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sur 907 notes
David Lurie est prof à l'université du Cap, quinqua, divorcé (deux fois) et blasé. Accusé d'agression sexuelle sur une de ses étudiantes, il est démis de ses fonctions et part se réfugier chez sa fille qui exploite une petite ferme. Sur cette terre aride et éloignée, le récit prendra une nouvelle dimension en écho à l'apartheid qui a marqué le pays au fer rouge.
J'ai beaucoup aimé le style de Coetzee, froid mais très prenant, pour raconter cette histoire d'une grande violence. La narration expose le point de vue de Lurie, un protagoniste complexe, à la fois bourreau et victime, dont les comportements et les raisonnements m'ont plus d'une fois exaspérée et fait douter de mon appréciation du roman. Celle-ci est finalement très bonne, l'auteur ayant complètement réussi à me mystifier.
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David Lurie est une vieux prof qui enseigne à l'Université du Cap. Il lui arrive, quelques fois, d'avoir des aventures avec des étudiantes... Ça ne dure jamais bien longtemps... Seulement quelques fois, question de travailler son égo. Mais cette fois, une histoire tourne mal... Il perd complètement le contrôle, ne sais pas rompre ; le désir est trop fort. Mélanie le fascine, le subjugue. Et Mélanie l'accusera, portera plainte... Il devra se défendre... Mais, il n'en a pas le goût, ni la force... Il refuse catégoriquement de s'excuser... Il sait qu'il est coupable d'avoir séduit un fille de 32 ans plus jeune que lui. Alors, il perd tout : boulot, salaire, confort, dignité, réputation. Il partira alors chez sa fille, dans un pled paumé, pour se reconstruire... Des retrouvailles, au sens le plus large du terme, puisque sa fille lui est comme une étrangère... C'est un roman dur et noir... Un brin poussif... mais qui démontre bien tout le talent de l'auteur. Il faut s'armer, parce que ce n'est pas une lecture facile, mais une lecture qui en vaut la peine. Coetzee mérite amplement son Nobel...
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David Lurie, professeur d'université, tombe en disgrâce. En s'amourachant d'une étudiante, il finit par perdre son poste pour indiscipline, comprenez pour harcèlement sexuel. Il quitte la ville pour se réfugier chez sa fille à la campagne où un grave crime aura lieu.

J.M. Coetzee, auteur sud-africain, a écrit un grand livre. Les axes de lecture sont riches et nombreux. On y trouve d'abord une Afrique du Sud post-apartheid où la tyrannie devient une véritable anarchie. L'auteur fait état d'une incommensurable fracture entre la ville et la campagne, entre les petits bourgeois et les paysans, l'homme et la femme, la raison et l'instinct, la victime et le criminel... Les thèmes de la parole, de la communication et du dialogue prennent une dimension très importante évoquant à la fois la volonté de se taire et l'impuissance des mots. Enfin, difficile de passer à côté de toutes les comparaisons entre les hommes et les animaux.

