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sur 1243 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le Brexit, comme beaucoup en France, je l'ai vécu par le biais de l'information et à travers les paroles et affirmations des uns et des autres, comprenant alors que la situation était grave pour le royaume uni comme pour une bonne partie de l'Europe, particulièrement d'un point de vue économique, mais mon ressenti était faible, je m'en rends compte aujourd'hui à la lecture de ce roman dans lequel Jonathan Coe raconte l'Angleterre des difficiles années 2010, la crise économique, le chômage, les difficultés de la jeunesse à se projeter dans un avenir incertain.

Il explique comment le pays en est arrivé à ce point : tensions politiques, manipulations du gouvernement, galvanisation par des groupes extrémistes écoutés par une fraction de la population qui ne manquera pas de penser que l'immigration est la cause de tous les maux.

Personnage bien choisis, représentant une jeunesse en révolte, quelques nostalgiques de la vieille Angleterre industrielle, au fait des manoeuvres politiques où se laissant porter par les événements, certains accepteront les faits, d'autre envisageront l'exil…

Roman édifiant pour les non britanniques qui s'apercevront de la violence générée par ce Brexit, à tel point que j'ai eu le sentiment que tout cela aurait pu dégénérer en émeute, le fossé se creusant entre les pro et anti-Brexit.

Un roman écrit pour comprendre…

Un roman qui m'a intéressée et instruite, mais que j'ai parfois eu du mal à poursuivre, peut- être parce que les questions politiques ne sont pas ma «cup of tea », et sans doute parce que je n'ai pas lu les premiers tomes et que j'ai dû plonger dans un milieu inconnu sans pouvoir m'attacher aux personnages qui avaient commencé à évoluer dans les précédents romans.

Je ne regrette toutefois pas de l'avoir lu.
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Après Bienvenue au club et le cercle fermé, les deux précédents opus, il me fallait découvrir la suite même si j'en connaissais la fin et même plus, puisque nous avons tous suivi le feuilleton Brexit, mais surtout le devenir des trois amis : Benjamin, Philip et Doug au travers de la vie politique de leur pays l'Angleterre.

Jonathan Coe avoue à travers la voix de Benjamin :

"II avait en effet entrepris d'allier une fresque de l'histoire européenne depuis l'entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché Commun, en 1973, à un compte rendu scrupuleux de sa vie intérieur sur la même période, le tout compliqué par l'adjonction d'une "bande-son", également de sa composition, dont il peinait à définir avec précision la relation avec le texte. (...) Ce qu'il lui fallait, c'était un avis objectif. (p112-113)"

Bon et bien encore une fois je vais aller à contre courant des opinions et pour moi ce dernier volet est le moins réussi des trois (même si j'ai malgré tout été jusqu'au bout)..... J'ai attendu pour essayer de déterminer ce qui m'avait gêné pendant ma lecture.... Et j'en suis arrivée aux conclusions suivantes :

En premier lieu pas de suspens, évidemment, quant à l'issue politique du pays : nous l'avons vécue en direct et nous avons même un train d'avance par rapport à l'auteur puisque depuis il y a encore eu moult rebondissements : Boris Johnson etc..... Jonathan Coe y est pour rien mais écrire sur des événements réels et actuels est l'écueil. Bien sûr il évoque cela à travers Benjamin, l'écrivain et Doug, le journaliste (nous n'avons plus de nouvelles de Philip) mais c'est surtout Benjamin finalement le héros de cette aventure, le rapporteur et témoin des événements, le double de Jonathan Coe

L'auteur à travers ses personnages décortique ce qui a mené un pays à choisir de sortir de l'Union Européenne, l'immigration en particulier mais aussi le rôle joué par David Cameron. Comme pour les USA avec Donald T. chacun pensait connaître l'issue du vote pour finalement découvrir un résultat à l'opposé.

Ensuite j'ai trouvé que cette dernière partie, très centrée donc sur Benjamin, se transforme en un roman à la fois très politique mais aussi assez conventionnel, se focalisant sur les périples amoureux des différents personnages, avec des situations parfois semblables ou liées ou Brexit : je reste/ je pars, une certaine mélancolie, nostalgie parsème l'ensemble, c'était mieux avant et comment ne pas trouver des similitudes avec notre propre pays en particulier avec la montée du nationaliste.

