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3,96

sur 907 notes
Situation bien délicate pour David Lurie,  professeur d'université au Cap, Afrique du sud.
52 ans, marié 2 fois, ayant des relations régulières avec des prostituées et enfin, là où le bât blesse, se retrouve inculpé de harcèlement sexuel avec une de ses étudiantes.
Bien évidemment ce dernier plaide coupable, ne veut pas faire d'aveux pour éviter les esclandres mais dans ce cas, les rumeurs ont vite fait de se propager...
Il s'agit d'un vrai cas de conscience pour lui, encore aurait il fallu y songer bien avant de se plonger dans une telle histoire. La situation est grave et David n'a plus qu'une solution, Fuir. Enfin, c'est la décision qu'il prend de lui même.
Pas facile de se remettre en question et de camper sur ses positions, notre personnage est bien sûr de lui et le titre du roman lui est tout à fait représentatif. La disgrâce lui va si bien...
Et là, les zones d'ombre apparaissent, les complications surgissent, il arrive et se fait héberger chez sa fille.
La vie n'est vraiment pas simple et quand on fuit au lieu d'assumer ses responsabilités alors tout n'est qu'une mascarade de plus dans une vie bien décousue.
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Je n'ai pas aimé mais j'admire l'auteur.
Sans empathie pour le protagoniste principal, j'ai poursuivi ma lecture jusqu'au bout. Pourtant dès les premières lignes, la pesanteur est là.
C'est plombant, parce qu'alourdi de conscience ; celle d'un homme qui ne s'abandonne pas mais prétend le faire et surtout en avoir le droit ! (C'est lui qui s'emballe..)
Roman de la chute, de la rédemption, peut-être

Est-il possible de s'identifier au-delà d'une certaine nature ?
Comment justifie-t-on la séparation de l'homme et de l'animal ?
Un homme peut-il comprendre une femme ?

La réussite de l'oeuvre tient surtout à la complexité de cette dernière interrogation, son vertige...
Néanmoins, la réserve principale (ce qui ne passe pas dès que l'on s'interroge sérieusement); c'est son caractère apparemment irréversible.
Oui, une femme peut comprendre un homme ; une femme peut comprendre tous les hommes, bons ou mauvais.
La question ne semble jamais réellement se poser ou s'il la pose, c'est d'une manière désespérée, en butte à l'ordre immuable des choses. ( Tonalité du texte par ailleurs; le dépit, la désespérance)
Mais c'est une réserve que l'on a, à l'égard de la littérature comme à l'égard de la vie, en tant que femme. Réserve qu'il est facile et terrible de perdre pour ce beau rôle de martyre, impossible à tenir.
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J.M. Coetzee nous offre encore ici une histoire impitoyable. Impitoyable par rapport à cet homme pas vraiment à la hauteur qu'est le personnage central du roman, professeur de lettres et de poésie à l'université du Cap, qui, deux fois divorcé, entretient une relation hygiénique, dirais-je, avec une prostituée, séduit une étudiante, qui finira par porter plainte, et tombe en disgrâce, après avoir refusé toute compromission. Il va se réfugier chez sa fille qui vit à la campagne. Sa vision des femmes n'est guère enthousiasmante et il a du mal à vieillir, mais c'est surtout la société sud-africaine que Coetzee nous présente comme désespérante avec en fond un racisme à peine latent et profondément violente. On sent la solitude et le vent souffler en rase campagne.

Deuxième livre que je lis de cet auteur, c'est assurément un grand auteur. Même lu en traduction, le courant passe. Je ne m'arrêterai pas là, c'est certain.
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David, quinquagénaire deux fois divorcé, est professeur de littérature au Cap. Il mène une existence sans passion mais qu'il estime heureuse. Il s'offre une aventure de quelques heures avec une escort girl une fois par semaine jusqu'au jour où il s'enflamme pour une de ses étudiantes...Après une brève liaison, cette dernière porte plainte pour harcèlement. Blessé, accusé d'être un prédateur, il se défend mal et est exclu de l'université. C'est la disgrâce.
Il décide alors d'aller rejoindre sa fille seule qui vit dans une ferme dans la campagne sud-africaine. Il va retrouver un fragile équilibre au contact des animaux malades et de la vie rurale. Mais ils vont être confrontés aux problèmes raciaux, le désir de vengeance des Noirs se substituant à l'arrogance des Blancs, et la femme restant la victime désignée des uns et des autres.
Un très beau roman sur le déclin d'un homme et celui d'un pays, alors que les opprimés revendiquent à leur tour leurs droits et leurs terres dans un contexte de violence et d'incompréhension réciproque.
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Alors que l'histoire sur la quatrième de couverture ne m'attirait pas spécialement, ce livre m'a rapidement happée grâce à l'excellente capacité de Coetzee de nous entraîner dans des esprits tortueux avec un style très concis comme le ferait un enquêteur, sans pour autant omettre la difficile transcription de la psychologie de ses personnages.

