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Un thriller psychologique comme je les aime !
On entre dans la peau d un écrivain malade mais malgré cela on comprend l intrigue !
C est bien ficelé et avec un humour particulier en plus !
Un écrivain que je ne connaissais pas, je n hésiterais pas à lire d autres romans !
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Je suis d'accord : le titre fait très Harlan Coben. À la fin des fins on ne sait plus si on a lu tel ou tel Harlan Coben tant les titres sont de ce genre et tous pareils. Mais pour Paul Cleave, dont j'ai lu récemment Un employé modèle c'est le seul titre de ce style dans les 7 romans parus chez Sonatine.



4e de couverture : "Il y a pire que de tuer quelqu'un : ne pas savoir si on l'a tué.

Les auteurs de thrillers ne sont pas des personnes très fréquentables. Ils jouent du plaisir que nous avons à lire d'abominables histoigres, de notre appétit pour des énigmes qui le plus souvent baignent dans le sang. Nous ne sommes pas très raisonnables. Ce jeu dangereux peut parfois prendre des proportions inquiétantes. Leurs ouvrages peuvent nous donner des idées regrettables, favoriser un passage à l'acte aux conséquences funestes. Eux les premiers, qui pensent connaître toutes les ficelles du crime parfait, ne sont pas à l'abri de faire de leurs fictions une réalité. Prenez par exemple Jerry Grey, ce célèbre romancier, qui ne sait plus très bien aujourd'hui où il en est. À force d'inventer des meurtres plus ingénieux les uns que les autres, n'aurait-il pas fini par succomber à la tentation ? Dans cette institution où on le traite pour un alzheimer précoce, Jerry réalise que la trame de son existence comporte quelques inquiétants trous noirs. Est-ce dans ses moments de lucidité ou dans ses moments de démence qu'il est persuadé d'avoir commis des crimes ?"

Ce roman-là c'est encore des heures de lecture sans pouvoir poser le bouquin. Ou tout juste. J'ai été emballée dès la première page où l'on fait la connaissance avec Jerry Grey, auteur de treize romans policiers, qui se retrouve dans ce qu'il reconnaît être une salle d'interrogatoire de police, lui qui en a décrit des dizaines. Il est en train d'avouer un crime à deux policiers et il y a une jeune femme, jolie, devant lui. Mais il faut qu'il raconte : cette femme qu'il a tuée, c'est Susan. Suzan avec un z. Il l'a tuée. L'un des deux policiers l'interrompt et lui dit : "Monsieur, cela fait une dizaine de fois que vous venez nous avouer ce crime. Mais vous n'avez pas tué Suzan. Rappelez-vous, vous êtres écrivain. Suzan est l'un de vos personnages. Vous ne l'avez pas tuée."

Et lorsque la jeune femme lui dit : "Allez, on rentre", il apprend aussi que cette jeune fille est sa fille chérie Eva. Et que "rentrer" ça ne veut pas dire rentrer à la maison avec sa femme et sa fille, mais rentrer à la maison de santé. Où il habite désormais. Il est très fatigué, il sait qu'il est atteint de "démence" comme on dit, et d'un Alzheimer précoce et très invasif : il vient d'avoir cinquante ans. Et chaque fois qu'il se réveille, il est perdu. C'est un hôtel ? Il est bien en tournée pour un de ses livres ? Il faut qu'il se dépèche, son train est dans une heure. Il essaye de prendre l'ascenseur, mais il ne fonctionne pas. Un homme, costaud et en blouse blanche l'appelle. Son train, c'est plus tard. Vous ne feriez pas une petite sieste, Jerry ? Et là Jerry s'aperçoit qu'il est en pyjama. Il est confus. Il est perdu. Et c'est vrai, il est fatigué. Rentré dans sa chambre, L'homme qui a un badge disant "Éric", Éric donc, le recouche et lui promet de revenir dans une heure.

Parce que Jerry est surveillé. On ne sait pas comment, mais il se sauve et on le retrouve perdu, en ville, des heures plus tard.

