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Un superbe voyage dans l'Angleterre du début du 19ème siècle, lorsque les connaissances scientifiques commencèrent à ébranler les convictions religieuses. Difficile d'être reconnue à sa juste valeur lorsque l'on est femme, et de surcroit de milieu modeste. Pourtant les dons innés de Mary Anning, attribués au fait qu'elle ait survécu à la foudre dans son enfance, la conduiront à modifier profondément les raisonnements scientifiques des stars de l'époque, tel Cuvier

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Une bien curieuse activité que cette quête de fossiles sur les plages de Lyme Regis qui occupe les journées de Mary Anning.
Son père, ébéniste, peine à subvenir aux besoins de la famille et, afin de mettre un peu de beurre dans les épinards, Mary vend ses trouvailles aux touristes.
Elle n'a bien sûr aucune idée de leur importance scientifique, n'y trouvant qu'une valeur marchande.
Elle fait la connaissance d'Elisabeth Philpot, venue habiter Lyme Regis en compagnie de ses soeurs.
Cette vieille fille, mondaine et intelligente, est fascinée par les fossiles et pressent l'impact qu'ils peuvent avoir sur les théories de la création du monde.
Lorsque Mary déblaye ses premiers squelettes entiers, c'est tout le milieu scientifique qui s'agite et tente de s'accaparer la gloire de la découverte.
Mary est reléguée au second plan par cette communauté exclusivement masculine.
Elisabeth se battra pour sa reconnaissance, allant jusqu'a forcer les portes des plus éminents géologues, bravant ainsi la bienséance de l'époque.

Un très beau portrait de femmes agréablement conté par une Tracy Chevalier joliment inspirée et bien documentée.
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C'est le deuxième livre que je lis de cette auteure et ça confirme ma première impression. Je l'adore. Ici, Tracy Chevalier s'inspire de faits et personnages réels. Ce sont les débuts de la théorie de l'évolution, qui se heurte aux créationnistes, croyances très ancrées dans le quotidien de l'époque.
Le style de l'auteur est très agréable, sans fioritures. L'auteur va droit au but, mais sans négliger les détails. Les personnages sont très bien décrits et développés, on s'y attache. J'aime beaucoup ce principe d'alterner les 2 personnages principaux à chaque chapitre. Ca donne 2 styles différents et l'accès aux 2 points de vue.
J'ai trouvé mon nouvel auteur chouchou !
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Deux femmes... deux destins liés par une même passion: la recherche de fossiles. Elles passeront leurs temps aux pieds des falaises, les pieds dans la boue et les mains blessées par les roches, à la recherche de leurs "prodigieuses créatures". L'une pour vivre, l'autre par passion. Femmes courageuses et obstinées, elles passeront outre la "bienséance" due à la gente féminine de leurs époque. Une belle histoire, basée sur des faits réels. Lorsque l'on repose ce livre, il nous reste l'odeur marine, les embruns qui fouettent les visages, les hautes falaises,le sable... et l'amitié de ces deux êtres.
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Le récit romancé de la découverte d'une espèce éteinte par deux chercheuses de fossiles anglaises, au début du XIXe siècle. Leurs classes sociales les opposent, mais elles deviendront amies. Une bonne lecture tranquille pour l'hiver, pour découvrir la société anglaise de l'époque, voir comment les scientifiques devaient négocier avec les collectionneurs pour obtenir des pièces d'études et lutter contre les préjugés religieux.

Une critique enthousiaste m'a poussé à tirer de ma pile ce roman de Tracy Chevalier, dont « La jeune fille à la perle » m'avait fasciné dans le passé.

Les personnages de « Prodigieuses créatures » sont moins magnétiques que ceux de ce roman-là. le plaisir de lecture était dès lors moins intense, mais j'ai tout de même passé un bon moment.

C'est un livre pour l'hiver, dirais-je. Un livre tranquille à lire au coin du feu, pour se plonger dans une ambiance du passé, sans se faire secouer.

Au centre du récit, deux femmes Elisabeth Philpot et Mary Anning. Elles ont réellement existé. Elisabeth et ses deux soeurs cadettes se voient obligées de quitter leur belle demeure londonienne pour s'installer sur la côte anglaise, à Lyme Regis, où le coût de la vie est moindre. Femmes de bonne famille, elles vivent sans homme, avec leur bonne vieille servante. Elisabeth s'intéressent aux fossiles, qu'elle étudient dans les livres.

