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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Enfermée pour une raison qu'elle nie, la narratrice découvre l'univers désespérant de la prison, la saleté, les cohabitions incontournables, la violence, la solitude. Puis brutalement, elle se rend compte qu'elle est enceinte. L'angoisse se mêle à l'espoir et modifie sa perception de l'enfermement, provisoire mais dans une attente interminable du procès.

La méfiance est de règle dans cet univers sans pitié mais l'amitié peut aussi devenir une valeur sûre. Ses compagnes d'infortune sont là pour l'initier, lui apprendre la prudence et la soutenir dans son parcours.

Ce roman met l'accent sur le vécu carcéral, et particulièrement la situation des femmes enceintes, qui bénéficient pour quelques semaines de conditions privilégiées. Mais l'amélioration du bien-être est aussi un compte à rebours terrible, jusqu'à la séparation inévitable de la mère et de l'enfant au bout de dix huit mois.

Marianne ne bénéficie pas de soutien familial ou amical, mais la correspondance assidue avec Adrien, fait évoluer les échanges épistolaires en lien solide, un relais éventuel pour confier son enfant.


Illustration du drame que peuvent vivre les détenues, sans préjuger de la cause de leur incarcération, le roman met en avant la douleur de la séparation inéluctable.

Premier roman émouvant.

336 pages Plon 3 février 2022

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Ma fille, née derrière les barreaux

Laurie Cohen raconte le combat d'une femme incarcérée pour meurtre alors qu'elle est enceinte. Une plongée dans l'univers carcéral accompagnée d'une touchante histoire d'amour, mais aussi un cri de révolte. Fort émouvant.

«Je m'appelle Marianne. Je suis née dans une petite région lointaine de l'Ouest américain, mais j'ai grandi dans une ferme aux alentours de Vichy, et finalement j'ai été mutée à Paris, et comme je ne supporte pas la ville, j'ai pris une maison à Gif-sur-Yvette. Mes parents adoraient la campagne française. Ils sont morts tous les deux. D'un accident de voiture.» C'est depuis sa cellule de prison que Marianne adresse cette lettre à un inconnu. La jeune femme qui vient d'être incarcérée clame son innocence, mais personne ne l'écoute. Elle doit désormais s'adapter au milieu carcéral et à ses codétenues, «une rousse et une Black aux cheveux frisés et une petite métisse avec un air enfantin.» Entre indifférence, sororité et animosité, elle cherche ses marques. Avant de s'effondrer, victime d'un malaise. le médecin va alors lui annoncer qu'elle est enceinte et qu'elle peut choisir de garder l'enfant, mais qu'il lui sera retiré au bout de 18 mois. Oubliant cette terrible échéance, elle entend conserver cette graine infime qui répand la vie dans son corps, ce coeur qui doucement se met à battre. «J'aime l'inventer. L'imaginer. Chaque jour, il grandit, évolue, se forme. Envie de croire que l'univers m'a donné ce bébé pour trouver la paix. Qu'il me l'a offert pour me rendre plus sereine, me donner la force de me battre. Tout recommencer.» Si l'on oublie une bagarre avec une codétenue qui voulait la rouer de coups et lui faire perdre le fruit de ses entrailles, c'est assez sereinement qu'elle a attendu l'échéance, entre les promenades, les soins, l'atelier et la bibliothèque où elle peut emprunter des ouvrages de puériculture, mais aussi Gatsby le Magnifique ou le joueur d'échecs de Stefan Zweig.
Transférée dans le quartier des mères, elle va donner naissance à une petite fille. «Je vois ses petits yeux cobalt et ses mains minuscules. Elle gémit doucement. J'ai tout oublié. le personnel. La prison. Ma vie de merde. Il n'y a plus qu'elle. Ce petit bout d'amour. Je glisse à son oreille :
— Je suis là, mon coeur, c'est maman.
Et sa main attrape mon pouce.»
Avec beaucoup de sensibilité et un sens aigu de la formule – La prison est un dédale existentiel. La sérénade de la condition humaine – Laurie Cohen raconte le quotidien de la mère incarcérée. Entre la peur de ne plus voir sa fille, l'insoutenable attente du procès et le dossier de demande de sortie avec bracelet électronique, on est saisi par le manque d'humanité d'une justice qui par définition est aveugle. Un premier roman parfaitement maîtrisé et qui, sans jamais tomber dans le pathos, souligne les lacunes d'un système, voire ses contradictions.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Ma lecture commence par l'admiration d'une jolie couverture, l'ombre d'une petite fille, tête baissée sur fond de ciel bleu et herbes folles, derrière une fenêtre à carreaux. le roman de Laurie Cohen, "Hors des murs" me fait déjà de l'oeil. Et, comme souvent ou toujours, je n'ai rien lu de l'histoire, ni commentaires, ni quatrième de couverture.