Mais Jerry a fait une chose, avant, depuis le diagnostic, le fameux diagnostic d'Alzheimer. Juste avant le mariage de sa fille. Depuis le début, il tient un carnet. Un carnet que sa fille lui a offert, pour qu'il écrive ce qu'il ne doit pas oublier. Parce que cette maladie, cette satanée maladie va trop vite, il écrit au Jerry du Futur, celui qui sera "confus". Perdu. Alors il raconte sa femme, les préparations du mariage d'Eva avec "le fameux Rick", celui qu'il n'aime pas trop parce qu'il écoute du Hip Hop. Et qu'il va lui prendre sa fille. Il raconte que sa femme va encore travailler mais pas tous les jours. Ce jour-là, il raconte comment sa femme, qui rentrait du travail l'a trouvé mangeant des pâtes, il se rappelle bien comment il a mis les pâtes du frigo à réchauffer, il a lancé le saladier dans le micro-ondes, mis en route, et là il mange. Mais quoi ? Pourquoi fait-elle cette tête? Oh. Il n'a pas d'assiette. Il mange les pâtes sur la table. Dans le carnet, il raconte les choses de ce genre, les alarmes mises aux portes parce qu'il sort, et la voisine d'en face dont on le soupçonne d'avoir taggé la porte, les visites d'Hans, son meilleur ami, ses espoirs que jamais on ne le mette en "maison médicalisée"...

Et entre les chapitres du carnet, on suit Jerry qui essaie de fonctionner dans cette maison où on l'a relégué. Où est sa femme ? Où est son bureau ? Et son gin-tonic ? Et pourquoi on l'interroge de plus en plus sur ce qu'il voit à la télé, cette jeune fille poignardée, cette autre, pourquoi retrouve-t-on des bijoux de femme dans ses poches de pantalon ?

C'est un thriller où l'on doute de tout et de tout le monde, tout en découvrant ce pauvre homme englué dans une vie où ses souvenirs sont plus souvent ceux de ses propres romans.. mais.. il y a des meurtres, et on sait qu'il arrive à se sauver.. peut-on faire semblant d'être dément ?

C'est un auteur incontournable désormais que ce Paul Cleave, qui sait manier le suspense jusqu'à son paroxysme. À lire !

Ne fais confiance à personne - Paul Cleave, Sonatine 2017, 459 pages.
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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Je lis : "C'était quelques jours avant Noël. de fait, c'était le jour le plus long de l'année."...
Euh je ne comprends pas Paul Cleave a perdu la tête ... ça y est, j'y suis..... nous sommes en Nouvelle Zélande !
Hémisphère sud, Noël, l'époque des barbecues le long des plages !

L'idée d'écrire une histoire d'écrivain pour décrire ce dédoublement de la personnalité qui doit, qui peut .... perturber l'homme qui est ou qui imagine être ce qu'il est, ou ce que les autres voit en lui .... comment ses proches l'imaginent aussi ... des interrogations qui déjà sont perturbantes.
L'idée d'écrire sur cette maladie de notre temps le grand A, comment vivre avec, comment les proches vivent avec, comment vivre avec ce que l'on devient jour après jours, quand chaque jour on se trouve différent de ce qu'on était hier, enfin c'est même plus compliqué que ça puisque chaque jour on se découvre à nouveau pour l'oublier immédiatement .... des interrogations qui sont glaçantes.
Voilà donc les trames de ce roman .... hors norme, on s'y perd, qui parle Jerry ou Henri, à quel moment sommes nous, avant, pendant ou après .... mais avant, pendant ou après quoi ?
Une fois de plus ce romancier de l'autre bout du monde nous livre un récit haletant, addictif et surprenant.
Le lieu de l'intrigue n'est pas au centre du texte, pour une fois Christchurch est absente de l'atmosphère.
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Paul Cleave m'avait emballé avec " Un employé modèle".. j'ai donc lu tous ses romans .
"Ne fais confiance à personne " commence bien ; l'intrigue est originale . Un auteur de romans policiers , souffrant de la maladie d'Alzheimer , est interné à la suite du meurtre de sa femme . D'autres femmes sont assassinées , toujours au moment où Jerry fugue de la maison de santé ... tout l'accuse . Il essaie , tant bien que mal , malgré sa maladie , d'éclaircir tout ça .....
Eh bien , moi , comme le héros , vers le milieu du livre , j'ai été plongé en pleine confusion.... beaucoup de longueurs , une chronologie des meurtres confuse à mes yeux ... bref , j'étais content d'arriver aux 100 dernières pages où tout s'éclaire...
Pas le meilleur roman de Paul Cleave !
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Nous suivons un auteur de romans policier à travers son journal intime, ou plutôt son Carnet de la Folie comme il dit.
L'histoire se focalisant sur son point de vue, nous sommes obligés d'essayer de comprendre et deviner ce qui lui arrive malgré le peu d'indices que l'homme a en sa possession. Et sa maladie d'Alzheimer n'aide pas non plus, au contraire !

