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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Excellente idée d'association d'un auteur et d'une illustratrice. Philippe Claudel et Lucille Clerc. Un joli petit livre facile à emporter et à lire, quand, pour moi, patiente en salle d'attente pour examen. L'univers passionné, aux conditions difficiles du milieu de la pêche. Relation conflictuelle entre un père et son fils qui ne veut pas galérer comme lui et décide de fuir. Mais pourtant, dans l'enfance, des bons passages tendres comme cette première sortie en mer à l'âge de neuf ans. Un bien agréable conte qui fait son boulot, à savoir on s'évade.
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Rature, c'est le surnom d'un homme qui prend la mer. Quand il était gosse, il avait du mal avec les mots. Ça n'a pas changé. Rature, c'est aussi le nom de son bateau, un fileyeur qui part avant l'aube braver la houle et les tempêtes, pour ramener du poisson qui nourrira les gens. Rature enfin, c'est le titre de ce texte de Philippe Claudel, simple, brut et beau à la fois. Un texte qui se veut une ode au métier de pêcheur, une bourrade amicale à ces hommes au verbe rare qui risquent leur vie en bravant l'océan. Comme à son habitude, Claudel aime les hommes vrais, burinés par le froid et le vent, malmenés par la vie et les éléments. C'est l'histoire d'un homme dont l'exacte place est sur la crête des vagues, qui aspire tout autant à partir en mer qu'à revenir auprès de la femme qu'il aime et du fils qu'il espère être la relève des lendemains. C'est un texte sur la fierté du métier, la fierté de la paternité et de la transmission à travers ce lien. Un texte aussi sur la pudeur virile, la peur de la perte et la colère des destins contrariés.

Pour accompagner ce texte, les dessins et gravures de Lucille Clerc apportent ce qu'il faut de mystère et de poésie. C'est d'ailleurs la jolie première de couverture aux ton bleus, chargée de matière et de mouvement, qui a attiré mon regard vers ce livre. le nom de Philippe Claudel a fini de me convaincre. L'artiste alterne traits précis et diffus, superpose les images, jongle avec les techniques. Sa palette de couleurs et ses motifs pleins de créativité produisent un univers visuel à la frontière de l'onirisme, entre ciel et écume. On doit notamment à Lucille Clerc les couvertures de précédents romans de Claudel, comme « L'Archipel du chien » ou « Crépuscule ». Deux visuels qui m'avaient marqué, confirmant la belle alchimie qui existe entre l'artiste et le romancier. le texte est vite lu, apprécié dans sa pudique concision, mais les illustrations donnent envie d'y revenir, afin de reprendre le large.
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Rature, un joli nom pour un livre illustré :))
La plume est de Philippe Claudel . Sa prose toujours aussi sublime, un brin poétique ! Un peu plus optimiste qu'à son habitude. le livre est un petit format très joliment illustré par Lucille Clerc. L'histoire est courte, les dessins oniriques. Inhabituel, presque un conte.
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Un conte nous est proposé par Philippe Claudel, illustré par Lucille Clerc. Ce livre est d'abord un bel objet, au toucher agréable et à l'illustration rafraîchissante. C'est une histoire de famille, marins durs à la tâche qui se coltinent la mer, déesse féroce qui exige son dû mais ne l'obtiendra pas. La famille soudée dans l'adversité affrontent la caméra dans un documentaire qui les verra vivre sous l'oeil complice et amical d'une journaliste conquise par l'entraide et le courage de l'équipage familial, père et fils aidés d'un matelot bougon et infatigable.
Les illustrations de Lucille Clerc ajoutent une touche de poésie en osmose parfaite avec un texte aux images touchantes et empreintes d'une grande affectivité.
L'amour anime ces rudes marins, amour de la mer, de leur métier et de la femme, mère et épouse qui le leur rend bien.
Ce livre est une leçon d'équilibre littéraire, chaque mot, chaque phrase épousent l'instant en une fluide narration.
Un bonheur d'écriture sous la plume de Philippe Claudel, conteur hors pair.
Merci
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Ce livre est plus une évocation qu'un roman: l'évocation de la dureté de la vie des pêcheurs. Il est de ce point de vue utile, car même si de brillantes plumes ont déjà beaucoup dit à ce sujet - Victor Hugo, Herman Melville, Pierre Loti, Henri Queffelec, Catherine Poulain,... - et si le métier a évolué du fait de la technologie - pour le meilleur et pour le pire -, comment ne pas garder en mémoire l'âpreté de la vie des travailleurs de la mer, et ne pas la mettre en parallèle avec l'indifférence des mangeurs de poissons que nous sommes, nous, ingrats consommateurs?
Nous voilà donc sur le bateau, avec un petit patron pêcheur, et Joss, le marin imperturbable, dur à la douleur, qui suce du réglisse, et qui n'a pas d'attache sur terre: la mer est sa seule connaissance.
Il fait froid, la tempête menace, et la survie des hommes est à la merci d'un de leurs gestes maladroits: ces hommes sont rudes, mais leurs vies ô combien fragiles.
Ce texte bien construit est présenté ici sous la forme d'un joli petit livre, bel objet agréable en mains, soutenu par les dessins d'une illustratrice, Lucille Clerc, dont les couleurs et le foisonnement nous plongent dans l'univers marin tout autant que les mots. D'où un ensemble cohérent, une pierre de plus posée en hommage aux hommes qui travaillent, donnent tout, risquent tout, pour nourrir des êtres replets, souvent paresseux, et jamais contents.
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Je ne connaissais pas beaucoup Philippe Claudel, si ce n'est que c'est un auteur assez connu (et après quelques recherches, un scénariste couronné par deux oscars pour son film Il y a longtemps que je t'aime).

