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3,78

sur 1116 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une île perdue au milieu de nulle part. Trois cadavres de migrants africains échoués que les notables préfèrent cacher pour éviter une publicité négative qui ferait capoter un projet immobilier — le hic étant la conscience de l'instituteur opposé à cette dissimulation.

Ce livre, comme dans Les âmes grises, a son lot de citoyens au-dessus de tous soupçons prêts aux pires compromissions pour sauvegarder leurs intérêts, en un endroit où, à la manière de Simenon, l'ambiance pesante est celle d'un lieu en vase clos. Des hommes, que l'on retrouve souvent chez Philippe Claudel, surtout des mauvais guidés par leur égoïsme, qui ont parmi eux une âme pure que la voix discordante désigne comme bouc émissaire.

Une histoire exemplaire, qui si elle est parfois manichéenne et moralisatrice n'en reste pas moins réaliste sur l'indifférence, l'égoïsme, l'individualisme des populations face au sort des migrants. La lâcheté étant aussi partagée par le plus grand nombre de ceux qui laissent faire. D'actualité et bien écrit, L'Archipel du chien a le grand mérite d'engager une réflexion sur un problème trop souvent occulté, collectivement et individuellement.

Challenge MULTI-DÉFIS 2018
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Je constate ,avec satisfaction d'ailleurs, que ce livre a suscité de très nombreuses critiques et donc été lu par nombre d'entre nous . Ma critique n'apportera pas grand chose de nouveau , ce serait grande prétention de ma part , mais , comme j'adore terminer mes lectures par un commentaire , je ne dérogerai pas à ce qui est devenu un rituel des plus agréables pour moi .Isabelle ( c'est ma libraire ) m'a mis en garde : "ça ,c'est noir " , " oui , merci , mais moi ,les romans noirs , je connais et j'adore ". Il est des fois où l'on ferait mieux de museler son ego , de faire preuve de grande modestie....Là , voyez- vous , j'ai manqué d'humilité car, dans ce bouquin , ce sont les gens qui m'entourent que j'ai retrouvés, et moi , naturellement , et ce que j'ai découvert n'est pas terrible....Quoi ? L'homme est capable de tout ça ? Ben oui....Ces horreurs , on les découvre " chez les autres " , pas ici ....et encore c'est à l'heure des infos à la télé , des images , un film , rien de plus ...C'est donc ça l'humanité . Oh mais bien sûr, mais que de clichés, que de choses ressassées , mais vite oubliées . Aujourd'hui à la retraite , je me demande comment , avec tous ces gens intelligents , tous ces philosophes , intellectuels qui prennent la parole dans les médias , les horreurs décrites dans ce roman peuvent perdurer? On en a une petite idée dans ce roman très noir , terrible car il décrit sans distanciation le monde contemporain dans toute sa violence , sa brutalité . Un conte qui n'a rien de merveilleux , un conte douloureux , un conte terrible.
Porté par une écriture particulièrement belle , avec des images d'une incroyable force , des personnages sans doute stéréotypés mais , au final très proches de ceux que l'on côtoie chaque jour , Philippe Claudel frappe fort , très fort . L'humanité...ah , l'humanité....Le sort réservé à un personnage , en particulier , m'a bouleversé . Attention , un coup de pied dans la fourmilière , aucun crédit à qui que ce soit , et tout s'écroule dans une insoutenable , puanteur . Glauque , gluant , puant , oui , voilà , bienvenue sur " l'Archipel du chien"....Isabelle vous prévient . Comme moi , vous pouvez ne pas la croire...mais attention , elle connaît son sujet. Ne venez pas vous plaindre . Eux , c'est nous...et on en prend plein la figure...Bon , oui , plus on est de fous....

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Je me suis précipitée sur le dernier roman de cet auteur dont j'apprécie la sensibilité, le style et la variété des thèmes abordés : universels, existentiels, comme sociétaux ! Celui-ci est bien sombre, interpelle sur un drame mondial actuel, le sort de tous les Migrants...

