Des larmes et des saints

Le Paradis gémit au fond de la conscience, tandis que la mémoire pleure. Et c’est ainsi qu’on songe au sens métaphysique des larmes et à la vie comme déroulement d’un regret.

Nous portons en nous toute la musique: elle gît dans les couches profondes du souvenir. Tout ce qui est musical est affaire de réminiscence. Du temps où nous n'avions pas de nom, nous avons dû tout entendre.

L’avantage de penser à Dieu c’est de pouvoir dire n’importe quoi à son sujet. Moins on lie les idées les unes aux autres, plus on a de chance de s’approcher de la vérité. Dieu profite, en somme, des périphéries de la logique.

Lorsque rien ne vous lie à un lieu, quels regrets aurait-on dans les instants derniers.

"Toute existence est une preuve supplémentaire du néant de Dieu."

Je méprise le chrétien parce qu’il est capable d’aimer ses semblables de près. Pour redécouvrir l’homme il me faudrait le Sahara.

Le dernier esclave était plus proche de l’éternité que n’importe quel philosophe occidental ! Les Égyptiens vivaient dans l’extase du soleil et de la mort. Pour nous, le ciel est devenu une dalle funèbre ! Le monde moderne a succombé à la séduction des choses finies.

Au Jugement dernier on ne pèsera que les larmes.

Au Jugement dernier, on ne pèsera que les larmes.

Un philosophe se sauve de la médiocrité seulement par le scepticisme ou par la mystique, ces deux façons de désespérer de la connaissance.