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sur 656 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Expo 58, ou comment la guerre froide s'invite à l'Exposition belge.

Première exposition universelle depuis la guerre, cette réunion internationale fut le reflet de la période de prospérité et de paix d'une Europe ressuscitée. Progrès techniques, découvertes scientifiques, consommation, confort moderne: le moral des Trente Glorieuses était au plus haut.

Petit fonctionnaire de sa Majesté à la vie familiale monotone, Thomas Foley est désigné pour superviser le pavillon anglais, ou plus exactement le pub associé, emblématique de l'art de vivre britannique. Période excitante et remise en question pour le sérieux Thomas, dans cet univers international de rencontres et tentations amoureuses.

"Cette mission si toutefois vous l'acceptez, sera de superviser le débit de boissons, de cadrer le gérant, grand amateur de ale, et de faire rayonner nos traditions dans un décor résolument moderne".
Mission impossible?
Dans les faits, Thomas va se retrouver pris dans la toile d'araignée des services secrets américains, anglais et soviétiques, en compétition dans ce Barnum d'un nouveau genre.

Ce livre aurait pu être "Tintin chez les belges". J'ai eu comme un flash en lisant les dialogues mêlés de deux Dupont/Dupond, barbouzes anglais interchangeables et décalés.
La trame s'apparenterait bien à une des aventures du héros d'Hergé, avec en toile de fond le site insolite de l'exposition de 1958, les décors futuristes, toute cette modernité typique des années 50 et qui se prêterait si bien à la bande dessinée.

Humour bristish, situations cocasses traitées avec le plus grand sérieux, légèreté du ton, fantaisie des personnages et sérieuse documentation du décor de l'exposition, ce livre a bien des atouts pour offrir du plaisir au lecteur.
Je conseille la recherche de quelques images de pavillons sur Internet, l'immersion y gagne en crédibilité. Et on pourrait presque imaginer quelques espions en imperméables et trilbies...

Un petit tour par là: http://www.ina.fr/video/AFE04002077

J'ai visité l'Atomium bruxellois petite fille ( une quinzaine d'années après l'exposition).
J'en ai encore des photos jaunies et m'en reste le souvenir d'un décor fantastique de conquête spaciale. Ca faisait réver...


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Londres, 1958. Thomas Foley, jeune père de famille, fonctionnaire au ministère de l'Information, habite avec sa femme et sa fille qui vient de naître, dans la banlieue de Londres. Son quotidien est répétitif et sans surprise. On lui propose de participer à l'exposition universelle, qui doit se tenir à Bruxelles, en 1958, en pleine guerre froide, pour, officiellement, y superviser la construction et la gestion d'un pub censé incarner la culture de son pays et qui fera le lien entre les deux pavillons anglais. le jeune Foley est séduit par cette proposition et saisit l'occasion de sortir de son quotidien pendant six mois et de vivre une aventure nouvelle et captivante.

Avec beaucoup d'humour et une ironie subtile, Jonathan Coe dresse le portrait d'une Angleterre des années 50, tiraillée entre modernité et tradition, et embarque le lecteur dans une histoire à rebondissements pleine de stéréotypes nationaux sous la forme d'une parodie légère de roman d'espionnage. Foley ne comprend pas qu'il est plongé dans une affaire d'espionnage où il est constamment manipulé. "Qu'aurait fait James Bond dans de telles circonstances ?", s'interroge-t-il, peu préparé aux péripéties d'une aventure qui ressemble de plus en plus à un roman d'espionnage.

Jonathan Coe offre une parodie amusante de roman d'espionnage et dresse le portrait d'un monde disparu en tournant en dérision les différents codes des années 50, durant la guerre froide, une époque où les hommes lisaient le journal pendant que leur femme repassait.
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L'Europe, l'Europe, le Monde, le Monde : En 1958, la Belgique a la formidable (mais également naïve & utopique..) idée de convier le monde entier à participer à une nouvelle foire mondiale : l'Exposition Universelle et Internationale de Bruxelles. Ce sera le premier évènement de cette nature depuis la seconde guerre mondiale.

Etablir un bilan du monde moderne. 1958, en route pour la future société des loisirs. En pleine guerre froide construire le pavillon Américain à côté du pavillon Soviétique semble être la meilleure blague Belge de l'année.

Thomas, jeune fonctionnaire zélé de sa gracieuse Majesté laisse à Londres femme et enfant pour prendre en charge la logistique du pavillon Britannique durant les six mois que dure l'exposition.

