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Comme son nom l'indique, Chevillard a relu et corrigé le conte des frères Grimm.
Je résume pour le lectorat plus jeune, bercé par Tom-Tom et Nana plutôt que par les classiques : ce pauvre petit tailleur abat son torchon et tue sept mouches d'un coup. Tout fiérot, il se coud une ceinture brodée "Sept d'un coup" et part à la conquête du monde, précédé par sa réputation de tueur.
Chevillard aime les contes, s'adresse familièrement aux frères Grimm, et partant de là il brode, lui aussi. Il enjolive, il imagine des fins alternatives, il laisse courir sa plume avec inspiration et poésie.
Il invente des défis nouveaux au petit tailleur, tel celui-ci : "Produire devant un collège d'entomologistes éminents le petit pyjama pelucheux qui leur prouvera que les papillons de nuit sont les mêmes que ceux du jour."
Le résultat est un conte revisité, truffé de réflexions sur la littérature... et de punchlines pleines d'humour.
C'est très bien écrit et très drôle, mais je l'ai trouvé un peu superficiel et un petit peu longuet par endroits.

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Eric Chevillard s'attaque dans ce roman paru en 2003 au célèbre conte des frères Grimm. Enfin, célèbre c'est vite dit. Je ne le connaissais pas et pour l'occasion de cette lecture, qui implique des variations à l'infini sur le thème comme l'auteur sait en proposer, j'ai préalablement pris connaissance du canevas original des aventures de ce petit tailleur entreprenant.

La manière d'Eric Chevillard, si on l'apprécie, n'a pas beaucoup changé au fil des années. J'ai de nouveau été rapidement conquis par ces pages pleines de rebondissements, de non-sens, de passages jubilatoires, de rapprochements inattendus.

Au-delà de ce conte en particulier l'auteur nous emmène dans des réflexions drolatiques sur ce genre littéraire, en appelle à Bruno Bettelheim et son classique "psychanalyse des contes de fées". Mais ce sont bien les mouches qui ont la première place, ce qui n'est que justice puisque ce sont elles les premières victimes du Vaillant Petit Tailleur à la réputation de matamore ultime !
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TOUT ÇA POUR ÇA ?

D'une manière générale, je n'aime guère descendre un livre. D'abord parce qu'il en faut pour tous les goûts, ensuite parce que selon l'humeur du moment, on peut aussi bien passer à côté d'un ouvrage génial qu'en trouver un autre bien mieux qu'il n'est en réalité, parce qu'on a eu l'idée de l'ouvrir pile dans la seule bonne fenêtre de tir de sa propre petite existence. Bref, trop d'irrationnel et de subjectivation pour se donner le droit de dire à son prochain tout le mal qu'on pense du bouquin que l'on referme à peine.

Pourtant... Combien je regrette parfois de n'être pas de ces lecteurs qui savent mettre un bouquin qui ne leur plait pas au rencard ; combien je désespère, parfois, de m'astreindre à aller jusqu'au bout du bout d'un pensum entamé la veille ou l'avant veille ; combien je me hais, parfois, d'avoir ce genre de TOC du lecteur viscéral et compulsif incapable de s'avouer vaincu par un texte qui se rebiffe, qui se dérobe, qui agace !

Car de l'agacement, j'en ai éprouvé presque dès la première page, dans cet avant-dire prétentieux qui sert de préambule au livre que j'achève à l'instant, en sueur et décati, le vaillant petit tailleur de M. Eric Chevillard.

Pour ma défense, je dois avouer que c'était un livre offert à ma Douce -et que je n'aurais très probablement jamais acheté et lu sans cela -, que je ne suis pas très fan des ouvrages publiés aux éditions de Minuit d'une manière générale (A l'exception notable des ouvrages de Claude Simon), et que je n'avais a priori rien contre Eric Chevillard, mais rien pour non plus. En bref : le bouquin qui traîne depuis si longtemps sur sa table de chevet qu'un beau matin on s'en empare en se disant qu'après tout, pourquoi pas ?

Hélas, cette exaspération des premières pages s'est très vite transformée en horripilation, en crispation. N'était le fait que je déteste me fâcher, la colère n'était pas bien éloignée.

Car de quoi s'agit-il au fond ? D'un exercice de style -brillamment exécuté mais insupportable -, d'une broderie -au sens propre et avec jeu de mot- autour du conte, il est vrai pas des plus passionnants, du vaillant petit tailleur que l'on peut découvrir parmi Les contes de Grimm, des fameux frères du même nom. J'avoue aussi -puisque nous en sommes aux aveux de toute sorte- leur préférer, et de loin, ceux de Perrault ou ceux d'Anderson, pour ne citer que ces deux-là. Mais bon, pas de quoi en faire un fromage. Ni une tapisserie, fût-elle de Bayeux ou d'Aubusson. Or, notre auteur (il s'en vante assez, de l'être, sous forme d'auto-dérision tellement répétée qu'elle en devient parfaitement factice et suspecte) a décidé, sans que nul ne lui le demande probablement jamais, de couvrir de ses points -de croix ou d'Alençon, qu'importe- de ses virgules, et de toutes autres matières vocabulistiques de remplissage quelques deux cent pages d'un humour qui ne cesse de se répéter, d'une écriture certes vive et enjouée mais qui sent à mille lieues (sans les bottes) son faiseur, son fabriquant de bons mots à la chaîne. Qui, comble du comble, semble m'avoir à ce point contaminé que je ne puis, sans prétendre au talent de M. Chevillard vous voudrez bien m'en excuser, m'empêcher de me rendre coupable des mêmes vices, des mêmes ficelles, des mêmes facilités.

