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EAN : 9782737355981
184 pages
Editions Ouest-France (09/10/2012)
5/5   4 notes
Résumé :
Le Moyen Âge est très bavard sur l’animal, porteur de symboles à vocation moralisante et source de nombreux mystères, quant à sa biologie. L’auteur s’attache ici à étudier les animaux familiers (ours, loup, cochon, chien, chat, oiseaux, abeilles, insectes…), leurs représentations allégoriques et leur rôle dans la vie de tous les jours (chasse, nourriture, peurs…). Son travail éclaire les mentalités du Moyen Age mais aussi le quotidien d’hommes à la fois très proches... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Quel beau livre !
On lit un morceau de texte, on passe un bon quart d'heure à contempler telle ou telle image, on revient au texte, on rêve...

Ce "bestiaire" montre l'importance que tient le monde animal dans la vie, la culture et l'imagination du Moyen Âge. Des profondeurs de la forêt jusqu'aux voussures et tympanons des églises, les animaux sont omniprésents. Comme dans un miroir grossissant, ils sont là pour représenter le reflet du caractère des hommes, à cette époque manichéenne fortement influencée par la Bible.

"...des lapins, des lièvres, des chiens et des oiseaux en grand nombre, des colimaçons bizarroïdes, des ours et des renards bipèdes" ornent les pages des anciens calendriers, livres des heures, missels, herbiers et bestiaires. On trouve d'innombrables détails drôles et satiriques dans ces images de la société de jadis; parfois dignes des meilleurs caricaturistes d'aujourd'hui.
Classés selon l'usage de l'époque, chacune des ces "bêtes" a sa particularité symbolique, et chacune a le droit à son lot d'anecdotes.

Prenons le cas des ce malheureux balourd d'ours - destitué par le lion, cet ancien roi des animaux est désormais classé parmi les bêtes "noires et puantes", et affublé de toutes les vices imaginables.
Et cela continue d'une façon érudite, mais non dépourvue d'humour, avec les animaux sauvages, les animaux domestiques, les oiseaux, sans oublier "tout ce qui grouille, rampe, fourmille et vibrionne", jusqu'à la plus petite fourmi.
La vision du monde au Moyen Âge, certaines recettes, remèdes, et les idées sur la reproduction peuvent nous faire sourire, mais, comme dit l'auteur - "Pour comprendre, il faut absolument faire l'abstraction de nos connaissances d'aujourd'hui... dont on verra ce qu'elles vaudront dans 400, 500 ou 600 ans."

Les reproductions - "Grandes Heures d'Anne de Bretagne", "Livre de la chasse", "Bestiaire Ashmole", "Le livre du roi Modus et de la reine Ratio" (très moralisateur, mais imbattable pour ses remèdes à faire pâlir d'envie n'importe quelle grand-mère !) - sont choisies avec grand soin.
En résultent les pages dans de belles tonalités rouge carmin, bleu outremer et vert émeraude, caractéristiques de l'époque. On ne peut que s'étonner des observations anatomiques très justes, de l'étrange perspective des bâtiments sans point de fuite, du soin apporté aux plus petits détails.

Après tout ça, il ne me reste qu'une seule question - dans quelle merveilleuse matière pré-spandex étaient taillées les chausses de la noblesse médiévale, pour que sur toutes les images cela adhère aussi parfaitement aux jambes ? Tandis qu'un pauvre manant derrière sa charrue est représenté avec des tels plis aux fesses et aux genoux que ça en traîne presque dans les ornières ?
le livre ne le dit pas, mais malgré ça, il mérite amplement toutes ses étoiles.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Mais ce n'est pas tout. D'après le "Livre du roi Modus", les parties cachés du coq possédaient bien d'autres vertus. Entre autre, elles avaient le don de guérir les morsures de chiens enragés , à condition d'opérer comme il faut : "Pour ce faire, l'on prendra un vieux coq que l'on plumera autour du cul. Puis on mettra le trou du cul sur les pertuis de la morsure envenimée; et on frottera le ventre du coq aussi longtemps qu'il sera nécessaire, afin que le cul de coq suce le venin visqueux. Aussi, si le chien estoit bien enragé, le coq enflera et mourra; et celui qui a été mordu guérira. Mais si le coq ne meurt pas, c'est que le chien n'estoit pas enragé...."
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De l'avis de tous les spécialistes, le fait de posséder un ou plusieurs lions ne relevait en aucune manière d'une frivolité capricieuse émanant de tel ou tel roi, ou de tel ou tel prince. Et Michel Pastoureau de confirmer cette réalité, présentant le lion - devenu au fil du temps l'unique roi des animaux, après avoir détrôné l'ours - "comme un attribut obligé de tout détenteur de pouvoir". Alors qu'on se rassure : dans un mandement en date du 27 novembre 1489, la duchesse Anne intimait l'ordre de payer comme il convient le dénommé Jehan Lucas, en tant que "garde des lyons et lyonnes estant en la ville de Nantes"; et aussi de faire en sorte de le dédommager "pour la nourriture desdites bêtes", préservant ainsi, au moins pour quelque temps encore, les apparences de la souveraineté bretonne.
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