Voilà un roman magnifiquement écrit, qui est avant tout réservé aux gens qui aiment la mer et les bateaux. Plusieurs cartes marines sont données au début du livre, et le texte y fait souvent référence, ce qui est assez passionnant (même si j'ai parfois eu du mal à bien lire ce qui y est écrit). Mais l'énigme des sables serait apparemment un des premiers romans d'espionnage, une œuvre fondatrice du genre. L'histoire est cependant très linéaire et il ne faut pas s'attendre à de multiples rebondissements comme dans les romans d'espionnage modernes. Elle reste néanmoins particulièrement intéressante à lire.
En voici un bref résumé : cette histoire nous est narrée par un gentilhomme anglais, Carruthers, invité par son ami Davies sur un yacht pour une croisière qui au départ semble assez banale. Ce jeune dandy n'a pas le pied marin, mais lui et son ami vont faire un voyage extrêmement pénible, Davies n'ayant pas peur d'affronter les éléments et d'emprunter les passages les plus difficiles. C'est un long voyage qui va transporter nos deux protagonistes de la mer Baltique jusqu'à la mer du Nord dans un lieu que je ne connaissais pas, les îles de la Frise. Au bout d'un certain temps, Carruthers va se rendre compte que quelque chose ne va pas chez Davies, et il va découvrir qu'un fait étrange est survenu avant qu'il le rejoigne. Son ami va alors lui exposer une étrange théorie conspirationniste...
Au fur et à mesure que l'histoire progresse, notre héros, avec une hardiesse peu commune, va repousser ses limites physiques et se montrer particulièrement finaud lors des diverses confrontations qu'il aura avec ses rivaux.
J'ai passé un agréable moment à lire cette œuvre très instructive, et j'invite tous ceux qui n'ont pas le mal de mer à en faire autant !
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Un roman qui mériterait peut-être plus mais qui a souffert d'une difficulté à entrer dans l'histoire de ma part en raison d'attente faussée.
En effet je n'avais pas lu le résumé et le livre apparaissant dans la liste des 100 meilleurs romans policier de tout les temps je m'attendais à une intrigue policière. Or il s'agit en fait d'un roman d'espionnage.
Il m'a donc fallu du temps pour me réconcilier avec le fait et apprécier le tour pris par l'intrigue.
Ensuite j'ai eu une grosse interruption et étant arrivé au quart du roman je ne l'ai repris que presque trois mois plus tard, et donc certains détails certainement utiles à le compréhension se sont perdu en route.
Enfin je l'ai lu en anglais, et malgré une relative bonne maîtrise de la langue, certains termes nautiques m'ont laissées assez perdue. (Ils m'auraient de fait peut-être aussi perdue en français pour être honnête).
Ces problèmes mis à part je suis venue sur la fin à me sentir assez impliquée dans l'histoire... mais qui se terminait déjà.
je fini donc sur ce dernier défaut que je lui ai trouvé: une fin un peu rapide à mon gout.
Mais sinon bonne plume, quelques passages qui nous font sourire et une bonne construction de l'intrigue.
Bref je recommande aux amateur d'aventure et d'espionnage, mais sauf à de vrais bilingues fans de navigation, je suggère une traduction.
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Si le style est assez agréable, l'intrigue demeure assez absconse et la chute quasi incompréhensible. Bref si vous êtes pas un inconditionnel des récits de mer et que vous aimez l'action, passez votre chemin. Très décevant.
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Tout à coup, je distinguai des bruits de pas, le clapotement d'un homme marchant dans une flaque d'eau, tout près du yacht. Ceci me réveilla complètement mais je ne pensais même pas à crier : "Est-ce toi Davies ?" car j'eus un éclair de compréhension qui me dit que ce n'était pas lui. On eût dit un homme se faufilant comme un voleur. Bientôt, le bruit de pas se rapprocha ; cette fois-ci, c'était une botte frappant le sable, tout près de l'avant de notre coque. Puis les pas s'éloignèrent dans la direction de l'arrière.
Au commencement de septembre, j'avais rejeté tout palliatif, et je m'étais résigné à la routine déprimante mais digne du ministère, de mon club et de mon appartement. Alors ce fut le comble ! Je m'aperçus que ce monde que je trouvais indispensable à mon bonheur pouvait après tout parfaitement se passer de moi.
La lettre, p. 8
J'ai entendu dire que certains hommes, obligés par leur profession de vivre longtemps dans la solitude la plus complète, se sont imposé l'obligation de se mettre en habit tous les soirs, même parmi des nègres, afin de sauvegarder leur dignité et de prévenir une rechute dans la barbarie. C'est à peu près dans le même ordre d'idées, avec un soupçon de suffisance en plus, que, il y a déjà quelques années, vers sept heures du soir, je m'habillais pour dîner dans ma garçonnière de Pall Mall, le 23 septembre.