien des visages ; je suis une multitude, je suis une femme qui a vécu quatre-vingt-quatre années. Dieu jugera si, dans sa diversité, cette femme-là fut vraie. »

Est-ce grâce à leur prénom commun que Françoise Chandernagor s'est glissée avec autant de naturel dans la peau de Madame de Maintenon pour écrire ces brillantes mémoires, dans le style de l'époque ? Fondée sur un incroyable travail de recherche, cette remarquable biographie romancée, publiée en 1981, a depuis été rendue célèbre par son adaptation télévisée avec Dominique Blanc.

Ce qui est frappant dans l'ascension de Françoise d'Aubigné, née en 1635 dans une prison de Niort, c'est qu'elle semble s'être déroulée presque malgré elle. Quand d'autres intriguaient à tout va, elle qui connut la pauvreté dans son enfance resta fidèle à ses convictions, conservant piété et modestie, ainsi qu'une bonté d'âme qui lui permit de s'ouvrir aux milieux les plus divers.

Ainsi parvint-telle à s'accommoder de bien des situations, même les plus pénibles, comme son terrible mariage, à seize ans, avec le vieux Scarron, poète infirme. Pendant cette union qui dura huit ans, elle reçut dans son salon les esprits les plus influents de son temps et se fit remarquer pour son charme et son intelligence, ce qui la lança dans le monde. Au fil de diverses rencontres, elle se lia avec la marquise de Montespan, jusqu'à devenir la gouvernante des bâtards royaux. Son dévouement envers les enfants la rapprocha du roi, lui si extravagant et séducteur, elle si raisonnable et dévote. Leurs entretiens quotidiens se transformèrent en un attachement sincère et durable, si bien qu'il l'épousa en secret en 1683, peu après la mort de la reine Marie-Thérèse.
Après plus de trente ans dans les fastes de Versailles - qu'à l'entendre, elle goûta bien peu - le décès de Louis XIV, en 1715, lui permit de se retirer définitivement auprès de "ses" petites filles, dans l'institution de Saint Cyr qu'elle avait créée pour leur éducation.

Ce portrait de Madame de Maintenon est si précis, si vivant, que je serais à peine surprise de la croiser, un dimanche, au détour d'une allée des jardins de Versailles... Cette fameuse Allée du Roi, aussi fréquentée de nos jours qu'au temps de sa splendeur, par une foule encore plus bigarrée que celle des courtisans.
Commenter  J’apprécie          360
Si vous aimez la langue française et avez envie de plonger en plein XVIIe siècle, dans la France du Roi-Soleil aux côtés d'une femme extraordinaire, alors ce livre fera votre bonheur. Je l'ai refermé avec une pointe de regret : quelle belle écriture ! Et quel défi pour l'auteure d'écrire au nom de la marquise De Maintenon (née Françoise d'Aubigné) en reprenant les expressions de celle-ci et les usages du français de l'époque !

Il en résulte un magnifique roman historique, écrit sous forme d'une longue lettre que la marquise écrit à sa petite protégée, qui nous raconte avec élégance, émotion et pudeur la vie de cette femme hors du commun.

Bien sûr, la forme de ce roman est un parti pris, et l'auteure admire sans aucun doute son personnage dont elle a certainement adouci la personnalité, mais Françoise Chandernagor nous livre un roman, non pas une biographie, et n'est donc pas tenue à une quelconque objectivité.

Personnellement, j'ai surtout été sous le charme de l'écriture, parfaitement maîtrisée, poétique... l'auteure a fait preuve d'une incroyable virtuosité ! Mais l'histoire (et L Histoire) de ce beau roman m'a également captivée du début à la fin. le XVIIe siècle est si vivant qu'on s'y croirait presque : le destin des femmes à l'époque de Françoise d'Aubigné, la pauvreté du peuple contrastant avec le faste de la Cour, la vie des courtisans, le contexte politique et religieux, la famille royale, les guerres, la famine, les maladies, la vie du Roi et ses humeurs...
Lien : http://excalibri.blogspot.fr..
Commenter  J’apprécie          270
Ce roman historique relate les mémoires de Madame de Maintenon, née Françoise Aubigné en 1635, épouse de Monsieur Scaron pendant huit ans puis maîtresse, épouse (mariage secret en 1683) et veuve du roi Louis XIV qui lui vaut le titre de Marquise de Maintenon. Elle décède en 1719.