"Quand j'ai traversé la cour de la maison d'arrêt, j'ai guetté le ciel. Ce trou de bleu entre les murs de pierre…Et puis j'ai traversé ce long couloir. On m'a ordonné de me déshabiller. On m'a fouillée intégralement…". Là, forcément, je comprends le sens du titre… sauf qu'on est, pour l'instant, entre les murs. La narratrice s'appelle Marianne, elle menait une vie tranquille auprès de son mari David, retirée dans une campagne silencieuse. Aujourd'hui, elle est menottée, devenue un numéro, enfermée. Elle clame son innocence mais personne ne veut l'entendre. Et puis, elle apprend qu'elle est enceinte…Je préfère ne pas aller trop loin, ne pas dévoiler l'important, vous laisser découvrir au fil des pages le destin de cette femme.

J'ai lu ce roman avec avidité. Souvent tentée d'aller à la dernière page pour connaître la fin, j'ai résisté. J'ai pris, je le reconnais, fait et cause pour cette jeune femme. Je me suis mise à sa place, ai ressenti, je pense, les mêmes affres, vécu les mêmes tourments. L'auteure n'utilise pas une écriture ampoulée mais les mots sonnent juste, chaque sentiment, chaque émotion sont parfaitement rendus. le rythme est vif, les chapitres courts et les paragraphes encore davantage, les phrases claquent. Elle nous plonge, en apnée, dans l'univers carcéral féminin : la saleté des cellules, la promiscuité, l'agressivité, l'ennui… Sans pathos, sans jugement, elle dit les journées, les codétenues, les amitiés qui se créent dans l'adversité, le sas heureux du quartier mère/enfant, véritable semblant de liberté. Elle parle des visiteurs de prison, un lien avec l'extérieur.

Pas de voyeurisme dans ce récit mais une réflexion sur la culpabilité, sur les lenteurs de la justice, l'attente interminable des procès, tout cela truffé de retours en arrière, de retours dans la vraie vie, celle d'avant, la liberté, le bonheur.

Très maîtrisé, cet ouvrage, d'une extrême sensibilité m'a tenue en haleine de bout en bout.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Dans son premier roman, Laurie Cohen aborde l'incarcération féminine et les conditions de détention.

Marianne voit sa vie basculer quand du jour au lendemain elle se retrouve incarcérée alors qu'elle est innocente. Si beaucoup crie leur innocence alors qu'il n'en est rien, on assiste tout de même à de vrais cas d'injustices.
Nous ne saurons rien des réelles raisons qui ont amené Marianne au sein d'une prison lors de la première partie du roman.
En revanche, l'auteur abordera les conditions de détention particulièrement difficiles, la privation de liberté, l'isolement, la honte, la déshumanisation. Marianne ne sera qu'un numéro en attente de procès, qui déambule de cellules en cellules, tenant de s'acclimater (si on peut vraiment parler d'acclimatation) à ce nouvel environnement.
Mais un bonheur se cache au fond de son ventre, un bébé qui pousse en elle. Une première maternité n'est jamais simple à aborder alors qu'en est-il en prison. Laurie Cohen livre ici la réalité de ces femmes qui accouchent en prison. Un espace de nurserie est aménagée pour qu'elles puissent garder leur enfant les 18 premiers mois de vie. Comment gérer au mieux sa grossesse incarcérée ? Quel quotidien pour ces enfants qui naissent entre 4 murs ? Et ensuite quel avenir lorsque la séparation est rendue obligatoire entre la mère et l'enfant.
Avec beaucoup de réalisme, on suit le quotidien de Marianne au sein de la prison et dans toutes les premières étapes de sa nouvelle de maman incarcérée. Sujet assez difficile et peu traité que l'auteur aborde ici. J'ai trouvé qu'il était très d'actualité et englobait vraiment toutes les problématiques auxquelles sont confrontées les mères incarcérées.

Un récit humain, touchant qui ne peut laisser de marbre.
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"Hors des murs" est un roman qui se lit assez rapidement. On suit les journées de Marianne, incarcérée pour un meurtre. Elle clame son innocence et attend son jugement.

