Les travaux d'Hercule

Il y avait très longtemps que je n'avais pas lu d'Hercule Poirot, et j'avoue que j'étais plein d'appréhension : l'année dernière, pour un trajet, j'avais décidé de lire "N ou M", un Beresford, et le résultat avait été ni plus ni moins que catastrophique. La postface de mon édition indiquait d'ailleurs que son éditeur l'avait d'abord refusé à Agatha Christie – dans un premier temps seulement, car il me semble que l'on ne refuse pas impunément à la reine du crime lorsque l'on prétend l'éditer. bref, puisque Les Travaux d'Hercule ont été écrits à la même époque, j'étais donc un peu anxieux en songeant à mes retrouvailles avec le plus percutant et modeste des détectives fran... belges. Mais ce fut exactement comme hier, quand j'avais quatorze ans ; comme de retrouver des années après un professeur que l'on adorait. J'ai même eu envie de retrouver David Suchet dont le coffret intégrale (blu-ray, attention) de ses adaptations trône au-dessus de ma télé. Revoir justement l'épisode des Travaux d'Hercule qui aurait pu prétendre aux salles obscures, étant donnée la qualité de la production, et que l'on ne pourra s'empêcher de comparer à d'autres adaptations plus récentes (désolé Keneth, mais ne vous tourmentez pas, vous resterez à jamais le plus bel Hamlet dans mon coeur), m'a convaincu qu'en la matière on ne fera jamais mieux. Au passage, celui-ci est un peu particulier, car en un film d'une heure trente il rassemble les douze enquêtes (travaux, vous l'avez) qui n'ont pourtant (presque) aucun lien entre elles. Traqueurs "d'easter eggs", tous sur TMC !

Quelques mots tout de même sur la trame du livre : un raseur se moque d'Hercule Poirot (l'impudent !) qui, comme d'habitude, songe à la retraite, et lui agite sous la moustache du détective ses lacunes en littérature classique. Hercule Poirot ne connait pas Hercule. Aussi, plutôt que de songer aux courges, notre détective devrait-il, selon l'importun, se plonger dans les vieilles lettres. Hercule Poirot prend la mouche : il sait que ce vieil universitaire est dans le vrai, et sa médiocrité le travaille. Mais les insuffisances se comblent ! Hercule Poirot attrape un dictionnaire mythologique, et en quelques instants se fait une idée : comment peut-on révérer un tel barbare ? Qu'à cela ne tienne, avant de prendre sa retraite, il ne sera pas dit que ce demeuré d'Hercule était plus grand qu'Hercule Poirot. Hercule Poirot sera Hercule ou rien. Non, Hercule Poirot sera plus qu'Hercule, et ses douze derniers travaux feront sa légende.

Toutes les nouvelles ne se valent pas, évidemment, mais dans chacune on retrouve ce qui fait dire à l'amateur snob de littérature, en refermant le livre, qu'Agatha Christie avait indubitablement du génie.

À l'heure de la retraite, notre détective belge à moustaches n'en a pas fini avec le crime et les mystères. Avant de s'adonner à un nouveau passe-temps, la culture de courges, le voici donc qui s'attelle à un défi de taille : résoudre douze enquêtes en lien avec les travaux de son homonyme grec. Car ne se nomme pas Hercule qui veut ! Poirot en est persuadé : son talent et ses petites cellules grises peuvent tout à fait rivaliser avec les capacités d'un demi-dieu !

La Reine du crime signe ici un recueil de douze nouvelles qui empruntent leur titre aux mythiques travaux d'Hercule : le lion de Némée ; L'hydre de Lerne ; La biche aux pieds d'airain ; le sanglier d'Erymanthe ; Les écuries d'Augias ; Les oiseaux du lac Stymphale ; le taureau de l'île de Crète ; Les chevaux de Diomède ; La ceinture d'Hippolyte ; Les troupeaux de Géryon ; Les pommes d'or du jardin des Hespérides et enfin, La capture de Cerbère.

Que le lecteur se rassure, nous sommes bien en Angleterre. le lion de Némée se retrouve transformé en… pékinois (!) tandis que La biche aux pieds d'airain prend ici les traits d'une danseuse étoile russe. Agatha Christie s'amuse, casse les codes, et cela fonctionne.

Hercule Poirot se montre en grande forme. Chantage, drogue, disparition d'un chien, gourou d'une secte, secret familial ou encore vol d'un tableau : le cocktail est très varié. Les affaires semblent au premier abord indignes de notre célèbre détective, mais la petite touche d'humour ainsi que tout le travail apporté à la dimension symbolique font que l'on s'y consacre avec plaisir.