Mary à toujours vécu à Lyme Regis. Elle a le don pour repérer de nombreux fossiles sur la plage et les falaises. Elle les nettoie et en fait de beaux objets qu'elle vend aux touristes, pour survivre. Elle n'a pas lu les livres…

Malgré l'opposition de leurs milieux sociaux, Elisabeth et Mary deviennent complices et amies. Un jour, Mary découvre un fossile plus grand, qui ne ressemble pas aux animaux qu'elle connaît. Et puis d'autres, tout aussi intriguants. Elle les vend à des collectionneurs, qui la laissent dans l'ombre lorsque ces fossiles acquièrent de la renommée. L'Angleterre de cette époque était un monde d'hommes (les locaux de la Geological Society n'étaient pas accessibles aux femmes), des hommes dont la culture les empêchait de faire preuve de la moindre considération envers une femme du milieu social de Mary. Heureusement, Elisabeth sera là pour redorer son blason !

J'ai été intéressé par la place des collectionneurs de fossiles, qui fournissent les musées et les universités, comme on pourrait l'imaginer pour des collectionneurs d'objets d'art. Les préjugés liés à la religion m'ont également intéressé. Ainsi, on pensait qu'il était impossible qu'une espèce puisse s'éteindre, car cela serait un signe d'imperfection des desseins divins. Ou encore, on n'admettait pas que des animaux puissent se retrouver fossilisés, c'est-à-dire mêlés à la pierre, étant donné que Dieux a d'abord créé la Terre, et ensuite les animaux.

Donc bref, un bon tableau de société, écrit dans un style fluide dont on ne se lasse pas. le récit est écrit à la première personne, en alternant Mary et Elisabeth comme narratrice, ce qui permet de bien mettre en évidence leurs différences sociales, mais aussi le lien d'amitié qui finit par les unir. Tracy Chevalier décrit ses personnages avec une finesse remarquable; c'est une auteure que je continuerai sans hésitation à suivre. Néanmoins, je maintiens que les personnages de « La jeune fille à la perle » étaient bien plus fascinants…
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Quand Elizabeth Philpot quitte Londres en 1804, avec ses soeurs Louise et Margaret, pour s'installer à Lyme Regis, elle craint l'ennui lié à la vie dans une petite ville côtière et à sa situation de vieille fille. Mais au gré de ses promenades sur la plage et le long des falaises, elle se prend de passion pour la chasse aux fossiles. Elle rencontre Mary Anning qui, du haut de son jeune âge, est déjà experte sur le sujet. Chez les Anning, la chasse aux fossiles n'est pas un passe-temps, mais un gagne-pain avec la revente des « curios » aux touristes. Mais cela ne suffit pas à Mary qui est convaincue qu'il y a plus grand que les petites pierres : elle sait qu'il y a des créatures gigantesques prises dans les pierres. Son intuition est confirmée par la découverte d'un « crocodile » dans la falaise. En Angleterre et à l'étranger, tout le monde se prend de passion pour les fossiles et tous les gentlemen veulent leur propre collection. Ces nombreuses découvertes soulèvent des questions fondamentales sur l'ordre du monde. « Comment des squelettes d'animaux ont-ils fait pour entrer dans les rochers et devenir des fossiles ? Si les rochers avaient déjà été créés par Dieu avant les animaux, comment se fait-il qu'il y ait des corps d'animaux à l'intérieur des rochers ? » (p. 88) Création du monde, extinction d'espèces, évolution, tant de théories qui émergent et qui suscitent à la fois la fascination des curieux et des scientifiques et le rejet de l'Église. « La géologie doit toujours être utilisée pour servir la religion, étudier les prodiges de la création divine et s'émerveiller du génie de Dieu. » (p. 121)

