Morne journée. Seul truc notable en sortant du taf, tu as commencé ce livre dans le bus. Comme tu t'es pas mal marrée, tu n'as pas vu les pages défiler et tu as continué à lire en rentrant chez toi. Sans comprendre ce qui t'arrivait, tu as atteint la dernière au cours de la soirée. Pour la première fois depuis le début de l'année 2021, tu venais de terminer un bouquin. Fin juillet. Ouais, les temps sont durs. Les romans te tombent des mains plus souvent que la pluie en Allemagne du Nord. Et c'est très pluvieux, l'Allemagne du Nord.
Mais bref, là tu avais quand même vachement envie de connaître le sort de Melchior. Parce qu'au fond, Melchior c'est un peu toi et toutes ces générations de romantiques handicapés des sentiments et biberonnés aux réseaux sociaux.
Maintenant, tu réfléchis à écrire une review un tant soit peu amusante, histoire de prolonger un peu le plaisir de ta lecture. Tu hésites : devrais-tu comparer le style de l'auteur à celui d'un humoriste de stand up ultra-inspiré ou à celui de
Virginie Despentes qui découvrirait soudain que derrière sa carapace de meuf badass se cache un petit coeur fragile ? En tout cas, tu es d'accord avec toi-même sur le fait que
Guillaume Clapeau excelle dans l'art du trashy-comique ; tu en redemandes, même. D'ailleurs, dans « Clapeau » il y a « clap » comme dans « clap clap », ce qui ne peut être qu'annonciateur d'un auteur à succès.
Tu relis ta chronique et tu te dis que c'est quand même plutôt de la merde en barre, ce que tu as écrit. Tu hausses les épaules et cliques sur publier. En fait non, tu te ravises. Avant de le faire, tu ajoutes : « Lisez-le, bordel ! ».