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EAN : 9782897198114
320 pages
Editions Ecosociété (20/10/2022)
3.62/5   4 notes
Résumé :
L’humain ne s’est jamais autant déplacé. La guerre, la pauvreté et les catastrophes naturelles poussent chaque année des millions de personnes sur les routes. Et dans le monde animal, l’exode a déjà commencé en réponse au réchauffement planétaire. Pour la journaliste scientifique Sonia Shah, il est temps de reconnaître le rôle central des migrations dans l’histoire de la vie sur Terre, car le mouvement a toujours été le meilleur moyen d’assurer la survie collective ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un essai vraiment très intéressant, écrit par une journaliste qui sait pimenter son texte d'anecdotes qui rendent la lecture bien agréable malgré un sujet sérieux et bien documenté.

Pour aborder les migrations, l'autrice prend appui sur l'aspect biologique et sur l'histoire des sciences. Elle présente l'évolution de l'histoire naturelle, l'influence de Linné et de Buffon. On comprend comment on considérait les espèces animales en fonction des territoires (l'oie du Canada par exemple), alors que ces oiseaux passaient une grande partie de leur vie dans d'autres pays.

On voit aussi comment aussi on appliquait les concepts de « la nature » chez les humains, pour promouvoir des théories racistes justifiant l'esclavage. Ces mêmes éléments dits scientifiques proposeront l'eugénisme ou la « solution finale » du nazisme.

L'autrice fait ressortir que pour les êtres vivants, les migrations ne sont pas l'exception, mais la normalité. de grandes migrations ont déjà eu lieu et ont permis aux humains de peupler les continents. Avec les changements climatiques, des espèces animales et végétales ont déjà entrepris leurs déplacements. Il ne saurait en être autrement pour les humains, à moins que la science et les communautés humaines trouvent des solutions qui permettraient aux différentes régions de demeurer habitables.

Bien sûr, le livre n'épuise pas le sujet. Pour traiter de tous les aspects des migrations, il lui aurait fallu plusieurs tomes. On reste donc un peu sur notre faim quant à l'analyse sociopolitique, à la perception des migrations dans la société. Par exemple, pourquoi les médias parlent-ils volontiers des problèmes et des coûts plutôt que de l'apport des personnes immigrées? Ou pourquoi les immigrés deviennent-ils des boucs dans le discours politique? Les situations sont différentes d'un pays à l'autre et l'autrice est davantage dans la perspective étatsunienne, mais chacun peut poursuivre ses propres réflexions…

Peut-être en arriverons-nous à être conscient que les frontières ne sont qu'une construction humaine artificielle et que « chez nous », c'est notre planète, pas seulement notre coin de pays!
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Elle-même fille d'immigrants, Sonia Shah s'applique dans cet ouvrage à montrer l'important rôle qu'ont joué les migrations dans l'histoire de l'humanité, au point qu'elle croit que l'Homo sapiens aurait plutôt dû s'appeler l'Homo migratio.

Elle consacre de nombreux chapitres à l'histoire des théories plus ou moins scientifiques qui à partir du 18e siècle ont tenté de comprendre la biologie humaine. Imbus de la supériorité de la civilisation occidentale, ces théoriciens ont développé leurs idées en prenant dès le début une tangente raciste en classant les humains par races. Ce n'est qu'à la fin du 20e siècle que les études basées sur l'ADN ont pu finalement certifier que les humains sont semblables à 99,9% et que tout ce qui a pu se dire jusque-là ne s'appuyait que sur des préjugés.

En fin de compte, toutes les informations qu'elle nous livre sont en faveur de l'immigration et sont très intéressantes. Cependant, d'après moi, il y manque quelque chose de très important qui se trouve être le point de vue des populations qui reçoivent ces vagues de migrants comme si être inquiet des impacts négatifs de ces arrivées ne pouvait être autre chose que du racisme. Comme s'il ne pouvait pas y avoir des raisons tout à fait normales de se poser des questions.

Tout en se montrant très bien informée de l'actualité de ces questions en Europe, aux États-Unis (étant elle-même américaine) et au Canada (dont le très actuel problème du Chemin Roxham, auquel elle fait référence), elle ne fait pas la moindre allusion à la délicate question de l'immigration au Québec. Comment concilier l'immigration avec le fait que les francophones du Québec ne représentent que 2% de la population nord-américaine et qu'ils sont conscients que leur culture est menacée par l'arrivée de dizaines de milliers d'immigrants qui ne voient pas l'intérêt d'apprendre le français? Alors que le français recule de façon dramatique à Montréal, les mesures législatives prises par le gouvernement québécois pour favoriser la francisation des nouveaux arrivants sont qualifiées de racistes et fascistes par une grande proportion de l'opinion publique canadienne-anglaise et américaine. J'aurais bien aimé lire l'opinion de Sonia Shah sur ce sujet.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Lorsque les Néerlandais avaient colonisé le sud de l’Afrique, par exemple, ils avaient considéré les peuples locaux non comme des humains, mais comme des animaux : il était donc légitime de s’emparer de leurs terres, voire même de les chasser et le les manger à l’occasion. Désormais, de tels actes recevaient l’approbation du plus célèbre spécialiste de l’histoire naturelle au monde.

(Écosociété, p.99)
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Mais la vie, le vivant, aujourd’hui’ comme hier, se déplace. Depuis des siècles nous nions l’existence de l’instinct migratoire et diabolisons celui-ci au point d’en faire le présage d’horreurs à venir. Nous avons construit à propos de notre passé, de nos corps et du monde naturel, un récit où la migration tient le rôle d’anomalie. Il s’agit d’une illusion. Et lorsqu’elle se dissipe, le monde entier se transforme.

(Écosociété, p.42)
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