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Découverte inopinée , de hasard pur , en allant fouiner dans une petite librairie de ma ville, "Caractères", tenue par un couple passionné, dont Françoise, qui écrivait, bien avant que la mode ne se généralise...ses coups de cœur sur les ouvrages qu'elle a envie de défendre.

Là , ce petit volume, vous l'imaginerez aisément ,a capté mon attention, pour son titre "alléchant"... ainsi que par la maquette originale de la couverture, mais aussi par la qualité de la typographie et présentation de ce florilège fantaisiste de tous les "écrivains" morts-nés, qui ne sont jamais parvenus à écrire ou à être publiés... mais aussi les littérateurs qui ont réussi à être édités... ayant achevé leur existence de façon dramatique ou foldingue, etc.

Des anecdotes les plus drôles ou pathétiques, ou déjantées... une lecture plaisante... qui dit fort bien ce besoin , cette addiction de se réaliser par les mots, l'écriture...et de rejoindre cette communauté si valorisante des "Littérateurs"..., de la "Société des gens de lettres" !
Je me permets de transcrire quelques extraits qui donnent une idée de l'éclectisme de ce florilège désopilant !!...

"& ce Juan Opiedo, dont parle Borges, qui toute sa vie exerça la profession de cordonnier et qui sur chacune des semelles des chaussures qu'il rafistolait écrivait des vers de sa composition qui finissaient par disparaître peu à peu, usés par la marche sur les trottoirs de Buenos-Aires. (p. 63)"

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"& ce romancier toujours insatisfait de son travail et qui passait son temps, caché dans les rayonnages des librairies à corriger ses œuvres à même les exemplaires qu'il y trouvait. Il fut de nombreuses fois pris en flagrant délit mais le juge peinait à trouver un chef d'inculpation pour caractériser ses actes, hormis celui de "dégradation de bien privé", mais l'écrivain rétorquait non sans raison que ce bien était en grande partie le sien et qu'il ne faisait qu'en user à sa guise, qui plus est en vue de son amélioration qui serait, à n'en point douter, profitable à tous. (p. 96)"

Une lecture tour à tour grave, fantaisiste, surréaliste, pétrie à la fois d'humilité, d'autodérision, et de sérieux ( pour ce dernier.... en infime quantité !!! et c'est tant mieux...)
.
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Petites anecdotes très sympathiques sur des écrivains qui espéraient le devenir, mais que la vie empêcha pour des raisons diverses et variées. Ils ne le devinrent pas et ne publièrent jamais.

Pour résumé, (moins long que le titre) histoires cocasses, amusantes, tristes, horribles, très courtes, un petit moment de bonheur.
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Philippe Claudel énumère dans ce petit livre une centaine de cas, réels ou fictifs, d'écrivains qui, pour diverses raisons, furent dans l'impossibilité d'écrire ou de continuer à écrire ou bien dont les écrits ne laissèrent aucune trace durable ou encore qui ignorèrent qu'ils étaient écrivains. Un exercice oulipien à la Georges Pérec agrémenté d'un humour loufoque à la Alphonse Allais. Savoureux !
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Dans ce petit livre étrange et au titre fort long sont relatés, paragraphe par paragraphe, les vies de multiples écrivains ratés.
J'ai trouvé cet essai (?) humoristique quoique légèrement prétentieux.
Allez, je rajoute une ligne au livre :
§ celle qui dans sa jeunesse se rêvait auteure dans sa tour d'ivoire mais qui, arrivée à un âge avancé, n'a écrit qu'un misérable petit poème, un éditorial dans une feuille de chou qui n'existe plus et qui ose critiquer des auteurs reconnus en témoignant uniquement de son ressenti à la lecture de leurs oeuvres.
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Commençons par préciser le titre complet de cet ouvrage : de quelques amoureux des livres que la littérature fascinait, qui aspiraient à devenir écrivain mais en furent empêchés par diverses raisons qui tenaient aux circonstances, au siècle de leur naissance, à leur caractère, faiblesse, orgueil, lâcheté, mollesse, bravoure, ou bien encore au hasard qui de la vie fait son jouet et entre les mains duquel nous ne sommes que de menues créatures vulnérables et chagrines.

Rien que ce titre à rallonge comme un essai des Lumières suffit à en dire beaucoup. Mais il manque un petit quelque chose, un presque rien, un rien du tout qui fait toute la différence. Rouge sur la première de couverture, l'esperluette. En tête de chaque chapitre, elle ponctue l'énumération et justifie la longue liste que nous présente l'auteur. Liste, litanie, voire litanie des saints sacrifiés sur l'autel de l'inspiration et de la création. Dans des portraits très courts, l'auteur rend hommage aux écrivains de toutes les époques et de tous les milieux sociaux, rappelant que la pulsion d'écriture est universelle, irrépressible.