« Pourquoi est-ce que Dieu ferait des créatures qui n'existent plus ? » (p. 121) Si le sujet principal porte sur des créatures disparues, il est aussi grandement question de créatures bien vivantes et peu ou mal considérées, à savoir les femmes. Mary Anning et Elizabeth Philpot ont existé et se sont heurtées aux conventions et limites de leur temps. Difficile d'être une femme dans une société où la science est l'apanage des hommes et où il est mal vu qu'une femme gratte des pierres, seules sur la plage ou en compagnie d'hommes. « le nom de Mary ne sera jamais consigné dans les revues ou les ouvrages scientifiques ; il sera oublié. C'est ainsi. Une vie de femme est toujours un compromis. » (p. 241) La narration alterne entre la voix de Mary et celle d'Elizabeth. La première est issue du monde ouvrier, laborieux et souvent miséreux. La seconde a connu l'aisance à Londres et vit encore confortablement avec sa pension. L'amitié entre elles n'est jamais simple : différence de e, rivalité sentimentale et autres mettent à mal une relation qui est pourtant transcendée par une même passion pour les fossiles.

Simple et efficace, comme le sont souvent les romans de Tracy Chevalier, Prodigieuses créatures est un texte touchant qui n'a pas volé son succès. Parce que oui, en effet, je le lis 100 ans après tout le monde...
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Un des rares romans de Tracy Chevalier que je n'avais pas encore lu (je crois qu'il m'en reste encore 1, 2 maxi…), mais voilà qui est chose faite ! et après la déception du dernier paru, celui-ci m'a rappelé pourquoi j'aimais autant cette auteure !

Dans les années 1810 Elizabeth Philpot et ses deux soeurs viennent s'installer à Lyme, près de la mer. Les trois soeurs savent qu'elles resteront vieilles filles depuis le mariage de leur frère qui n'a pas les moyens de leur trouver un mari. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, elles tentent de trouver des occupations et pour Elizabeth, la découverte des fossiles sera une révélation. En effet, la plage est couverte de fossiles pour qui sait regarder. Elle rencontrera ainsi Mary Anning, une enfant d'une dizaine d'années qui cherche ces fameux « curios » afin de les vendre et d'aider sa famille à vivre. Mais Mary a un don et va découvrir les premiers « monstres », squelettes entiers et gigantesques, nommés dans un premier temps « croco ». Malgré tout, pour une jeune femme sans éducation, sans argent et plus tard, sans mari, difficile de faire valoir ces découvertes dans le monde scientifique exclusivement masculin !

L'histoire et les personnages ont réellement existé. Ainsi que l'explique l'auteur seuls quelques événements ont peut-être été changé de place afin de donner plus de dynamisme au texte. Et c'est un pari réussi ! Si la chasse aux fossiles peut paraître (à lire) longue et fastidieuse, on ne s'ennuie pas une seconde. Au contraire, je rêverais de marcher sur une plage où il y aurait tant de merveilles à découvrir.

Les personnages sont bien travaillés et grâce à l'alternance des points de vue, on connaît la version de chaque histoire, mais également des pans entiers de vie qui ne sont pas partagés par les deux femmes.

Ce roman a donc tout pour plaire : une belle écriture, un côté historique qui donne la voix aux femmes, un sujet plutôt rare et une histoire qui nous emmène à Lyme avec les personnages. Si vous ne l'avez pas encore lu, prenez quelques jours pour le découvrir !
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"La chasse aux fossiles a cet effet sur les gens : elle brise les règles. Sur la plage, un valet d'écurie peut s'adresser à une dame comme il n'oserait jamais le faire ailleurs." Et Mary Anning, une adolescente d'origine très modeste, ne sachant ni lire ni écrire, peut partager sa passion pour ces "prodigieuses créatures", ainsi qu'on nommait les fossiles au début du xixe siècle, avec Elisabeth Philpot, 25 ans, petite bourgeoise londonienne qui vient de s'installer à Lyme Regis, sur la côte du Dorset, au sud de l'Angleterre. Malgré leur différence sociale, les deux jeunes femmes vont se lier d'amitié, explorant inlassablement les plages des environs, riches en spécimens de toutes sortes. Jusqu'au jour où Mary extrait de la pierre un squelette d'ichtyosaure : une découverte fondamentale, qui remet en question toutes les théories sur la création du monde. de quoi irriter la communauté scientifique de l'époque, exclusivement masculine et crispée sur ses préjugés, prompte à tenir la jeune paysanne analphabète à distance. Mais elle ne s'en laissera pas conter...

