Comme beaucoup, j'avais envie de découvrir le talent de
Chattam transposé dans un genre différent. Passer du thriller bien ficelé au roman d'Héroic-Fantasy efficace est-il réalisable ? Je vais vous dire sans attendre toute ma déception. le miracle ne s'est pas produit.
Pour avoir lu quantité de très bons romans de science-fiction, toujours chez les maîtres du genre, mon esprit critique ne peut s'accommoder de cet à-peu-près littéraire à la mode post-apocalyptique peu originale.
La Terre est un être vivant qui se rebelle contre l'Homme, le destructeur. Une tempête phénoménale détruit toute civilisation avec force effets spéciaux et ne laisse que les enfants, quelques hommes égarés et des dégénérés.
Tout ce qui fonctionne à l'électricité devient hors d'usage, les machines fondent ou tombent définitivement en panne. La faune et la flore subissent des modifications extraordinaires. Les villes se couvrent de végétations luxuriantes, les animaux prennent des aspects terrifiants.
Les enfants, surnommés les Pans (allusion à Peter Pan) se réfugient dans des camps et cultivent des pouvoirs physiques qui proviennent des modifications génétiques qu'ils ont subies, phénomène intitulé l'altération.
Les hommes survivants sont foncièrement mauvais et agressifs. Ils chassent les Pans et s'appellent dorénavant les Cyniks. Quant aux rebuts de l'humanité, les dégénérés, ils errent dans la grande forêt, affublés d'un comportement préhistorique et sont prénommés les Gloutons.
La philosophie générale du roman reste basique et l'écriture sans fioritures. L'auteur assène avec force répétitions les explications fumeuses qui mènent à ce nouveau monde… au cas où le lecteur ne comprendrait pas, ou pour se convaincre lui-même de la faisabilité d'un semblable phénomène cataclysmique.
Les personnages principaux, le clan des trois compris, ne brillent pas par leur originalité. On retrouve le bon, le gentil, les méchants, l'ami fidèle, le traître.
Tout cela parait très inspiré de divers ouvrages et auteurs plus marquants : Harry Potter pour les effets spéciaux, un peu de
Tolkien pour la quête et les monstres et un zeste de
Jules Verne pour l'aspect scientifique et le goût de la recherche… Mais on reste très loin de
Barjavel qui reste le modèle de cette littérature en France.
Chattam surfe sur une mode prisée des adolescents. Pour ce faire, il se met à leur niveau (sans jugement de valeur) et accumule les clichés, les bons sentiments, l'amitié sans faille, l'extraordinaire, le merveilleux, le combat entre le bien et
le mal, l'écologie… Imitant
Pierre Bordage avec sa trilogie « Ceux qui… » à destination des jeunes lecteurs, il ne parvient pas à donner la densité qui permettrait à des lecteurs avertis de trouver un réel intérêt à la lecture de ses ouvrages plutôt simplistes. Dommage… Je ne lirai pas la suite !
Michelangelo 26/12/18
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