Alors l'auteur est-il fou ? Psychopathe ? Ou bien est-il victime d'une quelconque manipulation ? Tout cela est-il bien réel ou n'est-ce qu'une fiction destinée à vous donner des frissons ?
Une chose est sûre : il y a bien pire que de tuer quelqu'un, c'est de ne pas savoir si on l'a fait.
Lisez, vous comprendrez...
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Ne fais confiance à personne est un thriller psychologique extrêmement efficace, pour notre plus grand bonheur de lecteur. Jerry est un auteur de polar et est aussi atteint d'Alzheimer. Dans son existence, des moments d'amnésies qui correspondent à des meurtres auxquels il semble lié. le fait qu'il confonde fiction et réalité n'arrange rien. Alors est-il vraiment malade ou bien est-il un serial-killer ?

Ce roman propose une réflexion sur l'écriture et le métier d'auteur de polar. le personnage tient un carnet, un journal de bord pour se souvenir, dans lequel il se parle à lui-même : ces notes sont intercalées entre deux chapitres, permettant de rentrer dans l'esprit de plus en plus fou de Jerry. La parole, au début logique, devient de plus délitée et incohérente.

Le roman joue habilement sur le doute : jamais une solution n'est privilégiée plus que l'autre au cours du roman, des indices laissent tantôt penser qu'il est coupable, tantôt qu'il est innocent. le suspens est donc maintenu à son comble jusqu'aux dernières pages. L'écriture est de plus saupoudrée d'humour et d'autodérision, le personnage principal/narrateur usant du sarcasme et de l'humour noir sans modération. A lire absolument !

Coup de coeur polar !
Lien : http://troisouquatrelivres.b..
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La structure de ce thriller est assez différente de ce que j'ai déjà pu lire. En effet, du fait de la maladie du personnage principal ; il souffre d'Alzheimer, les chapitres semblent décousus. Mais bien sûr, il s'agit juste d'une impression. Toutefois, j'ai vraiment eu du mal à entrer dans l'ambiance de ce roman. A certains moments, je n'étais pas loin du bâillement. Pourtant l'idée est originale et le rendu de la maladie sur Jerry est très bien décrite. Peut-être est-ce dû à certaines redondances entre le Jerry « tout va bien » et le Jerry « à la ramasse ». Puis je m'attendais à une fin conventionnelle. Hé ben non ! J'ai été surpris par un final à l'opposé de ce que j'imaginais. Un peu déçu !
#nefaisconfianceapersonne est un bon livre mais sans plus pour moi.
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Jerry Grey est un écrivain de polars à succès dont la devise est : « Ecris ce que tu sais et fais semblant pour le reste ». Il est heureux en ménage avec Sandra et leur fille Eva qui est fiancée, et compte toujours son ami d'enfance Hans parmi ses intimes.
Mais le bonheur va bientôt s'arrêter, car à 49 ans, Jerry apprend qu'il est atteint d'un Alzheimer précoce. Terrifié, il décide alors d'écrire sa vie, surtout pas un journal intime, mais un « Carnet de folie » pour le « Futur Jerry ». Petit à petit, il se rend compte qu'il confond la réalité et la fiction, que son double créateur Harry Cutter prend quelquefois le dessus, jusqu'au moment où il se demande s'il n'a pas véritablement commis les crimes qu'il a décrits dans ses livres.
En effet, Jerry s'enfuit fréquemment du centre où il est interné, et se retrouve avec du sang ou des bijoux appartenant à des femmes dont le meurtre est révélé par la presse. Il s'accuse donc auprès du personnel soignant, l'infirmière Hamilton et l'aide-soignant Eric, et la police finit par intervenir.
Jerry est tellement perturbé qu'il en arrive même à souhaiter en finir avec sa vie qui ne ressemble en rien à celle qu'il menait.
C'est le premier livre de Paul Cleave que je lis, et je ne suis pas déçue !
Même si j'ai trouvé la narration longue parfois, surtout au début, j'en conçois la nécessité pour ancrer le processus qui fait passer Jerry de la santé mentale à la folie. C'est un livre horrifiant, un polar bien sûr, dans lequel on suit le cheminement de Jerry, entre périodes de lucidité, paranoïa, quasi-schizophrénie et absence totale, grâce aux confidences de son carnet. Haletant surtout en deuxième partie, où l'on se surprend à vouloir aider Jerry à gérer sa maladie, à trouver les réponses aux questions qu'il se pose.
Mais c'est aussi un livre qui interroge sur cette terrible maladie, ce « Capitaine A » qui finit par diriger la vie de Jerry et par ricochet celle de ses proches. Heureusement, Jerry est également doté de beaucoup d'humour (quelquefois malgré lui !) et certaines scènes m'ont bien fait rire (je recommande tout spécialement la scène des toasts au mariage d'Eva !).