Un très grand roman pas toujours facile à lire.
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David Lurie est un professeur d'université qui ne semble pas passionné par son travail et dont la vie sentimentale a essuyé quelques échecs. de temps en temps, une aventure avec l'une de ses étudiantes après deux divorces. Arrive alors sa relation avec Melanie, qui va finalement porter plainte contre lui pour harcelement et le pousser à la démission. Il se réfugie alors chez sa fille, Lucie, qui vit dans la campagne sud-africaine, loin du Cap. Un jour, ils se font agresser par trois inconnus dans la ferme de Lucie
Jusque là, l'histoire se tenait et m'intéressait. Je me demandais alors comment les personnages allaient réagir, rebondir et poursuivre leur vie.
Mais ensuite, je n'ai pas compris ou adhérer à l'histoire. Les personnages de David et Lucie ne m'ont pas touchée, ni même agacée, je les ai suivi sans grande conviction dans leur choix ou leurs actions et j'ai donc été plutôt dubitative sur cette seconde partie de ce court roman de 250 pages.
Je n'ai pas compris leurs comportements, leurs décisions et n'ai donc pu y adhérer.
Une fois de plus avec un écrivain lauréat du Prix Nobel, c'est une déception pour moi.
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J'aime beaucoup les arcs-en-ciel, ce qui n'a rien d'original, n'est-ce-pas ? C'est l'instant magique où une lumière céleste triomphe du mauvais temps qui l'a précédée. On a tous envie de figer cela dans une photographie parce qu'on sait que ça ne durera pas. C'est magique comme ce 24 juin 1995, où à Johannesburg, Nelson Mandela, revêtu du maillot Springbok, remet, dans la liesse générale, la Coupe du monde de rugby à quinze de ses compatriotes blancs (quatorze) et noir (un). le monde entier découvre alors avec ravissement que les plus longues et terribles tragédies peuvent parfois se terminer en conte de Noël. La nation Arc-en-ciel, inventée par Desmond Tutu, est révélée au monde ce jour-là. Johnny Clegg, le « zoulou blanc » (Asimbonanga, vous vous souvenez ?) et ses musiciens de Savuka font chanter le stade, danser la planète tandis que les dingues de rugby détournent le regard pour essuyer une larme.
Disgrâce date de 1999, la lumière s'est éteinte, Mandela commence à s'effacer, les lourds nuages noirs sont de retour, l'arc-en-ciel n'est plus qu'un souvenir et la nation éponyme voit ses différentes couleurs se séparer à nouveau pour recommencer à se déchirer.
Dans un style froid, sec, distancié qui convient parfaitement au propos, le narrateur nous décrit la rapide descente aux enfers de cet enseignant vieillissant spécialiste de poésie romantique qui ne se résignait pas à renoncer au désir. Il y a bien l'amour tarifé mais si une jeune et jolie étudiante se laissait faire, ce serait tellement mieux… « Elle ne résiste pas. Elle se contente de se détourner. Elle détourne les lèvres, elle détourne les yeux. Elle le laisse l'étendre sur le lit et la déshabiller : elle lui vient même en aide en soulevant les bras et les hanches… Ce n'est pas un viol, pas tout à fait, mais sans désir, sans le moindre désir au plus profond de son être. Comme si elle avait décidé de n'être qu'une chiffe, de faire la morte au fin fond d'elle-même le temps que cela dure, comme un lapin lorsque les mâchoires du renard se referment sur son col. »
C'est mal parti et ça va mal finir. Il y a la civilisation, ses collègues de l'université qui examinent la plainte de l'étudiante, qui condamnent avec formalisme et méthode le plaisir passé d'âge qu'elle avait pourtant laissé passer. Passé un certain âge, un âge certain plutôt, que reste-t-il à celui que les femmes plus jeunes attirent encore ? Offrir de l'argent ou de l'influence. Ce n'est pas moral, il en convient mais… « Est-ce que vous regrettez ? Est-ce que vous regrettez ce que vous avez fait ? Non, dit-il. C'était une expérience enrichissante. » Il avoue, reconnaît son forfait et disparaît. Il se réfugie chez sa fille, dans une ferme isolée, dans un espace où la peur a changé de camp, où les Blancs baissent la tête et rasent les murs comme le faisaient jadis les Noirs. Il y a la manière douce et sournoise du voisin qui étend son domaine et offre sa « protection », et il y a la manière brutale et barbare des trois violeurs. Il s'agit de souiller, de punir, de prendre une revanche. A présent, c'est sa fille qui a subi les derniers outrages (le titre anglais disgrace s'emploie également pour honte, souillure, outrage) et lorsqu'elle fait mine de s'en accommoder, comme le font, partout de par le monde, quelle que soit leur couleur de peau, ceux qui n'ont aucun espoir d'échapper à leurs tourmenteurs, il ne comprend pas, il ne voit pas le parallèle avec l'étudiante qui « avait décidé de n'être qu'une chiffe, de faire la morte ». C'est un roman d'un pessimisme très sombre qui traite des affres de la vieillesse concupiscente, de la solitude et de la violence de la société sud-africaine, à travers les non-dits et les explosions soudaines et brutales de barbarie qui peuvent frapper en totale impunité et à tout moment. Ajoutons-y, pour faire bonne mesure, la souffrance des animaux, innocents entre les innocents dont le sort terrible ne peut être adouci, avant la mort, que par un regard ou un caresse dispensée par celui qui, avant sa chute, ne leur reconnaissait aucun droit, aucune existence et qui, au fond de sa déchéance, dans un monde qui semble retourner à l'âge de fer (la quatrième de couverture qui utilise cette image n'exagère pas), n'a plus qu'eux pour exprimer la tendresse que même sa propre fille refuse. le roman, qui se termine sur une dernière phrase accablante, est puissant, d'une richesse insoupçonnable au début de la lecture, et marque profondément le lecteur ainsi interpellé sur le monde qui vient et qui risque fort de ressembler peu ou prou à l'ex-nation arc-en-ciel. Ca ne donne pas envie de passer de prochaines vacances en Afrique du Sud mais convainc de poursuivre l'exploration de l'oeuvre de J.M Cotzee.
« Il y a dans le désespoir quelque chose qui nous rend incapable d'accepter de l'affection. »
R. Goolrick – Arrive un vagabond.
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Mon premier Coetzee et certainement pas le dernier !
Ce roman aux multiples ressorts, plus complexe qu'il n'y paraît, vous plonge dans une Afrique post-apartheid, à l'atmosphère lourde et tendue, dans un climat de vengeance sourde et de non-dits .