J'ai été ravie de retrouver l'efficacité de miss Lemon et le côté bourru de l'inspecteur Japp. Et surprise, Vera Rossakoff (aperçue dans Un indice de trop puis dans Les quatre) est également de la partie. Les retrouvailles, vingt ans plus tard, entre notre héros et la comtesse russe se montrent pour le moins étonnantes.

Cette lecture fut donc une bonne pioche même si, et c'est tout le problème du format nouvelles, certains récits sont plus captivants que d'autres. Mes nouvelles préférées sont ici le sanglier d'Erymanthe, Les oiseaux du lac Stymphale et La capture de Cerbère.

Le sanglier d'Erymanthe

Direction la Suisse où Poirot se retrouve à enquêter dans un hôtel situé en altitude. Un certain Marrauscaud, bandit aux moeurs sanguinolentes (décrit comme un “sanglier furieux”) y logerait incognito sous une fausse identité. À notre détective de le débusquer et ce, afin d'aider les forces de l'ordre. J'ai littéralement été scotchée par les péripéties, puis les révélations, de cette nouvelle. Agatha Christie nous mène de fausse piste en fausse piste, et c'est absolument délicieux.

Les oiseaux du lac Stymphale

Sous le charme d'Elsie Clayton, une jeune femme résidant dans le même hôtel que lui, Harold Waring se méfie comme de la peste de deux inquiétantes Polonaises qui semblent épier tous ses faits et gestes. Une agression et un mort plus tard, Hercule Poirot entre en scène… Comme d'habitude, Dame Agatha nous mène par le bout du nez. J'ai aimé ce récit pour son atmosphère angoissante et le mystère qui entoure ces deux soeurs au physique d'oiseaux de proie.

La capture de Cerbère

Rendez-vous “en Enfer” annonce la comtesse Rossakoff lorsqu'elle croise Poirot dans les escaliers du métro de Londres. Pour une fois, notre héros en reste coi. Heureusement, miss Lemon connaît les lieux branchés londoniens comme sa poche (même si le lecteur se doute qu'elle ne les fréquente pas). Poirot se retrouve donc dans un restaurant où se réunit une jet-set triée sur le volet. Une espèce de molosse semble d'ailleurs filtrer les entrées ! J'ai été surprise par cette proposition d'Agatha Christie qui sort des sentiers battus : jamais je n'aurais imaginé Poirot prendre le métro (comme quoi !). J'ai apprécié ce petit vent de nouveauté, et comme d'habitude je n'avais rien vu venir quant aux éléments de l'enquête…

Les travaux d'Hercule fut une lecture récréative et réconfortante (les romans d'Agatha Christie ont toujours eu cet effet sur moi). Si l'ensemble se montre inégal, certaines enquêtes restent marquantes tandis que notre détective belge parvient à nous surprendre.
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Recueil de nouvelles, qui nous montre l'imagination et la construction des mystères d'Agatha Christie qui semble inépuisable. Ici on suit les aventures du célèbre Hercule Poirot à travers les références de la mythologie Grecque. Bien que plus courtes, on rentre vite dans l'intrigue des histoires où le dénouement nous est aussi vite révélé. Un bon moment de lecture, dans trop de suspense.

Il s'agit d'un recueil de 6 nouvelles avec le personnage d'Hercule Poirot qui choisit des affaires qui lui rappelle les douze travaux d'Hercule. Les 6 autres nouvelles sont dans le recueil Les écuries d'Augias que j'ai lu.

Si vous me suivez, vous savez que je ne suis pas une grande fan des nouvelles courtes même si les dialogues sont bien posés. Je trouve que la trame de l'histoire n'a pas assez de profondeur. Ce recueil regroupe le lion de Némée, une enquête sur des enlèvements de petit chien, des pékinois ; L'hydre de Lerne où Hercule Poirot enquête sur le décès de la femme d'un médecin ; La biche aux pieds d'airain où Poirot accepte de retrouver une jeune femme ; Les oiseaux du Lac Stymphale est la nouvelle où Hercule Poirot est le moins présent et celle que j'ai le plus aimé car j'en avais compris les rouages et La ceinture d'Hippolyte sur la disparition d'une jeune écolière dans le train reliant Londres à Paris.

Une lecture agréable mais sans plus.

