Myron et Jessica s'assirent l'un en face de l'autre, en silence. L'endroit était chargé de trop de souvenirs lourds à porter. Ils avaient sans doute surestimé leurs forces. En fait, ils étaient sonnés, l'un et l'autre.
- Ca m'a manqué, dit-elle.
- Oui. A mois aussi.
Elle tendit la main en travers de la table et la posa sur la sienne.
- Tu m'as manqué.
Elle avait rougi, comme autrefois, à l'époque où lui seul comptait pour elle. Myron en eut le coeur serré, un étau lui broyait la poitrine, l'empêchant de respirer. Le reste du monde disparut. Il n'y avait plus qu'eux deux, face à face.
Comme la plupart de ses codétenus, il avait passé son temps de réclusion à) faire des pompes et à soulever des poids. Nos établissements pénitentiaires semblent destinés à développer la force physique d'individus violents, ce qui fait qu'ils sont mille fois plus dangereux quand ils en ressortent. Sacré système !
Une des filles vint vers Myron et lui sourit de toutes ses dents aussi bien rangées qu’un jeu de mikado déployé.
Ricky arrêta la musique. Le silence qui s’ensuivit fut assourdissant.
Jessica se retourna vers sa mère qui sanglotait toujours, avec autant de discrétion qu’un chœur de vierges dans une tragédie grecque.
Manipulés, exploités, dopés, ils oseront regarder le soleil dans les yeux... et se retrouveront aveugles.
L'éthique est à un mafieux ce que l'honnêteté est à un politicien.
En fait, c'était le dormeur le plus opiniâtre que Myron eût jamais connu. Ça le changeait de ses parents, qui se réveillaient au moindre pet émis par un habitant de l'hémisphère Nord.
Accepter l'inévitable est un signe de sagesse.
Normalement j'aurais dit non, mais là je peux pas refuser parce que Stevie est un vrai pote. Pas comme Donny. Donny a la grosse tête depuis qu'il est avec Marla.