David Lurie a 52 ans, deux fois divorcé, enseignant chercheur à l'université du cap. Sa dernière conquête est une jeune fille de 20 ans, l'une de ses élèves. Cette relation brève va vite tourner au fiasco puisqu'une plainte va être déposée à son encontre. Mis à la porte, il en profite pour se mettre au vert, chez sa fille, propriétaire d'une ferme. Mais son séjour ne va pas tout à fait se passer comme prévu.

Le personnage de David Lurie ne m'a guère plu au départ. Il ne fait d'ailleurs pas beaucoup d'efforts pour se rendre sympathique. Et le narrateur n'est guère tendre avec lui.
Sous ses airs de vieux beau, légèrement imbu de sa personne, David Lurie se révélera finalement assez touchant dans son rôle de père. Face à sa fille, on le sentira désarmé, au sens propre comme au figuré.
Un personnage très intéressant, criant de vérité !
Le roman aborde de multiples thèmes et oppose deux mondes, celui de la bourgeoisie sud-africaine, bien installée, à l'avenir tout tracé et une Afrique du sud nouvelle, une jeunesse prête à mordre, pleine de rage, de désir et de vengeance. D'un côté le désir d'un vieux mâle blanc vieillissant et de l'autre, une jeunesse désoeuvrée, brutale.

Mon avis

J'ai été séduite par l'écriture de Coetzee. Il y a peu de personnages, et peu d'action, une ambiance assez particulière, quelque chose d'impalpable, mais terriblement efficace. Les actions sont peu nombreuses. Oui, et elles vous sautent à la figure. Vous vouliez de l'action, la voilà et maintenant on fait quoi ?
On se questionne, on se torture le cerveau. Ça c'est pour le narrateur. On se tait, on fait face, on essaye de garder un semblant de dignité. Ça c'est pour les personnages. Mais tout ce petit monde a bien du mal à se comprendre, à s'entendre, réussiront-ils à vivre ensemble ?

Mon avis
Un bonheur de découvrir ce nouvel écrivain, et un peu de dépaysement aussi puisqu'il est sud-africain.
J'aime beaucoup son style.
Quant à l'histoire, elle garde ses parts d'ombre, et beaucoup de questions subsistent en fermant le roman. Les décisions des personnages sont souvent déroutantes et donnent à réfléchir. Et en fait, je crois que c'est précisément cela, qui m'a plu. Je poursuivrai sans nul doute ma découverte de Coetzee, à suivre ...

