Un si grand amour

Tirer les rideaux dessus, c'était supprimer le monde. On ferme ses rideaux lorsqu'on possède le monde dans sa chambre, lorsque la gaieté et l'amour s'y sont donné rendez-vous. Mais la chambre de Marie était déserte, laide et triste.
Marie aussi était triste. La torpeur de Paris guetté par la neige pénétrait dans la pièce et amollissait son habituel courage. La petite lumière indomptable qui brillait d'ordinaire dans ses yeux était toute ternie, et la jeune fille se sentait misérable. Elle se regarda dans un miroir, se trouva laide, et faillit en pleurer. Chez une fille de seize ans, le courage le plus valeureux s'évanouit devant une telle révélation.

Il était beau, plus : séduisant. L'extrême soin qu'il prenait de sa personne, des trois virgules qui encadraient sa bouche, et de ses vêtements d'un luxe discret, lui donnait beaucoup de charme.

Réduire vos ennemis à force de douceur a toujours été votre tactique. Les endormir pour qu'ils ne bougent pas et les ficeler de votre amitié, voilà votre méthode.

S'il ne reste plus sur terre qu'un seul homme pour vous aimer, je serai celui-là, mais je sais que vos charmes en enchaîneront bien d'autres, et pendant longtemps, et je me contente d'être votre plus zélé, votre plus affectueux, votre plus humble serviteur.

Nous avons besoin des Anglais pour mettre fin à une guerre qui est nuisible à votre pays, pour remporter une victoire qui ajoutera à votre gloire. Mieux vaut traiter avec un usurpateur vivant qu'être fidèle au souvenir d'un roi décapité.