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4,04

sur 153 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quel plaisir de replonger dans cette Égypte alternative de 1912 !
Le roman Maître des Djinns est en quelque sorte la troisième histoire que nous livre Phenderson Djeli Clark dans ce monde parallèle.
Il y avait dans l'ordre l'étrange affaire du djinn du Caire, nouvelle issu du livre Les tambours du dieu noir, puis le mystère du tramway hanté. Ces deux nouvelles, excellentes au demeurant, plantaient déjà le décor.
50 ans plus tôt, al-Jahiz, un puissant mystique a ouvert un porte qui a permis aux créatures magiques de se répandre dans notre monde. Si tous les pays en ont subi ou profité des conséquences, c'est en Égypte, que cela a pris le plus d'importance avec l'arrivée entre autres des djinns. Leur aide précieuse, leur sens de la magie et de la mécanique surnaturelle ont fait de l'Égypte un pays moderne à la mode steampunk-gaslamp et quasiment la première puissance du monde.
Or, al-Jahiz semble être revenu. Il a organisé le massacre d'une vingtaine de personnes appartenant à une secte à sa gloire et manoeuvre plus ou moins ouvertement pour soulever la population du Caire contre le régime. Avec son pouvoir magique, il apparaît de plus en plus puissant. Mais est-ce bien al-Jahiz ou un imposteur qui se fait passer pour lui ?
L'enquêtrice Fatma el-Sha'arawi, héroïne de l'étrange affaire du djinn du Caire est chargée des investigations. Elle est aidée malgré elle par la jeune débutante Hadia mais aussi par son amante, la fougueuse Siri, aux capacités hors du commun.
L'intrigue prend toutefois une dimension internationale quand un congrès pour sauver la paix en Europe doit se tenir au Caire et que ce al-Jahiz de malheur semble vouloir faire de ses participants des cibles potentielles. le temps est compté pour Fatma et ses partenaires.
Le passage au format du roman (plus de 460 pages) permet à l'auteur de développer le monde crée dans les nouvelles précédentes. On est réellement immergé dans cette ville du Caire grouillante de vie, de saveurs, de parfums, de cultures et de croyances différentes entremêlés. Et comme cette immersion se fait par petites touches, sans jamais nuire à l'enquête et à l'action, on y prend vraiment un plaisir jubilatoire.
L'intrigue policière en elle-même n'est pas follement originale. On a droit aux fausses pistes habituelles, à son lot de surprise, de déception, de découragement parfois, mais elle reste de qualité.
La résolution et la compréhension du pouvoir de l'ennemi, la découverte de son identité dans le dernier tiers du livre est toutefois particulièrement maîtrisée. Avec une mention pour le passage dans le domaine des anges et pour le rôle primordial des livres.
Les personnages sont une nouvelle fois soignés par l'auteur. Fatma, notamment, avec ses tenues excentriques (pour cette Égypte uchronique mais aussi je pense pour nous). Sa psychologie évolue en même temps que l'enquête et la résolution de cette dernière ne pourra se faire que par une prise en compte de ses propres démons intérieurs.
On remarquera encore une fois chez cet auteur, que les personnages principaux, ceux qui font avancer l'action, ceux qui réfléchissent à la résolution de l'énigme sont tous des femmes. Ce qui dans cette Égypte de 1912, même modernisée par la magie est tout de même une gageure.
Le style de l'auteur est vif et dynamique. L'humour est un peu (beaucoup !) moins présent que dans les nouvelles, mais reste tout de même un des atouts du livre, même s'il est plus léger et plus diffus. Les scènes d'action, de combats et de poursuite sont disséminés tout au long de l'histoire et apportent son lot d'émotions fortes et de suspense. L'utilisation de la magie dans ces moments là, très bien décrite permet d'en démultiplier les effets.
Un très bon roman mélangeant polar, magie orientale et uchronie dans une Égypte fantasmée parfaitement construite, au milieu des djinns et des pouvoirs surnaturels.
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Venez découvrir le travail des agentes du ministère de l'Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles, qui oeuvrent en Egypte en 1912.
Dans ce roman, elles vont devoir faire la lumière sur les meurtres étranges et révoltants de pas moins de 22 personnes, qui étaient membres d'une confrérie secrète, tout en gérant la “résurrection” d'un grand sage, des vols d'objets magiques et des émeutes dans toute la ville du Caire.
On retrouve avec plaisir des personnages déjà rencontrés dans “le mystère du tramway hanté” et on découvre la culture des différents peuples vivant en Egypte à cette époque.
Un roman steampunk dans lequel des anges mécaniques côtoient des djinns, où l'on passe de longs moments à déguster des plats succulents ou à visiter des librairies secrètes et où on ne s'ennuie pas une seule seconde.
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Fatma el-Sha'arawi est de retour ! Après avoir vaincu un Ange, rien que cela, dans sa précédente aventure, elle se retrouve plongée au milieu d'une vaste tentative de prise de pouvoir. Par qui ? Rien de moins qu'al-Jahiz, cet homme légendaire qui avait permis l'irruption des djinns et autres créatures légendaires dans notre monde. Et, par voie de conséquence, la prédominance de l'Égypte qui dépasse l'Angleterre, puissance colonisatrice tombée en désuétude. Or, ce prétendu al-Jahiz semble vouloir renverser le gouvernement, voire l'ordre du monde, aidé en cela par un anneau lui donnant tout pouvoir sur les djinns. Preuve de son sérieux et de sa force, le massacre atroce d'une vingtaine d'hommes (et de rares femmes) puissants lors de la réunion d'une société secrète. On a retrouvé les cadavres mystérieusement carbonisés alors que leurs vêtements étaient encore parfaitement intacts.