La chronique qui vient de (très très) loin...
Lu au début de l'été et chroniqué mi-septembre, là je pense que j'ai largement prouvé que je gère hyper bien mon emploi du temps 😬
Bref... Solution à la panne de lecture du début d'été : reprendre le Poirothon (Hercule Poirot est la solution à presque tout en fait...).

Saisi d'un complexe d'infériorité vis à vis de son homonyme autrement plus baraqué que lui, Hercule Poirot, bientôt à la retraite, décide de prendre douze dernières affaires qu'il pourra rapprocher des célèbres travaux d'Hercule (parfois le rapprochement est franchement tiré par les cheveux si vous voulez mon avis mais respect pour toutes les décisions d'Hercule).

Je l'avais déjà constaté sur un autre recueil mais j'aime beaucoup moins Agatha Christie sur des formats courts. Et ici, plutôt qu'à un roman, c'est à douze nouvelles de qualité inégale que nous avons affaire.
Les enquêtes sont trop courtes pour qu'un tableau clair soit dressé et la résolution arrive beaucoup trop vite, sans que l'on puisse bien saisir le raisonnement du petit détective belge.
Certaines m'ont quand même bien plu, comme la nouvelle faisant apparaitre Miss Carnaby et ses histoires de pékinois mais dans l'ensemble, j'étais assez ravie de passer à la suite.

Cela-dit, l'épisode de série qui en a été tiré (avec David Suchet) est de loin mon favori, ils ont fait de l'or avec du plomb.

Hercule Poirot a décidé de prendre sa retraite pour se consacrer à la culture des courges. Mais connaissant notre détective, cela risque de ne pas durer longtemps.

Il rencontre le Pr Burton qui lui fait une simple allusion au héros de la mythologie et les douze travaux, et Poirot se décide d'accomplir lui aussi les douze travaux. Il va donc résoudre douze merveilleuses enquêtes plus rocambolesques les unes que les autres.

J'ai bien aimé ces enquêtes, mais j'aurais voulu qu'elles soient plus longues. Hercule Poirot se débrouille tout aussi bien que sur des histoires longues.

Naturellement, nous sommes rarement déçus par Agatha Christie.

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Dans le cadre du #readchristie2023 j'ai lu les travaux d'Hercule, dans une édition…vintage? 🙈
Merci à @triple_l_de_mag et son acolyte qui ont préparé une liste en fonction des thèmes du challenge.
Quel plaisir de retrouver les petites phrases piquantes d'Hercule Poirot. le rythme des nouvelles peut être déroutant car tout va très vite mais c'est un format parfait pour les novices qui goûtent ainsi le style.

C'est la première fois que je lisais ce recueil de nouvelles et j'ai beaucoup aimé ! A noter d'ailleurs que ma version contient bien les 12 nouvelles (d'anciennes éditions ont séparé ces nouvelles en deux recueils : « Les travaux d'Hercule » suivi de « Les écuries d'Augias »).

Je trouve l'idée vraiment excellente que Poirot résolve douze énigmes en lien avec le grand Hercule. Ce n'est pas sans humour !

Quel plaisir de retrouver Poirot ! J'ai bien aimé le voir accompagné de sa secrétaire Miss Lemon ou de son majordome Georges. C'est exactement le style de nouvelles que je cherchais dans ma lecture de décembre du #readchristie2022 « Allô, Hercule Poirot ? » mais que je n'ai pas trouvé !

Les nouvelles sont assez courtes, les intrigues et dénouements vont vite. Elles sont différentes les unes des autres et j'en ai trouvé certaines très modernes.
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Hercules Poirot décide de faire comme son prédecesseur, Hercules le grec, avec ses 12 travaux. Il veut faire 12 enquêtes qui ressemblent aux 12 travaux d'Hercules. Un très bon livre avec 12 histoires différentes de Poirot. Agatha a réussit à trouver une histoire avec une ressemblance des travaux d'Hercules. A LIRE si vous l'avez pas lu.

Ce livre regroupe 12 nouvelles mettant en scène Hercule Poirot et liées entre elles par le thème du mythe des travaux d'Hercule.

J'ai bien accroché avec ces nouvelles ! Certaines m'ont davantage plu, forcément, mais dans l'ensemble j'ai passé un très bon moment de lecture !
Il est certain que le format nouvelle ne permet pas de s'attacher vraiment aux personnages, et qu'il est parfois difficile de se retrouver de l'une à l'autre, mais ça ne m'a vraiment pas dérangée !
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