Dès la première page nous est dépeinte Soraya, une prostituée pleine de contradictions très attachante. Très vite, Coetzee nous embarque dans l'histoire d'un professeur de poésie et de communication David Lurie obligé de quitter son poste après avoir insisté pour avoir une relation sexuelle avec une de ses étudiantes qui un jour le dénonce. Il se réfugie chez sa fille qui elle subit un viol commis par des voyous noirs qui agressent également le père et saccagent la ferme isolée.

Ces deux relations sexuelles se font bien sûr écho l'une l'autre. Une description très fine de la violence des rapports dominant-dominé, de la violence du pouvoir exercé, de la violence des rapports entre communautés noires et blanches en Afrique du Sud, de la rédemption, de la fierté, de la honte.

Cette plume noire au tracé limpide découpe et explore toutes ces notions de justice et d'exercice du pouvoir entre castes. Toutes ces notions intrinsèquement liées difficiles à dénouer et à démêler, surtout dans la société sud-africaine construite et hiérarchisée sur une base très violente.

4,25/5
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Puissant, déroutant aussi parfois. Un roman aux couleurs de l'Afrique du Sud, avec ses violences, ses fractures héritées de l'histoire, de la rudesse de la terre et des hommes.
Occasion de questionner tous les sujets qui perturbent le monde d'aujourd'hui: les rapports hommes/ femmes, père/fille, urbain/rural, Noir/ Blanc, aisé/pauvre, justice/injustice, passion/compassion, disgrâce/ rédemption...
Une disgrâce qui entraîne le héros à côtoyer un univers méconnu que sa fille choisit pour vivre avec d'autres valeurs que les siennes et où il recevra de grandes leçons de vie et une profonde remise en questions.
Un parallèle avec l'oeuvre de Byron ancre le texte dans une lignée romantique sans doute nostalgique.
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Un prof d'université du Cap, David Lurie,la cinquantaine, passe son temps entre des cours qu'il n'a que moyennement envie de donner, sa maison, des projets d'écriture qui ne commencent pas. Ses relations avec les autres sont médiocres, deux mariages, deux divorces, une fille, peu ou pas d'ami.

Une jeune étudiante émoustille son corps et peut-être même un peu son coeur, en tout cas, elle le réchauffe à l'aube de son hiver. L'inévitable arrive, le scandale, un prof ne couche pas avec son étudiante, encore moins quand il a largement l'âge d'être son père.

Tombé en disgrâce, il va chez sa fille qui vit dans une ferme, dans un coin reculé de l'Afrique du Sud. Les relations père/fille ne sont pas au beau fixe, une grande incompréhension les éloigne. Suite à l'agression qu'ils subissent à la ferme, la situation de l'un et de l'autre va encore s'assombrir.

Un homme vieillissant qui ne sait que faire de lui, une Afrique du Sud où la violence est très présente, un passé noirs/blancs toujours présent, une fille sans vraiment d'espoir, l'ambiance du roman est lourde, froide, triste, déprimante et les personnages n'ont rien d'attachant ou d'émouvant.

Très bien écrit, ce roman dérangeant, est malgré tout une très belle lecture qui ne se termine pas une fois le roman fermé, un texte qui continue d'agir après.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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D'après ce que j'ai pu lire de la biographie de J.M. Coetzee, c'est, pour partie, ce roman qui l'a fait obtenir le Nobel et je pense que ce n'est pas du vol car c'est un bouquin admirable. Ce n'est cependant pas un roman facile et pour ma part je me suis souvent posé la question de savoir ce que voulait exactement ce David Lurie, ce qu'il cherchait? Car, en effet, le bonhomme est contrasté. Contrasté par son manque de discernement dans son aventure et sa réaction, il ne manquait pas grand chose pour que la vie continue, il fallait bien que cela arrive un jour et cette disgrâce aurait tout aussi bien pu être évitée. Il cherche par la suite à trouver du réconfort auprès de sa fille autant qu'avec Bev, cette femme qu'il rencontrera sans jamais savoir exactement où il va. Lurie est perdu dans ce monde qui change autour de lui, perdu dans ses sentiments et dans les réactions de ceux qui l'entourent. A la toute puissance blanche a succédé la violence des natifs a fortiori dans les fermes loin des grandes villes. Ce livre est noir, dur, impitoyable, sans concession et Coetzee s'applique, dans une langue appropriée, à ne s'attacher qu'aux personnages plus qu'aux descriptions qui s'avéreraient inappropriées.
Ayant vu le film, bien que moins fort à mes yeux, j'avais dans la tête, lors de ma lecture, l'image de John Malkovich, excellent dans le rôle de David Lurie.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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David Lurie, 52 ans, est professeur à l'université du Cap. Plutôt blasé, il enseigne sans réelle conviction et trouve son plaisir une fois par semaine dans les bras d'une prostituée. Mais quand la belle Soraya cesse ses activités, David s'intéresse de plus près à Mélanie Isaacs, une de ses étudiantes. S'ensuit une liaison plus ou moins consentie jusqu'au moment où la jeune fille dépose une plainte pour harcèlement. Sûr de son bon droit, David refuse de se défendre et préfère démissionner. Il quitte le Cap et part à la campagne rejoindre sa fille Linda qui vit dans une ferme où elle tient un chenil et cultive des légumes et des fleurs. Après quelques temps d'une cohabitation difficile le drame survient: trois jeunes noirs s'introduisent dans la maison, agressent David et violent Linda. Révolté, David réclame vengeance alors que Linda semble accepter les évènements avec résignation.