Phenderson Djèlí Clark avait déjà amorcé la description de cet univers « parallèle » dans deux novellas précédemment publiées chez le même éditeur (L'Atalante) : L'Étrange affaire du djinn du Caire (dans le livre intitulé Les tambours du dieu noir) et le Mystère du tramway hanté. On y avait découvert une Égypte du début du XXe siècle identique à celle que nous connaissons actuellement, à une nuance près : les êtres magiques et surnaturels évoqués dans les contes tels que Les Mille et une Nuits existent bel et bien. Et ils se sont intégrés à la vie des humains. A même été créée une brigade d'agents formés pour repérer et gérer tous les problèmes d'origine surnaturelle : le ministère de l'Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles. Titre pompeux s'il en est. Tout comme le bâtiment qui l'abrite, dominé qu'il est par une machine phénoménale, sorte de cerveau mécanique (ce doit être lui qui est représenté sur la superbe couverture de Stephan Martinière).
Mais cet édifice n'est pas le seul à prendre vie dans les pages de ce roman, c'est toute la ville qui acquiert une densité exceptionnelle sous la plume de Phenderson Djèlí Clark. Les ruelles, les boutiques, les quartiers : on s'y croirait. La ville grouille sous nos yeux et nos oreilles de vie, de bruissements, de cris. Les personnages convoqués par l'auteur sont d'une justesse totale et se fondent parfaitement dans le décor. L'écrivain sait utiliser de petites touches visuelles ou de caractère pour rapidement créer une silhouette. On a compris à qui on a affaire sans longue description. On sait quoi attendre du personnage sans que l'action ne ralentisse. Et ces touches ne manquent pas de saveur ni, surtout, de couleur.

À l'image des tenues de l'héroïne de ce roman, que nous avons découverte dans L'Étrange affaire du djinn du Caire, l'agente Fatma. On ne peut pas la rater tant elle met de soin dans le choix de ses vêtements. Pas de provocation, juste un goût pour ce qui est beau. Selon elle, bien sûr. Un exemple : « un complet trois pièces vert forêt strié de fines rayures magenta. Elle l'avait assorti d'une cravate fuchsia marbrée de pourpre et d'une délicate chemise blanche ». Je dois avouer que j'aimerais bien voir cela en vrai devant moi, pour savoir si cela claque autant que les mots le suggèrent. Ce n'est qu'une des tenues dont Fatma enrichit les pages. C'est une des particularités de cette agente au caractère bien trempé, mais qui reste humaine. Ce qui n'est pas toujours facile quand on côtoie des créatures surnaturelles rusées, voire retorses. Les djinns respectent les serments faits au mot près. Il vaut donc mieux bien réfléchir à ce que l'on promet. Sinon, la prise de conscience de l'erreur commise sera brutale et souvent extrêmement désagréable. Voire mortelle.
Mais revenons à Fatma : toute l'histoire repose sur elle. L'agente va devoir se montrer opiniâtre et user de son courage et de sa perspicacité pour découvrir les tenants et les aboutissants de ce complot aux proportions dantesques. Mais elle va également devoir faire appel à ses connaissances, dont sa maîtresse, l'omniprésente Siti. Siti, à la force et à l'agilité surprenantes, aux contacts multiples et à la présence si apaisante. Ou Hadia, nouvelle agente qui, comme toute femme dans cette société qui a du mal à se débarrasser de ses clichés sexistes, doit faire sa place. Mais on comprend rapidement qu'elle y parviendra, solide et têtue comme elle est. On peut également se réjouir du retour d'Hamed et Onsi, les deux principaux personnages du Mystère du tramway hanté.

