J'essaie de connaître l'odeur de la maison, comme si j'allais ainsi mieux l'aimer.
On se repait du blond.Car il arrive que le parfum soit couleur.Formes aussi.
On cherche toujours à façonner des clés même s'il manque les serrures.
Il est un âge où on croit toujours ce que les mères nous disent.
La chambre d'hôtel n'a pas de sexe.Ou bien elle est hermaphrodite.En fait elle est indifférente.Elle s'en fout.Elle se donne à qui la paie.
A table.Un couvert dans chaque main.Un torchon de toile blanche noué autour de mon cou, mes pieds ne touchent pas encore le sol.Je suis le Petit Poucet mais je deviens l'Ogre du conte.J'ai devant moi le temps de la vie.
Par le miracle du rasage et de l'eau verte, d'homme mûr mon père est redevenu un nourrisson.
A propos du munster:
Le respirer le condamne, le gouter l’amnistie. Derrière ses allures de Quasimodo, de vilain canard ou de galeux, c’est un Prince qui pour apparaitre attend qu’on veuille bien l’apprécier. On se trompe si souvent sur les fromages ou sur les êtres.
Je suis enfin prêt. J'enfourche mon vélo. Je fonce. Le vent me renifle. J'ai 10 ans. Le présent est un cadeau somptueux.
Il y a dans la présence opaque du brouillard, à peine percé çà et là, suivant une logique indéchiffrable, par des aplats de blancheur qui font croire à des sources de lumière disposées plus loin, la survenue d'une fin du monde bénigne, sans conséquences majeures et sans douleur.Extracteur à froid de parfums suspendus et potentiels, le brouillard sabote le paysage quotidien pour le donner à voir et à sentir autrement.