lirelanuitoupas.wordpress.com
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Je ne suis pas la plus grande fan de Paul Cleave mais il faut bien avouer que ce dernier roman est particulièrement réussi. L'histoire oscille continuellement entre la réalité actuelle de Jerry, cloîtré dans une maison de santé, et les extraits d'un journal qu'il écrivait au tout début de sa maladie, dans l'espoir de ne pas perdre tous ses souvenirs.

Au-delà du thriller psychologique, ce roman est aussi l'occasion pour le lecteur d'assister à la lente dégradation des fonctions cognitives de Jerry et de prendre conscience de la réalité de la maladie. Que ce soit sous l'angle du patient lui-même ou de celui de sa famille, Ne fais confiance à personne rend palpables les difficultés quotidiennes et la détresse des personnes qui souffrent d'Alzheimer.
Lien : http://carnetdelecture.skyne..
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« Il faut toujours écrire sur ce qu'on connaît et faire semblant pour le reste »

Issue de ce roman, cette phrase est sans doute psalmodiée par de nombreux auteurs lorsqu'on leur demande leur secret. Paul Cleave ne fait pas exception à la règle, il n'a su résister à la sirène qui lui susurrait à l'oreille des idées de roman mettant en scène un écrivain.

Combien sont tombés dans les griffes de ces enchanteresses ? Combien se sont fait dévorés par ces créatures, leurs frêles esquifs se fracassant contre les rochers d'un sujet parfois peu maîtrisé? Attachés à leurs mâts et luttant contre ce chant ensorcelant, certains ont eu la force de lutter quand d'autres avait le talent pour sombrer.

N'a pas le don d'un Stephen King qui veut…

Paul Cleave n'a pas envoyé son navire vers le fond. Il a tenu la barre. Très haute. Il a gardé le cap sans tomber dans les pièges grossiers tendus par une mer d'idées déchaînée. Il a su respecter le sujet sensible de la maladie comme un vieux marin respecte l'océan. Ça secoue dans tous les sens, les vents sont violents et angoissants. Alzheimer est omniprésente, telle une Scylla terrifiante cachée derrière une Charybde vite oubliée.

Le capitaine Cleave est presque un vieux loup de mer maintenant et ce roman est très certainement le plus personnel qu'il ait écrit. Ses pages se tournent et se tournent encore sans qu'on puisse arrêter ce besoin assoiffé d'en connaître l'aboutissement. Et quel aboutissement…

Le terme de roman chorale schizophrène vient presque à l'esprit. L'angoissant mal de mer que l'auteur réussit à insuffler dans ce récit bouleverse sans même qu'on ait besoin d'être touché par cette maladie infamante qu'est Alzheimer. Seraient-ce ses propres terreurs que Paul Cleave aurait couchées sur papier ? Créer et puis un jour… ne plus se souvenir qu'on est capable de le faire. Inventer et puis un matin… ne plus se rappeler de son propre nom. Sinistre naufrage.

« Ne fais confiance à personne » est une île dans l'océan personnel de l'écrivain. le seul pont qui la relie au reste de son oeuvre est le décor perpétuel des romans de son auteur : Christchurch, ville gangrenée et mortifère où nul n'accoste par hasard.

Paul Cleave a écrit sur ce qu'il connaît, pour le reste il a fait semblant. Combien d'auteurs aimeraient faire tout cela avec autant de talent ? Mais c'est Cleave… c'est bon, c'est noir, c'est indispensable.
Lien : https://sous-les-paves-la-pa..
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