Le décor et les personnages ne sont pas la seule réussite de ce roman (le premier de l'auteur comme il le rappelle dans ses remerciements enthousiastes) : l'histoire est formidablement bien menée et conduit du début à la fin du récit, sans temps mort. Les rebondissements sont nombreux. L'identité du « méchant », même si elle n'est pas introuvable, reste obscure suffisamment longtemps pour ménager le suspens. Et les multiples à-cotés enrichissent considérablement la trame centrale, sans que cela semble du remplissage. Phenderson Djèlí Clark nous promène entre les différentes strates de la ville et de ses habitants, magiques ou non, au gré des réflexions de l'enquêtrice qui tente de comprendre qui est à l'origine du meurtre atroce qui ouvre le roman. Puis, des raisons de ce massacre. Et, pour assaisonner le tout, de nombreuses scènes d'action bien réglées, spectaculaires et claires, parsèment le récit. Il n'y a pas à dire, quand la magie s'en mêle, c'est tout de suite plus explosif. Et les protagonistes donnent de leur personne ! La ville du Caire s'en serait sans doute bien passée, vu les dégâts qu'elle finira par subir lors de ce récit.

On peut profiter encore plus de ce roman avec la version collector : L'Atalante a mis les petits plats dans les grands pour la sortie de ce récit, avec couverture cartonnée, impression des gardes et fer à dorer. Un bel objet, vraiment. Et qui ne coûte que 2 euros de plus que la version classique (qui, elle, en comparaison, paraît un peu chère) : entre les deux, pas d'hésitation possible !

Passer du format novella au format roman n'était pas évident. Un pari risqué que Phenderson Djèlí Clark a brillamment réussi. La lecture du Maître des djinns est addictive et nous transporte au coeur d'une Égypte pleine de vie et de magie, avec une Fatma rayonnante dont on prend plaisir à suivre l'enquête et à admirer les tenues.
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C'est un plaisir de replonger dans cette égypte un peu steampunk où humains et Djinns cohabitent ! Je retrouve ici l'agente Fatma mais aussi Siti et Hamed qui étaient les héros des nouvelles précédentes.
Dans cette nouvelle aventure, Fatma est confronté à un meurtrier de masse qui se présente comme al Jazid, celui qui a ouvert la porte entre les mondes des humains et des djinns. Un adversaire qui semble presque invincible ! de quoi nous tenir en haleine...et malgré quelques longueurs, c'est un récit prenant et fascinant. Un monde complexe ( des djinns, des complots, des Anges...), pleins de secrets avec des agents attachants. J'ai hâte de les revoir !
Challenge Mauvais genres 2023
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Après plusieurs nouvelles et novellas, Phenderson Djèli Clark a décidé de s'essayer à la forme longue avec Maître des Djinns qui est ainsi son premier roman. Il est publié par les éditions L'Atalante qui pour l'occasion proposent deux déclinaisons de la version papier : une brochée et une reliée collector ( couverture cartonnée et tirage limité ) qui est vraiment un bel objet livre. Maître des Djinns se déroule dans le même univers uchronique que la nouvelle L'étrange affaire du Djinn du Caire et le mystère du tramway hanté. Toutefois, les trois sont des récits indépendants qui peuvent être lus séparément. On retrouve dans Maître des Djinns Fatma el-Sha'arawi qui était présente dans L'étrange affaire du Djinn du Caire et quelques allusions à cette histoire, sans qu'il soit nécessaire de suivre cet ordre de lecture. La traduction est à nouveau signée avec brio par Mathilde Montier.