"Des papiers d'identité les auraient reliés au monde, à un pays, une administration humaine, une histoire, une famille. Mais là, rien. Rien qui permettait de savoir leur nom, leur âge, le pays qu'ils avaient fui. Rien qui pût dire de qui ils étaient les fils, les frères, les maris, les pères." (p. 54-55)

L'histoire est tragiquement simple : quelques notables d'une île découvrent sur l'une des côtes de leur île, trois cadavres de jeunes hommes noirs... Ils sont préoccupés, soucieux de cacher ce sinistre événement , car le maire est en pourparlers, et en négociations commerciales pour le projet de Thermes...Une perspective de prospérité et de développement pour leur
île...qu'il ne veut surtout pas compromettre !!...

Le curé, le maire, le Docteur, un pêcheur, l'ancienne institutrice à la retraite, et le jeune instituteur, en fonction...vont se réunir pour savoir ce qu'ils doivent faire...
Tous veulent oublier et surtout cacher les corps de ces trois jeunes hommes noirs, sauf l'Instituteur qui veut dire la vérité et enterrer dignement ces "malheureux" !..
L'instituteur dérange au plus haut point... et comme il n'est pas, comme les autres "décideurs" , originaire de l'île... il deviendra le bouc-émissaire , et subira une machination honteuse... pour discréditer sa parole !... Je n'en dirai pas plus long !!

"Qu'est-ce que la honte, et combien la ressentirent ? Est-ce la honte qui rattache les hommes à l'humanité ? Ou ne fait-elle que souligner qu'ils s'en sont irréversiblement éloignés ? "(p. 243)

""Vous êtes pourtant intelligent. Je comptais sur vous. Et je suis certain que vous êtes un homme bon.
- Je suis surtout un homme lâche, lui avait-il répondu.
-Un homme lâche ? avait repris, songeur, l'Instituteur.
-C'est presque un pléonasme, non ? " avait conclu le Docteur. (p. 268)"

Un roman oppressant , présentée comme une fable qui met au centre la lâcheté des hommes... ainsi que leur besoin de bouc-émissaire pour échapper à leur pleine responsabilité...et leur culpabilité...lors de choix complexes...

Une angoisse, une tension allant crescendo au fil du récit...La vie d'une île où vivent pêcheurs, paysans, quelques notables : le Docteur, le Curé, le Maire ... Il est question de Morale, des combats constants, universels entre le Bien et le Mal, la cupidité, l'égoïsme, le racisme...et les luttes d'une minorité pour mettre en accord ses convictions et ses actions, en dehors d' intérêts personnels....

Des scènes marquantes, terrifiantes...dont cette gigantesque pêche au thon, annuelle, qui se prolonge par des festivités et le couronnement du Roi (Le pêcheur le plus adroit) de cette pêche quasi mythique...
Des descriptions hyper-réalistes dont celles des odeurs, qui se communiquent littéralement et physiquement à nous...Impressionnant....

Un roman marquant... nous interpellant sans ménagement...dans les choix médiocres [ humainement], les dérapages multiples , que nous pouvons faire...dans une sorte de confort personnel et banalisation de certains actes... Fable dérangeante qui parle des "salauds ordinaires" !!!....


[ *****pour achever ces lignes, l'envie de signaler Une jaquette des plus réussies, réalisée par Lucille Clerc]
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Voici un roman sous forme de conte noir, âpre et grinçant tout au long , magnifiquement écrit comme toujours par cet auteur de qualité.
Une scène de théâtre violente ( cela y ressemble ) qui interroge, oblige à réfléchir , un sujet délicat s'il en est : actuel,brulant !
Cette histoire prend racine sur une petite île tout à fait tranquille , peuplée d'une poignée d'individus qui se connaissent tous ! Avec les travers humains que l'on connait , oú l'auteur explore avec maestria le tréfonds des âmes les plus noires comme les plus généreuses , là, elles sont peu nombreuses !!
Un matin , ses habitants découvrent les corps de trois hommes noirs échoués sur la plage . Dilemme .......Que faire des corps?
On croise , l'Instituteur, la Vieille, le Curé décrit avec une cruauté sans égale, " un portrait au vitriol " , le Maire, le Docteur: gras , à l'éternel sourire, Amerique, le Spadon ........une galerie de portraits qui font frémir , pittoresques , monstrueux quelque part , ces crânes creux ........
Le plus intéressant est la réaction de chaque individu face à sa conscience.
Comment ferions - nous si nous étions confrontés à un tel événement ?