Alors oui, c'est parfaitement exsangue, épuisé, malmené mais sans joie - certains autres livres peuvent tout à la fois vous pousser au bout de vous même, et vous trouver grandit et heureux tout en même temps. Ici, non -, énervé d'avoir passé temps de temps à parcourir ces pages tellement suffisantes, aux ressorts repris, réutilisés autant de fois que possible, aux loufoqueries attendues et sans drôlerie à force de pousser à la roue, d'un auteur qui ne cesse de nous expliquer combien il déteste/adore les contes, les Grimm, les mondes merveilleux de l'enfance, sa vie, le petit tailleur, l'armée, son fusil à plomb, etc. A force, on finit par ne plus bien savoir et le comble, c'est qu'on prend le parti de s'en ficher. Ainsi en est-il, en tout cas me concernant, pour les auteurs qui, sans doute trop doués du verbe, finissent par se regarder écrire comme d'autres s'écoutent parler. Je crains -mais sur un seul ouvrage, c'est tout de même une lourde accusation- qu'Eric Chevillard ne soit de ces écrivains-là. Dommage.

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Eric Chevillard a le don d'irriter de nombreux lecteurs. Ses romans dérangent. D'ailleurs sont-ils bien des romans? Ce Vaillant Petit Tailleur est-il un roman? Cette tentative de détournement d'un conte populaire, entrecoupée (que dis-je, interrompue!) constamment par les digressions d'un auteur aussi bavard que Diderot dans Jacques le Fataliste ou Sterne dans Tristam Shandy, ne peut pas être un roman!
Mais un écrivain du XXIe siècle doit-il encore écrire comme Balzac, comme Zola, comme Diderot, comme les frères Grimm? Un artiste doit-il peindre encore comme Raphaël, le Caravage ou Delacroix?
Eric Chevillard fait partie de ses auteurs qui écrivent avec une conscience aiguë de la langue, de l'histoire littéraire et de l'intelligence humaine. Pas sûr qu'il plaise à la majorité des grands lecteurs qui goûtent avant tout la non-littérature.
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Le Vaillant petit tailleur, nous dit l'histoire de la littérature, est le fruit, comme tant d'autres contes, des pérégrinations, au début du XIXème siècle, des frères Grimm, à travers la Hesse, la Saxe et la Thuringe, en quête de récits populaires. le narrateur, guère indulgent envers eux, les jugeant de trop serviles et naïfs scribes des élucubrations des veuves de Kassel, entend compléter, et pour tout dire parachever, ce conte qu'il considère un peu faiblard. Ainsi l'écrivain se donnant toute licence, remodèle l'histoire à sa guise, toujours sur le point d'y trouver une fin abrupte rendant caduque toutes les élucubrations subséquentes, usant et abusant des digressions, se complaisant en précisions dilatoires, sur sa propre existence d'écrivain, interpellant à plaisir le lecteur.

Les créations d'Éric Chevillard sont fort sympathiques, l'auteur ne semblant guère se prendre au sérieux, la littérature n'est pas une si grave affaire pour lui. Il est toujours prodigue en trouvailles, il déborde d'espiègleries formelles, pour composer des histoires drolatiques qui ne versent jamais dans la complète bouffonnerie et qui ont de réelles qualités littéraires.
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Conte visité, revisité, détails poussés à l'extrême, loin, bien loin parfois de la version originale, mais pour notre plus grand plaisir et toujours avec maestria.
Lecture agréable, je me suis beaucoup amusée et je me suis même prise au jeu d'extrapoler, j'ai musardé sur les traces d'autres héros des contes de mon enfance : et si...
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Très bon roman.
Pour le style surtout ! le style Chevillard !
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Donner enfin un véritable auteur à ce conte plusieurs fois centenaire, au prix de jouissives acrobaties narratives et verbales.

Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/03/06/note-de-lecture-le-vaillant-petit-tailleur-eric-chevillard/
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Commencé une première fois et vite abandonné, j'ai retenté le coup. Sachant à quoi m'attendre, je me suis davantage donnée au jeu. J'ai ri quelques fois. Mais c'est lassant à la longue, cette suite ininterrompue de digressions, et le mépris affiché à l'égard de son sujet.
Je dirais que c'est déjà vieilli, cette manière cynique et auto-centrée de faire de la littérature.
Certes, Éric Chevillard sait écrire, il le fait avec panache et brio. Et c'est plaisant.
Mais si c'est pour ne rien dire?
Bon, je ne lui laisse pas de chance parce que je l'abandonne en cours de route.
Peut-être parvient-il à ficeler un récit où tout prend sens?
Mais il n'est pas nécessairement obligatoire de tout bien ficeler.
On pourrait avoir une suite de digressions, mais qu'au moins il y ait quelque chose à prendre pour le lecteur!
Ici je ne peux qu'accompagner l'auteur d'un rire moqueur qui fait écho au sien ou l'admirer pour son habileté.
Ça m'ennuie à la longue.
Donc je repasse min tour...
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A partir du conte des frères Grimm, le vaillant petit tailleur, Eric Chevillard s'autorise à le réécrire, compléter et annoter : nouvelles fins possibles, critiques, digressions personnelles ou liées à l'histoire, autres extraits de contes. Il transforme ainsi le conte classique du départ en roman humoristique et instructif.
De très bons passages drôles, incisifs, imaginatifs, alternent avec des passages plus longs ou moins rythmés. Libre au lecteur de piocher et sauter les parties qui ne l'intéressent pas, même l'auteur le conseille parfois.
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