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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La démarche d'écriture de l'auteur est infiniment touchante. Avec une précision d'entomologiste, il se penche sur les traces infimes laissées par ses proches déportés, qui ne sont jamais revenus des camps.
Il alterne des observations à partir d'objets, de récits , de photographies avec des souvenirs personnels ou plutôt des sensations visuelles, olfactives remontés de sa petite enfance.
Cette quête a une valeur universelle qui va bien au-delà de l'histoire singulière de cette famille. Il n'est certes pas indifférent qu'elle concerne l'horreur de la déportation, certains passages comme celui où l'auteur rend visite à sa mère à l'hôpital Rothschild où elle est "internée" avec son bébé ( Monique, la petite soeur) avant d'être transférée à Drancy est plus que bouleversant, mais ce travail sur les traces interpellera plus d'un lecteur en raison des sujets partagés par tous que sont le manque, le deuil, la perte, l'absence. Chacun a son chemin pour vivre avec. Les moyens mis en oeuvre par l'auteur entre hommage, enquête, récit sans pathos sont tout à fait remarquables.

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Un coquetier, un violon, un petit chien fait avec un bout de toile cirée, un sac, un étui à tabac, un ours repose-pipe.
Voici les quelques objets qui restent après la déportation de Marie et Jacques Cohen.
70 ans après, leur fils, Marcel, écrit sur ce vite, cette absence qui prennent toute la place.
Quelques objets pour retracer une mémoire et y remettre de la vie. Quelques souvenirs épars, un peu d'imagination, beaucoup d'amour pour soigner la plaie de l'absence, la disparition qui ne peut cicatriser.
Un très beau livre. une écriture concise, sans effet, sobre, humble, précise, juste, qui sert d'écrin à une humanité blessée.
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Du côté de ceux qui jouent pour l'éternité

Comment redonner vie à ces « anonymes », à ces chers disparus, victimes du génocide dans les années sombres du nazisme ? L'auteur, Marcel Cohen, était encore tout enfant quand il a échappé par miracle à la rafle qui a emporté plusieurs de ses parents. Mais « Sur la scène intérieure », il garde encore d'eux une trace précieuse, quelque chose d'impalpable que les nazis n'ont pas réussi à lui enlever. Il les évoque, l'un après l'autre ces parents, chacun avec son prénom, le numéro de son convoi, la date de son décès puis une petite photo en noir et blanc.
Marie, sa délicate et coquette maman… odeur délicate de son sac à main, mélange de poudre de riz et de rouge à lèvres un peu fondu. Jacques, son papa, violoniste à ses heures perdues… L'instrument, qui a miraculeusement traversé les années et échappé au désastre, diffuse encore « l'éclat d'une petite comète » sous les yeux de l'auteur. Jacques l'a entendu pour la dernière fois à Birkenau lorsque les chefs nazis ordonnaient à leurs musiciens de jouer au seuil de la chambre à gaz… de Jacques, il sent encore l'odeur de la gomina sur les cheveux ; il se souvient du « petit vertige » quand le géant soulevait son fils de terre et le mettait sur ses épaules…
De Monique, sa petite soeur déportée à quelques mois, il ne lui reste que la gourmette… de Sultana, sa grand-mère, il perçoit toujours le parfum citronné de l'eau de Cologne et l'odeur âcre de la soupe aux poireaux pommes de terre mangée dans une assiette à bords rouges (ce qui lui a donné à jamais la phobie du rouge)… Ce plat ne valait vraiment rien, comparé aux spécialités turques type « l'imam s'est endormi », que la tendre cuisinière mettait tant de soin à mitonner le dimanche matin… de Mercado, le grand-père, emballé dans s a grosse couverture et plongé dans ses livres, il revoit cette ombre qui lui fait penser à une espèce de vieux sage, à un Mallarmé domestique. Sous le capuchon du grand dossier de son fauteuil, il affirmait tranquillement que personne ne viendrait jamais chercher un seul membre de sa famille, et que la rectitude morale et la droiture intellectuelle mettraient toujours les gens honnêtes à l'abri de tout péril…

Lien : http://ericbertrand-auteur.n..
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