Jusqu'où pourrions - nous aller par compassion, générosité, intérêt , peur ,effroi , désespoir,?
Cette histoire révèle la part sombre qui sommeille en chaque individu , il faut pouvoir vivre avec sa conscience .........
Ce sujet délicat en sorte de fable dérangeante nous parle de "salauds ordinaires", explore la lâcheté humaine et le poids de la conscience .........
C'est un roman bien mené , prenant et addictif mais j'ai quand même regretté un certain nombre de clichés, le ton un peu trop moralisateur, à propos d'un sujet douloureux qui ne peut que poser question.
J'ai été constamment oppressée, ce Conte noir ne m'a pas rendue heureuse , plutôt affligée , contrairement à d'autres oeuvres de cet auteur que je connais , que j'ai rencontré à plusieurs reprises !
Merci à Reine qui se reconnaîtra !
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J'ai terminé ce roman, il y a quelques jours et même si le thème m'a plu car il est hélas d'actualité, je reste mitigée ; j'ai bataillé pour rédiger ma critique, oscillant entre des réactions contradictoires…

Tout d'abord, les protagonistes sont vraiment caricaturaux : on a en gros les édiles : l'Instituteur, objecteur de conscience, le Maire corrompu, le Médecin qui cautionne, le Curé qui ne croit plus en rien, l'ancienne institutrice revêche qui ne supporte pas d'avoir céder son poste, des pêcheurs sans scrupules, sans oublier l'idiot du village… On note au passage que les villageois sont présentés comme des rustres !

Je sais que tous les moyens sont bons pour établir son pouvoir mais quand on voit jusqu'où peut aller le maire du village pour satisfaire ses propres besoins et ambitions, on reste sans voix. Seul compte pour lui son projet de thermes et le fric qui va avec, alors on assiste à des manipulations en tous genres, le tout nappé d'une bonne dose de délation, de calomnies, pour aboutir au procès truqué de l'instituteur accusé de viol sur une élève : c'était le seul habitant du village à ne pas être natif de l'île donc un Étranger, la pièce à sacrifier…

« Vous avez compris ma pensée, reprit le maire, et vous savez bien que je ne suis ni un salaud ni un homme dénué de coeur. Mais, ce n'est pas moi qui ai crée la misère du monde, et ce n'est pas à moi seul non plus de l'éponger. » P 55

Ce roman m'a rappelé bien sûr, les grands mythes sacrificiels, Antigone, Iphigénie … que ne ferait-on pas pour s'attirer la clémence des Dieux et justifier les bassesses ?

Comment réagir après ce qui est arrivé à l'Instituteur ? Ce n'est pas si simple, le Médecin par exemple sent en permanence une odeur de pourriture qui émane de lui et qui ne semble pas perturber les autres, la mauvaise conscience, la culpabilité s'infiltrent dans sa pensée : « L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn »

On retombe à nouveau sur les grands mythes : le supplice de Prométhée dont le foie repousse au fur et à mesure que l'aigle le lui dévore) ou le mythe de Sisyphe qui remonte un rocher qui toujours redescend…

En fait, on peut prendre tout ce récit au premier, au deuxième ou même au ixième degré tant les allusions sont constantes.

