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Faut-il faire confiance à l'écrivain ? S'il s'agit de Paul Cleave pour ce qui est de nous embarquer dans une histoire à vriller nos neurones, la réponse est OUI !
« Pour bien écrire, il faut parler de ce qu'on connaît ». Ce postulat de Paul Cleave, Jerry Grey l'applique avec maestria durant les 12 livres qu'il a commis sous le pseudo d'Henry Cutter. Mais Jerry a un léger souci. Victime d'Alzheimer à 49 ans, il mélange fiction dans la réalité. Sa maladie prend le dessus sur lui. Alors quand on parle de morts autour de lui, est-ce vrai ou non ? On n'en dit pas plus, car c'est déjà beaucoup.
A travers le cerveau troué de Jerry, Paul Cleave livre avec Ne Fais Confiance à Personne, un thriller extraordinaire. Une fois n'est pas coutume parlons d'abord du style. le style supporte l'intrigue. Bourrée d'humour noir, un poil désabusée, la narration est particulière. L'écriture est addictive, faite de chapitres courts, écrite à la troisième personne, oscillant sans arrêt entre son double personnage (un coup le narrateur, un coup la plume de Henry). Il se parle à lui, il me parle. L'auteur soumet son lecteur à une pression incroyable. Certains pourraient noter un départ un peu lent. Non, il me plonge gentiment dans le puzzle que devient le cerveau de Jerry. Pas de bol, Jerry perd des pièces. Ce roman est d'une grande fluidité qui contraste forcément avec la spirale dans laquelle je m'enfonce avec le personnage. Son journal de bord devient une boussole - pour Jerry mais aussi pour moi.
L'intrigue est aussi surprenante que le thème. En une plongée au plus profond de la maladie d'Alzheimer, la confusion du héros devient celle du lecteur. Entre les périodes de lucidité, d'oublis, d'absence, il revient à nous, de démêler l'écheveau, entre les perceptions d'Henry et les convictions de Jerry. Chaque page remet mes certitudes en cause. Je plonge avec lui dans un épais brouillard. Comme lui, j'égare mes repères. Je nage en plein doute. Au fil des pages le côté jubilatoire se gomme et fait place à un réel sentiment d'inquiétude. Je m'évanouis. Au début, je me suis laissé porter. Je ne présente aucun trouble de la mémoire (Stade 1). Puis comme le héros, je m'accroche aux brides. J'ai l'impression d'avoir des trous de mémoire (stade 2), je suis avec lui quand il a des difficultés à se souvenir du nom de personnes (stade 3) et quand il oubli de son propre passé (stade 4), je commence à paniquer. Cleave se joue de moi à travers son héros. Mon raisonnement est troublé. Pourtant j'avance avec Jerry/Henry dans sa quête désespérée et son cerveau en ruine.
L'intrigue est le média parfait pour poser une réflexion sur l'auteur et sa personnalité. Comment faire confiance à l'auteur (lequel ? Cleave, Jerry ou Henry) quand la mémoire fait défaut ? Sans réelle mémoire comment se souvenir, comment juger de ce qui est vrai ? Jerry fugue de sa maison de santé. Soit. Une réelle empathie s'est installée avec le héros. Mais à chacune de ses évasions en ville, une jeune femme meurt assassinée. le lecteur se pose sans cesse des questions. Victime ou bourreau ? Fiction réécrite par un cerveau malade ou réalité oblitérée ? L'une s'enchevêtre dans l'autre sans que le héros parvienne à les identifier. Au fur et à mesure qu'il parcourt ce thriller, le lecteur additionne les questions. Où la maladie s'arrêtera-t-elle ? On connait la réponse. Mais les personnages qui gravitent autour de lui sont-ils là pour l'aider ou y a-t-il un secret plus sombre ? de quoi Jerry/Henry va-t-il se souvenir au fil des pages de son carnet ?
Ça y est. le lecteur est frappé par un des symptômes évidents de la maladie. Il a une tendance à errer ou à se perdre. Pour moi, c'est déjà trop tard. La grande balade paranoïaque est devenue addictive. J'ai compris le parallèle avec Shutter Island - un effet de prisme qui découpe la projection entre l'auteur, le héros et son lecteur. En un battement d'aile, je passe des périodes de “normalité' à celles remplies de confusion de Jerry. En d'autres termes, Paul Cleave se joue du lecteur que je suis en prenant le parti de se questionner sur la place de l'écrivain, et plus spécialement de celle de l'auteur de thrillers. le parallèle avec un malade souffrant d'Alzeimer est tentant. A travers les modifications de la personnalité et celles du comportement qu'il couche sur le papier, l'auteur lui-même n'est-il pas sur une pente fatale ? Jusqu'où peut-il se jouer de l'autre, du lecteur ? Comment, quand il s'agit de meurtres et d'abominations, une telle idée peut-elle germer dans un esprit sain ? Quand Jerry/Henry écrit pour lui-même, pour se souvenir, cela est-il vraiment une fantaisie ?
Ce thriller est machiavélique, et exceptionnel. C'est un pur délice. À ce stade, je suis encore capable d'interagir avec mon entourage, d'avoir une conversation non décousue. Mais, chut, Ne Fais Confiance à Personne et surtout pas à Paul Cleave.
Editeur : Sonatine
http://www.francealzheimer.org/comprendre-maladie/maladie-d-alzheimer