Suite à un malaise, une prise de sang est effectuée, elle apprendra qu'elle est enceinte. Immédiatement se pose le dilemme de savoir si elle doit ou non garder l'enfant. Elle choisit de le garder, mais comment l'élever entre les 4 murs de la prison.

LAURIE COHEN aborde assez justement le thème de la maternité au sein du milieu carcéral, mais aussi la puissance et l'amour qu'une mère peut avoir pour son enfant.

J'ai aimé l'écriture de cette auteure malgré tout assez simpliste mais relativement réaliste.

Ce fut un bon moment de lecture pour ce premier roman.
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Faire se côtoyer le meilleur et le pire. Réunir deux univers opposés. Tel est le pari (réussi) du premier roman pour adulte de Laurie Cohen, qui raconte les difficultés de la maternité dans un univers carcéral. Cette thématique - déjà abordée en 2012 dans le film “Ombline” avec Mélanie Thierry – prend une dimension totalement différente dans un cadre littéraire où l'auteure insiste sur le pouvoir libérateur de l'écriture.

Marianne, jeune trentenaire, voit sa vie basculer après la mort de son mari et d'un ami commun. du jour au lendemain, elle se retrouve en détention provisoire en attendant son procès. Elle se retrouve plus seule que jamais dans cet univers carcéral froid et humiliant. Privée de liberté, elle raconte le quotidien dans une prison pour femme, avant qu'elle découvre sa grossesse. Des moments de doute à l'accouchement, nous suivons l'ensemble de la prise de décision de garder cet enfant qui va donner un nouveau sens à sa vie et l'égayer… pour un certain temps, car elle sait que son enfant lui sera retiré à ses 18 mois. Elle n'a plus de contact avec sa famille, à qui confiera-t-elle son enfant pendant sa détention?

Elle débute ainsi une correspondance avec un anonyme via une association. Ces lettres sont une bouffée d'oxygène pour elle… et ainsi se révèle le pouvoir de l'écriture.

Sans pathos ni jugement, Laurie Cohen raconte le quotiden d'une femme dans un centre pénitentiaire, les codétenues, les amitiés qui se créent dans l'adversité, le sas heureux du quartier mère/enfant, véritable semblant de liberté. Elle parle également des visiteurs de prison, leur seul lien avec l'extérieur. Cela donne une gallerie de personnages très diversifiée – quitte parfois à s'y perdre – avec notamment des codétenues difficiles à identifier, sauf peut-être Summer, dont on aimerait connaître advantage l'histoire.

Pas de voyeurisme dans ce récit mais une réflexion sur la culpabilité, sur les lenteurs de la justice, l'attente interminable des procès, tout cela truffé de retours en arrière sans que cela n'entrave la lecture. Ces retours dans la vraie vie, celle d'avant, la liberté, le bonheur, offrent au lecteur – au même titre que les séances d'écriture de Marianne - de véritables moments de répit dans ce huis-clos oppressant.

La simplicité de l'écriture fait de ce roman un texte très intimiste qui sonne “vrai”, quitte parfois à verser dans le “documentaire”. Cette couleur réaliste que Laurie Cohen appelle de ses voeux en préambule est particulièrement réussie : entre la peur de ne plus voir sa fille, l'insoutenable attente du procès et le dossier de demande de sortie avec bracelet électronique, on est saisi par le manque d'humanité d'une justice qui par définition est aveugle.

Il y a aussi son long combat pour être blanchie et pouvoir se reconstruire car Marianne ne cesse de clamer son innocence même si personne ne semble l'écouter. En quelques minutes, tout s'est effondré pour elle: alors qu'elle vivait loin de la ville, dans la tranquillité de la forêt, avec son mari David, elle se retrouve seule et incarcérée du jour au lendemain. Pourquoi? Comment ? Les raisons de son incarcération sont dévoilées par petites touches, et entretiennent le mystère.

Un premier roman parfaitement maîtrisé et qui, sans jamais tomber dans le pathos, souligne les lacunes d'un système, voire ses contradictions. Merci à Laurie Cohen et aux Editions Plon pour cet envoi
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Marianne se retrouve en prison après le drame de sa vie. Un drame dont nous ne connaissons les détails qu'après avoir lu une bonne partie du livre, le suspens est entier alors…il monte crescendo. Marianne le clame haut et fort « je suis innocente ».