En tout cas, c'est une île qui porte bien son nom : ses habitants se comportant comme des chiens (je présente mes excuses à mes amis les chiens, car l'idée d'associer cet animal à la méchanceté me hérisse, mais c'est une expression courante, comme traiter les hommes de cochons d'ailleurs). Cette île est noire car un volcan, le Brau, se manifeste régulièrement, noire tout comme l'âme des habitants…

Philippe Claudel s'érige en donneur de leçon, fustige le comportement des passeurs, la lâcheté des habitants de l'île vis-à-vis des migrants qu'on laisse mourir comme des chiens sur la plage, tente de culpabiliser le lecteur au passage. En fait, en caricaturant et fustigeant de cette manière, il pousse ceux qui se sentent impuissants devant le drame des migrants et l'arrogance des Occidentaux, à se culpabiliser davantage encore, alors que ceux qui vivent des trafics ou ceux qui rejettent les Étrangers, resteront indifférents…

J'aime beaucoup Philippe Claudel, mais ce roman m'a hérissée à force d'être caricatural, et cette lecture m'a soulevé le coeur presque du début à la fin. Il va en rester une frustration, une impuissance renforcée et je ne vois pas ce qu'il a tenté de prouver au fond, à part pousser un grand cri de colère…

Je trouve ce roman clivant et je pense que les avis vont faire le grand écart : il sera encensé ou rejeté…
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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C'est probablement un beau livre, je l'ai apprécié, et pourtant il m'a partiellement agacé. J'essaye, avec votre aide, chers lecteurs potentiels (merci de votre silence présent), de comprendre pourquoi.

Une piste qui me vient est qu'outre la brièveté du texte, le livre a quelque chose de théâtral. Par exemple, le fait d'appeler les personnages par leur fonction ou un surnom renforce chez eux non pas un aspect désincarné, mais un air d'archétype. Certains ont un côté bonhomme, l'inspecteur par exemple, sortirait plutôt d'une comédie de Pagnol que d'un polar nordique ; plusieurs virent à la caricature, alcooliques, épuisés ou surexcités. La façon dont un dénouement probable est annoncé indiquerait une tragédie, mais ça tourne au drame.

Si les personnages sont des archétypes, alors ce monde est désespérant. Car chacun est coupable, chacun est faible, chacun est lâche, chacun est un traître potentiel, et la foule incontrôlable : « J'aime les foules quand elles sont ainsi chargées d'électricité. Elles deviennent imprévisibles ! Tout peut arriver. Venez donc les contempler : des fauves dans la fosse qui attendent la distribution de viande. ». Significativement, un des ressorts du récit, révélé vers la fin, aurait confirmé à Baudelaire que le plus irréparable des vices est de faire le mal par bêtise (1).

En somme, sur un sujet d'actualité, qui devrait être pour nous objet d'horreur, Philippe Claudel martèle avec lourdeur les reproches que chacun de nous devrait s'adresser, car nous sommes ces caricatures qu'il anime devant nous. Et pourtant, ces exagérations font un récit qu'on peut lire en admirant des paysages et tenu en haleine par le suspense. J'admire donc l'art de Philippe Claudel, que je lis pour la première fois. Allez, j'ose un pied de nez : je ne sais pas si c'est de l'art ou du cochon, qui vous rappellera de ne pas me prendre au sérieux.

(1) Incroyable : cette citation célébrissime peut se trouver sur le net avec un mot changé, qui en inverse complètement le sens. Vérifiez.
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Vous allez probablement trouver cela très étrange, mais je vais zaper la critique de ce livre dont j'ai pourtant aimé la lecture..
Pourquoi ?

La première raison est que je l'ai terminé le matin même où je devais le rendre à la bibliothèque.
Le réinscrire uniquement pour me permettre de rédiger mon billet (car il est difficile de critiquer sans avoir le livre à ses côtés) me semblait une aberration.
J'ai donc du m'en séparer trop vite et mon inspiration s'en est trouvée brimée.

La deuxième raison est plus nébuleuse...
Le propos est fort et noir.
L'intention de l'auteur est louable qui veut faire comprendre au lecteur les dangereuses dérives dans lesquelles la société de consommation teintée d'égoïsme peut faire basculer l'être humain.
Le déni, la dissimulation, l'hypocrisie, la calomnie...
Il le fait très bien car la plume est agréable, la lecture aisée et on reste interdits face à la réaction des intervenants confrontés à leur improbable découverte.

J'ai lu ce roman facilement et avec intérêt.
Il m'a fait réfléchir.
Il m'a révoltée.
Il m'a sidérée.
Mais je n'ai pas réussi à mettre les mots justes sur mon ressenti.
Je n'ai pas su me situer, repérer mes émotions, les identifier.