L'univers développé par l'auteur méritait bien qu'on y retourne tellement il est foisonnant et passionnant. Nous sommes en Égypte en 1912. Cependant, un événement a totalement bouleversé l'histoire du pays, les créatures surnaturelles sont connues de tous. Un nommé Al-Jahiz (littéralement « celui qui a la cornée saillante ») a permis aux Djinns et autres créatures magiques inspirées du folklore du Moyen Orient de passer dans notre monde. Cela a permis à l'Égypte de se libérer de la tutelle des Anglais et de beaucoup progresser techniquement. le Caire est ainsi devenue une ville qui peut rivaliser avec les grandes capitales européennes. P. Djèlí Clark décrit d'aillers avec beaucoup de soin la ville qui prend ainsi vie sous nos yeux grâce à des anecdotes, des descriptions très visuelles, notamment concernant des bâtiments extraordinaires. On s'imagine très bien déambuler dans les rues de ce Caire uchronique et découvrir toutes ces beautés et cette technologie.

Pour répondre à tous ces changements entrainés par la venue des créatures surnaturelles, le ministère de l'Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles a été créé. Ses missions sont de résoudre les affaires étranges. Fatma el-Sha'arawi est une agente de ce ministère. Elle a une sacrée réputation au sein du ministère, autant pour ses réussites que pour le fait qu'elle préfère travailler seule ou encore pour son style bien à elle et ses costumes trois pièces. Pourtant, pour la dernière affaire qui lui est confiée, elle va devoir changer ses habitudes et accepter de travailler avec une partenaire, Hadia. Les deux femmes vont enquêter sur plusieurs meurtres dont ont été victimes les membres de la fraternité d'Al-Jahiz. Surtout que Al-Jahiz lui-même se prétend de retour et qu'il proclame être l'assassin.

Avec ce roman, P. Djèlí Clark développe plusieurs points de son univers ainsi que ses personnages. Fatma est très réussie, c'est une femme libre et très douée, au fort tempérament, qui prend beaucoup de soins à choisir ses tenues, apprécie tout ce qui est beau et connait beaucoup de choses sur les créatures surnaturelles. C'est un personnage fascinant à suivre et sur lequel repose l'histoire. Les autres protagonistes sont tous intéressants et bien construits, et on retrouve avec plaisir les deux héros aperçus dans le mystère du tramway hanté.

L'intrigue est prenante, efficace avec des rebondissements et de l'action très spectaculaire, sans temps mort. P. Djèlí Clark a enrichi sa trame principale de sous intrigues riches qui font vivre ses personnages et découvrir la ville et ses habitants. Cependant, l'histoire a un côté classique et quelques éléments sont un peu prévisibles et déjà vus. On sent également que l'auteur a voulu rendre hommage à un classique de la Fantasy (où on trouve un anneau) au travers de certains objets et répliques.

Maître des Djinns permet ainsi à P. Djèlí Clark de passer avec succès au format roman, après des nouvelles et novellas très réussies. La grande réussite de ce roman est sans conteste cette Égypte pleine de vie et de magie ainsi que ses personnages éclatants. L'édition collector à la très belle couverture de Stephan Martinière offre un bien bel écrin à ce très bon roman.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Encore une fois c'est un coup de coeur !

Décidément cet auteur a su me harponner dès le début, dès la première novella.

Dans ce format plus dense, P. Djèlí Clark a eu la place pour étendre son univers et l'approfondir. Dans un style que je trouve très adapté au cinéma, dans le sens où j'avais l'impression de voir chaque scène en la lisant, il nous dépeint une ville, une mythologie, nous livre un polar fantasy de qualité porté par des personnages humains et puissants, attachants.

Alors qu'arrivée à la moitié je commençais à voir s'amollir mon entrain, ne voyant pas l'enquête avancer, le récit a redécollé en trombe et ne m'a plus laissé le lâcher.

