Robilar ou le Maistre Chat, tome 3 : Fort Animo

"Tout deuxpattes est un ennemi
Tout quatrepattes ou tout volatile, un ami.
Nul animal ne tuera un autre animal." George Orwell, La ferme des animaux.

Et "Tous les animaux sont égaux."
Mais la ferme des animaux est devenu "Fort Animo". Les animaux se sont révoltés, Justin le cochon a... saucissonné le fermier, Riflon et sa femme .
(les bêtes ne tuent pas pour le plaisir...)
Et un procès va débuter.

Odile la poule, est procureur:
- Il y avait un vent à décorner les B... euh , "Riflon a décidé de tuer un tout petit agneau, sous les yeux de ses parents, sous les nôtres!" Je vous épargne l'agonie de Kevin", suspendu à un croc...

"Il a taillé en pièces, tellement d'entre nous" En pièces oui, en petits morceaux destinés à être... Des morceaux de barbaque.
"Tu seras : Toi Raymond, un steak bien saignant, toi Félicien, un magret bien rosé. Etc , et toi Justin , une côtelette bien cuite".
Vache, poules, cochon... ils pleurent tous, en entendant ces atrocités!

Un canard ne fait que cancaner, "ça" n'aime pas!
"Une poule qui hurle et se débat, c'est difficile à comprendre qu'elle souffre horriblement?" Riflon, tu nous prends pour des... Perdreaux de l'année?

C'est "Robilar le maistre chat", le chambellan du Roi, qui est chargé d'intervenir. Il y aura les attaques des loups, du renard et de la belette.
Et de la traîtrise!
Seul, peut-être Justin le Cochonou, malgré son caractère de... pardon, sait que cela peut se terminer en eau de boudin... Si les animaux ne restent pas unis. Un cochon, fût-il l'âme de la révolte, peut-il mener tout son monde à bon porc, euh à bon port ? Vers la Libeeerté !

"Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
liberté." Paul Eluard.

C'est la crise au château, la viande n'arrive plus de la ferme des Riflon. Là-bas les animaux de la basse-cour se sont révoltés, marre d'être transformés en chair à saucisse pour le plaisir du roi! Robilar notre chat botté va aller sur place trouver un terrain d'entente.

Nouveau problème à résoudre pour notre chat rusé qui va donc, comme à son habitude, comploter à droite à gauche pour arriver à ses fins malgré la concurrence de Porcellin, le hamster de monsieur le mari du roi qui se verrait bien chambellan à la place du chambellan.
Une histoire drôle qui se veut comme les contes d'antan mais qui surfe sur l'actualité et qui aborde mine de rien des sujets sensibles et graves. le bien-être animal en est un et malheureusement ne trouve pas vraiment de solution pacifique. Une fin douce amère, pour notre félin machiavélique aussi, qui ne semble aspirer qu'à revoir une certaine fourrure noire.
Le dessin est particulièrement expressif et il réussit très bien à faire vivre ces cochons, moutons, chèvres, vaches et autres gallinacées révoltées.

Révolution !
Les animaux de la ferme se rebellent ! Lassés de la tyrannie de l'Homme, du fermier Riflon en l'occurrence, le sacrifice de Kevin, l'agneau de lait était de trop…
Les animaux ont ligoté les propriétaires de la ferme et revendiquent leur droit auprès du château.
Affaire confiée au chambellan, ce cher Robilar, qui va devoir trouver une solution… non sans roublardise…
Super album, a l'image de deux excellents précédents tomes, celui ci vient conclure la série.
Belle revisite de la ferme aux animaux de George Orwell, que je ne connaissais pas finalement mais que je viens de découvrir.
Comme à son habitude, une écriture bien engagée et assumée, beaucoup de jeu de mot, superbe réthorique avec de l'humour, de beaux graphismes.
Une super lecture, triste que ce soit la fin.

Voici le dernier tome de la trilogie conçue par David Chauvel Sylvain Guinebaud librement inspirée du Chat botté. Avec un plaisir communicatif, leur chat, Robilar, est plein d'ambition. Il veut manigancer et se jouer des situations. Dans les deux précédentes tomes, on percevait la supériorité de ce drôle d'animal sur les humains et son maître en particulier. Les autres animaux souvent rabaissés plus que de raison faisaient également preuve de malice et d'ingéniosité. Les histoires gardaient en leur coeur une bataille faite de roublardise et de faux semblants.
Ce troisième tome accentue encore plus cet angle en mettant en scène la révolte des animaux. Entre une référence à des classiques de George Orwell et un western (par le titre notamment), cette nouvelle histoire décortique toute la question de la place des animaux dans la société. le cuisinier découvre la réalité de ces morceaux de chair qu'il cuisine. Son métier et son quotidien s'en trouvent complètement chamboulés, teintés d'un chagrin profond. Les animaux pointent toute la discrimination langagière des humains. Ainsi s'ouvre au cours d'assemblées générales de grandes discussions autour de cette attention à porter à ces semblables. Face à l'incompréhension d'un monde monolithique et hiérarchique, les animaux réfléchissent à une société mêlée d'idéal et de violence. Des années de soumission et des traumatismes ont facilité un déferlement de haine ouverte. David Chauvel s'amuse de ses situations pour montrer les impasses rencontrées et toute la difficulté d'un tel bouleversement. Sans forcément y poser un regard trop acide, l'auteur montre surtout la suprématie de la violence et de l'affirmation d'un pouvoir central sur tout ai de révolte. Dans ces dessins, Sylvain Guinebaud excelle dans son art de croquer les animaux, dessinant de véritables portraits grâce aux physionomie des animaux. Ils sont puissants, féroces et déterminés à lutter. On pense à la Révolution Française, à Braveheart, à tous ces moments d'insurrection à la finalité très incertaine. Justement les dernières pages témoignent d'un autre traumatisme, celui d'avoir vu une sincère cause balayée par l'aveuglement des plus forts.
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Robilar, toujours chambellan, fait face à une révolte dans une ferme. Or c'est la ferme où s'aprovisionne le cuisinier du roi et la nourriture n'arrive plus.
C'est un cochon qui a décidé de retenir en otage les fermiers et de leur faire un procès. Toute la basse cour le suit : il y en a marre d'être tué pour être mangé. Après avoir négocié en pure perte, mandaté les loups (les renards et les belettes) pour prendre d'assaut la ferme, puis les gardes du roi, Robilar est un peu à sec d'argument. Seule la traitrise (des deux cotés) arrivera à bout de cette insurection. Une fin douce amère pour une histoire édifiante et assez réaliste finalement.