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EAN : 9782915099881
78 pages
Murmure (17/01/2015)
5/5   1 notes
Résumé :
La science, tablant sur son objectivité proverbiale, a voulu échapper aux chimères et aux succubes pour définir la monstruosité. Y est-elle parvenue? Des monstres onanistes créés par Tissot ou Kellogg en passant par les dégénérés produits par Morel jusqu’à la nouvelle race de « monstres eugénistes » qu’inventeraient les biotechnologies, la science ne manque pas d’imagination pour découvrir des monstres au pas de chaque porte. Ce livre voudrait parcourir le discours ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est ChryseiavonSourde qui m'a fait découvrir il y a quelque temps la collection Borderline des éditions du Murmure. Couvertures jaunes, titres roses, parfois un peu racoleurs, ces petits essais de 50 à 100 pages rédigés par des spécialistes offrent des analyses aussi originales que personnelles et pointues de sujets « limites ».

Le Monstre au bistouri est le troisième essai de cette collection auquel je me frotte après La Peau. Totem et tabou et Esthétique de l'éjaculation, qui m'avaient déjà beaucoup plu. Il s'agit ici pour l'auteur de tracer l'évolution du discours scientifique relatif à la monstruosité et de révéler comment la définition du terme et la perception du monstre vont fluctuer au fil du temps. Chronologique, l'ouvrage s'attache d'abord aux traités considérant les causes des difformités physiques au XVIIIe, avant de développer plus longuement sur la pléthore de textes s'inquiétant au XIXe de la dégénérescence dont est victime la société et y proposant des solutions parfois extrêmes, et se clôt sur les questions de clonage et autres manipulations génétiques.

Outre le sujet, passionnant, parfois effrayant, et qui en dit long sur l'évolution des mentalités, la prose et le fil clairs, le texte solidement référencé mais très abordable font de cet essai une approche idéale du sujet et un substitut parfait à une soporifique analyse d'un millier de pages. Les deux pages de bibliographie à la fin donnent de très bonnes pistes pour poursuivre l'exploration du thème. J'ai beaucoup apprécié la liberté de ton de l'auteur qui n'hésite pas à se moquer allègrement de tous ces scientifiques ou pseudo-scientifiques aux théories absurdes, charlatans ou paranoïaques littéralement bons à enfermer. le monstre présenté dans le texte n'étant au final pas celui que l'on croit.
Lien : https://mahautdavenel.wordpr..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Pour Richet, il n'existe pas des différences plus ou moins répréhensibles, mais LA différence qui doit être annihilée pour le bien génétique de la majorité, et même, on le comprend à demi-mot, pour son bien esthétique. "Nous devrions considérer la normalité comme un minimum nécessaire. [...] Si les culs-de jatte, les becs-de-lièvre, les pieds-bots, les polydactyles, les hydrocéphales, les idiots, les sourds-muets, les rachitiques, les crétins étaient supprimés, les sociétés humaines n'y perdraient rien. Il y aurait quelques malheureux de moins et c'est tout."

[Charles Richet, auteur en 1919 de La Sélection humaine d'où est tirée cette citation, a été prix Nobel de physiologie et membre de l'Académie des sciences]
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Ainsi, l'aliéniste Félix voisin, dans Des causes morales et physiques des maladies mentales, consacre et chapitre à la nymphomanie et aux satyres. Dans le troisième et dernier degré de la nymphomanie [...], Voisin constate que "l'exaltation augmente au point d'aliéner entièrement la raison. [...] la nymphomanie [...] transforme la fille la plus timide en une bacchante, et la pudeur la plus délicate en une audace furieuse dont n'approche même pas l'effronterie de la prostitution. Le sommeil et l'appétit se perdent, l'agitation et la fureur sont presque continuelles, la bouche est sèche, brûlante et couverte d'écume." [...] Ne manquerait qu'un changement de couleur de peau pendant la métamorphose et on pourrait croire à une description prémonitoire de l'incroyable Hulk.
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Video de Jean-François Chassay (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-François Chassay
Professeur depuis 20 ans au département d'études littéraires de l'UQAM, Jean-François Chassay scrute l'influence de la science dans la littérature. Même si on omet systématiquement de l'envisager sous cet angle, la science a tous les traits d'une culture. Les nombreuses déclinaisons de la science (physique, chimie, mathématique, génétique) s'insèrent même profondément dans les formes de la culture : en littérature, au théâtre comme au cinéma. Pour le professeur romancier, les découvertes scientifiques comme la bombe nucléaire ou l'évolution des espèces ont bouleversé la trajectoire de plusieurs auteurs et ont produit des représentations parfois complètement déformées des grands visages du monde savant comme Einstein et Darwin; parfois en les glorifiants, d'autres fois en les diabolisant. En d'autres mots, la littérature ressemble au laboratoire où s'incarnent tous les espoirs et les craintes d'une humanité qui apprivoise petit à petit l'accumulation du savoir qu'elle rassemble sur la réalité.
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