Ma lecture s'est achevée et mon opinion est divisée, mitigée entre une profonde déception et un peu de satisfaction.
Commençons par le début. le livre est beau : ses lettres argentées en relief, ses pages bordées de noir. Tout nous entraîne dans les ténèbres, même les 200 ou 300 premières pages. Mes mains ont sué, mon coeur s'est emballé. Etant une personne avec une imagination qui fonctionne essentiellement par l'image et la représentation, j'ai du fermer le livre les premiers temps : jamais je n'aurais dormi sinon ! (un GROS +++ pour la scène dans la salle de jeux) C'est ça qu'on aime chez
Chattam : ce talent brut pour la description, cette position qu'on sent de lecteur avant tout. Il aime faire frissonner, puisant dans les tréfonds de la noirceur pour nous faire vrombir les sens. On retrouve ça.
Et ...
On retombe.
Brusquement. Sans prévenir.
On atterrit dans ce qu'un lecteur averti redoute le plus : la longueur. le but financier de cette longueur. de ces descriptions autant infinies qu'inutiles. Pendant presque 200 pages, il me semble, nous n'avons rien. A part de l'explication. Certes le point de vue de la medium et son explication scientifique étaient des passages forts intéressants, qui ont ouvert sur de nouvelles perspectives à mon sens.
Outre ça, parlons de l'histoire, de son fondement. Vous n'imaginez pas la tête de 6 pieds de long que j'ai tiré en lisant ... "l'explication" de l'apparition de ces Eco (qui, d'ailleurs, donnaient une image très complexes à imaginer).. Les oreilles m'en sont tombées. J'aurais à ce moment apprécié que ce soit mes yeux ! Ce soufflet si bien monté est redescendu comme le froid sur la terre en hiver ! Un long souffle glacé m'a traversé le coeur et le cerveau. Je ne m'attendais pas à ça, pas venant de
Chattam.
J'ai cependant fini le livre. Déçue et dans l'incompréhension. Même si le chaos final a un peu redoré la brochette, je ne suis pas convaincue.
Je ne peux pas finir sans parler également du manque de description principale que nous avons des personnages, même les principaux. Nous savons que
Chattam préfère la description des cadavres à celle des vivants. Ces idées que l'auteur nous envoie ne sont nourries que de stéréotypes. "Olivia était la perfection, la femme qui veut s'extravertir blabla" "Tom le mari en manque d'inspiration" rien d'autre ne nous est donné ... Je ne retrouve aucune individualité dans la peinture que nous a dressé
Chattam. Après, l'histoire est à mon avis volontairement un cliché : une famille ultra chic qui quitte New-York et s'installe dans une maison de campagne hantée, une ancienne présentatrice trop sexy, un mari dramaturge et torturé, un groupe d'enfants cliché (Stranger Things ?), la brute de service, la baby-sitter sans caractère, le vieux voisin célibataire, le couple d'insupportables pédants au possible ...
Quelque chose me vient à l'esprit à l'instant où j'écris ce message ... Serait-il possible que ce soit le mauvais livre qui ait reçu le succès ? Je l'ai trouvé simple et TROP simple pour ce qu'on sait l'auteur capable de faire, de créer.
Les gens non habitués se sont-ils laissés avoir par un auteur qu'il ne connaissait pas ? Attirés par la médiatisation de son livre ? Sa couverture ?
Malgré tout le grabuge qu'a obtenu ce livre, je ne le trouve pas mérité. Enfin, d'autres de ses précédentes oeuvres auraient 1000x plus mérité cette éclaboussure de réussite.
Mais il ne s'agit que de mon simple avis.