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S'il y a bien une maladie qui m'effraye particulièrement, c'est Alzheimer… L'idée d'oublier mes proches, mon passé, de devenir un poids, de faire des idioties ridicules devant la terre entière… tout ça me fait vraiment peur ! Ce qui vit le héros de cette histoire, c'est encore pire, car il n'a qu'une quarantaine d'années lorsque la maladie le happe ! D'auteur connu et reconnu, Jerry devient ce pauvre être qui fuit sa maison par la fenêtre, oublie le nom de sa femme ou vandalise le jardin de sa voisine sans n'en garder aucun souvenir. Lorsque la tempête s'abat sur Jerry, il pense qu'avec sa femme, Sandra, ils viendront à bout de toutes les difficultés. Mais c'est sans compter sur les facéties de la maladie qui met l'esprit de Jerry en vrac.

Pour tenter de garder une trace de ce qu'il fut, Jerry entame un espèce de journal intime qu'il intitule « Carnet de la folie ». Nous, lecteurs, alterneront les chapitres entre le carnet de la folie entamé à l'annonce de la maladie et le quotidien de Jerry quelques mois plus tard, interné dans une maison de soins. Parfois, il s'échappe, Jerry, et quand on le retrouve, il ne sait plus très bien ce qu'il a fait. Parfois aussi, il avoue des meurtres, mais ce sont ceux qu'il a écrits lorsqu'il était un auteur renommé. Pourtant, à chaque nouvelle escapade, un corps est découvert. le Jerry des bons jours est inquiet : et s'il était coupable ?

Commence alors pour Jerry une course contre lui-même et son esprit défaillant qui complique singulièrement sa recherche de vérité.

La cadence en deux rythmes un chapitre sur deux apporte une belle dynamique. En effet, le Jerry du passé qui tente d'expliquer à Jerry du futur qui il était et comment tout s'est effondré est cynique et drôle, malgré la gravité de la situation. le Jerry totalement perdu du présent est bien plus flou et terrifié. Tantôt, il se sait meurtrier, tantôt il se croit victime d'une machination.

On va commencer par arracher le pansement d'un coup : non, je n'ai pas eu de surprise. J'ai espéré jusqu'au bout que les indices gros comme des camions qui m'avaient amené à une conclusion rapide ne servaient peut-être qu'à perdre le lecteur. En fait, pas du tout. Mauvaise nouvelle, comme l'écrirait Jerry dans son carnet de la folie, j'ai tout compris !

Oui mais il y a aussi la bonne nouvelle : j'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteur et j'ai adoré Jerry qui m'a beaucoup émue. Son quotidien bascule et il en a conscience, au début, à 99% du temps (il a égaré ses clés, ce n'est pas bien grave…). Pourtant, ce pourcentage décline à vue d'oeil en emportant le lecteur dans une longue descente aux enfers. Avec la démence naissent aussi de terribles angoisses et la croyance que le monde entier s'est ligué contre lui, alors que sa femme déploie toute son énergie pour le protéger de lui-même.

Mention spéciale pour l'horrible fin qui, bien qu'elle soit attendue, est simplement déchirante…

Une lecture qui ne fait pas forcément carton plein au niveau de l'intrigue mais que j'ai malgré tout pris plaisir à lire !
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NE FAIS CONFIANCE A PERSONNE est un thriller assez atypique ! le personnage principal qui est narrateur par moment, par le biais de son « carnet de folie, » est atteint de la maladie d'Alzheimer , en plus une forme particulière : précoce et particulièrement rapide.