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Comment ai -je entendu parler de cet écrivain?Je ne m'en souviens plus ayant mon profil sur FB je " déambule" souvent sur des sites littéraires ,à la recherche de la perle rare et sans doute intriguée par un retour de lecteur,cela m'a mis " la puce à l'oreille " je demandais donc dans notre bibliothèque un de ses romans.Ils en avaient mis en réserve ,mais quel coup de poing après la dernière page tournée !!
Je l'ai commence hier et fini à minuit.Il y avait longtemps qu'un roman m'avait tenu éveillée une partie de la nuit!.
En même temps ,J.M.Coetzee est un auteur très primé :
--Prix Nobel en 2003
--Man Booker Prize en 1983 et en 1999 celui-ci .
--prix Femina en 1985
Et celui-ci qualifié de chef-d'oeuvre par la critique internationale. ( Man Booker Prize en 1999).

L'histoire :
David Lurie la cinquantaine,bel homme et homme à femmes comme il se définit enseigne la poésie romantique et la communication à l'université du Cap en Afrique du Sud.
Il a été marié deux fois et deux fois divorcé. Il sait l'impact qu'il a sur les femmes et il en joue.Si pour lui les mots sexe et amour n'ont plus rien à lui enseigner il va faire " une connerie monumentale": en "s'amourrachant" d'une jeune étudiante d'un de ses cours.
Il n'a pas envisagé un seul instant les conséquences de cette liaison.Est - ce le démon de ses cinquante ans?à t-il voulu se prouver quelque chose? Lui -même ne se l'explique pas,jusqu'au jour où un dossier de plainte pour harcèlement sexuel va atterrir sur son bureau.
Devant la commission d'enquête il ne niera pas et avouera " son crime".Il ne renie pas sa faute son manque de discernement il tentera de s'expliquer mais en aucun cas ne se trouvera des excuses: il assume!
Hélas de l'autre côté,le jugement est sans appel: il est " viré salement et proprement!".de son travail sans recours et sans ressources.
Son seul point lumineux est sa fille Lucy, qu'il n'a pas revu depuis un certain temps,qui gère une ferme isolée à côté de Salem.
Lucy et son père sont diamétralement opposés dans leur vision de la vie.
Lucy vit avec une femme et est restée très " peace and Love ,baba cool".
Il espère renouer avec sa fille malgré leurs divergences mais hélas les choses ne se passeront pas comme il aurait souhaiter.Par bien des côtés il devra se remettre en question et " faire profil bas".
Un magnifique roman intimiste , mais s'appuyant sur des réalités assez sordides de cette société Sud -Africaine de cette époque Il s'apercevra et sera confronté à des faits violents qui lui montreront la triste réalité : sa petite Lucy ne vit pas dans un monde de " Bisounours",loin s'en faut....
Mais à vous de le découvrir.
Un gros coup de coeur que je vous invite à découvrir et aussi un grand merci à la traductrice : Catherine Laura du Plessis.
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Un homme à la dérive, empli de préjugés « sa tête est devenue le refuge de vieilles idées, qui flottent là, stériles, indigentes, n'ayant nulle part où aller. Il devrait les chasser, faire le ménage. » et qui se laisse dominer par ses pulsions « aucun animal ne verra de justice à se faire punir pour obéir à ses instincts. »
Un livre où, l'apartheid, tout juste aboli, laisse derrière lui des désirs de revanche amère, de rédemption impossible « comme une religieuse qui s'allonge pour se faire violer en pensant faire baisser le nombre de statistique des viols perpétrés dans le monde ? »
Un livre où plane le désenchantement « des jeunes femmes qui se débattent pour échapper aux vieillards qui les écrasent sous leur poids, une lutte pour sauver l'espèce. » mais aussi l'humanité « est-ce que, boire le thé ensemble, scelle un pacte d'amitié ? »
Un livre perturbant, dérangeant, qui va rester en mémoire et que je vais avoir du mal à « larguer »