Après La Jeune Fille à la perle, inspiré par le célèbre tableau de Vermeer, Tracy Chevalier reste fascinée par les figures du passé et signe là un roman qui fait revivre la véritable Mary Anning (1799-1847), devenue une célèbre paléontologue britannique. Dans un style qui rappelle celui de Jane Austen, la romancière d'origine américaine lui rend un bel hommage. Mais je reste mitigée… On reconnaît la plume douce, calme et poétique de Tracy Chevalier . Ce roman est intéressant pour différents points de vue, il décrit la position de la femme au début du 19ème siècle, et met en scène les idées, parfois farfelues, de la communauté scientifique et pourtant il manque quelque chose… Tout semble un peu survolé, reste le sentiment d'un récit qui n'est pas allé au bout des choses. Un bon moment de lecture quand même !
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Je sors de cette lecture ragaillardie par les quelques heures passées sur cette plage balayée par les vents et bercée par le ressac de la mer, tantôt caressée par le soleil tantôt saisie par le froid glacial, le regard rivé au sol à l'affût du moindre signe de vie du passé qui questionne notre monde au-delà de ce que l'on peut imaginer, en compagnie de deux illustres femmes du XIXème siècle dont j'ignorais l'existence.
Lyme Regis, petite ville côtière de l'Angleterre, début du XIXème siècle : Mary Anning, jeune pauvresse au don salvateur de découvreuse de trésors paléotonlogiques d'un côté, de l'autre, Elizabeth Philpot, vieille fille d'une famille noble désargentée contrainte de quitter Londres, vivant avec deux de ses soeurs et une bonne, passionnée de poissons fossiles.
L'alternance de narration entre ces deux personnages, permet une immersion dans la vie de ces femmes et de tout ce qu'elles vivent, soutenue par les personnages secondaires en toile de fond : la vie dans une petite ville, la vie dans une grande ville, la pauvreté, l'aisance relative, le regard des autres face à la non-conformité, la force des femmes pour prendre leur place ou se trouver une place. le récit se déroulant sur environ quinze ans, sachant que vingt ans les sépare et que Mary était enfant à leur rencontre, on voit se développer et s'épanouir plus ou moins heureusement l'amitié qui les lie, le soutien qu'elles s'apportent mutuellement, et la passion qu'elles partagent pour les fossiles. Ces derniers sont bien entendu au coeur du roman, et j'ai trouvé très intéressant de mettre ces objets dans leur perspective historique. Au début du XIXème siècle, dans des pays occidentaux où la religion chrétienne a encore une influence forte sur les mentalités et sur le quotidien, où les hommes d'église prêchent que le monde est identique à celui de la Création, que rien n'a changé depuis, ces fossiles en effraient certains, en fascinent beaucoup, et surtout interrogent les réel.les passionné.es du domaine.
Il va sans dire que les femmes dans ce domaine sont plus que minoritaires (d'autant qu'on est début XIXème encore une fois), les femmes pauvres, n'en parlons pas. le parcours de ces deux femmes (on peut même dire trois avec la mère de Mary) force le respect par leur persévérance à maintenir un cap dans ce milieu et dans ce monde d'hommes, par leur obstination à revendiquer et à prendre leur place dans le monde.

Les "prodigieuses créatures" du titre sont sans doute tout autant ces monstres du passé que ces femmes farouchement indépendantes et libres.
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Angleterre, début du XIXe siècle. C'était un temps où tout un chacun pouvait contribuer aux avancées scientifiques. En l'occurrence, une lady (Elizabeth Philpot) et une fille du peuple (Mary Anning), se prennent de passion pour les fossiles, l'une pour des raisons purement alimentaires, l'autre par intérêt intellectuel. Elles auront une relation amicale puis seront rivales.
Peu à peu se fait dans la pensée de l'époque l'idée que la Terre est passée par des phases, n'est pas restée immuable, n'a pas toujours été dans sa configuration actuelle. Le darwinisme n'est pas loin, il lui faudra encore quelques années pour naître.
Ce livre est aussi un fin tableau de la société anglaise , très stratifiée – pour reprendre un terme de géologie – et de la condition féminine d'alors.
Un récit agréablement mené, qui manque peut-être d'une ligne conductrice plus ferme.
Excellente traduction.
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