Bruxelles, porte ouverte à toutes les aventures, à tous les possibles, le bonheur est dans la modernité c'est sûr. Mais Bruxelles, expo 58, c'est aussi un nid d'espions et Thomas, comme Alice de Lewis Carroll, va traverser le miroir, le monde de 1958 n'est pas le pays des merveilles, tout peut s'arrêter du jour au lendemain, c'est ça l'ennui avec le bonheur.

Cela ne pourrait être qu'un chouette roman d'espionnage, habilement construit avec son lot de personnages, séduisants, énigmatiques, décalés ou frapadingues manipulant notre héros idéaliste, mais n'oublions pas que c'est Jonathan Coe qui est aux commandes. On reconnait un bon romancier lorsqu'au bout de trois pages on ne peut plus lâcher le livre, on reconnait un grand romancier lorsque l'on termine sa lecture la gorge serrée et que l'émotion perdure.

Sur la base d'une bonne comédie historique très documentée, ce sacré écrivain réussi à intégrer tout ce qui fait depuis longtemps le charme de son univers : les choix d'une vie, les mensonges, les renoncements, le couple, le temps qui passe ; une profonde légèreté imprègne tout le récit. « Expo 58 » un livre drôle, subtil, mélancolique, and so so British.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Thomas, chargé par le Foreign Office d'aménager et d'organiser le Britania, immense pub représentant l'esprit Anglais sur l'Exposition Universelle de Bruxelles, en pleine guerre froide, va se trouver propulsé dans l'ambiance démoniaque de l'espionnage Est-Ouest.
Porté par le tumulte de l'espionnite en pleine action, Thomas sera perdu dans un monde où il ne comprend strictement rien.
Ce qui nous donne à lire une comédie burlesque typiquement British.
Un régal !
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Ce livre effectue une transition assez drôle entre le mois Belge et mes lectures anglo-saxonne, puisque le héros est envoyé en Belgique, pour l'exposition universelle de 1958.
Thomas a été choisi parce que sa mère est d'origine belge. Las ! Il ne parle pas vraiment le flamand, et n'a que peu de liens avec ce pays. Il connaît à peine l'histoire de sa mère (et nous découvrirons au cours du récit, pourquoi celle-ci n'a pu partager ce passé tragique avec son fils). Il est marié, père d'un bébé fille, dont il ne s'occupe pas vraiment, comme les pères des années 50. Il n'a donc pas de scrupules à laisser sa femme et sa fille six mois (il ne peut quand même pas les emmener !) et accomplir sa mission.
Et quelle mission ! Non pas servir au pub Britannia, mais espionner (ou presque). Ah, l'on est loin des romans de Ian Fleming, tant décriés par les charmants duettistes de l'espionnage, qui le surveilleront et le manipuleront. Oh, juste un peu : on est entre gentlemen anglais, et le but est tout de même de gêner l'ennemi.
Pas besoin de le chercher très loin : en cette belle année 1958, il s'agit bien sûr de l'Union Soviétique. Andrey Chersky, journaliste que Thomas trouve sympathique (et moi très curieux) est particulièrement doué pour poser les questions tendancieuses,tandis que de charmantes jeunes femmes sont là, exactement au bon moment pour relancer ou détourner la conversation.
Certains moment furent très drôles, comme la série de malencontreuses catastrophes qui ont jalonné les six mois de l'exposition. D'autres furent tragiques - et la naïveté de Thomas en prit un coup. Jonathan Coe n'abandonne pas son personnage, il le suit jusqu'à son 84e anniversaire - faisant ainsi le point sur ce que sont devenus les autres protagonistes de cette joyeuses exposition.
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Les histoires d'amour sont-elles solubles dans le contre-espionnage ?
En 1958, Thomas Foley travaille au ministère britannique de l'information et comme sa mère est née en Belgique et que feu son père tenait un pub, son employeur pense que Thomas possède toutes les qualités requises pour superviser le Britannia, le fleuron des pubs britannique créé tout exprès pour représenter dignement son pays à l'exposition universelle de Bruxelles. Mais voilà, 1958, c'est aussi la guerre froide, et l'humour belge s'exprime pleinement en plaçant côte à côte le pavillon américain et le pavillon soviétique. Écoutes téléphoniques, microfilms, capsule de cyanure, tout y est pour créer l'ambiance propre à la période. Ballets du Bolchoï, machine ZETA, gastronomie locale et vodka, chacun joue ses atouts pour impressionner les adversaires, toujours avec le sourire. Thomas s'attend donc à passer six mois de mondanités loin de sa vie familiale et monotone de la banlieue londonienne. Un flirt ou deux, aussi, pourquoi pas. Mais que fricote donc sa chère épouse avec le voisin en son absence ? L'uniforme fait-il l'hôtesse et l'imperméable fait-il l'espion dans cette comédie des apparences ?
Ce roman m'a paru un peu moins original que La maison du sommeil ou La vie très privée de Mr Sim mais sa lecture n'en demeure pas moins agréable. Une mention spéciale tout de même pour le Pavillon du Congo belge où sont exposés, comme au zoo, des Noirs contraints de faire des démonstrations de leur artisanat, Pavillon qui finira heureusement par devoir fermer, quand celui des Etats-Unis exhibe des ménagères passant l'aspirateur à longueur de journée pour en montrer les bienfaits ... autre temps, autre moeurs ?
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Derrière ce faux roman d'espionnage sur fond de guerre froide et d'exposition universelle se cache une vraie étude de moeurs comme sait si bien le faire Jonathan Coe.
Car le contexte historique, tout savoureux qu'il soit, n'est qu'un prétexte pour soumettre Thomas, son héros, à la tentation d'une liaison extra conjugale.
Parti six mois à l'étranger, multipliant les sorties et les rencontres loin de son train train quotidien... Saura-t-il résister ?