L'autrice a pris le parti de rédiger ce récit comme si Madame de Maintenon écrivait ses mémoires à Marie de la Tour, l'une des pensionnaires de Saint-Cyr. C'est donc dans le style du XVIIème siècle que ses mémoires sont restitués. Et l'écriture est magnifique. J'ai plongé dans cette vie fabuleuse, visitant les Antilles, tombant dans l'infortune, puis un mariage très particulier et pour enfin arriver à la Cour pour une vie fastueuse mais ô combien contraignante entre les ragots de la Cour, les désirs du roi, etc…

Je ne peux que vous encourager à le lire si vous aimez cette période de l'histoire ou si vous souhaitez en savoir plus sur ce destin fabuleux.
Commenter  J’apprécie          253
Un livre peut-il sauver ? Et bien oui, celui ci la fait et ce n'est pas le premier. Bloquée par la première fracture bénigne de ma vie, je suis contente d'avoir découvert ce livre et cette auteure. Je suis rentrée directement dans la vie méconnue ( par moi) de Mme de Maintenons. Née Françoise d'Aubignée, et veuve Scarron. Nous suivions le chemin de cette jeune femme née en prison ou était incarcéré son père et avec lequel vivait sa mère. Elle passe plus tard 6 ans en Martinique. Pour devenir plus tard la gouvernante des enfants de MMe de Montespan, puis la dernière épouse de Louis XIV.
C'est écrit pour moi avec brio.
Commenter  J’apprécie          170
A travers l'autobiographie romancée de Madame de Maintenon, le lecteur
fait connaissance avec le cercle de lettrés gravitant autour de Scarron, puis il suit l'ascension de Françoise d'Aubigné jusqu'à la Cour. La magnifique langue de l'époque est impeccablement restituée par l'autre Françoise, Madame Chandernagor, dont c'est à mon avis le meilleur ouvrage.
Enfin ce bijou d'écriture et d'érudition a été transposé à l'écran, et l'interprétation des acteurs ainsi que la bande-son musicale magnifie encore cette oeuvre que je relis régulièrement.
Un classique, à déguster et à offrir aux jeunes lecteurs .
Commenter  J’apprécie          163
Décidément, ces derniers mois, je multiplie les lectures autour du règne de Louis XIV. Après Nous, Louis, Roi et le roi des ombres d'Eve de Castro, ou encore L'affaire des poisons de Jean-Christian Petitfils, je me suis attaquée à un classique pour quiconque est fasciné par cette époque : L'allée du roi de Françoise Chandernagor.

Françoise Chandernagor a donc écrit ici les mémoires fictives de Françoise d'Aubigné, qui reste plus connue sous le nom de marquise De Maintenon. Dans ce roman historique écrit à la première personne du singulier, nous découvrons la vie de celle qui allait devenir la deuxième épouse du Roi-Soleil. de sa naissance dans la prison de Niort le 26 ou le 27 novembre 1635 à sa mort le 15 avril 1719 à Saint-Cyr qu'elle avait fondé, on suit le parcours de cette femme intelligente et pleine d'esprit et son irrémédiable ascension vers les plus hautes sphères de l'époque.
Et quelle destinée passionnante et mouvementée ! Dans son enfance, elle connait la pauvreté – elle est même contrainte de faire la manche – puis l'exil quand ses parents décident un temps de s'établir à la Martinique. Ses seules moments heureux, elle les passe chez son oncle et sa tante au chateau de Mursay mais ces derniers étant protestants, après le décès de ses parents, elle est recueillie par sa marraine, bien décidée à la ramener sur le chemin du catholicisme. Elle l'emmène dans les salons parisiens où elle rencontra le poète Scarron qu'elle épousera en 1652. Devenue veuve, en 1660, sans le sou, elle doit de ne pas retomber dans la misère à ses relations et à sa respectabilité. Par le biais de ses relations, elle fait la connaissance de Madame de Montespan qui la choisira pour gouvernante des enfants nés de ses amours avec le roi. C'est par ce biais qu'elle entre à la Cour et fait la connaissance de Louis XIV

L'allée du Roi est un roman foisonnant qui fait revivre à merveille le Grand Siècle, des salons parisiens où la verve est de mise jusqu'aux dorures des salons de Versailles où, dans l'ombre du monarque, règnent chuchotements, complots et trahisons. Mais ce livre évoque également les aspects moins reluisants de l'époque : la pauvreté, la misère, les famines et les épidémies qui reviennent régulièrement.