Le Brexit, espéré pour certains, craint par d'autres a surpris tout le monde, bouleversant les vies de chacun, les familles, qu'elles soient anglaises ou issues de l'immigration comme celles qui avaient choisi ce pays pour y travailler et y vivre définitivement et j'ai trouvé que l'auteur pour terminer sa saga plongeait dans un final assez "facile" avec tous les ressorts du roman happy-end.

J'ai regretté également que certains personnages aient totalement disparu, j'aurai aimé connaître leurs opinions, réactions dans le contexte du tournant pris par l'Angleterre hors Europe, d'autres par contre reviennent à la surface à cette occasion, renouent parfois des relations quarante ans plus tard ou émergent en raison des circonstances.

"Toutes les cinq minutes, on arrive à un carrefour et il faut choisir sa voie. Chaque bifurcation détient le potentiel de changer une vie, parfois du tout au tout . (p134)"

J'ai retrouvé la "patte" de l'auteur, avec ses traits d'humour, parfois d'incompréhension vis-à-vis de son pays et de ses compatriotes, leurs contradictions mais qui pourraient s'appliquer à bien des pays finalement. 

Vous savez quoi ? Je me demande si Jonathan Coe ne s'est pas demandé lui-même comment tout cela (sa saga) allait se terminer, ne sachant pas où va son pays, dans quel guêpier il s'est engagé (ou vers quelle félicité (qui sait), il a pris le parti d'en finir à la manière d'un roman de littérature anglaise, avec ce qu'il faut d'espoir mais aussi de cynisme.

J'ai remarqué au fil de mes lectures que j'avais de plus en plus de mal avec les romans "saga" ayant trouvé que dans l'ensemble cela s'éternisait pour faire durer, souffrant de reprises des évènements, de longueurs pour justifier les opus et qu'au fur et à mesure cela s'essoufflait. J'en attendais peut-être beaucoup, trop.

J'ai tourné les pages de près d'un demi-siècle de la vie anglaise et comme pour les personnages, je suis restée avec le souvenir des précédents, attachée aux souvenirs du plaisir que j'avais eus à les lire, un peu de mélancolie et de nostalgie et une fois de plus le présent m'a déçue, inquiétée, interrogée mais n'a pas forcément répondu à mes attentes.

Une bonne lecture pour qui veut comprendre comment un tel chamboulement a pu arriver mais connaissant, comment dit-on déjà, la" Perfide Albion", faisons lui confiance pour tirer son épingle du jeu. Pour ma part j'ai été peut-être plus intéressée par les personnages, à leur évolution, à leurs rencontres et déboires dans un monde qui s'écroule pour renaître sous une autre forme, qu'aux aspects politiques, très présents (et pour cause) dans cette dernier opus. Une écriture plaisante, vivante, un roman instructif sur les arcanes du monde politique outre-manche mais que je quitte avec une petite note de déception.

"Elle savait aussi qu'elle lisait elle-même trop pour sa santé, accordait trop d'importance à la lecture, affligée d'une sorte de névrose obsessionnelle vis-à-vis de la littérature et de ses bienfaits moraux supposés. (p54)"
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Première lecture du #trophéefolioelle et ça aura été une bonne découverte.

Aux premiers abords, le roman ne m'attirait pas du tout pour plusieurs raisons. Son sujet sans aucune "fantasy", dans les bottes d'un groupe de personnes lambdas en Angleterre et très orienté sur la politique. Et enfin son format: un beau pavé de 600 pages.

Cependant, une fois le premier tiers terminé ma lecture s'est faite très vite. Je n'irai pas dire que j'ai adoré le roman mais il s'est lu avec une grande facilité. La qualité de l'écriture est indéniable ce qui rend le tout très agréable.

Malgré le sujet qui donc ne m'interessait pas, je me suis beaucoup accrochée aux personnages. Notamment à Sophie et à Doug.