Si ce n'est ni le meilleur roman de Coe ni une lecture indispensable, cela reste dépaysant et agréable.
L'échange de lettres entre Thomas et son épouse est particulièrement réussi. Les tentatives de rendre l'autre jaloux sous un glacis de politesse se révèle être un monument de perfidies très réjouissant !
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« Lui, le petit fonctionnaire, le plumitif, accéderait l'espace de six mois trop courts à un statut bien plus intéressant et même séduisant : celui d'acteur – si modeste soit-il – sur la scène internationale.»
Thomas Foley, trentenaire marié et jeune père de famille va partir à Bruxelles superviser le fonctionnement du pub Britannia, orgueil du pavillon britannique. Six mois de parenthèse, six mois de découverte, six mois d'aventure(s) ! Il y a soixante ans, la première Exposition Universelle de l'après-guerre ouvrait ses portes à l'ombre de l'Atomium. Roman d'espionnage ou éducation sentimentale ? Héros dans la lignée de James Bond, le britannique ou de Tintin le belge ? Thomas Foley penche plutôt du côté du gentil reporter aux pantalons golf. Certes, il y a un espion russe, des américains louches qui rôdent et une machine atomique que les Britanniques annoncent révolutionnaire. Il y a aussi deux jolies filles mais Thomas, même s'il s'essaye au Martini, n'a ni les codes ni la maîtrise de Bond. Il n'y a pas de capitaine Haddock (quoiqu'en y repensant, Rossiter, le patron du pub que va superviser notre héros, ayant un penchant certain pour la bouteille, pourrait faire l'affaire) ni de Milou, mais les deux personnages qui surgissent périodiquement et qui ne peuvent s'empêcher de se paraphraser l'un l'autre, s'ils sont assurément membres des services secrets de Sa Majesté, n'en ont pas moins de furieux airs de Dupond et Dupont. La candeur de Thomas, qui n'est pas journaliste mais rédacteur au Ministère de l'Information britannique, sa faculté à prendre des vessies pour des lanternes ou à confondre des coussinets coricides avec une preuve accablante, à succomber avec délice mais presqu'à son corps défendant au charme bruxellois, tout cela le rapproche du garçon bien élevé de Hergé. Il est, comme lui, courtois, gentil, modeste et malgré tout très efficace… « Vous avez fait un excellent travail, Foley ! », lui disent ses supérieurs et la jeune et très jolie américaine chargée de faire des démonstrations d'aspirateurs ( !) lui glisse aussi « vous avez fait votre devoir…vous pouvez considérer votre mission comme accomplie ».
C'est bien écrit, léger comme une comédie avec cet humour si réjouissant qui vous fait sourire au bas d'une page ou au milieu d'un paragraphe. Il y a également une réflexion assez pertinente sur ces circonstances qui commencent comme une éclaircie dans la grisaille de la routine quotidienne et qui se terminent parfois en désastres familiaux, l'un des chapitres s'intitulant « l'ennui, avec le bonheur… » trouvant son pendant avec « la fête est finie ». Une dernière pirouette des Dupont, un dernier rebondissement et le plaisir se termine déjà. Un petit bijou.
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Comme toujours chez Jonathan Coe, humour et dérision sont au rendez-vous.
Au rendez-vous de l'exposition universelle de 1958 à Bruxelles.
Alors, partons à Bruxelles visiter cette exposition d'une importance d'autant plus grande que c'est la première manifestation d'envergure de l'après-guerre réunissant une cinquantaine de nations dans un esprit que les organisateurs espèrent amical.
Et c'est, bien entendu, elle, l'héroïne de ce roman et non pas Thomas Foley, le falot employé du ministère de l'information, un garçon bien gentil et plutôt séduisant (un poil de Gary Cooper, une touche de Dirk Bogarde, si,si ), quoiqu'un peu niais !
Il est ravi Thomas Foley d'être choisi pour superviser la bonne marche du pub, dépendant du pavillon britannique.
Ravi pour plusieurs raisons :
la première, c'est d'être, comme nous lecteur, aux premières loges pour participer à l'effervescence de ces six mois de folie bruxelloise.
La seconde, nettement moins avouable à ses yeux, (d'ailleurs, il n'osera même pas se l'avouer) c'est d'échapper pendant six mois au train-train lénifiant d'une terne vie conjugale, compliquée en outre par la présence d'un nourrisson !

