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EAN : 9782707318459
224 pages
Editions de Minuit (05/09/2003)
2.86/5   7 notes
Résumé :
Léonce et sa vieille mère vivent maintenant seuls dans l’ancienne propriété à l’abandon, prise en étau entre la rivière et la nationale. Tout près, de l’autre côté de la route, les maisons blanches du lotissement gagnent chaque jour du terrain. Le souvenir des années 20 les hante. Mangée par une glycine en fleurs, la maison apparaissait au milieu d’un parc immense, dans les allées impeccables duquel s’épanouissaient lilas et seringas, chênes et séquoias, massifs d’é... >Voir plus
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Cette grande propriété décrépite est à l'image de la famille qui en est propriétaire. le fils, Léonce, septuagénaire, vit seul là-bas avec sa mère. La vie s'y écoule silencieusement. Seuls les souvenirs mettent un peu de couleur dans cette existence. le père de Léonce est arrivé par hasard dans cette famille, presque recueilli par celui qui deviendra son futur beau-père et qui lui permettra d'épouser sa fille et de partager sa fortune. Est-ce ce sentiment de devoir faire ses preuves qui le poussera à partir en Afrique pour faire fortune alors que Léonce est encore un enfant ?

Frédérique Clémençon réussit à donner un ton nostalgique, mystérieux et un peu las à ce récit. Les phrases très longues vont jusqu'au bout des descriptions et des sensations. La construction qui va et vient entre trois époques n'est jamais artificielle et le nombre réduit de personnages permet de toujours s'y retrouver. le temps semble s'être immobilisé dans cette maison. Qu'a fait Léonce entre cette enfance sauvage et cette vieillesse solitaire ? Rien semble-t-il, d'ailleurs l'absence de date (on situe toutefois le début de l'histoire au début du siècle) donne un côté irréel au récit.

L'écriture de l'auteur évoque de façon très belle l'abandon, la décrépitude, de la maison, de la famille, des êtres. Un peu comme chez Biancotti, on s'y perd... sans s'y perdre...
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N°429– Mai 2010
COLONIE- Frédérique Clémençon – Les Éditions de Minuit.

Léonce n'est plus ce petit garçon de huit ans, secret et craintif qui a vu partir son père, cédant aux attraits de la vie coloniale, un jour d'hiver, Il s'imaginait y faire facilement fortune, sur les traces de Brazza ou de Stanley, c'est à tout le moins ce que lui avait promis Toinet, le notaire, comme il lui avait certifié qu'il reviendrait bientôt, fortune faite, évidemment puisqu'il ne pouvait en être autrement... Léonce vit maintenant, soixante ans après, avec sa vielle mère, dans cette grande maison triste coincée ,entre la rivière, la route nationale et les nouveaux lotissements... C'est mieux pour elle que la maison de retraite, autant dire le mouroir, mais quand même, cela aurait pu être autrement!

Aux yeux de son père, l'enfant n'était pas autre chose qu'un petit être insignifiant, transparent, qui ne méritait même pas qu'on s'intéressât à lui qui serait donc mis en pension, pour l'endurcir et le préparer à la vie... le père est donc parti, seul, abandonnant sa femme qu'il n'aimait pas vraiment, son poste de directeur à l'usine de son beau-père, ses beaux-parents qui avaient fait sa fortune et avec qui il vivait dans cette maison pourtant agréable et ce décor de province qu'il ne supportait plus... Il avait fait des promesse de réussite et renouvelait souvent par lettre son intention de les faire tous venir en Afrique, auprès de lui, mais...

Léonce est vieux maintenant mais il évoque la façon dont son père est arrivé, un peu par hasard dans cette maison, accompagné et invité par celui qui allait être son grand-père. Il se remémore la façon un peu cavalière et sans grande élégance, avec laquelle il s'est établi dans cette famille et en a séduit la fille. Ce mariage s'est donc fait, à cause de la promesse d'un enfant à naître, Léonce, mais il n'a jamais été heureux! Son père s'est révélé être une sorte d'écornifleur, mais aussi un ingrat, abandonnant tout ce petit monde pour entreprendre cette aventure africaine, parce que dans les années 1920 il y avait ce rêve suscité par l'Empire français et les encouragements du notaire Toinet qui lui prêta aussi quelque argent. Mais cette escapade exotique a rapidement tourné au cauchemar et les rêves d'aventure et de réussite sociale de ce père se sont vite transformés en quotidien bureaucratique, pratiques douteuses et risques inconsidérés qui finirent par lui coûter la vie. Pour Léonce et sa mère, ce fut aussi la ruine...

C'est donc l'histoire d'une fuite, d'une recherche vaine de quelque chose d'inaccessible, faite de souvenirs tristes, dans un décor décrépis face à la réussite des autres... L'épilogue surprend un peu.

J'ai lu ce roman jusqu'à la fin, un peu par goût, un peu par curiosité. le style en est agréable mais Frédérique Clémençon fait des phrases un peu longues, ce qui ne favorise pas la lecture.

Hervé GAUTIER – Mai 2010.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Portraits croisés de Léonce et de ses parents. Un récit en flash-back : Léonce, homme vieillissant, vit toujours dans la propriété de ses parents et s'occupe de sa mère mourante. L'auteur relate la rencontre des parents : au lendemain de la première guerre mondiale, le grand-père, petit fabricant de chaussures de province, rencontre le père de Léonce, blessé de guerre sans le sous. Il le prend en amitié, l'invite à se "refaire une santé" chez lui et d'accepter les bons soins de sa femme et de sa fille. Ce qui devait arriver arriva : il tombe amoureux de la jeune fille de la maison. L'amour est réciproque. Très vite, l'entrepreneur donne des responsabilités à son gendre dans son usine. Mais l'horizon est vite trop étroit pour cet homme qui s'ennuie en province et il décide de "partir pour les colonies", y faire fortune avant d'y faire venir toute la famille. Mais très vite les nouvelles traverseront de moins en moins la méditerranée, jusqu'à la réception d'un faire-part de décès. Récit pesant sur l'absence et la déception des illusions perdues.
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Vidéo de Frédérique Clémençon
Il est le lieu qui prend le pouls de nos vies, dont il tient les deux extrémités. Il est aussi le reflet de nos sociétés et de leurs territoires désunis, où nous nous rencontrons, nous regardons, un peu. C'est dans cet hôpital du sud de la Loire que passent Hélène, Ilan, Claire, Samir et quelques autres. C'est à l'endroit où nos existences se révèlent les plus fragiles, mais les plus vibrantes aussi, qu'ils vont se retrouver. Frédérique Clémençon raconte leurs itinéraires croisés dans une langue à la hauteur de ses personnages, d'une beauté grave et enchanteresse.
En librairie le 15 janvier 2020.
En savoir plus http://bit.ly/374J9Tx
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