Cet inventaire à la Claudel est absurde, bouffon, tragi-comique, mais aussi étrangement beau et touchant. Il suscite une grande compassion et de fols espoirs : rien n'est perdu tant que ce n'est pas tenté ! Voilà un ouvrage salutaire à offrir à ceux qui – comme moi – voudraient écrire : c'est tout à la fois un encouragement et un avertissement. Mais il faudrait aussi l'offrir aux auteurs que l'on admire, comme un rappel d'humilité, une remise à l'heure des pendules. Car pour un Hugo, une Austen, un Tolstoï, une Dickinson, combien d'écrivains avortés ? Combien de plumitifs en souffrance, rendus fous par l'inaboutissement ?

Mais comme dans Inhumaines, le désespoir est hilare. On ne pleure pas longtemps et c'est avec férocité qu'on met en pièces un autre écrivaillon, et encore un autre, et encore un ! Sur un certain fronton, il est gravé « Aux grands hommes la Nation reconnaissante ! » : ce livre est surtout un merci discret et cynique à ceux qui n'ont pas encombré nos bibliothèques ni accru notre syndrome de tsundoku.
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Philippe Claudel nous présente ici un petit livre sympathique autour de nos héros favoris : les écrivains... ou tout du moins ceux qui auraient pu le devenir. Mauvaise époque ou lieu inapproprié, aléas de la vie ou tout simplement personnalité trop excentrique... ces hommes et ces femmes ont toujours une raison, souvent drôle pour nous lecteur, qui fait qu'ils n'ont pas pu devenir écrivain ou écrivaine.
On sent que Philippe Claudel se fait ici plaisir en nous narrant de manière légère et amusante, parfois surréaliste et terrifiante mais toujours jolie, les mésaventures de ses personnages.
Oh oui ils aiment écrire, certains ne rêvent que de ça, ne font que ça, ne vivent que pour ça... Malheureusement, ce n'est jamais le bon moment pour eux ou le bon endroit. Et leur livre tant chéri n'en reste qu'aux feuilles volantes...

Un petit livre où la fantaisie se conjugue avec le bon mot et offre au lecteur un bon moment de lecture car heureusement pour nous, Philippe Claudel a publié son livre ! "Et cet auteur qui confia un livre au titre interminable à un éditeur bordelais qui le fi imprimer en octobre 2015 par l'imprimerie Floch à Mayenne pour quelques amoureux des livres que la littérature fascinait, etc, etc."

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"De quelques amoureux des livres" en version courte, ou "De quelques amoureux des livres que la littérature fascinait, qui aspiraient à devenir écrivain mais en furent empêchés par diverses raisons qui tenaient aux circonstances, au siècle de leur naissance, à leur caractère, faiblesse, orgueil, lâcheté, mollesse, bravoure, ou bien encore au hasard qui de la vie fait son jouet & entre les mains duquel nous ne sommes que de menues créatures, vulnérables & chagrine" en version longue, est un formidable récit de Philippe Claudel publié aux éditions Finitude. Je l'ai découvert à l'émission La Grande Librairie et me le suis rapidement procuré. Je confirme et valide sans problème tout le bien entendu lors de l'émission.

"Il y eut ainsi, depuis des siècles, vivant dans une opaque et insoupçonnable solitude, des créatures qui pensaient que ce qui sourdait de leur cerveau et se traduisait en un assemblage de mots pouvait à l'humanité servir. La consoler, l'émouvoir, l'éclairer."

Au travers de diverses petites anecdotes, Philippe Claudel passe en revue une litanie d'écrivains en devenir. A l'instar du titre du livre (peut-on encore parler de titre d'ailleurs vu la longueur de ce dernier), cela sort de l'ordinaire. C'est certes un récit atypique mais c'est surtout un récit agréable et plaisant.

On regrette qu'il ne contienne que 120 minuscules pages tant tourner ces dernières est un pur bonheur pour le lecteur. D'une phrase à un petit peu plus d'une page, chaque micro-histoire est différente. Maniant souvent ironie et humour noir, alternant réflexion, philosophie, tendresse, tristesse (la thématique de la mort ou du suicide est assez récurrente), violence, amour,..., Philippe Claudel nous fait rire, nous peine ou nous fait réfléchir.

"& cette lectrice qui ne faisait l'amour qu'avec des écrivains dans l'espoir d'accoucher d'un livre. Elle ne réussit qu'à tomber enceinte de jumeaux dont elle préféra avorter car elle ne voulait pas courir de risques, ne sachant plus très bien si leur père était un poète alcoolique ou un auteur de romans d'épouvante."

Mais qui se cache derrière cet auteur? Je me suis souvent posé la question... Preuve que le pari de Philippe Claudel est parfaitement réussi.

"& cet homme qui décrétait qu'un bon romancier ne peut avoir moins de 40 ans et qui mourut d'un accident vasculaire cérébral à 38 alors qu'il venait de se mettre à la tâche."

Je n'oublie pas non plus l'introduction et la conclusion de cet opus: une écriture littéraire très belle, très riche, aux phrases longues et aux mots recherchés. du grand art!
"Quant à moi, je vais mon chemin, hésitant toujours à poursuivre le fil des récits, qui sont mes amis chers et sans visage. Je ne suis rien qu'un faiseur de fumée, et je ne vis qu'un peu, qu'un tout petit peu, non pas par moi-même, mais dans l'âme de celles et ceux qui me donnent leur amour et leur estime."