Dans l'ensemble ce fut donc une bonne découverte et une bonne lecture
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Un rien manichéen, ce livre nous offre la vision d'une Angleterre divisée entre les modernes, tenants d'un maintien de la Grande-Bretagne au sein de l'union européenne, et les rétrogrades qui veulent à tout prix en sortir. Bien sûr, les rétrogrades sont souvent bornés, voire racistes, et tous profondément antipathiques. À travers ce livre, on vit le déroulement sur dix ans des moments clé qui ont amené les Anglais au Brexit. Certes, c'est souvent caricatural et nombre de personnages sont taillés à coups de serpe, mais force est de reconnaître que la réalité en la matière fut elle aussi parfois caricaturale, jusqu'aux arguments délirants assénés par les tenants du Brexit !

Quoi qu'il en soit, c'est un bilan mitigé que nous offre « Le coeur de l'Angleterre ». Bien sûr, le combat qu'il mène semble juste, en tout cas pour ceux qui se situent dans le même camp, mais est-ce suffisant pour en faire un bon livre. Pas sûr, d'autant que le style et l'écriture pâtissent d'une banalité dérangeante. On a beau se dire que c'est traduit de l'anglais, ça n'interdit pas à l'auteur, ou au traducteur, de faire des efforts. À trop sombrer dans la facilité, on finit par écrire comme un journaliste. Ce n'est pas le but, quand même !
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Très bon moment de lecture avec ce roman où l'on retrouve avec plaisir les personnages de Jonathan Coe ! Je suis toujours séduite par cet auteur, par son ironie teintée de perplexité devant les bizarreries humaines.
Son talent se niche dans nos petits moments peu glorieux qu'il sait transformer en scènes désopilantes !
On est loin de la simple analyse politico-sociale. L'auteur y mêle toute la subtilité des réactions, des émotions, et des contradictions de ses personnages. Et c'est réussi !
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J'ai beaucoup apprécié les personnages de ce roman. Les frères Trotter, leurs amis, leurs compagnons. Tous sont attachants, différents, authentiques. Jonathan Coe sait donner du relief à des histoires dans lesquelles il ne se passe pourtant pas grand chose. Grâce à son écriture je me suis très facilement imaginée toutes les scènes, tous les décors. Comme dans un film.
Par rapport à l'aspect social et politique abordé dans le livre, je m'attendais à ce qu'il soit davantage au premier plan. Or pour ma part, même s'il tient une place très importante, je l'ai plutôt perçu comme un élément de contexte de décor essentiel. Je m'attendais peut-être à plus de parti-pris. Mais cela m'a quand même permis de bien comprendre toute l'histoire de ce référendum. Davantage son passé, c'est à dire, comment les Anglais se sont retrouvés à devoir répondre à cette question, que l'après. Enfin, je doute que la prévalence de ce sujet pour les personnages du roman, soit représentative du reste de la population.
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Ce roman fourmille de personnages de fiction, d'anecdotes et de bavardages, et dans le monde réel, celui de l'Angleterre du quotidien et du Brexit, d'une foule de politiciens cyniques, d'auteurs, de chanteurs et de compositeurs, de recettes et de boissons, de lieux et de trajets avec les numéros des routes et des autoroutes, de règles de golf, etc. L'histoire des personnages — les Trotter père, mère et fille et leur entourage — n'est pas racontable, adossée à une actualité politique qui vient progressivement au premier plan. Elle a pour cadre une élite éclairée, critique mais pas engagée pour autant. Les Trotter vont s'échapper à l'Isle-sur-la-Sorgue (René Char n'est pas nommé) où ils achètent une superbe propriété (ce qui n'est pas à la portée de tout le monde). Cette happy end rappelle la fuite dans l'île du sauvage de Brave New World, avec la différence qu'Huxley décrit une dystopie tandis que l'absurdité et la haine qui imprègnent le Brexit sont l'amère réalité. Est-ce vraiment une approche du coeur de l'Angleterre, que l'auteur compare quelque part à la France profonde ?