Françoise Chandernagor s'est appuyée sur ce qu'il restait de la correspondance de son héroïne pour écrire ce roman. Et on sent bien qu'elle s'est beaucoup documentée sur l'époque, les lieux et les personnages qu'elle évoque.
Le style d'ailleurs s'en ressens puisque Françoise Chandernagor n'hésite pas à utiliser des tournures de phrases de l'époque. Son personnage évoquant sa « faveur » pour parler de son ascension. C'est un style qui surprend dans les premières pages de l'oeuvre car nous n'en avons pas l'habitude mais très rapidement, je m'y suis faite. Je trouve d'ailleurs que cette façon d'écrire renforce l'authenticité du roman.

Vous l'aurez compris, L'allée du Roi est une lecture qui me laisse une forte impression : j'ai aimé le contexte historique pour son authenticité, j'ai été touché par le destin du personnage, j'ai été conquise par le style d'écriture ce livre. Je ne peux que vous conseiller ce roman historique qui, pour moi, a tout bon.
Lien : http://tassedeculture.com/20..
Commenter  J’apprécie          151
On ne présente plus L'allée du roi, parfait représentant du roman historique français et l'un des plus grands succès de Françoise Chandernagor. Prenant la plume au soir de sa vie, Madame de Maintenon, la « Belle Indienne », petite fille d'Agrippa d'Aubigné, épouse morganatique de Louis XIV, nous raconte sa vie, de son enfance aux années ayant suivi la mort du Roi-Soleil.

Très bien documenté – il n'y a qu'à voir la liste impressionnante de références classées par chapitre à la fin du livre –, cet ouvrage bien épais nous plonge au coeur du XVII° siècle sans atermoyer. L'écriture est celle de l'époque, la langue parfaitement maîtrisée, le registre soutenu, le style élégant et captivant. J'ai commencé ce livre et je n'ai pu m'en détacher avant les dernières pages, que je trouve les plus belles.
L'atmosphère du Grand Siècle est reproduite à la perfection, que l'on passe du Poitou à Paris puis à la Cour. Si les personnes sont peu décrites, les décors et les occupations le sont bien plus. On s'émerveille des salons parisiens, on imagine les complots de courtisans et leurs médisances, on rêve aux fastes de Versailles.
Point intéressant, la personnalité hors du commun de Madame de Maintenon se fait sentir entre les lignes, et on ne peut qu'admirer l'auteur pour ce tour de force. Parfois un peu hautaine, toujours très fière, la dame révèle tout, ses succès comme ses erreurs. Pour un peu, on croirait lire les vraies Mémoires de la marquise. Décidément, chapeau bas madame Chandernagor !

Trente-cinq ans après sa première publication, ce livre reste toujours l'un des meilleurs romans historiques que j'ai eu le plaisir de lire. Les amateurs du genre ne dédaigneront pas ce classique et, qui sait, peut-être que les autres se laisseront tenter ; en tout cas, qu'ils ne résistent pas si l'occasion se présente.
Commenter  J’apprécie          130
L'allée du Roi.

Un roman historique coup de coeur pour moi. Il concerne mes deux personnages historiques préférés : Louis XIV et Madame de Maintenon.

Ce roman est parfaitement documenté d'un point de vue historique. Françoise Chandernagor est une autrice sérieuse et talentueuse. Sa plume m'a littéralement envoûtée !

Le livre compte presque 600 pages que je ne saurais vous résumer en trois lignes tant il est riche. Je vous laisse le soin de découvrir par vous-même la vie d'une véritable héroïne !
Commenter  J’apprécie          122




Lecteurs (3397) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3204 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}