Et encore une fois le petit plus de l'auteur est qu'il distille une lutte contre le racisme, le sexisme et l'homophobie dans son roman, sans que cela ne vienne amoindrir l'intrigue et l'univers qui restent au centre du récit.

Bon dieu, quelle plume !!

PS: petit bémol, n'étant pas bilingue j'aurais aimé que les mots et expressions arabes aient été traduites pour ne pas avoir à chercher sur Google trad...j'apprécie apprendre de nouveaux mots, mais je préfère ne pas être sortie de ma lecture pour ce faire.
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Maître des djinns est le premier roman de P. Djèlí Clark. Il se déroule dans un monde de Fantasy uchronique dans lequel les djinns ont pu pénétrer dans le monde des humains grâce aux expériences du savant et mage al-Jahiz, qui a ouvert une brèche dans le Kaf, le royaume au sein duquel ils résident. L'ouverture du Kaf a provoqué le réenchantement du monde, mais aussi l'émergence de crimes liés au surnaturel.
Fatma el- Sha'arawi, inspectrice au ministère de l'Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles, enquête sur des meurtres de dignitaires britanniques vraisemblablement liés à un retour supposé d'al-Jahiz. le Caire devient alors une poudrière prête à exploser à tout instant.
J'ai beaucoup aimé ce roman, et je vous le recommande !
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Dans un monde où l'Égypte est devenue l'une des plus grandes puissances mondiales suite à l'apparition des djinns, nous suivons Fatma, l'une des premières femmes à rejoindre les rangs du Ministère de l'Alchimie, des Enchantements et des Entités Surnaturelles. Lorsqu'un individu prétendant être al-Jahiz, la personne responsable de l'arrivée des djinns sur Terre, commence à apparaître aux quatre coins du Caire et à y semer la pagaille, Fatma va devoir mener l'enquête.

Je n'ai pas eu le coup de coeur que j'espérais de cette lecture mais j'ai vraiment adoré, bien que j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans au départ. Bon, si j'ai eu du mal à pleinement m'immerger dans l'histoire, je pense que c'est avant tout un souci de timing puisque je n'ai clairement pas entamé ma lecture au moment où j'en avais le plus envie. Ceci dit, il y a aussi des raisons plus concrètes qui ont fait que je n'étais pas à fond pendant la première moitié. L'une de ces raisons est l'omniprésence de termes en arabe sans explications (en tout cas pour la version originale, ce n'est peut-être pas le cas en VF). Si c'est un gros plus en terme d'immersion, ça peut aussi ralentir un peu la compréhension des lecteurs qui, comme moi, n'ont pas forcément ce vocabulaire (même si on finit par s'y faire, je vous rassure). J'ai aussi eu l'impression qu'il y avait quelques longueurs pendant la première moitié mais c'était probablement surtout dû à mon état d'esprit au moment de ma lecture.

Pour se reconcentrer très vite sur le positif, l'univers que l'auteur avait déjà commencé à créer dans ses novellas est toujours aussi incroyable, très visuel et imaginatif. J'ai adoré en apprendre beaucoup plus sur les djinns même si j'avoue que mes créatures préférées dans cet univers sont les anges (pas assez présents à mon goût), alors même que ce ne sont généralement pas des créatures qui m'intéressent beaucoup.

L'autre énorme point fort de cette histoire réside dans l'aspect humain et relationnel. J'adore les personnages, en particulier Fatma et Siti, et toutes les valeurs de tolérance et d'inclusivité qu'ils véhiculent. L'auteur réussit à nous proposer quelque chose de vraiment moderne malgré le fait que l'action se déroule en 1912, et il aborde beaucoup de notions très importantes, comme c'était déjà le cas dans ses novellas. Mais contrairement aux novellas, les relations entre les personnages sont bien plus approfondies ici, notamment celle de Fatma et Siti que j'ai vraiment adoré. J'ai aussi beaucoup apprécié la dynamique entre Fatma et Hadia, sa nouvelle partenaire au ministère, que j'ai trouvée très réussie.

Un truc que j'ai aussi vraiment adoré, c'est la façon dont l'auteur aborde la notion d'illusions et leur fonctionnement. C'est loin d'être l'élément le plus majeur du récit mais j'ai beaucoup aimé la dimension « sociale » des illusions.