Je ne peux que vous conseiller "De quelques amoureux des livres". Il vous réconciliera assurément avec la littérature tout en vous prenant seulement une petite heure de votre temps.

4/5

Lien : http://alombredunoyer.com/20..
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Au début, j'ai pensé qu'il s'agissait d'un exercice littéraire dans l'esprit de l'OULIPO où l'on décline une même idée, ici, un écrivain qui n'a pas eu le succès escompté, un peu à la manière de Raymond Queneau dans exercices de style. Mais plus on avance dans cette courte lecture, plus on découvre à la fois l'imagination débordante de l'auteur, mais aussi un fond qui pousse à la réflexion. le destin d'écrivains ratés ou tout au moins qui n'ont jamais connu la gloire, ou qui n'ont pas pu écrire, ou pas pu être publiés, des destins d'éditeurs qui n'ont rien publié, trouvant que tout était mauvais et qui de ce fait furent ruinés, de celui qui, enfin arrive à se faire publier et meurt malencontreusement écrasé par une palette de ses propres livres sortis de l'imprimerie, ou encore celui qui va corriger ses propres livres dans les librairies et se fait arrêter.
Le fond, c'est bien l'écriture jusqu'à l'obsession, la forme, c'est déjanté, beaucoup d'humour et un style nickel.

Challenge Riquiqui 2022.
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Mon avis va être bref. Parce que ce livre est aussi court que son titre est long. Je vous laisse juger : « de quelques amoureux des livres que la littérature fascinait, qui aspiraient à devenir écrivain mais en furent empêchés par diverses raisons qui tenaient aux circonstances, au siècle de leur naissance, à leur caractère, faiblesse, orgueil, lâcheté, mollesse, bravoure, ou bien encore au hasard qui de la vie fait son jouet & entre les mains duquel nous ne sommes que de menues créatures, vulnérables & chagrine ».

En quelques 120 pages et autant de chapitres très succincts, Philippe Claudel fait jouer sa plume, toujours aussi maîtrisée, pour nous proposer une liste des différents motifs qui ont empêché un livre d'exister. Pour ce faire, il va alterner son inventaire entre des histoires vraies et des fables imaginées de toutes pièces. On va donc passer d'une anecdote historique avec des personnages identifiés, à une anecdote véridique où l'on doit deviner les acteurs, en passant par des anecdotes totalement loufoques. D'une page à l'autre, on s'intéresse, on s'intrigue, on sourit, on se marre…

Ce petit essai tout en fantaisie se lit très vite, ne laisse pas vraiment de trace, mais m'a permis de passer un moment plutôt agréable. C'est fin, malicieux, c'est Philippe Claudel !

Et finalement en incluant le titre dans ma chronique, le résultat n'est pas si court !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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L'ouvrage de Philippe Claudel ne m'avait guère attiré à sa sortie. Il s'est imposé à la lecture par l'intermédiaire d'une amie qui avait beaucoup apprécié la forme et quelques unes des histoires qui s'y trouvent.

Déjà, une longue phrase en guise de première page de couverture intrigue : de quoi s'agit-il ? Essai ? Roman ? Récit ? … A priori, aucun genre littéraire connu ou alors un mélange de tous.
Dans les premières pages, l'histoire de Virgile Maubert donne le ton. Claudel raconte en moins de deux pages les péripéties d'un écrivain, moqué par sa femme et empêché d'écrire son oeuvre. Il finit par se donner la mort. La fin de Maubert lance plus d'une centaine d'histoires d'écrivains empêchés (d'écrire, de publier ou d'être reconnus) à la suite de circonstances aussi délirantes qu'extravagantes, parfois effrayantes, grinçantes et affligeantes ou encore tout simplement insignifiantes.

De toutes ces histoires courtes, mes coups de coeur vont à Leonord W. P. (le vrai auteur, selon ce dernier, d'A la recherche du temps perdu), à Arthur Rimbaud (l'homonyme), à Rodriguo Benitez (écrivain cubain qui voulut élever le niveau de ses ouvriers en leur faisant lire à haute voix, tout en travaillant, la Phénoménologie de l'esprit d'Hegel), à l'écrivain bernois (inventant une langue, son lexique, sa grammaire pour écrire son roman), à Maroul El Bahranei (l'Egyptien), à Kevin Douin (jeune poète de quatre ans) et Jean-Pierre Massinot (professeur de littérature contemporaine à l'université de Paris XIII), enfin à « cet autre qui décida d'inventer un nouveau signe de ponctuation qui avait la forme d'un point-virgule inversé, la virgule se trouvant au-dessus du point, et dont l'utilité était, selon son créateur, de « combler le vide scandaleusement dommageable entre le point et le point-virgule traditionnel ». Il en fourra dans tous ses romans mais fut bien le seul. Peu lu avant son invention, il le fut encore moins ensuite, les lecteurs semblants rebutés par l'apparition et la prolifération de ce qui ressemblait, objectivement, à un point d'exclamation en état d'ébriété ».

Mais, il faut lire la dernière histoire pour finalement apprécier tout le talent de conteur d'un écrivain qui, lui, a bien fini son livre pour notre plus grand plaisir.
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