Alors que les nausées et les malaises la surprennent entre les quatre murs de sa cellule, l'infirmière de la prison est formelle : Marianne est enceinte. Un bébé se forme en elle et va se transformer en une force viscérale, elle va tenir le coup et braver le quotidien de la prison grâce au bébé. Son quotidien est fait d'une routine paralysée où seul le ciel change de couleur, où la liberté ne revête qu'une forme : celle de penser. le silence s'instaure partout : entre les murs de sa cellule, dans la cour de promenade, avec les autres détenus mais surtout au fond d'elle, c'est un silence effrayant, à rendre fou. Mais elle a son port d'attache, son enfant à naître.

Son contact avec l'extérieur va se créer grâce à une relation épistolaire qu'elle va avoir avec Adrien. Il lui fait vivre son quotidien dans ses lettres, les odeurs et les sons lors de ses sorties, les goûts de ses plats. C'est son cordon ombilical entre elle et le monde extérieur…

Laurie Cohen nous fait découvrir l'unité mère enfant au sein d'une prison, une découverte inédite pour moi. L'auteure nous dépeint la force d'être mère, la puissance que le sourire d'un enfant peut provoquer dans nos coeurs. Elle nous convoque aussi face à des situations de détresse où l'inquiétude d'une mère peut paraître démesuré tant le lien avec son enfant est indéfectible.

C'est dans un langage brut et efficace que l'on se plonge avec émotions dans ce roman où le noir fréquente l'espoir, où l'horreur se conjugue aussi avec bonheur. Un roman fort !
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Marianne est en détention provisoire en attendant son procès. Sa vie a basculé du jour au lendemain. Son mari est mort. Elle se retrouve plus seule que jamais dans cet univers froid et humiliant. Privée de liberté, elle raconte le quotidien dans une prison pour femme. Puis elle découvre qu'elle est enceinte. Elle hésite un court instant et décide de garder le bébé. Une décision qui va donner un nouveau sens à sa vie et l'égayer pour un certain temps, car elle sait que son enfant lui sera retiré à ses 18 mois. Elle n'a plus de contact avec sa famille, à qui confiera-t-elle son enfant pendant sa détention ?
Elle débute une correspondance avec une personne via une association. Ces lettres sont une bouffée d'oxygène pour elle. L'écriture lui fait du bien.
Un premier roman sensible et très émouvant où on ressent que Laurie Cohen s'est beaucoup documenté sur le sujet. L'enfermement et les émotions ressentis par Marianne sont bien décrits. On découvre au fur et à mesure l'histoire de cette jeune femme et pourquoi elle est en prison. Les phrases sont courtes, les paragraphes espacés, la lecture s'enchaîne agréablement. J'ai beaucoup aimé l'insertion des lettres dans le roman. Je vous mets au défi de ne pas verser une larme vers la fin du livre !
Merci à Laurie Cohen et aux éditions Plon pour l'envoi de ce roman éligible au Prix Orange du Livre 2022. Il ne figure pas dans la sélection car le choix est rude. Ce n'est pas un coup de coeur pour moi mais j'ai passé un très bon moment de lecture en sa compagnie.
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
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Nouvelle chronique d'un roman qui m'a touché dans mon coeur de maman. Ce roman présente le sujet de la maternité en temps que femme incarcérée. Comment ne pas être émue face à la tristesse de cette maman, comment ne pas ressentir de la colère et de la révolte?
Les phrases sont courtes. Et le roman se dévore, il est vraiment prenant.
J'ai beaucoup aimé aussi l'échange de courrier avec Adrien, cela va lui permettre de garder le contact avec l'extérieur, et lui permettre de lui changer les idées aussi.
On va vivre avec elle les moments de doutes, les peurs, la naissance de sa fille, la séparation avec elle, c'est des moments qui nous prends aux tripes et qui nous mettent les larmes aux yeux.

Ce livre est une première parution de l'autrice et je lui souhaite beaucoup de succès. Merci encore pour l'envoi @lccohen555 ♥️
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Une lecture émotion, quand on parle maternité, premier enfant et que l'on situe l'action en prison , on ne peut qu'être touchée
On est dans la tête de Marianne, en prison dans l'attente de son procès qui découvre quelques semaines après son arrivée qu'elle est enceinte
Un univers carcéral parfaitement bien décrit et cette maternité qui arrive avec ces questions , ces doutes et cette découverte du corps qui change et l'amour maternel qui grandit
Un très beau premier roman rempli d'émotions
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