Je sors de cette lecture avec un avis plus que mitigé. A priori l'histoire est intéressante même si le personnage principal est peu attachant, voire insupportable. Vieux Don Juan libidineux, il ne se remet pas en question, n'est même pas conscient du mal qu'il fait. le roman vaut surtout par le constat qu'il fait de l'après-apartheid. La société sud-africaine semble régie par la violence aussi bien dans les villes qu'à la campagne. David sait que les choses ont changé mais il n'a pas conscience de l'ampleur du problème. Les noirs, bien décidés à rattraper le temps perdu, réclament justice et vengeance et les blancs doivent abandonner leur position de dominant. C'est ce qu'a compris Linda qui accepte la nouvelle donne. Elle sait que pour survivre dans sa ferme elle doit se mettre sous la protection de son voisin noir et elle accepte ce nouvel ordre des choses. Quelque part, elle se sent coupable des erreurs du passé et son viol est pour elle un moyen de payer pour ces erreurs.
Le problème, pour moi, est que j'ai eu du mal à adhérer au style de COETZEE. Trop de distance, pas de sentiments, c'est froid et impersonnel. J'ai donc lu le roman avec intérêt mais sans passion. Finalement, malgré une histoire et un contexte de choix, le roman n'a pas la puissance qui fait les grands livres et c'est bien dommage.
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Voilà un livre qui dérange, enfin qui m'a dérangée au point où j'avoue que j'ai du mal à savoir si j'aime ou je n'aime pas le roman de John Maxwell Coetzee nobélisé en 2003.
Vous allez me dire que la littérature c'est aussi fait pour ça mais j'en ai fait des cauchemars car je suis sensible à la violence d'autant plus que je n'ai pas compris la résignation des personnages.

La "Disgrâce" est celle de David Lurie le narrateur quinquagénaire professeur d'université au Cap, capitale d'Afrique du sud, divorcé deux fois et dont la vie sexuelle est active. Quand il couche avec une de ses étudiantes cela va mal se passer puisqu'elle va porter plainte pour harcèlement sexuel. Comme les relations entre élèves et professeurs sont interdites, il va se faire virer d'autant plus qu'il ne se défend pas, ce qui est surprenant.
Le disciple déchu du poète romantique William Wordsworth se dit qu'il va en profiter pour écrire un opéra sur Byron et quitte la ville pour la campagne où vit Lucy sa fille de vingt-cinq ans. Malheureusement, ils vont être victimes d'une agression particulièrement violente avec viol et tentative de meurtre.
J'ai mis du temps à comprendre qu'ils se confrontaient à l'histoire récente de leur pays dans lequel les noirs ne sont plus esclaves, libres d'être amis ou ennemis en se vengeant d'un passé ou les blancs avaient tout pouvoir.
Je n'avais pas vu la différence de couleur de ceux qui vivent en milieu rural et surtout je ne comprends pas les décisions prisent par les uns et les autres (difficile de préciser sans spoiler). J'ai préféré le rapport père fille même s'il n'est pas simple dans le contexte évoqué.

J'ai lu le roman sur ma liseuse dans une version numérique non recommandable puisqu'il y a des coquilles quasiment à chaque page, ce qui n'aide pas la lecture et gène à l'appréciation du style.
Ce qui est certain c'est qu'il s'agit d'un roman qui ne laisse pas indemne et qui m'incite à tenter d'autres lectures de J.M. Coetzee que je découvre.


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