C'est au final une nouvelle très poétique qui nous est donné ici. Déjà par les talents artistiques de l'illustratrice Lucille Clerc qui a su retranscrire à merveille le texte, lui donnant même encore plus de profondeurs. D'autre part, le texte est court et percutant. Il pourrait se lire vite mais j'ai aimé prendre le temps de me poser, d'admirer les illustrations et de relire le texte.

On nous retranscrit ici l'histoire d'un homme, un père, un taciturne qui a du mal à communiquer même lorsqu'il est sur son bateau adoré le Rature. Pourtant, il en a des choses à dire sur son amour pour sa femme, son amour pour son fils, son amour du métier. Mais rien à faire, dès qu'il est devant les projecteurs, plus rien ne sort de sa bouche. Et c'est ainsi que l'on suit ses réflexions où transparaît une relation compliquée entre un père et son enfant.

Philippe Claudel nous emporte avec facilité sur le bateau et dans la vie de son personnage. Au point où j'ai fini le livre un peu nauséeuse car, il faut bien le dire : je n'aime pas l'odeur des ports et encore moins des poissons (et de leurs entrailles, n'en parlons pas).

Une bonne lecture en somme.
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Graphisme éblouissant… C'est beau, onirique, évanescent, hypnotisant… Un rêve devenant réalité…
Un rêve pouvant être violent, déchirant mais ô combien chaleureux car ainsi est fait l'humain
Profondément aimant… Bien que bancal
Car il n'est pas simple de jouer avec les mots, de les libérer de notre carcan
Le faire, c'est comme se fragiliser
Dévoiler ses failles
Laisser courir un sourire, un regard à la place des mots
Pourtant, il faut parfois trouver les mots. Les dire car nous ne sommes pas tous doués pour comprendre les non-dits. La vie peut se révéler bien courte… malheureusement… donc transmettons nos paroles, nos pensées, nos espoirs, nos savoirs, notre amour…
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Ce livre au format peu conventionnel, aux pages épaisses, au texte court – phrases sobres, mots isolés, magnifiques majuscules -, fait la part belle à d'hypnotisantes illustrations de Lucille Clerc. Une mise en scène qui magnifie le récit, l'un étant au service de l'autre.

L'histoire est d'une simplicité désarmante : un pêcheur et son bateau sur une mer parfois calme, parfois déchaînée, une femme qui attend au port, un enfant à qui on aimerait tant passer le témoin. On ne peut pas faire plus modeste. Philippe Claudel raconte plus qu'un métier. Il raconte un travail essentiel et exigeant, une passion surtout : l'amour d'un marin fier, ordinaire et exceptionnel à la fois.

C'est aussi une magnifique ode à une nature souvent en colère, toujours généreuse. « La terre vous enchaîne mais la mer vous libère. Toujours. » L'océan rudoie, il ne ménage pas. Il donne, il enlève. Tout-puissant, il décide de la vie, il décide de la mort. le dessin accompagne à merveille un texte très vite lu d'un livre dont on tourne lentement les pages pour en admirer chaque couleur, chaque ligne. Le tout laissera un joli souvenir.
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