Pour moi , ce livre se déroule en deux partie : une première avec l'annonce la maladie , les conséquences, le placement en maison de santé…avant même de parler de meurtres , cette partie est déjà extrêmement angoissante en soi et ça n'a rien à voir avec le thriller. Paul Cleave place son lecteur dans une position où son potentiel tueur est un mec bien qui souffre d'une maladie atroce…

Puis dans un second temps arrivent les premières morts, les premiers doutes, une temporalité un peu dure à suivre..cette deuxième partie est plus difficile à comprendre car le lecteur est sans cesse balloter entre les faits et les souvenirs ( vrais ou faux) d'une personne souffrant d'un trouble neurologique grave… bonjour le retournement de cerveau !! Cette partie aurait peut être méritée d'être un peu plus courte.

Je n'ai pas été surprise par le dénouement mais j'ai particulièrement apprécié la fin cohérente avec le reste de l'histoire.

BREF …ce qui m'a le plus angoissé finalement dans cette histoire c'est l'entrée dans la pathologie de notre personnage principale avec les notes dans son « carnet de folie ». Sur cette partie, Paul Cleave a vraiment su retranscrire l'horreur que vit Jerry et sa famille. Sur la partie thriller, je n'ai pas vraiment été surprise. Mais finalement , il nous offre une fin parfaitement cohérente entre ces deux parties et adaptée .
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Malgré les répétitions, "Captaine A" oblige (Alzheimer), j'ai beaucoup aimé détester le final.
On doute durant tout le livre, basculant d'une certitude à l'autre.
Je vais essayer de trouver son premier roman, Un employé modèle.
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Bravo Paul Cleave, voilà un très bon roman !
La construction est fascinante, elle vous retourne le cerveau. L'intrigue est très bien menée, même si j'ai trouve la fin un peu décevante. Mais le plaisir que j'ai eu à lire ce bouquin hors normes compense largement ma petite déception finale.
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Paul Cleave est un auteur à l'esprit plutôt retors qui manie parfaitement l'humour noir, profondément noir. A son actif, de nombreuse victimes à travers ses romans. Sa nouvelle victime est un célèbre auteur de thriller. Pourquoi lui ? Parce que ses auteurs ne sont pas des personnes très fréquentables. Ils jouent du plaisir que nous avons à lire des histoires abominables, de notre appétit pour des énigmes qui baignent dans le sang. Ils peuvent même donner des idées, à force d'élaborer des crimes presque parfaits. Puis entre nous, il n'y a qu'un pas, un geste à faire pour que la fiction devienne réalité…


Il y a pire que de tuer quelqu'un : ne pas savoir si on l'a tué.


C'est le cauchemar éveillé que va vivre Jerry Grey, auteur de thriller et atteint de la maladie d'Alzheimer. Paul Cleave vous entraine dans un récit machiavélique, nous piégeant dans les méandres de la mémoire et de l'âme humaine, au coeur d'une douce folie.


C'est un récit à la fois angoissant et mystérieux. Tu te retrouves incapable de lâcher ce livre tant tu veux découvrir l'incroyable histoire de Jerry Grey et de son alter ego Henry Cutter, lui-même en quête de vérité, se retrouvant piéger entre la fiction et la réalité.


Avec Ne fais confiance à personne, Paul Cleave nous livre une histoire magnifiquement complexe où même le lecteur va à son tour confondre ce qui est réel et ce qui ne l'est pas. C'est un récit vraiment troublant.


Comme à son habitude, la narration est parfaitement maitrisée. Pour la première fois, l'auteur nous livre un récit en deux temps, alternant passé et présent, tout en suivant les confidences d'un homme qui perd peu à peu sa mémoire, sombrant doucement dans une folie amère. La barrière entre la réalité et la fiction devient quasi-inexistante.