Si je devais émettre un petit bémol dans le déroulement de l'histoire, c'est qu'au milieu de cette intrigue hyper bien ficelée, certains éléments manquaient malheureusement de subtilité. Je pense ici à l'identité de l'antagoniste que j'avais deviné avant même d'avoir atteint la moitié du roman. Je suis quand même un peu déçu que l'auteur n'ai pas réussi à brouiller un peu plus les pistes à ce niveau là, surtout quand on voit à quel point le reste de l'intrigue est bien pensé. C'est cependant loin de m'avoir gâché la lecture.

Quoiqu'il en soit, je vous recommande chaudement de découvrir ce roman si vous n'avez pas déjà été convaincus par les ribambelles d'avis qui pullulent sur les réseaux en ce moment !
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Je remercie @babelio_ et @edlatalante pour l'envoi de ce livre lors de la masse critique du mois de Mars.
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Avant de lire ce roman de l'auteur, j'ai lu les novellas publiée chez L'atalante. La première dans Les tambours du Dieu noir, et la deuxième, le mystère du tramway hanté. Deux novellas qui m'avaient beaucoup plues. J'étais plus que tentée par le roman.
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On retourne au Caire au début des années 1910. Fatma, agente du Ministère de l'Alchimie, des Enchantements et des Entités surnaturelles se voit affectée à une affaire étrange. Avec sa nouvelle partenaire, elles devront résoudre les meurtres étranges qui se sont déroulés lors d'une soirée d'une confrérie secrète.
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C'était un vrai plaisir de lecture ! Une enquête policière, dans un Caire aux ambiances steampunk et magiques. Une influence orientale qui m'a totalement emportée. Avec comme personnages principaux des femmes fortes, qui savent se faire respecter dans ce monde d'homme. Et ça, ça fait plaisir.
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L'enquête de Fatma est très prenante, sans temps mort puisqu'elle l'emmène à travers la ville, et ses croyances, et l'on ne s'ennuit jamais. Pourtant j'ai deviné assez tôt le coupable. Ça ne m'a rien gâché de ma lecture, bien au contraire, une partie du plaisir vient du fait de savoir aussi si j'ai raison 😅
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En bref : j'ai adoré, j'ai été complètement prise dans l'intrigue et les personnages m'ont touché.
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Après la découverte de P. Djeli Clark avec ses nouvelles Les tambours du dieux noir et le mystère du tramway hanté (voir mon post du 30 janvier), il me fallait découvrir Maître des djinns, le roman qui se situe après les nouvelles. Les éditions L'Atalante ont très gentiment accepté de me l'envoyer en service Presse et j'ai eu la super surprise de recevoir l'édition collector hardback qui est tout simplement magnifique

Ce roman se situe donc temporellement juste après les 2 affaires objets des nouvelles. Nous retrouvons les agents du Ministère de l'alchimie, des enchantements et des entités surnaturelles qui vont mener une nouvelle enquête. Nous sommes toujours dans le Caire de 1912 imaginé par l'auteur. Depuis une cinquantaine d'années, les djinns vivent parmi les hommes et, grâce à leur génie mécanique, l'Égypte nouvelle s'est imposée parmi les puissants.

C'est un univers uchronique très riche et particulièrement bien construit. J'aime énormément ce Caire dans lequel la place de la femme est particulièrement mise en avant : personnages principaux féminins très forts, droit de vote déjà accordé aux femmes, relation LGBT qui n'est pas là juste pour "faire de la diversité" mais qui sert l'histoire. La mythologie orientale autour des djinns et autres êtres surnaturels est très bien développée. C'est une mythologie que je connais peu et que j'ai appréciée, je pense que je vais avec plaisir continuer mes lectures sur le sujet au niveau fantasy. L'intrigue est passionnante et addictive.

La lecture de Maître des djinns a confirmé le coup de coeur que j'ai eu pour la plume de P. Djeli Clark. Je la trouve vraiment magnifique et fluide, tant dans les descriptions que dans les dialogues et les scènes de combat. Elle est sublimée par l'excellente traduction de Mathilde Montier. C'est définitivement un auteur que je vais continuer à suivre. J'ai d'ailleurs acquis tout récemment Ring shout, une autre novella publiée toujours chez L'Atalante.
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