On sent que les objectifs de l'auteur sont d'écrire un roman étincelant d'intelligence, superbement documenté, d'une habilité de jongleur, et de remplir 500 pages. de fait, il pratique une prose élégante, habile mais diluée, dont il se fait pardonner par quelques traits d'humour pour nous faire patienter jusqu'au bout. Pour quelle signification ?
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Formidable livre qui résonne d'une manière troublante avec l'actualité.
Avant le référendum et après le référendum sur le Brexit, rien ne sera pareil.
Jonathan Coe a le chic pour peindre des personnages terriblement attachants pris dans leurs contradictions.
Tant le politiquement correct que le populisme en prennent pour leur grade.
Un chemin étroit existe pourtant peut être, comme pour Sophie et Ian, que tout oppose et pourtant se retrouvent.
Une lecture salutaire et indispensable, un très grand roman.
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Pendant la premiere moitié du roman, j'ai eu l'impression que Jonathan Coe n'avait cette fois pas grand chose a dire mais comptait sur son talent pour le faire oublier. Je devinais vaguement une intention de fresque psycho-socio-politique mais dont je trouvais les traits et les couleurs plutot délavés et consensuels. Au fil des pages, je voyais évoluer une poignée de anti-héros matériellement a l'abri de la pauvreté (a l'exception d'un personnage attachant "d'amuseur pour enfants") mais dont la vie était marquée par la cassure amoureuse, familiale ou professionnelle avec, en miroir, la grande cassure de la société anglaise entre les pro- et les anti-brexit. A me demander si l'idée n'était pas de tisser la matiere d'un sitcom aussi actuel que bon marché (pratiquement que des huis-clos) et j'imagine le succes qu'aurait par exemple le chapitre 36. peu crédible en soi mais parfait dans un sitcom...

Pour etre juste, tout ca n'était tout de meme pas désagréable a lire car Jonathan Coe a beaucoup de talent et, passé environ la moitié du roman, la lecture est meme devenue de plus en plus prenante. Quoi qu'il en soit, il se pourrait que la clé de la relative faiblesse du roman se trouve dans le monologue, au chapitre 37, de Benjamin (l'avatar de Jonathan Coe?) le personnage de l'écrivain. L'auteur commencerait-il a etre en manque d'inspiration?

Summa summarum, attendez-vous a lire un roman centré sur la cassure ou plutot les cassures humaines, écrit sur le ton mélancolique et résigné -que l'on se rassure, l'histoire finit bien- et doux-amer propre a Jonathan Coe. Les cassures, ce sont celles, éternelles, entre les attentes et la réalité dans les relations affectives a l'intérieur d'un couple, d'une famille, d'un pays, entre les générations ou les éduqués et les moins éduqués. La cassure sociale, en l'occurrence, est celle culminant dans le Brexit et elle aussi est éternelle; c'est la cassure que l'on pourrait nommer "du bouc émissaire", celle qui ne manque pas de se produire lorsque les conditions matérielles se dégradent brusquement a l'intérieur d'une collectivité au point qu'une majorité plus ou moins large se persuade (ca aussi fait partie de la nature humaine) que c'est la faute de telle ou telle minorité, en général celle apparaissant comme l'étranger, l'envahisseur. Dans ces circonstances, il y a toujours un ou des petits malins qui saisissent l'occasion pour se rendre populaire(s) a bon compte en prenant la tete des foules en colere et en encourageant la furie aveugle. On a vu ca en d'autres temps déja...
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Ce roman est une fresque de la société anglaise au cours des années qui précèdèrent le referendum du Brexit. Les personnages sont très divers, ce qui donne à croire qu'il s'agit d'une peinture relativement exhaustive.
Certains dialogues semblent venir tout droit de la réalité. Des éléments statistiques donnent à réfléchir : en 2014, le nombre de personnes ayant recours à l'aide des banques alimentaires a augmenté de 20 %. le Brexit est voté le 23 Juin 2016.
Ce referendum a causé des dégâts dans la société, en particulier pour les étrangers qui se sont vus plus stigmatisés.

Beaucoup de mélancolie, de tristesse, d'amertume, se dégage de ce roman, ponctué de scènes amusantes. le portrait du conseiller de Cameron, alors premier ministre, est drôle et jubilatoire. Il semble s'amuser énormément, joue avec excitation avec l'opinion publique. Ce jeu de pouvoir semble obturer sa vision de la réalité ... C'est si crédible que c'en est effrayant.

Lien : http://objectif-livre.over-b..
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