J'ai hésité à publier car, en lisant les nombreuses critiques, il me semblait bizarre de ne pas parvenir à me prononcer.
Mais le fait est que c'est comme ça...
4 ⭐⭐⭐⭐ parce que j'ai vraiment apprécié, je ne suis simplement pas parvenue à m'exprimer comme je l'aurais voulu.

Les mystères de la lecture...
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Je me réconcilie avec Philippe Claudel qui revient dans le même thème que ses premiers romans. Celui-ci, bien sûr, m'a fait penser au Rapport de Brodeck. Une île d'archipel qui ressemble à un chien. 100 habitants qui y vivent avec leurs codes. Gênant quand l'instituteur arrive d'ailleurs. Encore plus gênant quand quelques personnes découvrent des émigrés morts échoués sur la plage. Surtout ne pas informer les autorités qui vont chambouler l'ordre établi. Que faire des corps ? Pourquoi le seul qui n'est pas d'accord est cet étranger d'instit ? Beaucoup de choses fortes dans ce roman d'où ressort le côté sombre de l'humanité. Volcanique ! Légèrement moralisateur.
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“Certains aiment tellement l'humanité, qu'ils sont prêts à l'exterminer pour assurer leur bonheur.”

L'histoire se passe sur une île sans nom ni géographique, une île quelconque, ni grande ni belle, qui flottait au milieu de nulle part ; pourtant guère éloignée du pays dont elle dépend mais qui en est oubliée…
Cet endroit isolé est habité par un volcan, quelques rares habitations et une communauté qui vit de la culture de la vigne, d'oliviers, et de la pêche. Des vies simples et calmes en apparence.
Cependant, cette île volcanique à l'aspect funeste va engendrer des répercussions néfastes parfois mortelles…

Le récit démarre par la découverte macabre de la dépouille de trois jeunes noirs échoués sur la plage. Un danger potentiel qui risque de mettre en péril le projet d'installation d'un centre thermal qui pourrait développer le tourisme et l'économie de l'île. La complicité de très peu de témoins, à l'origine de cette découverte, va décider du sort de ces cadavres gênants : faire disparaître incognito les corps sans en éveiller la curiosité du reste des habitants. Décision contestée par un seul des témoins présents.

« Vous vous débarrassez des corps de ces pauvres hommes comme s'il s'agissait de poussières qu'on fourre sous un tapis ! Dois-je vous rappeler que certains sagouins ici continuent de jeter leurs poubelles dans les trous du volcan dont vous parlez ! Est-ce ainsi que vous considérez le corps de ces malheureux, comme des ordures ? »

Parfaitement inventé, c'est par cette fable cruelle que Philippe Claudel nous démontre un des reflets les plus abjects de notre Société, et pourtant d'une évidence si familière à nos yeux et nos oreilles.
Si on prend la peine de lire au-delà du roman, et en étudiant plus particulièrement que la notion d'inhumanité est souvent associée à celle de cupidité, de bassesse, d'injustice et d'actes inhumains commis à une grande échelle par des individus contre d'autres individus dans un but essentiellement politique, idéologique, racial ou religieux. Voici ce qui se reflète au fur et à mesure que l'on avance dans l'histoire, au fil d'une intrigue soutenue qui déploie habilement toute son intensité dramatique.

Un constat alarmiste pour ce roman d'actualité qui pourrait peut-être influencer en bien l'humanité…
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Philippe Claudel fait un portrait au vitriol de la nature humaine dans l'Archipel du Chien, roman allégorique / thriller. Une unité de lieu : une île, ses habitants repliés sur eux-mêmes et trois cadavres qui échouent là. Comment gérer ces morts ? Les choix faits vont être révélateurs de la personnalité des habitants de l'île.

Récit volontairement sombre, voire noir (et même au-delà !) pour dévoiler l'Humain sous toutes ses facettes. C'est terrifiant et cependant exact hélas.

Je vous laisse découvrir cet ouvrage.
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