A Bruxelles, Jonathan Coe s'en donne à coeur joie ! Il a visiblement pris un grand plaisir à se documenter très précisément sur cette fameuse Expo 58, pour nous la restituer dans tout son bouillonnement, son désir de créativité, à inventer une rocambolesque et parodique affaire d'espionnage américano-soviétique, évidemment, (vu l'époque, il ne pouvait en être autrement) servie par des personnages caricaturaux et hauts en couleur, d'où émerge la présence attachante de l'hôtesse Anneke, et à promener ce bon Thomas Foley, qui n'y comprendra rien, parmi tous les pantins hantant le pub du pavillon britannique, où la bière coule à flot et les chips se croquent par pleins sachets !
Tout cela offre au lecteur un roman cocasse où l'on s'amuse beaucoup et où des moments de grâce émaillent le récit : les rencontres de Thomas et Anneke au cours desquelles se dessine la possibilité d'un avenir différent …. Thomas en prendra-t-il conscience ? Et qu'adviendra-t-il au bout de ces six mois d'existence hors la vie routinière, hors le cercle habituel des existences étriquées ?
Jonathan Coe nous livre une réponse en demi-teinte, de la couleur même de la vie !
Alors, vivons curieux et courons vite à Bruxelles visiter l'Expo 58 !
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Thomas Foley, jeune anglais trentenaire est pris dans le train-train d'une vie sans surprise : un emploi au ministère de l'information, un pavillon de banlieue, sa jeune épouse, sa fille nouvelle-née, les visites de ses mère et belle-mère. Sans compter les problèmes de cors au pied de son voisin…
Nous sommes à Londres en 1958. L'Angleterre s'apprête à participer à l'exposition universelle qui va se tenir à Bruxelles du 17 avril au 19 octobre autour de l'Atomium, énorme sculpture d'aluminium représentant les neuf atomes du cristal de fer, référence aux travaux sur l'énergie atomique, grand défi scientifique de l'époque. C'est la première expo de ce type depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Les Britanniques ont eu l'idée d'un pub pour représenter leur pays en plus du pavillon qui leur est dédié. Et d'y envoyer un représentant de l'Etat pour le superviser…
Thomas va être choisi, non pas pour des raisons professionnelles, mais parce que sa mère était belge et que son père tenait un pub…L'escapade va vite tenir du roman d'espionnage à la James Bond avec tous les ingrédients du genre : jolies hôtesses, charmantes espionnes, journaliste russe un peu trop poli, actrice américaine un peu trop belle, deux mystérieux agents britanniques, un enlèvement, des secrets scientifiques sous haute surveillance…Tout ce manège sous le regard naïf de Thomas préoccupé par l'inadéquation entre la tentation d'une existence qu'il pressent passionnante, ouverte au monde et à l'avenir et la réalité de sa vie étriquée.
Cet intermède laissera des traces loin dans l'avenir. ..A découvrir.
En tout cas une bonne idée de voyage, destination Bruxelles, pour visiter cet Atomium et son expo. Et un excellent moment passé à la lecture de ce petit chef d'oeuvre d'humour so british.
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