L'idée d'un auteur qui va confondre ses histoires avec des faits réels, le faisant devenir le coupable idéal est vraiment original. Je vous rassure l'auteur ne s'arrête pas à cela, nous régalant de fausses pistes, de vrais rebondissements et des chemins détournés pour mieux piéger son lecteur. le récit devient encore plus paranoïaque, avec les confidences, le journal que tiens Jerry. Dans ses pages va naitre Henry Cutter, l'alter égo. Cela ne sera plus seulement le pseudonyme de l'auteur mais une vraie personne. On assiste impuissant à un magnifique dédoublement de la personnalité, à la déchéance d'un célèbre romancier qui a peut-être succomber à la tentation de passer à l'acte. Tel est la question et l'enjeu de ce roman…


En plus d'être une belle mise en garde, Ne fais confiance à personne pourrait très bien être le manifeste d'un auteur qui a succombé à la tentation, qui a sauté le pas entre la fiction et la réalité, nous dévoilant ainsi sa série de crimes. Paul Cleave ne prends seulement en otage un auteur de thriller dans ses tourments mais aussi son lecteur dans un récit prenant et troublant où l'humour noir nous ensorcèle.

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Mélanger la fiction et le réel à l'intérieur de soi-même et la maladie d'Alzheimer. Mélanger la fiction de l'auteur et le réel de Jerry. Mélanger roman et réalité. Mélanger les deux noms de notre héros chacun avec une vie bien distinct. Voue n'avez rien compris et oui il faut suivre … Ce roman est un tour de force et la tête me tourne. Très subtilement embrouillé et parfaitement exécuté. Mais ceci dit un peu trop casse-tête pour moi !
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Malgré quelques longueurs inutiles en fin de roman, "Ne fais confiance à personne" se lit avec avidité et curiosité, laissant le lecteur dans un désarroi absolu en rapport avec le sujet lui-même (la démence) mais également l'intrigue qui le mène par le bout du nez durant au moins deux tiers du roman.
Sans aucun doute, Paul Cleave est doué, il l'a prouvé maintes fois et il faut espérer qu'il continue à écrire des histoires tordues pour notre plus grand plaisir.
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Jerry Grey est un auteur de roman policier à succès mais rien ne peut lutter contre la maladie d'Alzheimer. Durant ces absences, Jerry croit qu'il a assassiné des gens mais tout le monde lui assure que ce sont des meurtres issus de ces romans, que ce n'est pas réel.

Jusqu'au jour où il semble que la réalité soit plus forte que la fiction.

Durant tout le roman, l'auteur joue à souffler le vrai et le faux : Jerry est-il coupable ? Est-il la victime d'un complot ? Qui peut le dire ?

Durant tout le roman, on suit la longue descente aux enfers de Jerry sous forme de journal intime (bien qu'il dise lui même que ce n'en est pas un) où il alterne les moments de lucidité et les périodes où la maladie est plus forte. La maladie n'est déjà pas drole en soi mais si en plus on en sait plus si on est un meurtrier ou pas, il y a de quoi devenir cinglé.

Je ne me suis pas attaché à Jerry, il manquait vraiment quelque chose, quoi je ne sais pas mais l'alchimie n'a pas eu lieu.

Même si le roman est bien écrit, je n'ai pas trouvé les rebondissements auquel je m'attendais.

C'est avec un sentiment mitigé que je termine ce roman.



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Je tiens à remercier les editions Sonatine et Netgalley qui m'ont permis de lire ce livre.

Je viens de terminer ce roman et je crois que je n'oublierai pas de si tôt le personnage de Jerry Grey!

Tout au long de ce livre, on va vivre avec Jerry , auteur reconnu de polars qui a 50 ans est atteint de l'un des plus grands fléaux de ce siècle la maladie d'Alzheimer. Vous imaginez déjà l'ambiance?
Paul Cleave nous fait un récit poignant et déchirant de se que peut ressentir un malade et son entourage. Pour ne pas sombrer dans la démence et ne plus savoir qui il est dans un futur proche , Jerry décide de tenir un carnet relatant des moments de sa vie. Paul Cleave va rondement mené son intrigue en alternant le Jerry actuel et le Jerry passé.
Jerry perd la mémoire et confond la réalité et la fiction de ses romans. Il s'accuse ainsi de meurtres de meurtres issus de ses romans sous le nom de plume d'Henry Cutter.La police l'accuse d'avoir tué plusieurs personnes mais Jerry ne s'en souvient pas.
A-t-il vraiment commis ces crimes qu'on lui reprochent ? Jerry veut savoir, nous aussi.On démarre alors une course poursuite vers la réalité.
Ce livre nous tient en haleine jusqu'à la dernière ligne!
Même si la fin est celle à laquelle je m'attendais, j'ai trouvé ce roman addictif et bien construit.Il reflète assez bien la réalité sur la maladie d'Alzheimer et on sent que Paul Cleave sait de quoi il parle « Ecrivez ce que vous savez ».
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