Merci au challenge Pavé pour le cadeau.
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Je reviens à Coetzee à la faveur d'une co-production du Théâtre de la Colline, qui adapte son grand roman Disgrâce, avec une intensité qui souligne bien les enjeux du texte. le professeur David Lurie aune aventure avec une de ses étudiantes. Puis est accusé de viol. Il ne cherche pas à s'en défendre, et se réfugie chez sa fille Lucy, loin du Cap, dans une ferme isolée. Au long du texte, face aux grands enjeux de sa propre vie et de son pays en grande mutation, Lurie se désagrège petit à petit, perdu corps et âme. le pouvoir de l'homme sur la femme ; le noir et le blanc ; celui qui fut serviteur et devient soudain l'égal ; le pardon, l'oubli et la rédemption, souvent présents chez Coetzee, paralysent Lurie dans un pays qu'il ne connaît plus.
A relire bientôt.
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« Disgrâce » : J.M. Coetzee (Points, 270 pages)
Rarement, sans doute jamais je n'ai été aussi éprouvé par un roman, du moins par un roman que j'ai lu jusqu'au bout. Dire que c'est un roman noir tient ici de l'euphémisme, c'est un récit désespéré, désespérant sur les ravages hérités de l'apartheid en Afrique du Sud, et au-delà, sur l'impossible rédemption de ceux qui en ont été les victimes, les acteurs, les complices, ou témoins.
Quelques années après l'abolition juridique de l'apartheid, on suit David Lurie, professeur de littérature à l'Université du Cap. La cinquantaine, deux fois divorcé, ce personnage terne, outre les services hebdomadaires d'une jeune prostituée occasionnelle noire, use parfois de son statut pour séduire certaines de ses jeunes étudiantes. Pas au point de devenir un violeur, mais sans vraiment prendre conscience qu'il abuse de manière malsaine d'un pouvoir, et sa dernière conquête, jeune femme timide et réservée, en fait les frais. Quand le scandale éclate, il démissionne de son poste, et se réfugie chez sa fille Lucy. Celle-ci a fait le choix de vivre seule et pauvrement dans une campagne profonde et austère, plus ou moins secondée par un voisin noir, sur un bout de terre qu'elle cultive tant bien que mal.
Le père et la fille ont des relations complexes, mais le drame qui va se produire va contribuer à enfoncer encore plus David Lurie dans une sorte de descente infernale, où il va se perdre.
Si le comportement assez nauséeux et médiocre du personnage central nous le rend d'emblée fort peu sympathique, la situation à laquelle il va se trouver confronté nous le montre irréductiblement piégé entre ses insignifiances et son amour maladroit mais sincère pour sa fille qui, elle réagit à l'horreur avec ses propres armes, ses limites et ses valeurs.
Il n'y a rien de gore dans l'écriture elle-même, mais les évènements et le climat dont parle l'auteur sont d'une désespérance sans issue, analysés moins sous l'angle de descriptions factuelles horribles, mais dans la dimension des ressentis des personnages. Je n'ai pas vu l'ombre d'une lumière dans ce roman (sauf peut-être dans les deux dernières pages, et encore, il faut une loupe ou avoir, comme moi, bien soif d'un peu de soleil), un roman dont je ne conteste pas la réalité sociale et humaine qu'il convoque. Société noire qui implose de sa pauvreté et de ses blessures toujours à vif, comme inguérissables, vivant sur une autre planète que celle de toute « Commission Vérité et Réconciliation » mise en place par les nouvelles autorités, petits blancs armés arc-boutés derrière les barbelés censés sécuriser leurs fermes et leurs vies, une attitude dont Lucy cherche à se démarquer à tout prix, à tout prix, voilà le cadre de ce récit d'une froideur étouffante. On y plonge aussi dans une approche de la cause animale, puisque David Lurie va s'impliquer dans un centre d'accueil pour animaux plus ou moins condamnés. Les engagements animalistes de J.M. Coetzee sont ici parfaitement palpables, avec toute l'ambiguïté à mes yeux de ce type de position, comme si cette cause-là était plus défendable que les causes humaines.
Je n'ai pas de regret d'avoir lu ce livre. Jusqu'au bout, jusqu'à la lie. Ce genre de roman a toute sa place à mes yeux dans ce qu'on appelle la Littérature avec un grand L.
Mais quelle épreuve.
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